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Livres

L'évolution des forêts et de la foresterie en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale

La domestication d'espèces sauvages aux fins de sécurité alimentaire: l'agouti.

Une approche pratique de la collecte de matériel phytogénétique

Recueillir des informations exhaustives sur la recherche forestière menée par le secteur privé

L'évolution des forêts et de la foresterie en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale

Forest resources in Europe. K. Kuusela. 1994. European Forest Institute Research Report 1. Cambridge, Royaume-Uni, Cambridge University Press.

Cet ouvrage rend compte de manière détaillée, par pays, de l'augmentation des ressources forestières en Europe ces 40 dernières années. Cette expansion en volume sur pied et, dans une moindre mesure, en superficie s'inscrit dans la ligne d'une tendance qui s'est amorcée au cours du XIXe siècle.

L'étude comprend quatre grandes parties: introduction, ressources ligneuses et exploitation par groupes de pays, statistiques nationales et conclusions sur la base écologique et économique de la foresterie en Europe. Les données statistiques se fondent sur cinq évaluations décennales des ressources forestières en Europe, effectuées par la Section bois de la Division mixte CEE/FAO de l'agriculture et du bois. Fondées sur les informations fournies par les pays, ces évaluations sont indispensables aux activités de mise en valeur des forêts, sous toutes ses formes, ainsi qu'aux industries forestières européennes.

Après avoir évoqué son évolution par le passé, l'auteur examine les implications de cette tendance, si elle se maintient, pour la santé et la vitalité futures des forêts, la gestion des politiques forestières et la sylviculture, ainsi que pour la viabilité économique et la durabilité écologique des ressources. Il préconise une augmentation des éclaircies et des coupes de régénération, le remplacement des essences instables par de véritables espèces climatiques, ainsi qu'un raccourcissement des périodes de rotation actuellement trop longues. En conclusion, l'auteur affirme qu'il est possible de préserver la durabilité et la diversité biologique des écosystèmes forestiers européens à condition de maintenir la diversité génétique, la densité, l'âge et la santé des forêts, de conserver les biotopes des espèces menacées et de mettre en place des biotopes culturels et des réserves naturelles strictement protégées.

Cette étude est la première d'une série de rapports scientifiques émanant du European Forest Institute. Cet organisme de recherche indépendant, non gouvernemental, effectue des études à vocation utilitaire et pluridisciplinaires sur les forêts d'Europe, destinées à répondre aux besoins des organes d'élaboration des politiques et de prise de décisions.

La domestication d'espèces sauvages aux fins de sécurité alimentaire: l'agouti.

Domestication et élevage de l'agouti (Agouti paca). 1995. Cahiers FAO: Conservation, nº 26. Rome, FAO.

Conformément au mandat de la FAO, qui est d'aider les pays à parvenir à la sécurité alimentaire, domaine où les ressources forestières jouent un rôle important, le Département des forêts s'efforce de rassembler des informations et de diffuser les connaissances techniques concernant la domestication d'espèces sauvages susceptibles d'améliorer véritablement les disponibilités alimentaires pour les populations urbaines dans le monde.

L'agouti (Agouti paca) est le candidat idéal pour ces tentatives de domestication. Originaire des forêts des basses terres d'Amérique latine, on le trouve du sud du Mexique au sud du Brésil. Sa chair est très appréciée dans de nombreux pays d'Amérique latine, et la population locale tente depuis des années de l'élever en captivité. Cela s'est toutefois révélé malaisé; en effet, ces rongeurs ne vivent qu'en couple, défendent agressivement leur territoire et sont très peu sociables. En outre, leur taux de reproduction est très faible, et comme il faut placer les femelles reproductrices dans des cages individuelles, on n'avait guère l'espoir de voir leur élevage en captivité devenir un jour rentable.

Un programme expérimental de domestication de l'agouti a été mené de 1983 à 1990 au Smithsonian Tropical Research Institute au Panama. En profitant d'une période critique d'apprentissage (semblable à "l'empreinte" en éthologie) chez les jeunes agoutis, on est parvenu à modifier radicalement leur processus de socialisation et à en faire, en une génération, des animaux sociables, faciles à manipuler, "domestiqués". Les nouveau-nés issus de groupes socialisés dans le cadre de l'expérience assimilent le comportement de leurs parents et ne reviennent pas à leurs antécédents sauvages. Le potentiel de reproduction des agoutis reste faible, mais comme on peut constituer des groupes mixtes, la rentabilité de l'élevage s'est considérablement améliorée.

Ce document présente des informations détaillées qui permettront de répéter facilement le processus de domestication mené à bien dans le programme du Smithsonian Institute. A cet égard, il sera très précieux pour les responsables de la gestion des ressources en Amérique latine; il pourrait également être utile aux techniciens de l'Afrique, où l'aulacode (Thryonomys swinderianus) occupe, sur le plan écologique et nutritionnel, une place analogue à celle de l'agouti en Amérique latine.

Une approche pratique de la collecte de matériel phytogénétique

Collecting plant genetic diversity: technical guidelines. 1995. Publié par L. Guarino, V. Ramanatha Rao et R. Reid. Wallingford, Royaume-Uni, CAB International.

La nécessité de protéger la diversité biologique est largement reconnue, pour des raisons tant économiques que scientifiques. La diversité biologique joue un rôle essentiel dans le développement durable, permet de s'adapter aux fluctuations de l'environnement et préserve la biosphère. De fait, elle est indispensable à la survie même de l'humanité. Les obtenteurs doivent disposer d'un vaste réservoir de matériel phytogénétique, composé de variétés locales et d'espèces sauvages apparentées, car les variétés modernes constituent un réservoir de gènes trop limité pour permettre de nouvelles sélections. Aucune nouvelle amélioration ne serait possible sans un tel réservoir de diversité génétique. C'est pourquoi il est essentiel de disposer de directives concernant la collecte du matériel phytogénétique.

Il est devenu évident, ces dernières années, qu'aucune publication n'offre aux responsables éventuels de la collecte de matériel phytogénétique des informations aussi bien génériques que spécifiques, techniques que pratiques. Pour combler cette lacune, l'Institut international des ressources phytogénétiques a collaboré avec la FAO, l'UICN et le PNUE à l'élaboration de ce livre. Il s'agit d'un ouvrage de référence exhaustif, qui s'adresse aussi bien aux débutants qu'à ceux qui ont déjà une expérience confirmée de la collecte de matériel phytogénétique, et à tous ceux qui s'intéressent à la phytogénétique, à la sélection végétale et à la diversité biologique.

Deux chapitres de cet ouvrage présentent un intérêt tout particulier pour les forestiers: le chapitre 23, sur les espèces pérennes ligneuses, préparé par la Division des ressources forestières de la FAO; et le chapitre 31, étude de cas sur Mangifera (la mangue) dans la forêt ombrophile de l'Asie du Sud-est, par J.M. Bompard.

Recueillir des informations exhaustives sur la recherche forestière menée par le secteur privé

The role of the private sector in forestry research: recent developments in industrialized countries. 1995. Rome, FAO.

Ce document comprend trois études de cas qui décrivent les liens entre les secteurs privé et public et la recherche forestière en Europe, en Amérique du Nord, et en Australie et Nouvelle-Zélande. Dans ces trois groupes de pays, la recherche sur la foresterie et les produits forestiers est menée par des organismes tant publics que privés, dont le nombre et l'influence ne cessent d'augmenter. Dans l'ensemble, le secteur public reste la principale source d'investissements dans la recherche forestière. Toutefois, on constate des différences significatives suivant les régions. En Europe, les organismes privés assurent 9 pour cent de la recherche forestière. En Nouvelle-Zélande et en Australie, 12 pour cent des articles scientifiques sur la foresterie parus entre 1988 et 1993 émanaient du secteur privé. D'un autre côté, aux Etats-Unis, au moins deux tiers des investissements annuels dans la recherche sur la foresterie et les produits forestiers viennent du secteur privé.

Dans le secteur privé, la recherche forestière tend à se concentrer sur des problèmes d'ordre biologique ou physique. Elle s'intéresse rarement aux questions concernant l'économie, l'évaluation ou la conception de programmes de foresterie.

Ces trois études de cas permettent de tirer les conclusions suivantes: