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IV Rôle des autorités municipales et nationales


IV Rôle des autorités municipales et nationales

12. La réunion a reconnu que l'une des décisions les plus difficiles qu'avaient à prendre les autorités municipales était de savoir s'il leur fallait autoriser ou non le fonctionnement du secteur informel de l'alimentation sur la voie publique et dans l'affirmative, dans quelles conditions. Logiquement, cette décision dépendrait du poids donné respectivement aux facteurs socioéconomiques et culturels positifs de l'alimentation de rue et aux facteurs éventuellement négatifs comme les encombrements, l'empiétement parfois total sur les trottoirs, l'accumulation d'ordures et de détritus et l'utilisation illicite d'eau et d'électricité. L'analyse finale du coût/avantage (ou plus correctement de l'efficacité/coût) pencherait fortement en faveur de la reconnaissance de l'alimentation de rue dans les limites de paramètres précis. Il serait possible de restreindre les endroits où les aliments pourraient être préparés ou vendus ou les cantonner dans des points de vente particuliers, selon la situation locale. Il s'agirait d'inclure l'alimentation de rue dans le plan d'urbanisme et l'infrastructure de la ville. On pourrait délimiter les zones où les aliments pouvaient être vendus dans les rues et fournir un espace suffisant et des équipements adéquats tels que l'eau potable, des services d'évacuation des déchets, des toilettes, etc.

13. Les responsables de la santé publique pourraient fournir des directives techniques, organiser la surveillance et des programmes d'éducation, mais ce seraient surtout aux autorités locales (y compris au niveau politique le plus élevé) et aux responsables de la police que semblait incomber d'introduire une certaine discipline dans le commerce d'aliments sur la voie publique. Il était essentiel que les diverses institutions chargées de contrôler l'alimentation de rue coordonnent étroitement leur activité afin d'assurer le développement ordonné de ce secteur. Une telle initiative appellerait nécessairement la coopération active des marchands d'aliments sur la voie publique par le biais de leurs éventuelles associations.

14. Les participants étaient d'avis qu'avant de lancer un important programme concernant l'alimentation de rue à l'échelle du pays, il pourrait être judicieux d'élaborer et de mettre en oeuvre des activités dans une zone pilote. Un tel projet devrait être élaboré en consultation avec les responsables du contrôle alimentaire, la police et les autorités municipales ainsi que les vendeurs. Il devrait automatiquement prévoir une équipe multidisciplinaire spéciale qui pourrait aider à assurer la pérennité des avantages. A l'achèvement de ce projet, l'évaluation rétrospective de son incidence sur la salubrité et l'économie alimentaires devrait amener les autorités à changer leur optique quant aux avantages socioéconomiques et nutritionnels de l'alimentation de rue et quant à la faisabilité d'entreprendre un programme plus large couvrant d'autres localités. La réunion se rendait compte de la longueur du processus, qui varierait selon le contexte local. Pour améliorer encore la durabilité du programme, on a jugé nécessaire la formation permanente des responsables de l'organisme local, des maires et d'autres personnes occupant des postes de direction pour qu'ils continuent d'appuyer le rôle de l'alimentation de rue dans le système d'approvisionnement alimentaire de la ville.

15. La réunion se préoccupait beaucoup de l'impact exercé dans plusieurs parties du monde par des éléments antisociaux - parmi lesquels elle n'incluait pas les associations légitimes de vendeurs - sur les marchands d'alimentation de rue. Elle visait la pratique qui consistait à rançonner les vendeurs pour des montants souvent bien supérieurs à ce qu'ils verseraient légitimement aux autorités pour une autorisation. Les participants étaient d'avis que les autorités nationales et municipales devraient prendre acte d'une telle exploitation et appliquer les mesures de correction qui s'imposaient, peut-être avec l'aide d'organisations non gouvernementales (ONG) et des membres avertis de la communauté.

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