Dans ce chapitre, sont présentés les résultats de l'étude d'inventaire (6.1), l'étude des performances de l'exploitation (6.2), et l'évaluation de l'impact de l'exploitation (6.3). La méthodologie de l'étude a été décrite dans le Chapitre 5.
L'évaluation de l'impact de l'exploitation est basée sur une comparaison entre la forêt inexploitée et la forêt exploitée. Une étude d'inventaire a été entreprise avant l'exploitation en vue d'obtenir des informations sur les forêts naturelles. Les espèces d'arbres et le diamètre à hauteur de poitrine ont été enregistrés. La documentation, n'offre cependant que très peu d'informations sur les forêts de la zone étudiée et de leurs croissances.
Le tracé de l'inventaire est formé de 10 bandes de 20 x 1 000 m chacune. Seules 9 bandes sur les 10 étaient réellement des zones forestières. Tous les arbres dont le diamètre dbh est supérieur ou égal à 10 cm ont été mesurés et enregistrés. La zone inventoriée représente 11,8% du total de la zone étudiée. L'on s'est efforcé de classer les arbres en catégories d'arbres commerciales, potentiellement commerciales, et divers. L'identification des espèces commerciales autres que l'okoumé n'était pas possible avec le degré de précision souhaité, particulièrement pour les arbres plus jeunes. C'est pour cette raison que seulement deux classes ont été utilisées: l'okoumé et autres espèces.
Les Tableaux 6-1 et 6-2 donnent les résultats de l'inventaire par bande. Le diamètre moyen de tous les arbres inventoriés était de 23,8 cm; le diamètre maximum trouvé était de 133,7 cm.
Tableau 6-1: Nombre d'arbres par parcelles inventoriées pour tous les arbres > 10 cm dbh
Bande d'inventaire |
A |
B |
C |
D |
E |
G |
H |
I |
K |
Total/ | |
Arbres 10 cm |
907 |
927 |
989 |
809 |
669 |
1011 |
1049 |
1024 |
677 |
8,062 | |
Superficie |
ha |
1.93 |
1.96 |
1.82 |
2.06 |
1.87 |
2.02 |
2.00 |
2.08 |
1.99 |
17.72 |
Arbres 10 cm/ha |
arbres/ha |
471 |
472 |
544 |
394 |
358 |
500 |
525 |
493 |
339 |
455 |
Tableau 6-2: Diamètre moyen, médian et maximum à hauteur de poitrine pour tous les arbres > 10 cm dbh
Bande d'inventaire |
A |
B |
C |
D |
E |
G |
H |
I |
K |
Toutes les bandes | |
Moyen |
cm |
23.8 |
25.1 |
23.8 |
23.8 |
23.3 |
23.3 |
23.1 |
23.7 |
24.7 |
23.8 |
Médian |
cm |
19.1 |
20.7 |
18.8 |
19.1 |
18.5 |
18.5 |
19.7 |
19.7 |
20.7 |
19.4 |
Maximum |
cm |
133.7 |
95.5 |
114.6 |
109.8 |
117.8 |
117.1 |
121.0 |
104.4 |
111.4 |
133.7 |
Dev standard |
cm |
15.6 |
15.5 |
15.4 |
14.2 |
15.2 |
14.3 |
12.4 |
13.6 |
14.0 |
14.5 |
Le Tableau 6-3 montre les résultats par classe de diamètre pour la zone étudiée. La superficie totale des dix bandes inventoriées était de 17,7 ha, le nombre total d'arbres inventoriés était de 8 062. La densité moyenne de tous les arbres ayant un diamètre supérieur ou égal à 10 cm était de 455 par hectare, soit 15,3% dont 3,3% sont des okoumés. La superficie à la base pour tous les arbres 10+ cm était de 28,6 m² par hectare ; pour l'okoumé, elle était de 2,7 m². L'inventaire a fait ressortir 46,9 arbres par hectare dont le dbh est entre 40 et 80 cm à hauteur de poitrine, dont 5,1/ha sont des okoumés (10,8%). Le nombre total d'arbres dont le dbh est supérieur à 80 cm était de 3,9 par hectare, dont 1,2 arbre/ha sont des okoumés (30,1%). La proportion de l'okoumé augmente considérablement dans les classes de diamètre au-dessus de 50 cm.
Tableau 6-3: Nombre d'arbres > 10 cm dbh par hectare
Classe diamétrale (cm) |
Okoumé |
Autres |
Total |
Okoumé |
Somme Okoumé |
Somme toutes espèces |
10.0-19.9 |
3.6 |
233.3 |
237.0 |
2 |
15.3 |
455.0 |
20.0-29.9 |
2.7 |
113.4 |
116.1 |
2 |
11.7 |
218.0 |
30.0-39.9 |
2.8 |
48.3 |
51.1 |
5 |
9.0 |
101.9 |
40.0-49.9 |
1.6 |
20.1 |
21.7 |
7 |
6.3 |
50.8 |
50.0-59.9 |
1.6 |
11.9 |
13.5 |
12 |
4.7 |
29.1 |
60.0-69.9 |
1.0 |
6.0 |
7.0 |
14 |
3.0 |
15.6 |
70.0-79.9 |
0.9 |
3.8 |
4.7 |
18 |
2.1 |
8.6 |
80.0-89.9 |
0.3 |
1.5 |
1.8 |
19 |
1.2 |
3.9 |
90.0-99.9 |
0.6 |
0.7 |
1.3 |
48 |
0.9 |
2.1 |
100.0-109.9 |
0.0 |
0.2 |
0.2 |
0 |
0.3 |
0.8 |
110.0-119.9 |
0.2 |
0.2 |
0.4 |
57 |
0.3 |
0.6 |
120 |
0.1 |
0.1 |
0.2 |
33 |
0.1 |
0.2 |
Total |
15.3 |
439.6 |
455.0 |
|||
% |
3.3 |
96.7 |
100.0 |
Les Figures 6-1 et 6-2 présentent les figures de la répartition par diamètre de toutes les espèces et de l'okoumé.
La Figure 6-3 montre la présence de l'okoumé dans chaque classe de diamètre. La proportion de celui-ci suit avec l'augmentation des diamètres. A cause de la base très limitée des données de ces figures, les résultats et plus particulièrement les proportions de 48% et 57% dans les classes de 90 et 110 cm doivent être considérés seulement à titre indicatif. Durant les opérations d'exploitation, presque tous les okoumés de plus de 80 cm dbh sont enlevés; les arbres à exploiter dans le futur sont ceux avec des diamètres variant entre 40 et 80 cm dbh. La proportion des okoumés dans ces classes est beaucoup plus faible que dans les classes à plus grand diamètre. Si la coupe d'arbres à venir subissait des dommages durant les opérations d'exploitation, le volume exploitable ultérieur et par conséquent la valeur commerciale de la forêt seraient alors réduits davantage.
Figure 6-1: Répartition par diamètre pour tous les arbres > 10 cm dbh
Figure 6-2: Répartition par diamètre pour les okoumés > 10 cm dbh
Figure 6-3: Portion d'okoumés dans chaque classe diamétrale
Les équations de volume pour les forêts dans le sud du Congo ne sont pas disponibles. Seule une évaluation approximative du volume des okoumés pouvait servir d'approche en se référant à une équation employée pour l'okoumé au Gabon (Chapitre 5, Méthodologie). Les résultats sont présentés dans le Tableau 6-4.
Tableau 6-4: Volume estimatif pour l'okoumé
Classe diamétrale (cm) |
Okoumé |
Diamètre moyen assuré (cm) |
Volume estimatif de fût (m3/ha) |
Somme (m3/ha) |
10.0-19.9 |
3.6 |
15.0 |
0.81 |
37.53 |
20.0-29.9 |
2.7 |
25.0 |
1.69 |
36.72 |
30.0-39.9 |
2.8 |
35.0 |
3.43 |
35.03 |
40.0-49.9 |
1.6 |
45.0 |
5.67 |
31.60 |
50.0-59.9 |
1.6 |
55.0 |
4.84 |
25.93 |
60.0-69.9 |
1.0 |
65.0 |
4.23 |
21.09 |
70.0-79.9 |
0.9 |
75.0 |
5.06 |
16.86 |
80.0-89.9 |
0.3 |
85.0 |
2.17 |
11.80 |
90.0-99.9 |
0.6 |
95.0 |
5.42 |
9.63 |
100.0-109.9 |
0.0 |
105.0 |
0 |
4.21 |
110.0-119.9 |
0.2 |
115.0 |
2.65 |
4.21 |
120 |
0.1 |
125.0 |
1.56 |
1.56 |
TOTAL |
15.3 |
37.53 |
L'équation employée pour le Tableau 6-4 est:
V = 10* d² V = volume du fût [m³]
d = diamètre à hauteur de poitrine _m_
En se basant sur cette formule, le volume total des okoumés sur pied, ayant un diamètre supérieur ou égal à 10 cm dbh serait de 37,5 m³ par hectare. Le volume exploitable (> 80 cm dbh basé sur cette équation serait de 11,8 m³ par ha). Ce volume brut inclut des troncs défectueux, les pertes d'exploitation et les grumes enlevées.
La Figure 6-4 présente les résultats calculés basés sur l'équation de volume susvisé. La même extrapolation fait ressortir une augmentation annuelle moyenne de diamètre de 0,8 cm pour l'okoumé adulte et dominant. Les jeunes okoumés peuvent augmenter de diamètre jusqu'à 1,5 cm par an.
Figure 6-4: Volume d'okoumé sur pied; estimation basée
sur l'équation de volume
Tous les arbres exploitables dans la zone étudiée (111 okoumés, 5 divers) étaient identifiés et marqués sur une carte-croquis. Le nombre total d'arbres exploitables était de 116 avec une moyenne de 0,8 arbre par hectare. Ceci représente une densité moyenne moindre que celle escomptée pour les okoumés exploitables selon les calculs de densité moyenne reflétés dans l'étude d'inventaire, qui était de 1,2 okoumé exploitable par hectare. Les raisons de cette différence de résultats entre l'étude d'inventaire et l'enquête sur l'exploitation commerciale sont dues essentiellement à l'évaluation de la qualité des fûts des arbres au-dessus de 80 cm dbh. Les arbres inventoriés ne sont pas tous exploitables en raison des dégradations et de la mauvaise configuration des fûts. Une partie de cette différence pourrait être attribuée au fait que durant l'inventaire commercial on a négligé ou omis d'enregistrer quelques arbres dont le diamètre était trop proche du diamètre minimum et ce en vue de s'assurer que la limite de diamètre minimum requis était observée.
Un registre détaillé de la production du bois était établi pour les zones A, B, et C de la zone étudiée (Figure 5-2). La superficie totale des zones A-C s'élève à 59,5 ha et 58 arbres y étaient exploités. La densité moyenne d'exploitation était de 1,0 arbre par hectare ou 5,8 m³. Le volume total de bois extrait des zones A-C était de 345,6 m³. Tous les volumes sont comptés en volume net de grumes après débardage et tronçonnage. Le Tableau 6-5 présente le résumé des résultats de l'enquête sur la production du bois.
Tableau 6-5: Production de bois dans les Zones A-C
de la zone d'étude
Sujet |
Zone A |
Zone B |
Zone C |
Total/ | ||
Superficie totale |
ha |
22.3 |
21.0 |
16.2 |
59.5 | |
Arbres abattus |
20 |
30 |
8 |
58 | ||
Arbres/ha |
Arbres/ha |
0.9 |
1.4 |
0.5 |
1.0 | |
Volume exploité* |
m3 |
132.2 |
170.4 |
43.0 |
345.6 | |
Volume exploité/ha* |
m3/ha |
5.9 |
8.1 |
2.7 |
5.8 | |
*volume net après tronçonnage |
Le volume en bois de 96 grumes d'okoumé provenant de 93 arbres exploités dans la zone étudiée, était calculé en vue de le comparer avec les pertes au cours de l'abattage et du tronçonnage. Les pertes à l'abattage sont attribuables aux techniques inadéquates d'abattage et d'étêtage ainsi qu'à l'enlèvement de bois de deuxième qualité. D'autres pertes surviennent au cours du tronçonnage aux parcs de chargement. Le volume net (sous écorce après tronçonnage) de toutes les 96 grumes était de 560,1 m³. Ceci représente une moyenne de 5,8 m³ par grume. Le volume maximum de grume était de 11,10 m³; le minimum était de 2,63 m³ (Tableau 6-6).
Tableau 6-6: Volume net de bois sous écorce
de 96 grumes d'okoumé pour bois de placage
Moyenne |
Déviation standard |
Variation de |
Median |
Minimum |
Maximum |
m3 |
m3 |
% |
m3 |
m3 |
m3 |
5.83 |
1.63 |
28 |
5.57 |
2.63 |
11.10 |
Le diamètre à hauteur de poitrine (dbh) et la conicité des 96 grumes étaient enregistrés aussi. Le diamètre moyen à hauteur de poitrine était de 91 cm, avec une déviation standard de 9,5 cm. La conicité moyenne était de 1,5 cm/m. Le dbh était mesuré à 20 cm au-dessus des contreforts; la conicité était obtenue des grumes tronçonnées et n'inclut donc pas les contreforts. Le Tableau 6-7 présente les résultats pour les diamètres moyens à hauteur de poitrine et la conicité de la grume.
Tableau 6-7: Diamètre à hauteur de poitrine (dbh) et conicité de
la grume de 96 okoumés
Moyen |
Déviation standard |
Median | ||
DBH |
cm |
91 |
9.5 |
89 |
Conicité de la grume |
cm/m |
1.53 |
0.44 |
1.51 |
La récupération du bois était calculée pour les arbres abattus et les grumes tronçonnées (Chapitre 4, Méthodologie et Figure 5-4). Le volume du fût de l'arbre sur pied, de la souche jusqu'à la première branche, est compté pour 100%. Afin de comparer les résultats de récupération avec ceux obtenus dans d'autres études, il faudrait toujours retenir que les hypothèses des 100% de volume varient considérablement. Le Tableau 6-8 montre des résultats pour les calculs de récupération en volume. La récupération moyenne est de 86% après abattage et de 70% après tronçonnage, effectué au parc de chargement après débardage. Les deux récupérations se référent au même volume du fût pour l'arbre sur pied.
Le taux très bas de récupération minimum de 39% observé dans un des cas (Tableau 6-8) est dû aux dégradations au coeur du fût. Toutefois, le niveau de déviation relativement bas de toutes les dimensions, indique une évaluation relativement bonne du volume moyen. Ceci se confirme par une petite différence entre les moyens et les médians. En compilant les résultats, on devrait noter que ni les arbres déracinés ni les arbres endommagés ne sont inclus dans les pertes. Seul le volume d'arbre abattu et les pertes imputées directement à l'étêtage et au tronçonnage étaient calculés. La perte totale de bois est par conséquent beaucoup plus importante.
Tableau 6-8: Récupération après abattage (r1) et après tronçonnage (r2)
Niveau d'opération |
Moyenne |
Déviation standard |
Median |
Minimum |
Maximum | |||||||||
Abattage |
r1 |
86 |
9 |
89 |
51 |
95 | ||||||||
Tronçonnage |
r2 |
70 |
9 |
72 |
39 |
82 |
Le Tableau 6-9 montre les résultats de l'analyse de temps requis pour l'abattage de 60 okoumés. Le dbh pour tous les arbres abattus était supérieur ou égal à 80 cm.
En général le temps requis pour la coupe dépend du dbh et du volume de l'arbre. D'autres facteurs, tels que l'état de la chaîne de sciage ou la présence de lianes, affectent souvent le temps de la coupe. Le coefficient de variance relativement bas pour cet élément pourrait être un indicateur de l'endurance de l'opérateur de la scie à chaîne. Le temps requis pour l'étêtage est beaucoup plus influencé par les difficultés de site (terrains escarpés, marécages, broussailles), les scies à chaînes bloquées lors de la coupe des branches entrelacées.
Tableau 6-9: Temps moyen d'abattage pour 60 okoumés
Recon-naissance |
Prepa-ration |
Coupage (abattage) |
Etêtage (tronçonnage) |
Mainte-nance |
Observations complètes | ||
Nbre d'observations |
55 |
41 |
60 |
58 |
21 |
40 | |
Temps moyen |
Min. |
4.9 |
3.1 |
5.5 |
4.9 |
2.2 |
20.6 |
% du temps total |
% |
24 |
15 |
26 |
24 |
11 |
100 |
Variation |
% |
81 |
70 |
35 |
70 |
204 |
36 |
La Figure 6-5 illustre le temps moyen requis pour chaque élément de travail durant le cycle d'abattage, exprimé en pourcentage du temps total moyen d'abattage. Cinquante pour cent du temps du cycle d'abattage étaient employés par l'entretien, la reconnaissance et la préparation des arbres, les autres 50% pour la coupe (abattage et tronçonnage). Le temps requis pour la reconnaissance pourrait probablement être réduit par l'emploi de cartes d'exploitation pendant toutes les phases des opérations.
·
Figure 6-5: Répartition du temps pour l'abattage de 60 okoumés
L'évaluation de l'impact de l'exploitation entreprise dans l'étude se concentre sur les impacts qui peuvent être mesurés ou évalués par l'emploi de méthodes et d'instruments simples. Les impacts d'exploitation observés sur le terrain se rapportent à la longueur et à l'emplacement des routes, des dommages dus à l'abattage et au débardage et aux perturbations du sol.
Les opérations forestières requièrent un accès au site, généralement rendu possible par des routes et des pistes de débardage. Ces éléments constituent les caractéristiques les plus problématiques des opérations de l'exploitation du bois, notamment en ce qui concerne l'érosion du sol et la protection du paysage. Certes, les systèmes traditionnels de débardage terrestre, employés dans la plupart des pays, requièrent essentiellement des routes et des pistes de débardage pour l'extraction du bois et pour la gestion forestière.
L'étude effectuée sur les routes et les pistes de débardage est orientée vers trois aspects des routes: la longueur totale du réseau routier, la superficie couverte par les routes et les dégâts de perturbation du sol provenant de ces éléments. Les évaluations quantitatives étaient établies pour toutes les trois caractéristiques.
Figure 6-6, Figure 6-7 et Figure 6-8 montrent le tracé des pistes de débardage pour les zones A-C. La zone A (Figure 6-6) est caractérisée par une densité moyenne de bois exploitable de 5,9 m³ par hectare et par des conditions de terrain relativement faciles. La longueur moyenne d'une piste de débardage par mètre cube était de 8,5 m seulement. Trois arbres étaient abattus dans une zone marécageuse. La déclivité maximale de la piste était de 30%. Tous les arbres étaient débardés vers un parc de chargement temporaire sur la route principale. La distance moyenne de débardage était de 331 m.
Figure 6-6: Tracé de pistes de débardage en Zone A
La zone B est caractérisée par la densité de bois la plus importante relevée dans la zone étudiée (8,1 m³ par hectare) et par des conditions faciles de terrain. Trente-trois arbres étaient abattus dans cette zone. La longueur de la piste mesurée était de 11,1 m par mètre cube. La déclivité maximale de la piste de débardage était de 30%. Le tracé de la piste de débardage suit l'emplacement des arbres exploitables à l'exception d'une bretelle inutile (Figure 6-7). Les grumes étaient débardées directement à la route principale. La distance moyenne de débardage était de 393 m.
Figure 6-7: Tracé de pistes de débardage en Zone B
La zone C est caractérisée par la densité la plus basse et par les conditions de terrain les plus difficiles de toutes les trois zones. Le volume moyen exploité par hectare n'était que de 2,7 m³. Huit arbres étaient abattus dans cette zone. La longueur de la piste de débardage était de 24,4 m par m³. La déclivité maximale de la piste de débardage était de 35%. Des sections relativement longues des pistes de débardage se trouvaient sur un terrain escarpé. Les grumes étaient débardées directement vers la route principale. La distance moyenne de débardage était de 486 m par grume.
Figure 6-8: Tracé des pistes de débardage en Zone C
Le Tableau 6-10 retrace les longueurs des pistes et la superficie couverte par les pistes de débardage. La largeur moyenne des pistes de débardage dans la zone étudiée était de 4 m. Les résultats de l'enquête sur la perturbation du sol sont présentés dans le tableau 6-13.
Tableau 6-10: Résultats de l'étude des pistes de débardage dans les zones A-C
Sujet |
Zone A |
Zone B |
Zone C |
Total/ | ||
Longueur |
m |
1,130 |
1,891 |
1,049 |
4,070 | |
Superficie |
ha |
0.45 |
0.76 |
0.42 |
1.63 | |
Proportion de superficie |
% |
2.0 |
3.6 |
2.6 |
2.7 | |
Densité |
m/ha |
50.7 |
90.0 |
64.8 |
68.4 | |
m/arbre |
56.5 |
63.0 |
131.1 |
70.2 | ||
m/m3 (*) |
8.5 |
11.1 |
24.4 |
11.8 | ||
Déclivité maximale |
% |
30 |
30 |
35 |
||
* Volume net après tronçonnage |
La densité moyenne des pistes de débardage dans les zones A-C était de 68,4 m/ha, 70,2 m/arbre, et de 11,8 m/m³. La déclivité maximale des pistes de débardage était de 35%. Compte tenu des conditions difficiles qui prévalent sur le terrain, cette déclivité maximale semble raisonnable. Les pentes du terrain peuvent décliner jusqu'à 50%. Dans l'hypothèse qu'une piste de débardage ait une largeur moyenne de 4 m, la superficie couverte par les pistes de débardage serait environ de 2,7% de la superficie totale des zones A-C. Le Tableau 6-11 illustre les classes de déclivité des pistes de débardage telles qu'étudiées dans les zones A-C. Toutes les opérations de débardage étaient effectuées en pente à l'exception d'une courte grume de piste dans la zone C.
Tableau 6-11: Déclivité des pistes de débardage dans les zones A, B, C
Classe de déclivité |
Proportion de longueur totale |
0-9% |
74 |
10-19% |
21 |
20-29% |
2 |
30-39% |
3 |
Le Tableau 6-12 donne les résultats de la distance de débardage étudiée dans chaque zone. La distance moyenne de débardage est de 403 m, avec un maximum et un minimum s'étalant respectivement entre 705 m et 20 m. La distance minimale de débardage de 20 m, considérée comme extrêmement basse, est due au fait que la route principale traverse la zone étudiée. La plus grande distance moyenne de débardage se trouve en zone C, qui a la plus faible densité en bois. La distance de débardage est fortement influencée par l'emplacement du site d'exploitation en rapport avec les routes et parcs de chargement. Les résultats de l'étude des distances de débardage sont présentés à titre indicatif, mais représentent seulement une petite partie de la concession.
Tableau 6-12: Distances de débardage dans les zones A, B, C
Sujet |
Zone A |
Zone B |
Zone C |
Total/ | |
Moyenne |
m |
331 |
393 |
486 |
403 |
Maximum |
m |
705 |
625 |
555 |
705 |
Minimum |
m |
30 |
20 |
326 |
20 |
La superficie réelle dégagée pour la construction des routes est présentée dans le Tableau 6-13. Les résultats de l'étude des pistes de débardage et des estimations pour les parcs de chargement sont inclus dans le Tableau afin de présenter un aperçu exhaustif du réseau routier. Etant donné que la construction de routes n'était pas terminée au mois de juillet 1995 pour la coupe VMA95, l'on a été amené à employer des projections de planification des routes principales et secondaires.
Le nombre total et l'étendue des parcs de chargement étaient évalués en employant la carte de planification routière. Pour la coupe VMA95 (15 550 ha), au total 34 parcs de chargement temporaires étaient projetés. L'étendue moyenne d'un parc de chargement est estimée à 80 x 100 m. La superficie totale couverte par les parcs est estimée à 27 ha. Ce résultat représente une moyenne de 17,5 m² de superficie requise pour les parcs de chargement par hectare de zone forestière (Tableau 6-13) pour la coupe VMA95.
Tableau 6-13: Evaluation du réseau routier et des parcs de chargement pour VMA95
Longueur totale
|
Densité
|
Moyenne de largeur dégagée |
Superficie
|
Proportionpar rapport à la superficie totale % | |
Route primaire |
28 |
1.8 |
40 |
72 |
0.7 |
Route secondaire |
61 |
3.9 |
25 |
98 |
1.0 |
Piste de débardage |
1,063 |
68.4 |
4 |
274 |
2.7 |
Parc de chargement |
80x100 |
17.5 |
0.2 | ||
TOTAL |
4.6 |
Le réseau des routes et des pistes de débardage, y compris les parcs de chargement couvre environ 4,6% de la superficie totale de la coupe VMA95 (15 550 ha), soit environ 715 ha.
Les dommages d'abattage peuvent être observés sur la couronne et l'écorce ou par le déracinement ou la casse des arbres. Ces dommages étaient enregistrés sur 30 parcs d'abattage. Le nombre total d'arbres endommagés sur les 30 sites était de 531; soit une moyenne de 17,7 arbres endommagés par arbre coupé. Ce numéro peut varier entre 6 à 31. La dimension moyenne d'un parc de chargement est de 389 m², variant de 132 m² à 703 m². Pour ce calcul, on a utilisé une densité moyenne d'arbres obtenue à partir de l'inventaire.
Vingt des 531 arbres endommagés étaient des okoumés. Ceci équivaut à 3,8% et représente une proportion moyenne de 3,3% d'okoumés. La proportion d'okoumés endommagés augmente dans la classe d'arbres de diamètre supérieur. Le diamètre moyen de tous les arbres endommagés était de 26,5 cm alors que la moyenne pour les okoumés endommagés est de 46,2 cm. Le diamètre des arbres endommagés variait de 10,2 à 103,1 cm. Le Tableau 6-14 contient un résumé des résultats de l'évaluation des dommages dus à l'abattage.
Tableau 6-14: Dommages causés par l'abattage dans 30 sites d'abattage
Classe de diamètre |
Toutes les espèces |
Okoumé |
Déraciné/ |
Couronne emdommagée |
Ecorce endommagée |
10.0-19.9 |
229 |
0.4 |
51.1 |
47.2 |
6.6 |
20.0-29.9 |
151 |
2.6 |
44.3 |
55.0 |
7.3 |
30.0-39.9 |
75 |
5.3 |
52.0 |
46.7 |
2.7 |
40.0-49.9 |
30 |
10.0 |
40.0 |
60.0 |
6.7 |
50.0-59.9 |
19 |
21.1 |
31.6 |
68.4 |
5.3 |
60.0-69.9 |
15 |
6.7 |
26.7 |
73.3 |
0.0 |
70.0-79.9 |
8 |
12.5 |
0.0 |
87.5 |
12.5 |
>/= 80.0 |
4 |
50.0 |
0.0 |
100.0 |
25.0 |
TOTAL |
531 |
3.8 |
46.1 |
52.5 |
6.2 |
La somme des arbres déracinés/cassés ou avec la couronne et l'écorce endommagées est présentée comme légèrement supérieure à 100% dans le Tableau 6-14. Ceci s'explique par le fait que quelques fois les arbres étaient comptés deux fois puisqu'ils étaient endommagés à la fois à la couronne et à l'écorce. Cependant, les arbres déracinés ou cassés n'ont été comptés qu'une seule fois. Ces arbres déracinés ou cassés sont considérés comme non productifs et ne présentent aucune valeur commerciale à l'avenir.
Figure 6-9: Répartition de diamètres pour 531 dommages causés par l'abattage
Le nombre moyen de dommages dus à l'abattage par arbre abattu est employé pour le calcul de la moyenne d'abattage par hectare de zone exploitée. Un total de 58 arbres était abattu dans les zones A, B et C. La moyenne de dommages dus à l'abattage par arbre abattu était de 17,7 Ainsi, le cumul calculé de dommages dus à l'abattage dans les zones A, B et C était de 1 026, soit 17,3 dommages dus à l'abattage par hectare. La fréquence de ces dommages dus à l'abattage par m³ de volume exploité (net après le sciage) est de 3,0.
Les dommages aux peuplements résiduels le long des pistes de débardage se produisent lors de la construction des pistes de débardage et pendant le débardage même. La longueur totale des pistes de débardage étudiée dans les zones A, B et C était de 3 214 m. Le nombre total d'arbres endommagés était de 683 (19 okoumés, 2,8%). Cette proportion correspond plus ou moins au pourcentage total d'okoumés qui était de 3,3%. Le nombre moyen de dommages dus au débardage était de 11,5 arbres par hectare, ce qui équivaut à un taux moyen de 2,5% de tous les arbres. Le nombre d'arbres endommagés par kilomètre de piste de débardage était de 212 (5,9 okoumés). Quarante-six pour cent de tous les arbres endommagés étaient partiellement ou totalement déracinés; les autres avaient l'écorce endommagée. La proportion d'okoumés endommagés augmente sensiblement dans les classes de diamètre plus grandes. Le diamètre moyen de tous les arbres endommagés par le débardage est de 22 cm, allant de 10,2 cm à 89,1 cm. Les arbres déracinés appartiennent presque exclusivement aux classes de diamètre en dessous de 40 cm dbh. En général, l'opérateur du débardeur fait de son mieux pour éviter les arbres de grande taille afin d'accélérer le travail de construction. Le Tableau 6-15 montre un résumé de l'évaluation des résultats des dommages dus au débardage.
Tableau 6-15: Dommages causés par le débardage sur un parcours de 3 214 m de pistes
Classe de diamètre |
Total |
Okoumé |
Ecorce endommagée |
Déraciné |
10.0-19.9 |
417 |
0.7 |
36.7 |
63.3 |
20.0-29.9 |
152 |
0.7 |
72.4 |
27.6 |
30.0-39.9 |
49 |
8.2 |
89.8 |
10.2 |
40.0-49.9 |
36 |
5.6 |
100.0 |
0.0 |
50.0-59.9 |
15 |
20.0 |
93.4 |
6.6 |
60.0-69.9 |
7 |
28.6 |
100.0 |
0.0 |
70.0-79.9 |
4 |
25.0 |
100.0 |
0.0 |
_ 80.0 |
3 |
100.0 |
100.0 |
0.0 |
TOTAL |
683 |
2.8 |
54.3 |
45.7 |
La Figure 6-10 présente la distribution de diamètre des arbres ayant subi des dommages par suite de débardage. Cette distribution suit de près les calculs de distribution de diamètre pour toutes les espèces qui étaient obtenues pendant l'étude d'exploitation.
Figure 6-10: Répartition de diamètres pour 683 dommages causés par le débardage
Les résumés suivants comparent les résultats d'abattage et de débardage. Le Tableau 6-16 présente les tableaux d'évaluation des dommages dus à l'abattage et au débardage. Les résultats sont dérivés d'une zone d'échantillonnage relativement petite de 58 hectares qui se trouve dans les zones A, B et C, alors que la zone totale d'exploitation en 1995 était d'environ 15 550 ha. Toutefois le volume moyen débardé dans les zones A, B et C était de 5,8 m³/ha après tronçonnage; ce qui représente le volume moyen par hectare exploité par l'entreprise pendant les 30 dernières années.
Tableau 6-16: Récapitulation du recensement des dommages
d'abattage et de débardage
Nombre d'arbres endommagés ... |
Abattage |
Débardage |
Total | |
...par hectare de zone exploitée |
/ha |
17.3 |
11.5 |
28.8 |
...par arbre abattu |
/arbre |
17.7 |
11.8 |
29.5 |
...per m3 de volume exploité* |
/m3 |
3.0 |
2.0 |
5.0 |
* Volume net après tronçonnager |
Les dommages subis par les okoumés sont considérés séparément, puisque l'okoumé représente en ce moment l'espèce commerciale la plus importante. Pendant le débardage, 19 okoumés, distribués sur 59,5 ha, étaient endommagés. De ces okoumés, huit avaient un dbh inférieur à 40 cm, huit avaient un dbh de 40 à 80 cm, et trois avaient plus de 80 cm. L'étude d'abattage a révélé qu'un total de 20 okoumés étaient endommagés sur 30 sites d'abattage. De ces okoumés, neuf avaient un dbh inférieur à 40 cm, neuf étaient dans la classe de dbh de 40-80 cm et deux avaient plus de 80 cm.
Le groupe le plus important du point de vue commercial est la classe de 40-80 cm, puisque la plupart de ses arbres seront exploités dans les 30 à 40 années à venir. Le Tableau 6-17 donne un résumé des résultats des dommages aux okoumés. Pour établir une base de référence plus facile, les données sont présentées par hectare et comme pourcentage de la moyenne totale d'okoumés, qui existent dans la forêt.
Tableau 6-17: Fréquence de dommage à l'okoumé
Classe de diamètre |
Moyenne d'okoumés par ha |
Moyenne d'okoumés endommagés par ha |
% d'okoumés endommagés | ||||||
cm |
Abattage |
Débardage |
Total |
% | |||||
10.0-39.9 |
9.1 |
0.29 |
0.17 |
0.46 |
5 | ||||
40.0-79.9 |
5.1 |
0.29 |
0.17 |
0.46 |
9 | ||||
80.0 |
1.2 |
0.13 |
0.06 |
0.19 |
16 | ||||
TOTAL |
15.3 |
0.71 |
0.40 |
1.11 |
7.3 |
Figure 6-11: Parties d'okoumés endommagés distribués en trois groupes de diamètre
Environ neuf pour cent des okoumés à exploiter à l'avenir dans la classe 40-80 cm étaient endommagés pendant les opérations d'exploitation. Bien que ce pourcentage semble relativement bas, il représente non seulement les dommages à la biomasse, mais aussi une influence négative sur la valeur potentielle future de la forêt. La fréquence d'okoumés endommagés se trouvant dans toutes les classes de diamètre est de 7,3 tandis que la fréquence des dégâts pour toutes les espèces est de 6,3%.
En ce qui concerne les trois zones de l'étude, la perturbation du sol était de: 5,5% pour la zone A, de 9,2% pour la zone B et de 4,5% pour la zone C. Le taux de perturbation le plus significatif arrivait surtout dans la zone B, où le niveau d'exploitation est plus élevé en comparaison avec les zones A et C.
Pour évaluer la superficie totale perturbée dans VMA95, les superficies couvertes par les routes, les pistes de débardage, les sites d'abattage et les parcs de chargement étaient prises ensemble. Le Tableau 6-18 montre qu'environ 8-4% soit 1 306 ha de toute la superficie de la forêt (15 550 ha) était perturbée par ces facteurs. Les services tels que les camps d'ouvriers, les ateliers et l'aéroport privé ne sont pas pris en considération dans cette estimation. Ces services sont utilisés pour l'exploitation de plusieurs coupes annuelles. Leur contribution à l'utillisation de la superficie était donc relativement faible.
Tableau 6-18: Total de la zone perturbée, en % du total de la superficie de la coupe
VMA95 (15 550 ha)
Type de perturbation |
Zone perturbée |
Route primaire |
0.7 |
Route secondaire |
1.0 |
Piste de débardage |
2.7 |
Site d'abattage |
3.8 |
Parc de chargement |
0.2 |
TOTAL |
8.4 |