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Editorial

Diffusion électronique d'informations forestières:
opportunités et responsabilités

La préoccupation universelle et grandissante que suscitent les forêts et les niveaux inacceptables de déboisement et de dégradation se reflètent dans un vaste éventail d'initiatives à tous les niveaux-local, national, régional et international. Ces activités peuvent être de nature pratique (par exemple les efforts des individus, des communautés, des entreprises et des pays pour améliorer les pratiques d'aménagement forestier sur le terrain), institutionnelle ou directive (tels les nombreux procès sus nationaux et internationaux menés par le Forum intergouvernemental sur les forêts).

La clé du succès de tous ces efforts est l'accès (par toutes les parties intéressées) à une information représentative, rigoureuse et actualisée. La nécessité d'une meilleure information est universellement reconnue, et la plupart - voire la totalité - des principaux acteurs du secteur forestier et des forêts renforcent considérablement les ressources humaines et financières consacrées à cet effet. Dans ces initiatives, on reconnaît implicitement, mais plus souvent expressément, que les systèmes d'information électroniques, et plus particulièrement Internet, sont le vecteur logique de transmission de ces informations.

Le nombre de sites Internet contenant des informations sur les forêts et la foresterie est déjà énorme. On compte plus de 65 000 sites dont les titres comportent les termes «forêt» ou «foresterie» (en anglais), et un total de près de 1,5 million de références dans les documents disponibles sur Internet. Ce chiffre devrait augmenter considérablement dans un proche avenir, les efforts mentionnés plus haut commençant à porter leurs fruits.

Les utilisateurs peuvent rencontrer des difficultés à obtenir aisément les informations requises sur Internet ou à en vérifier la source ou la qualité, car elles sont recueillies sous des formes diverses, ce qui peut présenter certains inconvénients. Cela, associé à des lacunes relevées dans certains types de données (par exemple sur l'étendue et l'état des ressources forestières) s'est traduit par la nécessité d'élaborer une méthode qui permettrait de rassembler toutes les informations forestières disponibles électroniquement sous un même toit. Le terme conçu par un des promoteurs de cette approche est «Système mondial d'information sur les forêts».

Cette approche peut sembler attrayante au premier abord, mais l'idée d'un «centre commercial» unique réunissant toutes les informations forestières et géré par un seul serveur (ou même par un consortium d'organisations) requiert un examen plus approfondi. Les difficultés de gestion d'un volume d'informations déjà considérable, dynamique et en constant accroissement, sur les thèmes liés à la foresterie rendraient la création et la mise à jour permanente d'un tel site un véritable défi du point de vue pratique et nécessiterait d'immenses ressources humaines et financières. Sur le plan politique, les positions et mandats divers des nombreuses organisations disposant d'informations sur les forêts, rendrait le consensus fort improbable.

Une vision plus réaliste d'un système mondial d'information sur les forêts pourrait être un réseau théorique au sein duquel tous les serveurs d'informations forestières fourniraient l'accès le meilleur et le plus convivial aux informations sur lesquelles ils ont un avantage comparatif, en créant des liens avec les autres serveurs offrant des informations pertinentes. Cela n'empêcherait en aucune façon à un serveur de copier les informations d'une autre source et de les proposer sur son propre site, à condition que la source soit dûment mentionnée.

Un autre grand avantage de l'information sur Internet serait l'adoption d'un système unifié de classification pour la foresterie, et l'introduction systématique de ces informations dans les métadonnées de la documentation accessible par Internet. En théorie, l'adoption généralisée d'une telle méthode permettrait d'effectuer des recherches efficaces et approfondies sur un thème aussi large ou aussi restreint que souhaité. En outre, un système décimal de ce genre ne comporterait aucun problème de barrière linguistique. Le Système de classification décimale d'Oxford pour la foresterie (publié par les Bureaux agricoles du Commonwealth en 1954 et révisé en 1981) pourrait être un candidat admissible.

En conclusion, des informations actuelles, fiables et transparentes sur le secteur forestier sont un ingrédient vital du processus d'aménagement durable. Toutes les organisations et institutions engagées dans la gestion durable des forêts devraient exploiter les moyens offerts par Internet pour coordonner et relier les serveurs et optimiser ainsi la valeur des informations disponibles. Comme promis dans la précédente édition, ce numéro d'Unasylva contient de nouveaux articles sur le développement durable des montagnes, qui viennent ainsi compléter le tour d'horizon de la question. Ils devraient en outre aider à éveiller l'intérêt pour l'Année internationale de la montagne (2000) récemment promulguée, et pour laquelle la FAO a été désignée organisme chef de file au sein du système des Nations Unies.

Par ailleurs, ce numéro comprend plusieurs articles non sollicités, témoignant de la volonté de la Revue de servir de tribune à ses lecteurs qui peuvent ainsi publier des travaux pertinents. Nous rappelons à nos lecteurs qu'Unasylva est disponible en version électronique sur Internet à l'adresse suivante: http://www.fao.org/waicent/faoinfo/unasylva/default.htm. Tous articles ou commentaires peuvent être envoyés par courrier électronique à [email protected].


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