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La recherche dans le domaine des forêts et des produits forestiers en Australie

Par G. J. RODGER

ON peut dire que des recherches forestières ont été entreprises dès le début de la colonisation de l'Australie bien qu'elles aient consisté surtout à cette époque en enquêtes botaniques systématiques et en expériences sur l'introduction d'essences exotiques.

Vers 1919 l'Institut des Sciences et de l'Industrie du Commonwealth créa le Laboratoire des Produits forestiers. Les activités de cet Institut se bornèrent à des recherches chimiques: elles jetèrent les bases de l'industrie de l'extraction du tanin en Australie-Occidentale et de celle de la pâte et du papier dans les Etats orientaux. La plupart des travaux de ce premier laboratoire étaient effectués en liaison avec la Direction des Forêts de l'Australie-Occidentale; lorsqu'en 1926 l'Institut des Sciences et de l'Industrie fut remplacé par le Conseil des Recherches scientifiques et industrielles, cette collaboration scientifique se poursuivit sans interruption, malgré un délai de trois années dans la création de la nouvelle Division des Produits forestiers du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles.

L'Association australienne pour le Progrès scientifique adopta au cours de sa dix-huitième réunion à Perth (Australie-Occidentale) en 1926 la résolution suivante:

«Le Conseil estime que chaque Etat de l'Australie doit entreprendre des enquêtes plus systématiques sur les problèmes forestiers qui relèvent du domaine de la sylviculture et de l'exploitation forestière. Il est nécessaire de créér un organisme coordinateur si l'on veut poursuivre ces travaux de manière satisfaisante. Le Conseil propose que le Gouvernement du Commonwealth, après avoir créé une Ecole forestière australienne, étende le champ de ses travaux en y incluant des recherches d'ordre général intéressant les problèmes forestiers.»

On suggéra de créer des stations expérimentales dans les grandes régions forestières du continent pour exécuter les travaux de recherche proposés et publier, pour le profit de la collectivité, les résultats obtenus.

Le Bureau des Forêts du Commonwealth fut créé en 1927 à Canberra, sur le Territoire de la Capitale australienne (A.C.T.); il fut décidé qu'en plus de ses autres fonctions, le Bureau se chargerait d'entreprendre et de mener à bien des enquêtes et des recherches se rapportant à trois grands problèmes forestiers: la sylviculture, l'exploitation forestière et le protection des forêts. En 1946 le Bureau des Forêts devint le Bureau des Forêts et du Bois et le champ de ses recherches fut élargi de manière à comprendre les approvisionnements, la production, la distribution et l'utilisation du bois.

En plus des travaux de recherche confiés au Bureau des Forêts et du Bois et à la Division des Produits forestiers qui sont des institutions créées par le Gouvernement du Commonwealth, de nombreuses recherches sur les forêts et les produits forestiers sont également effectuées par les Directions des Forêts des divers Etats du Commonwealth, par des organismes en partie contrôlés par l'Etat, comme les universités, et par des sociétés et entreprises privées.

Organisation administrative des services de recherche

Les paragraphes suivants donnent une idée du développement des activités et de l'organisation actuelle des différents services s'adonnant à des recherches sur les forêts et les produits forestiers.

Le Bureau des Forêts et du Bois

En 1928 le Bureau des Forêts du Commonwealth prit une première mesure pour favoriser les recherches forestières. Des étudiants furent spécialisés dans la sylviculture, l'exploitation forestière et le génie forestier. Après avoir suivi un certain temps les cours de l'Ecole forestière d'Australie à Canberra, ces étudiants se rendirent à l'étranger pour y suivre des cours de perfectionnement. Ils rentrèrent ensuite en Australie et entreprirent divers travaux de recherche forestière.

En 1930 le Parlement reconnut officiellement le Bureau en promulgant la loi sur le Bureau des Forêts (loi No 16 de 1930) qui précisait son rôle. Il devait, en particulier, «créer des stations expérimentales pour l'étude de la sylviculture, de l'exploitation forestière et de la protection des forêts».

La crise économique eut de graves effets sur les recherches faites sur le terrain. Des quatre fonctionnaires qui en avaient la charge, trois furent transférés à d'autres services. Pendant plusieurs années des travaux se poursuivirent tant bien que mal avec d'aide du personnel de l'Ecole forestière d'Australie En 1935 le relèvement national permit d'élargir le champ des travaux, si bien qu'en 1937 ils étaient confiés à une équipe de trois spécialistes assistés de cinq adjoints. Ce personnel recevait également une aide précieuse de la part des fonctionnaires de divers services gouvernementaux.

L'Ecole nationale forestière d'Australie, à Canberra, A.C.T.

En 1938 une station de recherche fut fondée dans le sud-est de l'Etat d'Australie-Méridionale pour entreprendre, en collaboration avec la Direction des Bois et Forêts de cet Etat, des études sur les problèmes intéressant les forêts de la région et pour élagir le champ des travaux de la station principale de recherche du Territoire de la Capitale.

En janvier 1941 à la suite d'un accord conclu avec la Direction des Forêts de la Tasmanie un service de recherche fut créé dans cette île, mais la guerre vint interrompre les travaux de cette station au début de 1942 et le fonctionnaire qui en était chargé fut détaché auprès de la Direction des Forêts de cet Etat jusqu'à la fin des hostilités.

En 1946 le Bureau des Forêts devint Bureau des Forêts et du Bois. On mit à sa tête un directeur général et ses attributions englobèrent celles de planification et de coordination assurées pendant la guerre par l'Office de Contrôle du Bois du Commonwealth, lequel fut dissous le 31 décembre 1946.

Les attributions du Bureau des Forêts et du Bois sont à l'heure actuelle les suivantes:

En ce qui concerne les forêts:

1) conseiller les administrations des territoires sur toutes questions se rapportant à l'exploitation des forêts;

2) gérer les forêts placées sous son contrôle par le Gouverneur général;

3) créer des stations expérimentales pour l'étude de la sylviculture, de l'exploitation forestière et de la protection des forêts;

4) organiser des cours pour la formation de forestiers de métier;

5) créer et accorder des bourses pour les études forestières;

6) rassembler et publier des renseignements sur les forêts;

7) publier des rapports et des bulletins traitant de questions forestières;

Et en ce qui concerne le bois:

1) rassembler des statistiques et des renseignements sur les approvisionnements et les besoins en bois de l'Australie et formuler des programmes d'approvisionnements, de production et de distribution du bois dans le pays ainsi que des programmes d'importations et d'exportations australiennes du bois;

2) conseiller le Gouvernement du Commonwealth ou ses services, ou, sur leur demande respective, le gouvernement d'un Etat ou tout service qui en dépend, ou encore tout organisme ou tout particulier, sur les questions relatives aux approvisionnements, à la production et à la distribution du bois en Australie ainsi qu'aux importations et exportations australiennes de bois;

3) procéder à des enquêtes et à des recherches sur des approvisionnements, la production, la distribution et l'utilisation du bois.

Le Bureau des Forêts et du Bois comporte actuellement cinq divisions principales: 1) Enseignement forestier (Ecole forestière d'Australie); 2) Recherches forestières. 3) Ressources forestières; 4) Statistiques du bois et planning; et 5) Administration et exploitation.

La Division des Recherches forestières a son siège à Canberra (A.C.T.). Elle possède des stations expérimentales en Australie-Méridionale et en Tasmanie, qui sont également utilisées par les Directions des Forêts de ces Etats. Des pourparlers sont en cours pour la création de stations expérimentales dans d'autres Etats. Les travaux de cette division seront élargis de façon à couvrir un vaste champ de recherches forestières dès que l'on disposera du personnel nécessaire.

La Division des Produits forestiers du «CSIR»

L'Institut des Sciences et de l'Industrie fut remplacé en 1926 par le Conseil des Recherches scientifiques et industrielles («CSIR») qui créa en 1929 la Division des Produits forestiers.

Avant la création de cette Division deux jeunes diplômés avaient été désignés pour suivre les cours du Laboratoire des Produits forestiers des Etats-Unis d'Amérique. Cette pratique fut observée pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'il y eut au moins un fonctionnaire doté d'une solide formation pour chacune des spécialités des recherches forestières. Les deux premiers diplômés qui rentrèrent en Australie formèrent, avec plusieurs fonctionnaires gouvernementaux ayant acquis l'expérience des travaux de recherche sur les produits forestiers, le noyau de la Division. Les installations centrales étant insuffisantes, ce personnel peu nombreux fut d'abord dispersé, un fonctionnaire restant en Australie-Occidentale, un autre à Canberra (Territoire de la Capitale australienne) et les autres à Melbourne (Victoria). On aménagea petit à petit des installations temporaires dans des dépendances d'une vielle demeure occupée par les services centraux du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles à East Melbourne; cette situation se prolongea jusqu'en 1936, quand la Division s'installa dans un nouveau laboratoire à son adresse actuelle, 77 Yarra Bank Road, South Melbourne, Victoria.

Cette Division fut la première du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles à s'occuper uniquement d'une industrie secondaire. Manquant en premier lieu de moyens de recherche, son rôle consista surtout à étudir les besoins de l'industrie australienne du bois et à mener dans l'industrie une campagne de vulgarisation des principes rationnels pour le séchage du bois et la marche générale des usines. Au fur et à mesure de l'installation de ses laboratoires, la Division commença l'étude des problèmes particuliers à l'Australie et communiqua à l'industrie le résultat de ses travaux. Elle ne tarda pas à acquérir ainsi du prestige par la valeur de ses recherches; et sa collaboration avec toutes les branches de l'industrie du bois a toujours donné les meilleurs résultats. En outre, elle n'a pas cessé de travailler avec les Directions des Forêts des Etats et avec les autres services du Commonwealth qui s'intéressent aux questions forestières et aux produits forestiers. La collaboration avec la Direction des Forêts était tout particulièrement étroite dans ceux des Etats où celle-ci possède une section des produits forestiers. En 1946 tous les services intéressés aux recherches sur les produits forestiers furent représentés à une conférence dont le but était d'éviter tout double emploi et d'établir un programme rationnel de travail. On se propose de tenir chaque année une conférence semblable.

L'expansion très considérable des installations de recherche de la Division au cours de ses 19 années d'existence est étroitement liée a l'application pratique des résultats de laboratoire; c'est surtout pour cette raison que la Division a pu jouer un rôle très important en aidant l'Australie à résoudre les problèmes qui se posaient à elle en matière de bois au cours de la deuxième guerre mondiale.

La Division des Produits forestiers est organisée comme suit:

Chef de Division

Chef adjoint

Chef adjoint

(Administration)

(Publications)

Services de

Structure du bois

Technologie chimique du bois

Physique du bois

Technologie mécanique du bois

Séchage

Préservation

Placage et collage

Utilisation

Statistiques mathématiques (dir. relié au CSIR)

Chacun de ces services est placé sous l'autorité d'un chef de service qui dirige un certain nombre de chercheurs, de techniciens et d'assistants de laboratoire. Chaque chef de service est chargé d'établir le programme des recherches dans le domaine de sa spécialité; il dirige les travaux de son service, organise les enquêtes et, le cas échéant, prend des mesures pour collaborer avec les services voisins. Il est personnellement et directement responsable vis-à-vis du chef de la Division.

Les services de recherche disposent d'une importante bibliothèque dirigée par deux bibliothécaires de métier assistés d'un adjoint; d'un secrétariat administratif; d'une section des publications s'occupant de la rédaction et de la distribution des rapports et autres documents; et d'ateliers bien outillés pour les essais, la fabrication d'instruments et l'ébénisterie, chargés de l'entretien du matériel existant et de la fabrication du matériel nouveau d'après les méthodes établies par la Division. L'ensemble du personnel compte environ 225 personnes.

Le Service des Statistiques mathématiques dépend directement du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles. Il aide le personnel de recherche à organiser le programme des enquêtes et recherches de telle manière que les résultats de celles-ci puissent être soumis à l'analyse statistique.

Directions des Forêts des Etats

Chaque Etat possède une Direction des Forêts, chargées, sous le contrôle du gouvernement de l'Etat, d'administrer les forêts situées sur son territoire.

Les demandes d'enquêter et de recherches sur de nombreux problèmes relatifs aux forêts et aux produits forestiers se sont multipliées. En conséquence, les gouvernements des Etats par l'intermédiaire de leur Direction des Forêts ont depuis quelques années considérablement étendu leurs activités dans le domaine des recherches sur des problèmes posés par la croissance et la protection des forêts situées sur leur territoire, la création de plantations d'essences exotiques - en particulier de conifères - et l'utilisation des produits forestiers.

Autres organismes publics ou semi-publics des Etats

Dans de nombreux Etats, des travaux de recherche dans le domaine qui nous intéresse sont également entrepris par d'autres organismes dépendant entièrement ou en partie du gouvernement local: universités, groupements de botanistes et d'entomologistes d'Etat, services agricoles, etc. - tous ces organismes travaillant en collaboration avec la Direction des Forêts de chaque Etat.

Certains spécimens des nombreuses variétés d'eucalyptus des forêts australiennes atteignent souvent une très forte taille.

Sociétés et organisations privées

Diverses organisations privées, notamment les sociétés de fabrication de pâte et de papier, ont, pour faire face à leurs besoins industriels, entrepris de nombreuses recherches sur l'utilisation du bois indigène; et jusqu'à un certain point, sur l'utilisation des essences exotiques de plantation.

Ressources financières des services de recherche

Les recherchés entreprises par le Bureau des Forêts et du Bois et la Division des Produits forestiers sont financées par des crédits du Gouvernement du Commonwealth votés chaque année conformément aux besoins à satisfaire et aux problèmes à étudier.

Dans le cas de la Division des Produits forestiers, les crédits fournis par le Gouvernement sont augmentés par des subventions régulières d'un montant déterminé accordées par les trois sociétés australiennes de papier, et plus récemment, par une compagnie néo-zélandaise qui participe au programme de recherches dirigé par la Division sur les problèmes liés à la fabrication de la pâte et du papier.

Dans chaque Etat, les recherches entreprises par la Direction des Forêts sont en grande partie financées par des crédits accordés chaque année par le gouvernement local. Parfois les crédits sont imputés au budget de reboisement de la Direction des Forêts, ou proviennent de prêts accordés par l'Etat pour les recherches.

Quant aux sociétés et organisations privées, elles assument elles-mêmes les frais des recherches qu'elles entreprennent.

Les recherches entreprises et leurs résultats

On peut résumer comme suit les principaux travaux de recherche entrepris par les divers organismes dans les domaines respectifs des forêts et des produits forestiers.

Recherches forestières

a) Bureau des Forêts et du Bois Station de recherche du siège central, Canberra (A.C.T.). - Le Bureau possède une station météorologique parfaitement équipée et les observations y sont conduites dans les conditions qui règnent dans les forêts. Une serre et une pépinière dépendant du Bureau sont affectées à la culture de lignées des variétés de bois commerciaux australiens.

Dans les plantations du Territoire de la Capitale fédérale, le Bureau a des placettes d'essai où sont effectuées les expériences nécessaires intéressant l'aménagement forestier. Dans ces mêmes plantations il se livre également à des expériences très poussées sur divers traitements culturaux tels que l'éclaircie et l'élagage.

De nombreuses placettes d'essai sont entretenues dans les forêts d'eucalyptus du Territoire de la Capitale et des autres régions de l'Australie; il est en outre procédé à des enquêtes sur la forme des arbres et les rapports entre les qualités et les défauts du bois d'une part et les conditions de croissance d'autre part.

1. Sylviculture. - Des enquêtes ont été effectuées sur le traitement des forêts indigènes exploitées; on a fait également des études sur le traitement des plantations forestières. Il a été prouvé qu'il existe un rapport précis entre la largeur de la couronne d'un eucalyptus et le diamètre de son tronc à hauteur de poitrine. Il a été procédé à des tests sur la résistance à la gelée des eucalyptus plantés le long des côtes, et à des études pour déterminer l'incidence et l'origine des fibres torses dans le bois et prévenir leur formation. Les expériences d'éclaircies sélectives ont montré qu'il était possible de réduire le diamètre moyen occupé par les fibres torses dans le cœur du pin. On a étudié les pressions internes dans le bois et on a constaté que les gaines circulaires de bois formées chaque saison dans le fût d'un arbre sont soumises à une tension longitudinale. Cette tension des fibres exerce une pression longitudinale cumulative sur le cœur de l'arbre et dans les arbres de grande dimension ce cœur peut subir une pression dépassant les limites de son élasticité. On a étudié les différentes phases de la formation des poches résineuses (gum veine) et la rapidité avec laquelle elles se forment. Il a été prouvé que dans les conditions de sécheresse anormale le feu peut souvent être une cause directe de la formation de poches par suite de fendillements de l'écorce. Le feu peut aussi accroître indirectement le nombre de poches; il amincit l'écorce vivante et toute blessure faite à l'arbre se rapproche davantage du cambium.

2. Physiologie végétale. - Des expériences ont été menées qui ont permis de classer les différentes variétés d'eucalyptus en fonction de leur surface relative de transpiration; et des tests ont été réalisés pour établir le rapport entre la croissance des arbres, d'une part, et le degré d'humidité du sol et les facteurs météorologiques, de l'autre.

3. Dendrologie. - Des expériences ont permis d'étudier la rapport existant entre les radiations solaires et la croissance du tronc des arbres en diamètre. On a également étudié la croissance saisonnière des bourgeons et des racines.

4. Nutrition. - Les résultats du traitement des plantations de pins par divers produits chimiques et en particulier par les oligo-éléments ont été étudiés.

5. Sélection. - La multiplication végétative des lignées répondant le mieux aux besoins commerciaux et forestiers a fait l'objet de nombreuses expériences. C'est ainsi que le bouturage du pin Monterey s'est avéré parfaitement possible, et l'étude des différentes races de ce pin a conduit à la constitution de pépinières spéciales pour la développement des boutures de divers types bien définis. Des expériences sur la greffe, le bourgeonnement et la fécondation des conifères, des eucalyptus et d'autres essences feuillues continuent leur cours.

6. Facteurs influençant la forme du tronc des arbres. - On a étudié l'effet de divers facteurs sur la croissance des arbres. L'effet du vent présente un intérêt particulier et des recherches à ce sujet ont été faites sur l'eucalyptus et sur le pin. On a montré que dans le cas du pin Monterey et du frêne des Alpes, l'emploi de haubans en fil métallique pour prévenir l'effet du vent réduit le - grossissement habituel de la base du tronc.

7. Techniques employées dans les pépinières. - On a fait des expériences pour essayer d'améliorer les techniques employées dans les pépinières, notamment en ce qui concerne l'utilisation des produits contre les mauvaises herbes.

8. Elagage. - Les effets de l'utilisation de divers outils d'élagage et la rapidité des cicatrisations ont fait l'objet de recherches systématiques. On a également procédé à des essais pour déterminer des règles d'élagage qui permettraient de réduire les pertes d'accroissement à un minimum compatible avec la production de cœurs ayant un minimum de nœuds.

9. Arboretums. - Il en existe huit à différentes altitudes entre le niveau de la mer et 1.500 mètres (5.000 pieds) ils permettent de comparer la croissance des diverses essences exotiques aux différentes altitudes.

10. Graines. - On a étudié la conservation et la faculté germinative des graines forestières.

11. Méthodes d'exploitation. - On a créé des placettes d'essai pour comparer l'accroissement tant des espèces feuillues indigènes que des résineux de plantation sous différentes méthodes d'exploitation.

12. Protection des forêts. - Le Bureau publie chaque jour en été, des bulletins d'avertissement de dangers d'incendie dont il cherche constamment à améliorer la précision. Dans le cas du dépérissement (die-back), des succès remarquables ont été obtenus par la vaporisation de solutions diluées de sulfate de zinc sur les feuilles du pin Monterey, ce qui a permis de planter des pins dans de vastes régions considérées jusqu'alors comme inutilisables. Des expériences sont en cours qui visent à déterminer les procédés les plus sûrs pour la destruction du gui.

Station de recherche de Mount Burr (Australie-Méridionale). - Les travaux de la station avec l'aide de la Direction des Bois et Forêts de l'Australie-Mériodionale sont des recherches fondamentales de sylviculture sur le pin Monterey; on peut les classer de la façon suivante: 1) traitement sylvicole, régénération, élagage et éclaircie, récolte des graines, techniques employées dans les pépinières, plantations; 2) nutrition; 3) arboriculture; 4) propriétés du bois, causes de ses défauts; 5) maladies et calamités; 6) météorologie, y compris l'étude des rapports entre les phénomènes météorologiques et la croissance.

Station de recherche de Hobart (Tasmanie). - Cette station travaille en collaboration avec la Commission forestière de Tasmanie, et a entrepris en particulier des recherches de sylviculture sur les eucalyptus.

Les résultats des travaux du Bureau sont publiés dans une série de brochures et de bulletins.

b) Directions des Forêts des Etats

Tous les Etats du Commonwealth se livrent à des recherches liées à leurs travaux ordinaires de sylviculture, d'exploitation, de protection et d'utilisation. Ces recherches portent en particulier sur les points suivants: 1) études de phénologie et de la régénération naturelle des essences indigènes; 2) études des techniques employées dans les pépinières et de l'isolement ou de la fixation des essences et variétés de provenances indigène et exotique; 3) méthodes d'éclaircir; 4) rassemblement de renseignements sur la croissance et le rendement ainsi que sur la classification des sites; 5) recherches intéressant la lutte contre les incendies, maladies et parasites des essences forestières; 6) études des méthodes de coupe.

Au Queensland, en Australie-Méridionale et en Australie-Occidentale, on s'est également intéressé tout particulièrement aux recherches pédologiques, et de nutrition végétale.

Pour tous ces travaux, la Direction des Forêts de chaque Etat est assistée par des organisations comme le Bureau des Forêts et du Bois avec lequel elle collabore étroitement et par les universités lorsqu'il s'agit d'études spécialisées.

Recherches sur les produits forestiers

a) La Division des Produits forestiers du «CSIR»

Les principaux travaux entrepris par les diverse services de la Division sont les suivants

Service de la Structure du bois. - Ce service a fait une étude détaillée des bois australiens aux points de vue macroscopique et microscopique. Les résultats de ces travaux ont servi d'une part à dresser des tables d'identification des bois et d'autre part à jeter des bases pour les travaux entrepris par d'autres services. AN cours de la dernière guerre mondiale, les fichiers des bois des îles du Pacifique ont grandement aidé les forces alliées combattant dans cette zone. Aujourd'hui des travaux fondamentaux sur la composition de la fibre de bois sont en cours.

Service de la Technologie chimique du bois. - Tout en s'intéressant aux divers aspects de son domaine particulier, ce service a consacré la plupart de ses efforts à pousser les recherches sur la pâte et le papier entreprises par l'ancien Laboratoire des Produits forestiers. L'industrie australienne de la pâte et du papier repose maintenant sur de solides bases scientifiques mais il lui reste encore a élucider de nombreux problèmes à la solution desquels travaillent en commun de nombreuses sociétes commerciales.

Service de la Physique du bois. - En plus de recherches d'ordre général sur les propriétés physiques du bois, ce service a fait des recherches intéressantes sur le choix de bois convenant à des usages particuliers (isolateurs d'accus, par exemple).

Service de la Technologie mécanique du bois. - Les premiers travaux de ce service sur les propriétés mécaniques des diverses essences australiennes permirent, au début de la récente guerre, de préciser les essences qui pourraient servir à des usages exigeant des propriétés particulières (construction d'avions, par exemple); pendant la guerre le Service consacra ses efforts à vérifier les propriétés mécaniques du bois et du contre-plaqué utilisés à ces fins. Il a également étudié les propriétés de flexion des bois australiens, et plus récemment il a entrepris des travaux pour remédier à la pénurie de matériaux de construction.

Service du Séchage. - Le résultat le plus impressionnant obtenu par ce service est sans doute d'avoir porté à un haut degré de perfectionnement le séchage à l'étuve en Australie. En 1929, les séchoirs à l'étuve dans ce pays étaient relativement peu nombreux et pour la plupart peu efficaces. En grande partie grâce aux efforts du Service du Séchage du bois, le séchage à l'étuve s'est répandu dans tout le Commonwealth et la plupart des étuves ont été construites d'après des plans établis par le Service. De plus, de nombreux spécialistes du séchage ont été formés par ce service ou ont suivi les cours par correspondance qu'il a organisés.

En plus des travaux très voisins sur l'établissement de plans convenables de séchage à l'étuve et par d'autres procédés, le Service a depuis peu fait des études importantes sur les problèmes d'utilisation et en particulier sur les scieries, le ciment à la sciure de bois et le ciment à la laine de bois.

Mesure du degré d'affaissement des bois (ici, lames de parquet) sous chargement de longue durée, à la Division des Produits forestiers du «CSIR», à Melbourne,

Examen microscopique de la structure du bois par projection d'une coupe mince. Division des Produits forestiers du CSIR.

Service de la Préservation. - Quelques-uns des premiers travaux de la Division ont consisté à expérimenter l'usage de poteaux, traverses de chemin de fer et barrières, traités avec divers préservateurs. Ces travaux ne sont pas terminés mais quelques résultats intéressants ont déjà été obtenus. Le Service qui en est chargé a découvert un traitement à l'acide borique des bois attaqués par le champignon lyctus, procédé adopté maintenant au Queensland, en Nouvelle-Galles du Sud et rendu obligatoire dans ce dernier Etat pour certaines essences. La guerre avait interrompu l'étude systématique des cryptogames destructeurs du bois, qui maintenant a repris son cours.

Service du Placage et du collage. - C'est la branche la plus récente de la Division mais elle a déjà obtenu des résultats appréciables sur le réroulage, le séchage et le collage des bois australiens. Son programme de travail fait une part de plus en plus large à l'étude des colles.

Service de l'Utilisation. - Traitant des problèmes de production en général, ce service met en pratique les résultats obtenus par les services voisins et donne des conseils aux industriels. Il procède également lui-même à certaines recherches de laboratoire et vient de terminer une étude sur la production de la sciure en Australie, en vue d'étudier l'utilisation économique de ce qui a presque toujours été considéré jusqu'ici comme un produit inutilisable. Les principales industries du bois en Australie ont fait constamment appel aux avis des experts de ce service.

Les résultats des travaux entrepris par la Division des Produits forestiers sont publiés en tout premier lieu sous forme de rapports ronéotypés à couverture semi-rigide, faisant l'objet d'une distribution assez large. Quelques rapports techniques et d'intérêt général sont publiés soit dans le Bulletin du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles (CSIR), soit sous forme d'articles dans le Journal du CSIR ou dans d'autres publications techniques. De nombreux résultats sont publiées sous une forme moins technique dans les circulaires commerciales du Conseil, dans le Forest Products Monthly News Letter et dans des périodiques commerciaux.

b) Directions des Forêts des Etats

La Direction des Forêts de chaque Etat entreprend des recherches en vue d'améliorer l'utilisation des différentes essences et d'augmenter leurs usages. Elle fait aussi de nombreuses recherches sur les scieries, la classification des bois, le séchage, la préservation et les autres traitements du bois, aussi bien que sur l'économie générale de son utilisation.

En Nouvelle-Galles du Sud et au Queensland ces services forestiers comprennent des sections qui se livrent à des études précises sur les caractéristiques, les propriétés et les usages des essences poussant sur le territoire de ces Etats.

D'une manière générale ces travaux sont faits en collaboration avec la Division des Produits forestiers du Conseil des Recherches scientifiques et industrielles et parfois aussi en liaison avec d'autres services publics des Etats (Botanique et Chimie) et avec des organisations locales telles qu'universités, établissements d'enseignement technique, sociétés et entreprises privées.

c) Sociétés et organisations privées

Les diverses sociétés et organisations privées ont fait des recherches considérables sur l'utilisation commerciale des produits forestiers. Au début de cet article il a été indiqué que les recherches chimiques qui, en Australie-Occidentale, avaient abouti à la création de l'industrie de l'extraction du tanin dans cet Etat, avaient été faites en collaboration avec une entreprise privée. La distillation de l'huile et du parfum de santal à partir des fleurs du Boronia megastigma a également fait l'objet de recherches par des compagnies privées travaillant en commun.

La plupart des recherches faites dans ce domaine par les organisations privées l'ont été par des compagnies de pâte et de papier dont cinq sont encore en activité. Ce sont: Australian Paper Manufacturers Limited, Victoria (papier d'emballage fort obtenu à partir de l'eucalyptus); Associated Pulp and Paper Mills Limited, Tasmanie (papier machine et papier à écrire de qualité obtenus à partir de l'eucalyptus); Australian Newsprint Mills Pty. Limited, Tasmanie (papier journal); Cellulose Australia Limited, Australie-Méridionale (panneaux de carton obtenus à partir du Pinus radiata cultivé en plantation); Masonite Corporation (Australia) Limited, Nouvelles Galles du Sud (panneaux agglomérés obtenus à partir de l'eucalyptus).

Parmi ces compagnies, celles qui utilisent l'eucalyptus pour fabriquer leurs produits, s'intéressent beaucoup aux nombreux problèmes liés à la transformation en pâte de ce bois à fibres courtes.

Dans les usines de pâte chimique il a fallu modifier les procédés connus, surtout ceux de battage, quand la pénurie de pulpe à fibres longues en provenance de l'étranger a rendu nécessaires des recherches sur la possibilité d'accroître la résistance des pâtes à fibres courtes et d'obtenir des pâtes de bonne qualité à partir des matières premières disponibles sur le continent australien.

Pendant la guerre on arriva à produire de la nitrocellulose à partir de pin indigène par le procédé employé pour la fabrication de papier fort, On a fait de nombreux travaux sur le blanchiment de la pâte à papier fort.

On a étudié l'utilisation de la lignine et d'autres sous-produits organiques de la fabrication de la pâte à partir des essences feuillues australiennes. La fabrication de papier journal a suscité des recherches pour de nouvelles méthodes de fabrication permettant surtout d'améliorer la couleur et la qualité.

La Société qui fabrique de la pâte à partir du Pinus radiata a, éprouvé moins de difficultés en utilisant des méthodes déjà, éprouvées, mais elle recherche les moyens d'augmenter le nombre des diverses qualités de pâte à , partir des matières premières dont elle peut disposer. Des expériences montrent que le Pinus radiata se prête un peu moins bien que le sapin à la production de la pâte par le procédé au sulfite et mieux que les antres pins à la fabrication de pâte par les procédés au sulfite on au sulfate. Cette essence semble pouvoir assurer dans l'avenir tout le ravitaillement australien en pâte à , fibres longues.

La production d'agglomérés à partir d'eucalyptus a soulevé des problèmes qui avaient trait presque toujours à l'utilisation de variétés multiples aux taux d'humidité variés, à , la présence de kino, etc.

Projects de travaux des divers organismes

a) Le Bureau des Forêts et du Bois

Les travaux de la Division des Recherches forestières du Bureau des Forêts et du Bois seront considérablement élargis dès que possible et, lorsqu'un personnel suffisant aura été trouvé, ils couvriront un vaste domaine comprenant les suivants.

Sylviculture. - Etude de la sylviculture australienne et introduction de nouvelles essences forestières.

Physiologie. - Recherches fondamentales sur la physiologie des essences forestières australiennes.

Sélection. - Recherches destinées à sélectionner les meilleures variétés des diverses essences forestières et à améliorer leur forme.

Arboretums. - Création d'arboretums pour determiner le degré d'adaptation des essences forestières aux diverses conditions écologiques du continent.

Etudes sur la croissance et le rendement. - Préparation de tables de rendement et détermination des caractéristiques des sites.

Etudes diverses. - Etudes sur les sols, la nutrition, la pathologie et l'entomologie forestières.

b) Division des Produits forestiers du «CSIR».

La Division des Produits forestiers a fait des recherches qui sont parvenues à un stade avancé; elle envisage avant tout une extension des programmes existants et l'examen des nouveaux problèmes de recherche qui peuvent éventuellement se poser. On a établi un programme de travail de douze mois pour chaque service de la Division. Il serait trop long d'en fournir la liste détaillée, mais il existe plusieurs projets couvrant un vaste champ de recherches et qui, par suite, entrent dans le cadre général des activités de la Division tout entière; ils méritent de faire l'objet d'un commentaire. On peut les résumer comme suit.

Influence sur le bois des méthodes de sylviculture. - En collaboration avec les Directions des Forêts des Etats et le Bureau des Forêts et du Bois, la Division se propose maintenant de reprendre les recherches interrompues par la guerre sur un projet de sylviculture dont le but principal est d'examiner les propriétés du bois produit par l'arbre avant et après tel traitement sylvicole.

Recherches sur les panneaux de construction. - Ce projet couvre des recherches sur une meilleure utilisation des déchets de bois et des essences secondaires qui seraient transformés en panneaux de construction.

Bois de la Nouvelle-Guinée. - En collaboration étroite avec la Direction des Forêts de la Nouvelle-Guinée, la Division se propose de continuer l'examen des propriétés physiques et mécaniques des essences de la Nouvelle-Guinée et d'étendre le champ de cette étude.

c) Directions des Forêts des Etats

Les travaux de recherche des Directions des Forêts porteront entre autres sur les points suivants: procédés naturels de régénération, éclaircissage, examen de la croissance et du rendement, conditions écologiques requises par les essences exotiques, et procédés de lutte contre l'incendie, les insectes et les maladies.

d) Sociétés et organisations privées

Tandis que dans tout le Commonwealth de nombreuses sociétés et organisations poursuivront et étendront leurs recherches sur l'utilisation du bois et des produits forestiers pour la fabrication de leurs produits, les principaux travaux de recherche seront effectuées par les sociétés de pâte et de papier. Ils auront surtout pour but d'améliorer la qualité et d'augmenter la gamme de la production actuelle à partir des matières premières disponibles; ils auront trait également à l'utilisation des sous-produits de l'industrie. Une compagnie ne se propose pas moins que d'entreprendre des recherches systématiques sur les questions de régénération, d'entretien et de protection des plan talions forestières.

[Photos: Australian News and Information Bureau.]

[Traduction FAO.]


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