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Rapport sur les produits - Disponibilités en bois de papeterie et en bois de mine


Europe
Amérique du Nord
Autres régions
Prix
Conclusion

Au cours de l'année 1951, la demande toujours plus forte de produits ligneux sous toutes leurs formes affecta la vente des rondins d'industrie de petit diamètre. Dans le monde entier, les industries de la pâte cherchèrent à se procurer des quantités croissantes de bois papetier et, en même temps, la demande de bois de mine fut très élevée par suite de l'accroissement général de la production mondiale de charbon. Les fortes demandes simultanées des industries de la pâte et des mines de charbon tendirent à déséquilibrer le marché dans les pays où le commerce international joue un grand rôle dans l'approvisionnement de l'industrie. Cette situation se vérifia en particulier en Europe; dans d'autres pays qui, en général, dépendent moins du commerce international, les fluctuations de la demande de bois papetier et de bois de mine furent supportées plus facilement.

Le nombre des exportateurs potentiels de bois ronds en Europe est limité, et la forte demande de 1951 entraîna une course aux disponibilités et une hausse considérable des prix des bois de papeterie et des bois de mine s'ensuivit. En 1952, la situation s'améliora par suite du fléchissement de la demande de pâte et de produits dérivés, et les industries de la pâte disparurent du marché international en tant qu'acheteurs de bois papetier. Les mines de charbon eurent donc toute liberté pour constituer leurs stocks et à la fin de 1952, les stocks de rondins des industries papetières et des mines de charbon étaient généralement considérés comme suffisants.

Le volume de la production et des échanges de bois papetier et de bois de mine ont subi, au cours des trois dernières années, des fluctuations considérables dues aux mouvements de la consommation. La production mondiale de bois de papeterie, qui était de 126,6 millions de mètres cubes en 1950, s'éleva en 1951 jusqu'au volume sans précédent de 148,7 millions de mètres cubes, mais redescendit à 144,7 millions en 1952. La production mondiale de bois de mine, qui était de 34,7 millions de mètres cubes en 1950, atteignit 37,3 millions en 1951 et 38,7 millions en 1952. La répartition régionale de la production mondiale, pour ces deux catégories, est donnée dans le tableau 1.

Alors que le rythme de consommation de bois papetier est étroitement lié à celui de la production de pâte de bois, les tendances de la consommation de bois de mine n'ont pas évolué parallèlement à la production de charbon. En dépit de l'accroissement de la production mondiale de charbon, la consommation de bois de mine est restée assez stable et, dans quelques pays, a même légèrement fléchi. Cette situation est due en grande partie à deux facteurs, découlant de la hausse des prix des bois de mine: les efforts déployés pour réduire le nombre des étais utilisés pour la production charbonnière et les progrès de la récupération des bois de mine déjà utilisés. La structure des mines de charbon en Amérique du Nord en facilite l'exploitation et explique en partie la faible consommation de bois de mine par rapport au volume de charbon extrait, mais l'importance des progrès techniques et de la mécanisation du travail y ont également contribué.

Une étude détaillée de la situation du marché du bois de papeterie et du bois de mine n'offre d'intérêt général que dans ses rapports avec l'évolution de la conjoncture européenne, car la physionomie du marché des bois ronds en Europe est de loin la plus compliquée et la plus sensible aux fluctuations de la demande. Presque tous les pays européens sont dans une large mesure tributaires du marché international pour leur approvisionnement en bois ronds de petit diamètre; ailleurs, les pays peuvent satisfaire localement presque tous leurs besoins, ou, bien comme c'est le cas pour l'Amérique du Nord, il existe, entre deux pays seulement, un important et traditionnel commerce des bois ronds.

TABLEAU 1. - PRODUCTION MONDIALE DE BOIS PAPETIERS ET DE BOIS DE MINE1

Europe

Les récentes fluctuations du marché européen du bois de papeterie et du bois de mine ont leur origine dans l'accroissement considérable de la demande de pâte et produits dérivés en 1950 et 1951. Lorsque les usines de pâte commencèrent à ressentir l'urgence de la demande les stocks de bois papetier de la plupart des industries européennes de la pâte étaient déjà assez bas et furent bientôt dangereusement réduits. Dès le début de l'année 1951, l'urgence d'un réapprovisionnement en bois à pâte se fit donc sentir. Le nombre des pays susceptibles d'exporter du bois de papeterie en Europe étant limité (environ 20 pour cent seulement des exportations européennes en 1951 et 1952 provenaient de sources autres que la Finlande), la concurrence de la demande se fit plus acharnée. Le bois disponible à cette époque ne pouvait suffire à satisfaire les besoins immédiats, et les prix commencèrent à monter.

Cette hausse rapide des prix du bois de papeterie stimula la production, tant dans les pays exportateurs que dans les pays importateurs, et détermina un accroissement considérable du volume de la production. La production et le commerce du bois de papeterie atteignirent les chiffres record de l'après-guerre. Un point particulièrement intéressant fut le volume exceptionnellement important des importations de bois de papeterie de Norvège et de Suède, pays qui normalement se suffisent à eux-mêmes, et qui sont même, jusqu'à un certain point, exportateurs de bois papetiers. L'U.R.S.S. continua à s'abstenir de paraître sur le marché d'exportation pendant toute l'année 1952, tandis que le volume de ses importations de bois de papeterie continuait son mouvement ascendant (tableaux 2 et 3). Les usines de pâte augmentèrent rapidement leurs stocks, afin de faire face aux besoins que laissait prévoir la production croissante de pâte de bois.

Au cours du dernier semestre de 1951, la demande de produits dérivés de la pâte se ralentit, et cette détente se répercuta sur les usines de pâte, amenant une baisse de production de pâte de bois au cours du premier semestre de 1952; cette baisse fut très marquée dans certains pays. Simultanément, de nouvelles livraisons de bois de papeterie, dont les commandes avaient été passées antérieurement, continuaient à arriver dans les usines, qui furent rapidement en possession de stocks dépassant considérablement leurs besoins courants normaux. Par la suite, le marché européen du bois papetier fut, en 1952, relativement calme et peu de nouvelles commandes furent passées. En 1952, les approvisionnements des usines ayant été effectués à des prix sans précédents, les industries de la pâte n'étaient pas particulièrement disposées à augmenter leurs stocks, même lorsque les prix eurent brutalement baissé; elles préférèrent attendre aussi longtemps que possible avant de passer de nouvelles commandes.

Au début de l'année 1953, la masse des industries papetières continuaient à s'abstenir de passer de nouveaux marchés, et ce n'est que vers la fin de l'été que les premières commandes importantes furent négociées. La production de bois de papeterie en Europe accusa donc une baisse importante en 1952/53.

TABLEAU 2. - EXPORTATIONS DE BOIS PAPETIERS ET DE BOIS DE MINE PAR LES PAYS EUROPÉENS

Pays

Bois papetier

Bois de mine

1952

1951

1950

1952

1951

1950

Milliers de m3

Autriche

-

-

-

308

66

95

Finlande

2 631

3 478

1 882

1 653

122

880

Pologne1

149

155

102

134

3

216

Suède

183

169

255

1 000

317

242

U.R.S.S

7

1

44

301

276

213

Yougoslavie

397

396

446

4

22

114

Autres pays

143

87

185

750

812

731

Total pour l'Europe

3 510

4 286

2 914

4 150

618

2 491

Canada 2

739

763

93

969

219

45

TOTAL GÉNÉRAL

4 249

5 049

3 007

5 119

2 837

2 536

1Exportations des pays d'Europe orientale, d'après les données d'importations clos pays d'Europe occidentale.
2Exportations vers l'Europe seulement.

TABLEAU 3. - IMPORTATIONS DE BOIS PAPETIERS ET DE BOIS DE MINE PAR LES PAYS EUROPÉENS

Pays

Bois papetier

Bois de mine

1952

1951

1950

1952

1951

1950

Milliers de m3

Allemagne occidentale

1 186

1 253

638

900

58

112

Belgique-Luxembourg

144

184

219

378

372

199

France

571

523

161

354

140

300

Italie

658

434

355

5

10

6

Norvège

399

648

217

-

-

-

Pays-Bas

274

438

235

205

105

61

Royaume-Uni

464

313

238

3 049

1 785

1 560

Suède

781

745

490

-

-

-

Suisse

354

407

34

-

-

-

U.R.S S1

298

283

188

-

-

-

Autres pays

159

222

112

28

42

42

Total

5 288

5 450

2 887

4 919

2 512

2 280

1Importations de l'U.R.S.S. d'après les données d'exportation dos pays exportateurs d'Europe occidentale.

En 1951, l'approvisionnement de l'Europe en bois de mine parut donc sérieusement menacé par l'importance de la demande de bois de papeterie. Au premier abord, les mines de charbon semblèrent répugner à payer des prix correspondant aux prix élevés des bois de papeterie et s'abstinrent de passer des commandes importantes. Lorsqu'elles furent finalement réduites à accepter le nouveau niveau des prix, elles rencontrèrent de sérieuses difficultés pour obtenir des quantités suffisantes de bois de mines et la situation des approvisionnements empira rapidement. Le rythme de la production de charbon restait élevé et avait, au printemps de 1952, fait dangereusement baisser le niveau des stocks, mais ce fut à cette époque - la demande de bois de papeterie étant presque inexistante - que d'importants achats de bois de mine furent signalés. Les mines de charbon continuèrent à passer d'importances commandes dans les principaux pays exportateurs et, par suite d'un accroissement considérable de la production intérieure de bois de mine dans les pays producteurs de charbon, la situation s'améliora rapidement. De fait, vers la fin de l'année 1952, la situation des stocks des mines de charbon était exceptionnellement favorable et, dans beaucoup de pays, ils atteignirent des niveaux sans précédent. C'est pourquoi, au cours du premier semestre de 1953, les mines de charbon s'abstinrent de passer aucun nouveau contrat important et le marché des bois de mine, en général, comme le marché du bois papetier, fut très calme. Ce n'est qu'à l'approche de l'automne 1953 qu'une reprise se fit sentir.

Les prix des bois papetiers et des bois de mine se trouvant, à la fin de l'été 1953, à un niveau relativement bas, les producteurs des principaux pays exportateurs n'étaient pas, en général, enclins à augmenter le niveau de leur production par rapport à celui de 1952/53. Les propriétaires forestiers de ces pays ayant auparavant vendu d'importantes quantités de bois à des prix très élevés, répugnaient à passer des marchés de quelque importance, les prix courants étant trop bas. Il semblait donc qu'une fois de plus, des quantités suffisantes de bois papetier et de bois de mine pourraient être disponibles pour satisfaire entièrement la demande en 1954. Ce n'est que si les mines de charbon et les industries de la pâte résistaient à la tentation de hâter leurs achats et de jeter sur le marché des demandes soudaines et excessives, que pourraient être évitées les expériences de 1950 et 1951, qui, à la longue, se sont avérées préjudiciables aux vendeurs comme aux acheteurs.

Amérique du Nord

Le marché du bois rond industriel de petit diamètre en Amérique du Nord est dominé complètement par le bois de papeterie, car les bois de mine ne représentent qu'environ 4 pour cent de la production totale de bois de cette catégorie. En dépit de l'importante industrie charbonnière, la consommation totale de bois de mine est faible et est entièrement satisfaite par la production locale.

La physionomie du marché des bois de papeterie d'Amérique du Nord est très différente de celle du marché européen. Environ 10 pour cent seulement des besoins en bois de papeterie des industries de la pâte des Etats-Unis sont importés, et ces importations, en provenance du Canada, sont régulières et bien assises. Les industries canadiennes de la pâte couvrent la majeure partie de leurs besoins en bois papetier, soit environ 64 pour cent, grâce à la production des forêts dont ils sont propriétaires ou locataires; le reste est acheté à des propriétaires forestiers. L'industrie canadienne de la pâte n'a donc, normalement, aucune difficulté à s'approvisionner, et les Etats-Unis étant, de loin, l'acheteur le plus important du bois papetier exporté par le Canada, les exportateurs n'ont; qu'à suivre l'évolution du marché dans un seul pays importateur, et il leur est facile d'ajuster leur production aux mouvements de la demande aux Etats-Unis.

En ce qui concerne la production de bois de papeterie aux Etats-Unis, il est intéressant de noter son extraordinaire accroissement dans les états du Sud, ou l'industrie de la pâte prend également une rapide extension.

Le tableau 4 montre que le fléchissement du marché international de la pâte et des produits dérivés en 1952 n'a pas affecté d'une manière sensible la production intérieure de bois papetier des Etats-Unis. Toutefois, il peut avoir entraîné un mouvement de baisse de la production de bois papetier en 1953, car les stocks de bois papetier dans les usines, à la fin de 1952, étaient exceptionnellement élevés.

TABLEAU 4. - PRODUCTION ET CONSOMMATION DE BOIS DE PAPETERIE AUX ETATS UNIS

Rubrique

1952

1951

1950

1949

1948

1945

Millions de m3

Etats du Sud

25,7

27,1

20,3

18,9

22,2

18,0

Autres états

29,6

28,4

25,5

20,0

22,1

15,8

Production totale

55,3

55,5

45,8

38,9

44,3

33,8

Consommation des usines a pâte

58,5

58,6

52,2

44,1

46,8

37,4

L'importance des stocks détenus fut la principale raison qui amena les usines de pâte à ralentir l'application de leurs programmes d'approvisionnement concernant l'exploitation des bois papetiers au cours de l'hiver 1952/53, notamment dans le nord-est et dans la région des lacs.

TABLEAU 5. - STOCKS DE BOIS DE PAPETERIE DANS LES USINES DE PÂTE DES ETATS-UNIS, EN FIN D ANNÉE

1952

1951

1950

1949

1948

1945

Millions de m3

13,1

11,2

8,4

10,8

12,4

5,8

Tandis qu'aux Etats-Unis la production et la consommation de bois papetiers semblent n'avoir que peu souffert du fléchissement du marché de la pâte en 1952, la production et la consommation du Canada baissèrent sensiblement.

Autres régions

Parmi les autres régions, l'Asie est le plus important producteur et consommateur de bois papetiers et de bois de mine. Par suite de l'accroissement continu de sa production de pâte de bois et de charbon, les besoins du Japon en bois rond industriel de petites dimensions se sont sensiblement accrus par rapport à ceux des autres pays. Le Japon, à la suite de la surexploitation persistante de ses forêts, éprouve des difficultés croissantes à se procurer en quantités suffisantes les rondins de petit diamètre. Les difficultés du commerce, tant en ce qui concerne les devises que les longues distances, font que, jusqu'à présent, l'importation sur une grande échelle de bois papetier ou de bois de mine reste une solution impraticable du problème. D'où l'intérêt du Japon à se procurer de la pâte de bois en Alaska et ailleurs.

TABLEAU 6. - PRODUCTION ET CONSOMMATION DE BOIS DE PAPETERIE AU CANADA

Rubrique

1952

1951

1950

1949

1948

1945

Millions de m3

Production

36,1

38,4

32,8

30,2

31,7

23,2

Consommation apparente

29,8

31,2

28,3

26,1

26,0

19,0

Cependant, les mines de charbon et les usines à pâte ont réussi à se procurer suffisamment de rondins pour poursuivre leur activité, et même à augmenter leur production. La consommation de bois de mine du Japon est passée d'environ 3 millions de mètres cubes en 1950 à 3,4 millions en 1951, et l'on estime que celle de 1952 est à peu près semblable. La consommation de bois papetier a manifesté une hausse plus rapide: environ 3 millions de mètres cubes en 1950, 4,2 millions en 1951, et environ 4,5 millions en 1952.

En ce qui concerne l'Amérique latine, l'Afrique et l'Océanie, les besoins en rondins d'industrie de petit diamètre ont été assez peu importants. Quoiqu'ils aient sensiblement augmenté au cours de ces dernières années, ils sont encore facilement satisfaits, et aucune difficulté particulière n'a encore été signalée en ce qui concerne l'approvisionnement en bois papetier et bois de mine.

Prix

L'analyse du mouvement des prix des bois de papeterie et bois de mine de 1950 à 1953 doit surtout porter sur l'Europe, où les fluctuations ont été très marquées. Ainsi que nous l'avons vu, l'urgence de la demande de bois papetier en Europe vers la fin de 1950 entraîna une hausse considérable des prix, tant des bois papetiers que des bois de mine, hausse qui persista jusqu'au dernier semestre de 1951. Cette hausse, qui concernait surtout les prix d'exportation et d'importation, affecta également, dans une certaine mesure, les prix intérieurs dans tous les pays européens. Vers la fin de 1951, il y eut une brusque chute des prix d'exportation et d'importation, qui se poursuivit pendant toute l'année 1952, après quoi les prix intérieurs restèrent relativement stables. Le niveau particulièrement bas des prix des bois ronds dans les principaux pays importateurs semble avoir été l'un des facteurs qui ont permis à ces pays d'offrir des prix exceptionnellement élevés pour les bois ronds importés, particulièrement en ce qui concerne le bois papetier. Toutefois, en 1952, cette possibilité de compensation disparut, car les prix intérieurs augmentèrent rapidement et l'écart entre les prix diminua sensiblement.

D'autre part, dans les principaux pays exportateurs, les prix du bois sur pied n'avaient généralement pas augmenté aussi brutalement que les prix d'exportation, et lorsque ces derniers fléchirent en 1952, les propriétaires forestiers montrèrent quelque répugnance à vendre leurs bois ronds à des prix correspondants aux prix courants des exportations. Il en découla de nouvelles difficultés à se procurer des quantités suffisantes de rondins pour répondre à la fois aux besoins intérieurs et à la demande d'exportation.

TABLEAU 7. - PRIX MOYENS OU APPROXIMATIFS DES BOIS PAPETIERS OU DES BOIS DE MINE EN 1948-53

Au moment où ce rapport est rédigé, la situation ne s'est pas sensiblement modifiée, et les perspectives en ce qui concerne les besoins d'importation des pays européens en 1954 dépendent, en premier lieu, de la bonne volonté des principaux pays exportateurs européens à accepter le niveau actuel des prix; en deuxième lieu, de la possibilité, pour ces pays, de produire des quantités de bois suffisantes pour les livraisons à effectuer en 1954; et, troisièmement, des disponibilités pour l'exportation dans les autres pays fournisseurs. Il semble douteux que l'on puisse éviter, vers la fin de 1954, une réduction des stocks européens de bois ronds industriels de petit diamètre, si le niveau de la consommation ne baisse pas et si les industries maintiennent leur activité à un niveau au moins égal à celui de 1953.

On peut se livrer à d'intéressantes études sur les relations de prix entre le bois de papeterie et le bois de mine. En général, il faudrait noter que les prix du bois papetier sont l'élément déterminant, et sont suivis par les prix des bois de mine; dans certains pays, la concurrence locale pour ces deux catégories de bois rond a parfois renversé les rôles. En ce qui concerne les prix des rondins industriels et les grumes de sciage de petit diamètre, il n'est pas douteux que la demande anormale et la hausse consécutive des premiers ont puissamment contribué à faire monter les prix des grumes de sciage et, par suite, ceux des sciages également.

Le mouvement des prix d'exportation moyens en Europe pour le bois papetier et les bois de mine est indiqué au tableau 7.

Conclusion

Les approvisionnements en bois de papeterie et en bois de mine ne posent de problèmes qu'en Europe. Les industries de la pâte et les mines de charbon européennes ont déjà traversé dans le passé des périodes difficiles pour leur approvisionnement en rondins et ces difficultés augmenteront vraisemblablement si la capacité et la production de ces industries augmentent dans les pays consommateurs et importateurs. Par exemple, l'importance croissante du bois de mine et du bois de papeterie par rapport à la production européenne totale de bois d'industrie et de bois ronds de toutes catégories est illustrée par le tableau X.

TABLEAU 8. - PRODUCTION DE BOIS PAPETIERS ET DE BOIS DE MINE EN. POURCENTAGE DE LA PRODUCTION TOTALE DE BOIS D INDUSTRIE ET DE BOIS ROND

Année

Production totale de bois d'industrie

Production totale de bois ronds

1949

25,7

14,3

1950

30,3

17,0

1951

37,1

23,5

1952

39,7

25,1

Ce problème est traité en détail dans la récente étude Consommation, production et commerce du bois en Europe: Evolution et perspectives (1953), publiée conjointement par la FAO et la Commission économique pour l'Europe (Nations Unies) qui expose que, à moins qu'une politique forestière raisonnable et efficace, une a politique forestière dynamique», ne soit adoptée, l'Europe aura peut-être à faire face à de sérieuses difficultés pour se procurer du bois rond pendant les prochaines années.


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