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Récolte, transport et conservation des graines forestières

par HENRY I. BALDWIN

Chargé de recherche, Commission des forêts et sites naturels du New Hampshire (Etats-Unis)

Dans beaucoup de pays un intérêt croissant se manifeste pour le développement des programmes de plantations forestières. Ces programmes peuvent comprendre en premier lien des essais limités d'essences non encore cultivées dans ces pays et, d'autre part des plans à grande échelle de boisements ou reboisements avec des essences qui, à l'essai ont montré qu'elles satisfaisaient aux conditions recherchées1. L'article qui suit est extrait d'une étude technique, qui sera publiée ultérieurement, rédigée pour la FAO sur la récolte l'extraction, le nettoyage, l'essai' la conservation et l'expédition des graines d'arbres et sur les conventions pratiques pour leur échange entre pays.

1 Voir: J. S. Boyce, «L'introduction d'arbres exotiques - Les dangers de maladies et d'invasions d'insectes», Unasylva, Vol. VIII, N° 1.

Tous les projets d'acquisition de graines forestières doivent définir la catégorie et les quantités de graines nécessaires, l'origine géographique, la race ou variété, les méthodes de récolte, de nettoyage, d'essai, de conservation et d'expédition. Les détails de permis d'importation et d'exportation, de contrôle phytosanitaire et de paiement peuvent ordinairement être laissés au fournisseur ou spécialiste de la récolte à qui sont achetées les graines.

Acquisition de graines forestières

Dans tous les cas certaines références sont nécessaires. On doit obtenir des certificats d'origine et de qualité des graines auprès des récolteurs, des négociants ou des stations officielles là où il en existe. Des procès - verbaux doivent être établis pour les récoltes spéciales et constamment confrontés avec les graines au cours du traitement, du transport et de l'utilisation définitive. Pour être valables, les certificats d'origine doivent être conservés lorsque les graines sont semées en pépinière ou directement en place et lors de la mise en place définitive.

Provenance

Toutes les formes de la vie manifestent, dans les populations naturelles, des variations plus ou moins accentuées. Les preuves de variabilité chez les arbres d'une même espèce vont en s'accumulant, notamment au siècle actuel, de sorte qu'on a pu distinguer chez des centaines d'arbres beaucoup de races géographiques différentes qui sont généralement admises, et en soupçonner l'existence chez d'autres essences. Les espèces ayant une aire très étendue, comportant des régions différant par leur climat ou leur sol, sont, selon toute probabilité, susceptibles de présenter des différences même si celles-ci ne sont pas apparentes. La bibliographie relative à cette question est considérable. On peut, en général, obtenir dans le pays d'origine des données sur une essence quelconque.

Beaucoup de pays ou territoires ont des lois ou règlements dont le but est d'assurer la délivrance de certificats de provenance faisant foi. Un des résultats de la sixième session de la Conférence de la FAO, tenue en 1951 fut l'accord des Etats Membres sur le principe du contrôle des graines de semences et une formule normalisée fut rédigée. Ce certificat d'origine doit être suffisant pour fournir les renseignements nécessaires permettant des récoltes ultérieures ou de nouvelles importations. Il doit être rempli aussi complètement que possible et un dossier doit être tenu à jour sur l'emploi de chaque lot de graines afin que chaque plantation puisse être identifiée par le certificat correspondant.

Certificat de qualité

Avant d'acquérir, d'emmagasiner, d'expédier ou de semer des graines quelconques, il faut connaître leur faculté de germer et de produire des plants. Les graines mortes, ayant perdu leur faculté de développement, sont sans valeur, et des lots de graines dont une partie seulement est viable ont évidemment une valeur inférieure à celle de lots possédant un pourcentage élevé de graines capables de germer. Il faut éviter les frais d'expédition de mauvaises graines, et des graines à faible pouvoir germinatif exigent un semis plus dense dans les planches pour fournir une brosse de semis de densité optimum. La connaissance du pouvoir germinatif nécessite des essais de germination.

Comme les graines sont vendues au poids et que les frais d'expédition sont fonction du poids, il est souhaitable d'éliminer les éléments étrangers tels que: écorce, feuilles, écailles de cônes, ailes et autres appendices, ainsi que les graines d'autres espèces, car ils affectent la valeur du lot de graines à l'unité de poids. De plus, le danger d'introduction d'insectes ou de maladies est considérablement accru par les corps étrangers tels que les particules de terre. C'est pourquoi les marchands grainetiers sérieux apportent un grand soin au nettoyage des graines.

Le taux de germination et la pureté sont les deux facteurs les plus importants de la qualité des graines et tous les deux sont habituellement déterminés dans les essais de semences effectués en vue d'obtenir le certificat de qualité. La réputation d'un marchand grainetier repose sur ces certificats et décide souvent de son succès à obtenir et à conserver une clientèle. Au cours de la détermination de la pureté on calcule le poids de mille graines. Cette donnée est utile car, non seulement elle fournit une mesure de la qualité de la récolte de graines de l'année, mais elle peut servir à vérifier l'origine, certaines provenances étant caractérisées par des différences dans le poids des graines.

Formule d'expédition

Ce troisième document consiste seulement en une indication de l'expéditeur et de la destination des graines. L'expéditeur peut être ou non récolteur ou marchand. Cette formule est destinée au contrôle phytosanitaire à l'importation, aux services postaux et compagnies de transport, ainsi qu'aux fonctionnaires des douanes. Son but et son utilité n'exigent pas d'explication.

Certificat de contrôle

Beaucoup de pays n'ont pas de règlements de contrôle phytosanitaire à l'importation pour se protéger contre l'introduction des maladies des végétaux. D'autres acceptent les certificats d'un gouvernement étranger attestant que les graines sont exemptes de maladies, et d'autres encore refusent d'accepter un certificat quel qu'il soit mais procèdent eux - mêmes à la désinfection et au contrôle.

Là où les exportateurs de graines peuvent disposer d'un service de contrôle, les graines doivent être ainsi contrôlées et garanties, car l'admission dans le pays importateur s'en trouve facilitée. Des permis d'importation sont exigés par beaucoup de pays.

Récolte des graines forestières

Les détails des méthodes de récolte peuvent se trouver dans nombre de publications, brochures et rapports publiés dans beaucoup de pays. On consultera ces textes avant d'entreprendre la récolte. On ne peut indiquer ici que des principes généraux. Il est nécessaire de savoir si on peut prévoir une fructification l'année où l'on doit procéder à la récolte, ainsi que l'époque de maturité, avant de prendre des dispositions pour la récolte. Le transport des graines, leur emmagasinage, leur emballage et leur préservation au cours des diverses opérations exigent également une planification.

Détermination des sources de graines

Seuls les arbres ayant atteint un degré suffisant de maturité produisent des graines et, chez la plupart des essences, il y a un âge de fertilité optimum. La fructification augmente en volume et en qualité jusqu'à un certain âge, puis décline avec l'âge. Les graines des arbres qui commencent seulement à fructifier sont souvent de qualité médiocre. Les arbres choisis pour la récolte doivent avoir une bonne forme si les graines sont destinées à la production de bois d'œuvre, afin d'éviter le danger de caractères héréditaires défectueux. Cependant les arbres ayant crû à l'état isolé produisent plus de graines et, si les arbres voisins en peuplement serré ont une bonne forme, on peut utiliser les premiers en toute sécurité. De même on peut récolter sur des arbres dont la mauvaise forme est due à des traumatismes d'ordre mécanique. A moins qu'une région ne soit déjà bien connue, une reconnaissance constituera le premier 'travail à entreprendre afin de préciser la situation des peuplements suffisamment âgés et capables de produire des graines, et doués en outre d'une forme convenable. Dans certains pays, de grands progrès ont été accomplis dans la culture et la mise en réserve en vue de la récolte, de vergers à graines d'arbres dits «d'élite».

Détermination de l'abondance de la fructification

La fructification des arbres qui exigent plus d'une année pour mûrir leurs fruits peut être prévue en observant la quantité de fruits immatures, chez d'autres essences, la nature de la floraison à une époque antérieure dans la saison peut servir d'indication. En tout cas, il est nécessaire d'examiner le terrain de récolte avant la maturité des graines. Comme beaucoup d'essences ne fournissent de réellement belles récoltes qu'à des - intervalles de plusieurs années, des - rapports de récolte s'étendant sur toute une série d'années sont précieux pour juger de la périodicité de la fructification.

Estimation de la maturité des graines

Il est essentiel de connaître l'état de pleine maturité des graines de l'essence. Il faut ensuite savoir la date moyenne de maturité dans la région en question. L'aspect des cônes ou des fruits est un élément utile, mais qui n'est pas toujours sûr. On doit examiner des échantillons pour vérifier si les graines sont bien pleines. Le contenu des graines immatures est souvent «laiteux», leurs téguments sont mous, ou elles n'ont pas atteint toute leur taille. On a observé que la mesure du poids spécifique des cônes de beaucoup de pins est un élément précis de détermination de la maturité. Les graines de certains arbres se dispersent immédiatement après la maturité, de sorte que la récolte doit commencer plutôt trop tôt que trop tard là où la période de récolte est courte. L'expérience montre que les erreurs les plus fréquentes sont dues à une attente trop prolongée dans la saison. La cueillette par les écureuils et autres animaux est souvent une bonne indication de la meilleure époque pour commencer la récolte.

Méthodes de récolte

Lorsqu'un gros fruit, ou un cône dans le cas des conifères, contient de nombreuses graines, on récolte ordinairement le fruit entier. Pour les petites graines telles que celles des bouleaux et des peupliers, la méthode la plus pratique est de les recueillir en taillant de petites branches ou rameaux portant des fruits. Les grosses graines, comme celles des chênes et des Carya, peuvent être ramassées sur le sol. La récolte sur des arbres sur pied demande habituellement plus de temps que sur le sol ou sur des arbres abattus. Souvent on peut récolter les graines sur les houppiers d'arbres abattus dans une exploitation, à condition que l'abattage ait lieu à une époque convenable de maturité des graines. Divers instruments ont été adaptés ou inventés pour faciliter la cueillette des cônes, des fruits et des rameaux sur les arbres sur pied. On utilise aussi des échelles et des crampons. Là où les écureuils et autres animaux entassent des graines, on peut parfois situer l'emplacement de ces «caches» et la récolte s'en trouve beaucoup simplifiée. Les méthodes varient d'un pays à l'autre suivant la tradition, la main-d'œuvre, la topographie et la nature des graines à récolter. Elles vont du simple ramassage à la main, souvent par des enfants, jusqu'aux machines compliquées utilisées par les cultivateurs de noyers.

Cas spéciaux

La récolte des graines est une pratique courante dans beaucoup de forêts des collectivités. L'enlèvement de graines par des tiers dans un domaine forestier public ou privé est subordonné à l'autorisation du propriétaire. Il est également recommandable de rechercher si d'autres ramasseurs font usage du terrain de ramassage afin d'éviter des contestations regrettables. Le transport des fruits ou cônes jusqu'à l'installation d'extraction peut comporter des restrictions d'ordre phytosanitaire pour éviter la dissémination des insectes et des maladies. Tous ces points doivent être soigneusement précisés bien avant l'époque de la récolte.

Emmagasinage des fruits et cônes après la récolte

Les fruits verts et les cônes, surtout ceux de type charnu, ont tendance à «s'échauffer» ou à fermenter quelques heures après la récolte si on les conserve en sacs ou en tas compacts. Il faut les maintenir à une température aussi fraîche que possible. Dans les climats secs, on peut parfois les étaler sur de grandes toiles. Une bonne aération est essentielle. Les graines qui ne peuvent supporter la dessication doivent naturellement être abritées. Les graines périssables peuvent être emballées sous la forme où elles doivent être stockées, et expédiées ainsi depuis le lieu de la récolte.

Emballage des graines pour l'expédition

L'expérience a montré qu'on devrait accorder plus d'attention que par le passé aux méthodes d'emballage des graines. On a reconnu que certaines pertes du pouvoir germinatif étaient dues à leur exposition à une température élevée et à des variations d'humidité pendant le transport. Certaines graines exigent d'être conservées sèches, d'autres humides, mais presque toutes sont défavorablement affectées par les hautes températures et les grands écarts thermiques.

Température

On ne peut guère régler la température au cours du transport, sauf par la réfrigération qui est coûteuse et d'ailleurs rarement nécessaire. Les graines délicates doivent être expédiées autant que possible par avion ce qui diminue leurs chances de subir de fortes chaleurs et abrège la durée du transport. Le dépôt au voisinage des conduites de vapeur, dans les navires, les wagons et les entrepôts, doit être évité autant que possible. Le gel peut endommager les graines à forte teneur en eau. Les graines sont naturellement moins sensibles aux dommages résultant de la chaleur ou du gel que les autres organes végétaux. On peut réaliser une certaine protection thermique grâce à des emballages isolants.

Humidité

L'emballage peut écarter, complètement ou pour la plus grande part, le danger des variations d'humidité. Les récipients scellés et les matières plastiques modernes offrent des moyens d'emballage permettant de maintenir, au cours de l'emmagasinage et du transport, des conditions hygrométriques données.

1. Graines à conserver sèches. Cette catégorie comprend la plupart des graines de conifères, les noyaux d'arbres fruitiers et beaucoup de graines légères. Beaucoup d'entre elles se conservent mieux si elles sont amenées à une très faible teneur en humidité. C'est pourquoi il suffit de sécher ces graines jusqu'au taux optimum d'humidité et de les garder dans des récipients scellés. Les petits échantillons peuvent être expédiés commodément dans des sacs de fort papier de jute enfermés dans des sacs extérieurs en papier fort. Les colis expédiés par avion courent peu de risques d'être soumis à une forte humidité. Une méthode meilleure est d'enfermer le sac de papier ou de tissu contenant les graines dans un sac ou une enveloppe de polyéthyllène hermétiquement clos au fer à souder, ou au moyen d'un fort ruban de caoutchouc fermant l'ouverture du sac. Cette pellicule plastique a l'avantage de permettre le passage du gaz carbonique, mais non celui de la vapeur d'eau. Des graines emballées dans une pellicule de ce genre ont été gardées deux ou trois ans en chambre très humide sans augmentation sensible de leur taux d'humidité.

Une autre méthode consiste à envelopper les sacs de papier ou d'étoffe dans une feuille de papier d'aluminium, doublé d'un fort papier kraft. Le papier d'aluminium est enduit de matière plastique et peut être scellé au fer: il faut opérer à la température exacte.

Figure 1. - Le développement pris par les transports de fret aériens ouvre de nouvelles possibilités pour expédier rapidement sur de grandes distances les semences délicates Notre illustration représente le chargement à bord d'un avion d'une tonne de semences de sapin de Douglas expédiées des Etats-Unis en Europe. - (photo Roger Dudley, Seattle 1, Washington, Etats-Unis).

Les graines très délicates peuvent être maintenues à un taux d'humidité précis, en les plaçant dans un bocal hermétique de matière plastique, de verre ou d'une autre substance, contenant des granules de silica-gel, qui maintiennent les graines à un taux d'humidité déterminé. Le récipient peut être ouvert à plusieurs reprises sans troubler l'équilibre hygrométrique et les graines peuvent être séparées des granules par tamisage. Ces récipients doivent être emballés dans des boîtes solides pour résister à l'écrasement. En fait, tous les gros colis de graines devraient recevoir une protection extérieure pour éviter l'écrasement, qui pourrait faire éclater les sacs de matière plastique ou causer des lésions mécaniques aux graines elles - mêmes. Parfois il suffira d'un sac de tissu fort entourant le sac en matière plastique, mais les gros colis doivent être mis en caisses et protégés par un matériau de rembourrage qui, accessoirement, agit comme isolant contre les variations thermiques.

De gros sacs de graines de 50 kilogrammes, ou davantage, sont régulièrement expédiés d'un pays à l'autre par des marchands de graines, après avoir été simplement entourés d'un sac extérieur de toile ou de jute soigneusement cousu. Ces envois paraissent voyager de manière satisfaisante, mais souvent il n'est pas procédé à des essais comparatifs de germination avant et après transport. Si le taux d'humidité des graines ne peut être fixé au moment de l'emballage, des sacs perméables à l'air sont vraisemblablement préférables à une enveloppe étanche.

Le contenant extérieur doit en tout cas être assez solide pour résister à des manipulations brutales. C'est ainsi que les cartons et les boîtes constituées seulement par du contreplaqué arrivent souvent écrasés et défoncés. Ce type d'emballage doit être renforcé intérieurement par une forte carcasse de bois.

Les petits paquets doivent toujours être enfermés dans un sac plus grand et non placés en vrac dans le matériau de rembourrage, où on peut les perdre au cours des contrôles de l'inspection phytosanitaire et de la douanes

Comme les graines peuvent être - soumises à des fumigations avant expédition ou à leur arrivée, il est important qu'elles ne soient pas expédiées en trop grandes quantités dans le même emballage, ce qui gênerait la pénétration du fumigant, ainsi que l'aération après fumigation.

Les graines conservées sèches doivent être dans le meilleur état en ce qui concerne leur teneur en humidité au moment de leur emballage: l'emballage et l'atmosphère intérieure doivent être secs. Les colis doivent être conservés dans des locaux frais et secs en attendant leur expédition et au cours du voyage. Les époques d'envoi doivent être calculées pour que l'arrivée à destination ait lieu juste avant l'époque du semis.

2. Graines exigeant un emballage humide. Elles comprennent les glands, châtaignes, graines d'érable, de magnolia, de houx, de rosier, de palmier et beaucoup d'autres grosses graines. Elles doivent être bien mélangées de sphaignes pulvérisées, de tourbe broyée, de fibre de coco ou de sciure de bois, préalablement humidifiées et essorces. (Un mélange à poids égaux de substance sèche et d'eau donne une teneur en eau suffisante à ces matériaux d'emballage., Les graines d'hévéa sont souvent expédiées dans de la poudre de charbon de bois. Après avoir été soigneusement mélangées avec le matériau d'emballage humide, ces graines seront placées dans des récipients étanches à l'eau. Là encore le plastique polyéthylénique a été reconnu comme là matière la plus convenable, car il conserve l'humidité tout en permettant aux graines de respirer et diminue ainsi le danger d'échauffement. S'il est coûteux, il peut être réutilisé plusieurs fois à condition d'être manipulé avec soin. Les essais ont montré que de la mousse emballée dans une telle feuille peut être conservée humide un an ou plus sans addition d'eau. S'il n'est pas possible de se procurer cette matière, le colis sera entouré de papier imprégné de cire ou d'un autre emballage étanche et le tout introduit dans un sac de toile forte OU dans une caisse qui puisse assurer une protection extérieure.

Les graines ayant tendance à germer lorsqu'elles sont conservées dans un emballage humide peuvent être traitées avec un inhibiteur tel que l'hydrazide maléique.

Il faut insister sur le fait que la quantité de graines ou d'organes végétaux expédiée dans un même emballage a souvent une influence importante sur l'état dans lequel arrive le matériel. Même avec des graines ensachées dans du polyéthylène, celles qui sont en petite quantité dans chaque sac supportent souvent mieux le transport que des quantités plus grandes en un seul colis.

Les grosses graines comme les noix, les graines de Carya et les glands, peuvent être transportées avec de bons résultats par temps frais si elles sont légèrement desséchées en surface, puis expédiées en vrac, sans être serrées, dans des caisses ou des bidons ouverts ou dans des sacs non serrés.

Enrobage des grosses graines pour éviter les pertes en eau

Une méthode reconnue efficace pour conserver certaines graines à l'état humide au cours du transport mais non dans tous les cas, est d'enduire chaque graine de paraffine. Ce procédé est particulièrement utile pour les graines qui ne supportent pas la dessication, mais ont cependant tendance à germer si l'humidité subsiste. Le mode opératoire suivant est en usage à l'arboretum Arnold aux Etats-Unis:

a) tenir les graines à la température de la salle pendant quelques heures avant le traitement;

b) chauffer et maintenir à 71 - 77° F (23 - 25° C) de la paraffine dans un récipient suffisamment grand;

c) placer les graines dans un tamis (par exemple un panier de fil galvanisé utilisé pour les tubes à essais); les graines doivent être disposées en une seule couche et assez peu serrées pour pouvoir rouler aisément sur elles - mêmes;

d) secouer vigoureusement le tamis en maintenant, les graines en mouvement rapide pendant qu'on les plonge un instant dans la paraffine chaude; continuer à secouer après les avoir retirées jusqu'à ce que la paraffine blanchisse et durcisse sur les graines;

e) déverser les graines sur une feuille de papier paraffiné; dès que la paraffine est durcie les graines sont prêtes pour l'expédition; à moins que les graines ne soient très froides, la durée totale de l'immersion n'exige que quelques secondes;

f) les graines paraffinées doivent être emballées dans de la poudre de liège, des sphaignes desséchées, de la sciure ou une autre matière de remplissage, de sorte que la paraffine ne soit pas arrachée au cours du voyage.

Au moment du semis, la paraffine doit être partiellement grattée pour permettre une hydratation plus aisée.

Cette méthode s'est montrée très satisfaisante pour l'expédition de glands de Quercus alba et Q. montana, mais moins avec Castanea pumila et Aesculus parviflora serotina. Même dans le cas 3e ces deux dernières espèces, cependant, elle manifesta une nette supériorité sur les autres méthodes d'envoi en ce qui concerne la conservation de la vitalité.

On a également utilisé diverses préparations à base de latex pour prévenir la déshydratation des graines et autres organes végétaux pendant le transport. Les revêtements qui se fissurent ou s'exfolient ne sont pas satisfaisants. Un badigeonnage ou un trempage rapide dans l'éthyl-cellulose donne un enduit persistant, facile à enlever.

Prescriptions générales

Le choix d'un moyen d'emballage pour un lot donné de graines dépend de la quantité à expédier, de la durée du voyage et des conditions de température et d'humidité auxquelles sera soumis le colis. Les conditions dans lesquelles les graines ont été conservées jusqu'à l'époque de leur expédition influent sur le choix de la méthode d'emballage.

Expédition par froid sec. Si le transport a lieu soit par avion, soit par train ou camion par temps froid, il n'est pas nécessaire, pour la plupart des graines, d'utiliser une enveloppe imperméable à l'humidité si la durée du transport n'excède pas deux semaines. Les paquets de papier (fortes enveloppes de jute) conviennent aux petits échantillons, les sacs de tissu en double épaisseur, non serrés, sont préférables pour de plus grandes quantités.

Les graines d'érable et les glands ne peuvent être expédiés ainsi que par petites quantités. Les quantités importantes doivent être réparties en petits lots pour l'envoi.

Température ou humidité variables. Dans de telles conditions, plus les graines voyagent longtemps, plus grand est le risque de dessication pour les graines humides ou de reprise d'humidité pour les graines sèches. Les graines de conifères doivent être séchées jusqu'au taux optimum d'humidité et emballées dans des enveloppes imperméables. Les graines emballées humides doivent être aussi protégées des pertes d'humidité par un emballage imperméable.

Les envois par avion de graines contenues dans des récipients hermétiques courent le risque d'éclater à haute altitude à moins que le récipient ne soit extrêmement solide ou l'emballage effectué sous vide. Il vaut mieux remplir les récipients le plus complètement possible en y laissant le moins d'air possible.

Malgré toutes les précautions, il arrive fréquemment que certains envois arrivent en bon état, tandis que d'autres, emballés d'une manière identique et expédiés par le même moyen de transport, s'altèrent au cours du voyage. Le hasard joue encore un rôle. Les colis peuvent être empilés contre une conduite de vapeur dans un navire ou un wagon ou peuvent être exposés au gel alors que d'autres emplacements mieux protégés dans la cargaison échappent à ces conditions extrêmes. Parfois des colis qui sont retardés ou qui peuvent séjourner plusieurs jours dans un bureau d'expédition subissent des extrêmes de température auxquels ils ne sont pas exposés au cours du voyage.

Matériaux d'emballage - Imperméables

Papiers métalliques:

Papier d'aluminium collé a chaud, papier d'aluminium doublé de papier Kraft; papier de cuivre doublé de papier ou de tissu.

Matières plastiques:

Pellicule de polyéthylène; polythène; Cryovac; Kordite; Koroseal; Pliofilm; Ceran; Vaposeal; Airwrap; Vinylite; Duraclear; cellophane; Alathone.

Caisses et cylindres en carton paraffiné
Papier ciré ou paraffiné
Pots et flacons en matière plastique
Bocaux, tubes, pots, touries en verre
Boites de fer - blanc
Sacs de coton ou de bâche doublé de papier imperméable
Etoffes et papiers caoutchoutés

Matériaux d'emballage - Non imperméables

Sacs de fort papier Kraft ou jute (sachets spéciaux pour graines avec fermeture à double pli)
Sacs de toile de coton (avec ou sans imprégnation d'antirongeur)
Sacs de grosse toile ou de bâche.

Etiquetage

Tous les lots, quelle que soit leur importance, doivent porter une étiquette de sécurité sur l'enveloppe, le sac, la caisse ou autre emballage le plus interne. Pour les petits envois, l'étiquette peut être placée sur l'emballage même, comme sur un sac de graines plié. Sur les grands sacs ou bidons, une fiche ou une étiquette doit être placée avec les graines elles - mêmes, en plus d'une étiquette extérieure.

Une formule d'expédition de graines a été approuvée par la sixième session de la Conférence de la FAO pour faciliter les échanges de graines forestières et de matériel végétal pour les usages scientifiques. Cet imprimé prévoit des emplacements pour les noms et adresses de l'expéditeur et du destinataire, le poids brut du colis la nature de son contenu, les noms scientifique (en latin) et vulgaire de l'espèce, la mention de la désinfection. Un numéro d'immatriculation relatif aux autres données concernant les graines doit aussi être inscrit sur toutes les fiches, tickets et étiquettes. Les fiches d'attestation délivrées par les inspecteurs du contrôle phytosanitaire et les fonctionnaires des douanes seront également apposées sur chaque colis.


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