On parle tant des aspects terrifiants et destructeurs de l'énergie atomique que ceux-ci font trop facilement oublier les travaux importants auxquels on procède actuellement pour essayer de l'utiliser a des fins pacifiques.
La vaste gamme de ces applications possibles sera examinée à une conférence internationale spéciale organisée à Genève, en août 1955, par les Nations Unies. La FAO participera à cette recherche des façons de mettre ces forces nouvelles au service de la lutte contre les problèmes mondiaux posés par la faim, la pauvreté et la maladie.
Jusqu'au jour où la production d'énergie atomique sera à l'échelle des besoins de l'industrie, c'est du point de vue de la recherche que l'énergie atomique aura un intérêt immédiat pour la foresterie: utilisation de matériel radioactif pour les essais et le traitement des produits forestiers ainsi que pour la sélection d'essences forestières et d'espèces herbagères. Les recherches par les techniques des traceurs ont déjà donné des résultats impressionnants en permettant d'élucider de nombreux processus de la nutrition des végétaux, auxquels on avait jusqu'ici consacré énormément de temps et d'argent. Il est déjà largement démontré que l'application de nouveaux types de rayonnements à la sélection végétale est capable de produire des plantes présentant des caractères nouveaux ou fortement modifiés, tels que: augmentation de la résistance aux maladies ou amélioration de la croissance.
Malheureusement, le jour où les pays dépourvus des combustibles utilisés couramment pour la production d'énergie pourront disposer à peu de frais, pour leur industrie, d'énergie atomique est encore éloigné. Toutefois, son utilisation éventuelle comme source d'énergie peut être d'une importance capitale, en particulier pour les industries des produits forestiers.
L'extension que va sûrement prendre dans le monde, au cours des prochaines années, l'utilisation de l'énergie atomique exige une étude approfondie des effets des rayonnements sur la croissance et la reproduction des végétaux, de la circulation dans le sol des produits radioactifs, de leur absorption et de leur concentration par les plantes, ainsi que de leurs effets à brève et à longue échéance sur les hommes et les animaux.
Nombre de pays poursuivent déjà des recherches sur ces questions, il est hautement souhaitable que les renseignements d'ordre technique intéressant les divers domaines de l'agriculture soient largement diffusés et interprétés par des personnes faisant autorité. La FAO se trouve dans une situation unique pour s'acquitter de cette tâche, de manière à renforcer la confiance du public en ce qui concerne l'utilisation à des fins constructives de l'énergie atomique.
C'est la Conférence de la FAO qui décidera, lorsqu'elle se réunira à Rome au mois de novembre prochain, de la nature exacte des activités de l'Organisation dans ce domaine. Elle examinera également une proposition du Directeur général tendant à entreprendre l'étude comparée des besoins et des ressources mondiales de l'agriculture, des pêches et des forêts. En effet, il serait des plus utile, afin d'orienter les programmes à long terme, de mieux connaître les possibilités relatives de production offertes par les ressources physiques et biologiques des diverses parties du monde. Cela vaut tout particulièrement pour le programme d'assistance technique, car il est nécessaire, afin de pouvoir choisir en connaissance de cause entre plusieurs solutions, d'avoir une vue d'ensemble plutôt qu'un aperçu de la situation à l'intérieur de chaque pays.
Photo de la couverture: JAPON. Jeunes femmes repiquant des plants dans une pépinière forestière. Au Japon, on a fréquemment recours à la plantation pour la régénération artificielle des forêts. Une méthode, courante d'exploitation consiste à couper à blanc des superficies standard de quatre hectares et de les replanter immédiatement en conifères. Les délégués à la troisième conférence de la Commission des forêts pour l'Asie et l'Extrême-Orient, organisée à Tokyo par la FAO, ont eu l'occasion de voir les résultats de cette méthode dans la foret domaniale de Kiso, plantée principalement en Chamaecyparis obtusa.
Carte de K. Nishimoto
Provisoire, susceptible d'être révisée
Cette carte, qui rassemble tous les renseignements disponibles sur le potentiel moyen d'évapotranspiration, d'insuffisance ou d'excédent d'eau en Afrique, a été établie à l'aide d'autres cartes de la série qui n'ont pas été reproduites ici.
