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Le travail de la FAO


Sous-commission méditerranéenne des forêts
Quatrième conférence de la FAO sur la technologie du bois
Les ressources et les besoins en bois en Extrême-Orient
Etude au Royaume-Uni des programmes de reboisement
Education de base en matière de conservation

Sous-commission méditerranéenne des forêts

Silva Mediterranea (Sous-commission méditerranéenne des forêts) a tenu sa sixième session à Madrid, du 17 au 22 avril, sous la présidence du Professeur Pavari (Italie). 48 délégués représentaient les Etats Membres suivants: France, Israël, Italie, Libye, Maroc, Portugal, Espagne, Royaume-Uni, Tunisie, Turquie et Yougoslavie. L'Argentine, le Chili, l'Iran, le Soudan et les Etats-Unis étaient également représentés et la Confédération européenne d'agriculture, l'Organisation européenne de coopération économique et l'Union internationale des instituts de recherches forestières avaient envoyé des observateurs. M. Leloup et M. E. Glesinger représentaient la FAO; M. Fontaine remplissait les fonctions de secrétaire, assisté de M. I,. Gimenez-Quintena.

M. Glesinger a présenté un rapport d'activité sur le Projet de développement méditerranéen de la FAO. Les méthodes suivies ont été approuvées et un comité ad hoc a été constitué pour collaborer avec le Secrétariat. Les principaux points examinés ont été: les tendances de la politique d'utilisation des terres dans les pays du bassin méditerranéen et par conséquent aussi celles des pratiques sylvicoles. Les délégués ont recommandé une sylviculture intensive comme moyen d'assurer la reconstitution de la forêt et la conservation du sol, tout en insistant sur le fait que les progrès de la foresterie étaient inséparables de l'amélioration des pratiques culturales et de l'ouverture de nouveaux débouchés locaux pour les produits de la forêt.

Les rapports des groupes de travail de l'eucalyptus, du chêne-liège et de l'écologie ont été approuvés. Le groupe de travail des techniques de boisement a recommandé l'élaboration d'une méthodologie en vue de l'analyse des coûts et des bénéfices du boisement dans les pays à caractère méditerranéen.

M. P. Martinez-Hermosilla, Directeur général des forêts en Espagne, a été élu nouveau président de la sous-commission, et MM. Vieira Natividade (Portugal) et Badra (Tunisie) vice-présidents.

Quatrième conférence de la FAO sur la technologie du bois

La quatrième conférence de la FAO sur la technologie du bois s'est également tenue à Madrid, du 22 avril au 2 mai, avec la participation de 59 délégués de 31 pays et des membres les plus éminents du groupe technique d'experts de la technologie du bois de la FAO. M. E. Glesinger représentait la FAO. MM. J. Yavorsky et E. Garnum ont exercé les fonctions de secrétaires.

Les principaux points à l'ordre du jour étaient les suivants:

a) Propriétés mécaniques du bois d'œuvre
b) Propriétés physiques du bois d'œuvre
c) Panneaux de fibres et panneaux de copeaux
d) Plaquages, contre-plaqués et autre éléments base de placages collés
e) Classement des bois de construction
f) Méthodes d'essais au feu
g) Sciage et usinage
h) Classification des matériaux à base de bois.

La Conférence était saisie de 51 communications techniques et 40 autres furent présentées par des délégués au cours de la session. La Conférence a, examiné les méthodes d'essais, élaborées à la suite de conférences antérieures, en ce qui concerne le bois d'œuvre, les contre-plaqués, les panneaux de fibres et les panneaux de copeaux; d'autres méthodes ont été ajoutées à la liste des essais recommandés Après une longue discussion, l'accord s'est fait sur les principes à suivre pour effectuer les essais de résistance au feu des matériaux de construction. Il a été souligné qu'il fallait tenir compte, dans les codes et règlements du bâtiment, nationaux et locaux, des propriétés de résistance au feu des bois d'œuvre, ainsi que de l'amélioration considérable de ces propriétés obtenue par le traitement des bois et des matériaux à base de bois.

La Conférence qui est, sur le plan international, un important instrument d'échange d'informations et de coordination de programmes de recherche scientifique, a demandé à là FAO de s'occuper des problèmes que pose l'emploi des matériaux le construction pour l'habitation, et notamment des méthodes de classement des bois, d'une meilleure utilisation de la résistance naturelle des diverses dimensions de bois de construction, et de la préservation des bois. Un groupe d'experts a été constitué pour tâcher de former une association privée ouverte aux technologistes du bois du monde entier.

La Conférence a élu comme président M. P. Martinez-Hermosilla (Espagne). MM. J. Campredon (France), L. J. Markwardt (Etats-Unis) et B. Thunell (Suède) ont été élus vice-présidents.

Les ressources et les besoins en bois en Extrême-Orient

Une des anomalies observées en de nombreux pays en voie de développement économique est qu'ils doivent importer de fortes quantités de produits forestiers, même si la nature les a pourvus de riches forêts. L'industrialisation exige, dans les débuts, des quantités croissantes de bois débité (sciages, traverses, contre plaqués, planches) pour la construction de maisons d'habitation et d'autres édifices. Les progrès de l'instruction et l'amélioration des conditions de vie entraînent une demande croissante de produits forestiers très divers, et en particulier de produits dérivés de la pâte. Il ajouter que, trop souvent, l'exploitation courante de la forêt se fait en vue de l'exportation, donc de manière sélective, et en laissant se perdre beaucoup de bois d'essences et de dimensions qui seraient cependant utilisables. En outre, dans nombre de régions, on a l'impression que le capital forestier est grignoté par des abattages effectués sans contrôle pour obtenir du bois de feu.

Une étude, à laquelle collaborent étroitement la FAO et la CEAEO (Commission économique des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême-Orient), est en cours pour déterminer les besoins futurs en bois de la région, indiquer quelles sont les ressources forestières qu'il faut mettre en valeur (ou créer) et quelles sont les industries forestières qu'il faudra développer pour répondre à ces besoins. On tient spécialement compte du rôle que ces industries jouent dans les plans de développement économique général. Des coordonnateurs nommés dans la plupart des pays de la région, ont établi des rapports nationaux dont les deux organisations intéressées effectuent actuellement l'analyse. L'étude devrait être achevée en 1959.

Etude au Royaume-Uni des programmes de reboisement

Les délégués de seize pays membres ont pris part à la septième session du Groupe de travail du boisement et du reboisement de la CEF (Commission européenne des forêts). Cette session s'est tenue en Grande-Bretagne du 28 mai au 6 juin, sous la présidence de M. A. Y. Goor (Israël); le directeur de la Division des forêts y assistait Le Canada, la Confédération européenne de l'agriculture et l'Union internationale des instituts de recherches forestières étaient représentés par des observateurs.

Au cours de la session les participants eurent l'occasion de visiter quelques uns des vastes reboisements entrepris en Angleterre et Ecosse par la Forestry Commission; ils purent ainsi étudier sur le terrain les problèmes de l'équilibre rural et le rôle de la forêt dans l'utilisation des terres.

Le Groupe de travail discuta des opérations de boisement et de reboisement réalisées en Europe en 1957 d'après les chiffres fournis par 21 pays membres. La superficie totale plantée en 1957 a été la plus importante enregistrée jusqu'ici. Cependant, en de nombreux pays, le but fixé pour l'année ne fut pas atteint, par suite des insuffisances budgétaires ou de l'impossibilité pour le Trésor d'assurer le déblocage des crédits attribués. En dépit de l'abandon croissant de terres agricoles marginales signalé par plusieurs pays, le déboisement s'est poursuivi en 1957 au même rythme que les années précédentes. Si les défrichements en vue d'une utilisation agricole continuent d'être la raison majeure des réductions de la superficie boisée, dans certains pays, la construction de nouvelles routes et d'autoroutes commence à devenir un facteur nettement important de diminution de la forêt.

A cette session, des renseignements sur le prix de revient détaillé et par hectare des travaux furent fournis pour la première fois. L'amélioration de la présentation de ces données peut être espérée pour l'avenir: elle permettrait des comparaisons plus valables.

A propos du rôle de la forêt dans les politiques rationnelles d'utilisation des terres, il apparût que les progrès de la foresterie en Europe dépendaient maintenant surtout de ceux de la productivité. Il importait donc de pouvoir montrer clairement dans quelles conditions l'extension des plantations forestières est payante. Des méthodes plus pratiques pour l'estimation du prix de revient et du bénéfice des plantations étaient nécessaires pour permettre d'établir avec précision la rentabilité de chaque projet. Actuellement, les profits indirects ne peuvent être chiffrés en argent. Cependant, la détermination des bénéfices directs aurait le mérite d'indiquer clairement la priorité relative à donner à divers projets dans un programme forestier et permettrait de les comparer avec des projets de nature entièrement différente. Ce sujet sera à nouveau examiné lors de la prochaine session à la lumière du travail fait dans l'intervalle.

De nombreux pays ont encore signalé, surtout à partir des régions montagneuses, un exode assez important des populations rurales déterminé par l'attraction exercée par les centres industriels (salaires élevés, travaux moins durs, et distractions plus nombreuses et plus accessibles). Pour contrecarrer cette tendance, le Groupe de travail a recommandé une mécanisation plus poussée des travaux forestiers permettant des salaires plus élevés et des emplois plus intéressants, ainsi que la formation d'une main d'œuvre qualifiée à laquelle le plein emploi puisse être offert toute l'année. La FAO fut invitée à entreprendre en liaison avec le Bureau international du travail une enquête sur la situation actuelle de la main d'œuvre employée pour les travaux forestiers, sur les facteurs l'influençant et sur les prévisions d'avenir.

Education de base en matière de conservation

La FAO, qui encourage la diffusion d'initiatives, telles que la création de forêts scolaires, comme point de départ de l'organisation de «fêtes de l'arbre» dans les différents pays, coopère aussi avec divers organismes internationaux à d'autres activités en rapport avec l'éducation de base en matière de conservation.

Des propositions ont été adressées au Comité consultatif permanent pour la préparation des programmes d'études (UNESCO), en vue d'introduire dans les écoles élémentaires et secondaires l'enseignement des principes de conservation des ressources naturelles. La FAO a fourni une subvention et sa contribution matérielle à la publication, par l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), d'un Manuel de conservation destiné principalement aux écoles élémentaires du Proche-Orient. Cette initiative fait suite à une recommandation de la Commission des forêts pour le Proche-Orient (FAO). La matière servira à la réalisation d'un petit manuel par une équipe d'éducation de base de l'UNESCO, qui l'illustrera, le traduira en arabe et l'adaptera aux besoins locaux.


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