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Ministère de l'agriculture et des ressources animales 4

DIRECTION NATIONALE DES FORETS ET CHASSE

4. Action prioritaire: Aménagement intégré des Bassins versants, y compris les opérations de foresterie paysannale

4.1 Opération: Bassins versants

Objectifs.

L'objectif du projet est la mise en oeuvre de mesures testées sur les Bassins représentatifs pilotes (BRP), simples, peu coûteuses et reproductibles, réalisées avec la participation des villageois en vue d'une préservation, voire d'une reconstitution des ressources naturelles.

Cet objectif d'ensemble serait atteint à travers des objectifs plus spécifiques, à savoir:

- l'amélioration du système de production,
- l'amélioration des conditions de vie rurale,
- la promotion d'organisations paysannales,
- la promotion féminine,
- l'émergence de petits entrepreneurs ruraux.

Rattachement au Plan d'action forestier de Guinée (PAFG) et à la LPDA.

- PAFG: champ d'action 2 "Agir énergiquement contre les facteurs de régression quantitative et qualitative".

- LPDA: bloc H 3.0 activité B4.

Projets ayant des objectifs tout ou partie semblables.

Programme du Haut Niger (37.500.000 Ecus; FED). Ce programme intéresse huit bassins; un dans la préfecture de Faranah, deux dans celle de Kissidougou, deux dans celle de Kankan, un dans chacune des préfectures de Kouroussa, de Dabola et de Dinguiraye.

Programme du Bassin de la Haute Gambie. Six bassins retenus sur le LOME III: Souloundé, Liti, Sougnè, Fafaya, Dima et Silamé.

Programme régional d'aménagement intégré du Massif du Fouta Djallon (FED, USAID, PNUD). Cet important programme, coordonné par l'Organisation de l'unité africaine (OUA), recouvre 11 Bassins représentatifs pilotes (BRP) répartis dans les préfectures de Pita (BRP de Guétoya-PNUD), Mali, Kindia (PGRN-USAID), Mamou (GERF-FAC), Dabola et Dinguiraye.

Justifications.

Le climat guinéen présente un fort contraste entre une pluviométrie abondante sur 5 à 7 mois (4.300 mm/an à 1.250 mm/an selon les régions) et une aridité très prononcée pendant la saison sèche où l'hygrométrie peut descendre en-dessous de 20%. Cette particularité est l'une des principales causes de la fragilité des écosystèmes locaux dont la dégradation n'est pas un phénomène nouveau: la régression de la forêt sèche au bénéfice de pâturages sur les plateaux du Fouta Djallon fut probablement au XVIIIème siècle l'un des attraits principaux de cette région pour les peuls, éleveurs par excellence.

Au cours des dernières décennies, l'accroissement de la pression de l'homme sur le milieu à travers ses activités agricole pastorale et cynégétique, d'une part, la réduction constatée des précipitations d'autre part, ont accéléré la régression du couvert végétal, favorisant l'érosion et le lessivage des sols.

Cette dégradation induit une diminution du potentiel agro-pastoral et, parallèlement, réduit la capacité de rétention hydrique des bassins versants ainsi que leur contribution à la régulation hydrologique des fleuves soudano-sahéliens.

Devant cette situation, les autorités guinéennes alertaient les organismes internationaux dès 1959 à l'occasion de la conférence des sols à Dalaba. Elles exprimaient leur préoccupation et leur volonté d'entreprendre des actions d'aménagement du Fouta Djallon en vue d'y préserver le potentiel naturel, d'y contrôler les eaux et l'érosion des sols afin de régulariser le régime des fleuves qui y prennent leur source.

Ce souci de préservation des ressources naturelles trouvait un écho non seulement auprès des pays tributaires des eaux drainées par le réseau hydrographique de ce massif, mais encore des instances internationales soucieuses de lutter contre la désertification en Afrique de l'Ouest.

Cette prise de conscience de la nécessité de protéger et de restaurer ce massif guinéen dans le cadre de la stratégie de lutte contre la désertification en Afrique de l'Ouest s'amplifie à travers les travaux et rencontres internationaux tant de l'OUA, des Nations-Unies que de la Communauté Economique Européenne dont le Conseil de Milan (juin 1985) demandait à la commission d'élaborer un plan d'action européen de lutte contre la désertification.

Actions proposées.

Cinq Bassins versants seraient intéressés par l'opération, à savoir: bassin de Fatou (préfecture de Tormelin), bassins de Tangala et de Coryamba (préfecture de Télimélé, bassins de Lagordè et de Horé Dioli (préfecture de Dalaba).

Les actions menées dans ces bassins seraient les suivantes:

a) Actions de formation.

Le souci d'information-formation devra être permanent dans l'esprit des cadres; or il est probable, en effet, que la plupart des techniciens qui seraient affectés à cette opération n'auront qu'une expérience limitée dans ce domaine; une formation sera donc nécessaire et portera sur les points suivants:

- les méthodes participatives (animation rurale);

- la conception et l'utilisation des outils pédagogiques;

- les techniques d'information et de communication;

- les enquêtes en milieu rural;

- l'organisation du monde rural;

- la gestion des feux précoces et les techniques de lutte contre les feux tardifs dan les zones intéressées;

- la gestion des terroirs villageois;

- la gestion et planification forestière;

- la getion et l'aménagement des parcours naturels.

b) Actions portant sur l'aménagement et la gestion de l'espace:

Les types d'action sont extrêmement divers et constituent la base même de l'aménagement. Elles devront être adaptées au contexte local et aux réactions des populations. Ces actions sont notamment:

- les aménagements agro-pastoraux et de périmètres pastoraux;
- l'enrichissement des galeries forestières et des formations naturelles;
- la lutte contre les feux de brousse en relation avec les éleveurs;
- la mise en défens des zones de relief et protection des massifs boisés;
- la promotion de boisements individuels et villageois;
- la création de pépinières pilotes forestières;
- le reboisement des têtes de sources;
- l'amélioration de la rétention d'eau dans les bas-fonds;
- l'amélioration des techniques agricoles et de la fertilité des sols;
- l'aménagement d'étables fumières et de parcs de nuit;
- l'économie de combustibels ligneux (foyers améliorés);
- la création et la gestion de points d'eau villageois et pastoraux à l'amélioration de haies vivres autour des tapades.

c) Actions d'appui:

Parmi ces dernières on citera en particulier:

- la création et gestion des pépinières forestières;

- le développement de l'arboriculture fruitière;

- la réalisation de reboisements villageois paysans;

- la réalisation des parcelles de démonstration avec aménagement;

- l'identification et l'aide à la réalisation de petits aménagements hydrauliques sur les sites favorables;

- la mise à la disposition (points de ventes) de matériaux pour la réalisation de travaux d'intérêt villageois;

- l'amélioration de la gestion du bétail (santé, nutrition) et relance de la culture attelée en collaboration avec le PRSE;

- l'intégration de l'agriculture-élevage;

- le crédit agricole;

- l'amélioration des productions dans les tapades;

- la formation des paysans;

- la démonstration et vulgarisation de technologies appropriées (formation d'artisans);

- l'organisation de visites de réalisations externes au bassin.

d) Actions d'accompagnement:

Il s'agirait essentiellement d'actions destinées à améliorer directement les conditions de vie des populations afin d'en favoriser la participation à la réalisation de la présente opération. Le choix de ces actions sera conditionné par les requêtes exprimées par ces populations et les observations faites sur le terrain par l'équipe de l'opération.

Sur le plan pratique, et en tenant compte de ce qui est prévu dans les autres opérations du PAFG, les actions devraient déboucher sur:

- le remplacement des palissades par des haies vives;

- la plantation de fruitiers dans les tapades;

- la mise en place de pépinières d'appoint dont le rôle, outre celui de remédier à d'éventuelles carences du secteur privé, serait de permettre la formation de pépiniéristes;

- santé (construction de dispensaires, latrines, etc.);

- éducation (construction d'écoles, etc.);

- désenclavement (piste rurales, ponts radiers, etc.).

Résultats attendus.

- prise de conscience par les populations de l'importance de la préservation du patrimoine naturel;

- formation des villageois à des techniques assurant une conservation du milieu;

- mise au point de formules de participation aux aménagements;

- vulgarisation et diffusion de techniques agricoles améliorées;

- réalisation, sous forme de participation paysanne de travaux d'intérêt villageois (pistes, points d'eau, écoles,...) en collaboration avec les CRD et en compensation de travaux d'aménagement des ressources naturelles (lutte antiérosive, plantation,...) dont l'intérêt est à plus long terme.

Les effets sur la transformation du milieu ne pourront apparaître qu'à moyen ou long terme. De ce fait, l'opération est à considérer comme une première étape dans la restauration des bassins versants où elle est entreprise.

Calendrier d'exécution.

Chaque année de l'opération, les travaux seraient entrepris dans l'un des cinq bassins versants proposés (Fatou, Tangala, Coryamba, Lagordè et Horé Dioli).

Coût de l'opération.

Le coût de l'opération s'établit à 2 milliards de FG (arrondi) en cinq ans selon les détails du tableau ci-après.

Coût de l'opération BASSINS VERSANTS

Poste

Années

TOTAL

1

2

3

4

5

Personnel national


Coût (-000)

47.016,0

48.390,0

42.900,0

42.900,0

42.900,0

224.106,0

Nombre mois

404,0

390,0

300,0

300,0

300,0

1.694,0

Personnel expatrié



Coût ('000)

654.000,0

654.000,0

-

-

-

1.308.000.0

Nombre de mois

42,0

42,0

-

-

-

84,0

Coût des investissements ('000)

26.104,5

47.075,0

67.000,0

42.000,0

42.000,0

224.179,5

Coût des Constructions ('000)

-

-

-

-

-

-

Coût de l'équipement ('000)

44.500,0

-

-

44.500,0

-

89.000,0

Coût de la formation ('000)

-

-

-

-

-

-

COUT TOTAL (b)

848.782,5

824.411,5

120.890,0

142.340,0

93.390,0

2.029.814,0

(b) Y compris 10% pour imprévus.


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