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I. Résume des principales conclusions et recommandations

La présente mission d'évaluation tripartite (Sénégal/FAO/Pays-Bas) à mi-parcours a pour objet d'établir le bilan des résultats obtenus par le projet "Appui au programme national de foresterie rurale" (PDFR - GCP/SEN/042/NET) après 32 mois d'exécution. Démarré en février 1995 pour se terminer en décembre 1998, ce projet succède lui-même à une phase préparatoire PNUD/FAO entre 1988 et 1990 et à une première phase financée par les Pays-Bas avec la FAO comme agence d'exécution (1990-01/1995).

Projet d'appui institutionnel, le projet ne mène pas d'actions physiques sur le terrain. Il se base sur les expériences des projets en cours ou passés, dont 8 exécutés par la FAO et 6 financés par les Pays-Bas. En retour, ces projets constituent un lieu d'expérimentation et de développement des méthodologies et approches élaborées et adoptées au niveau national, comme l'approche participative.

Le projet vise trois objectifs complémentaires, à savoir:

- un objectif qui vise l'élaboration du PNFR et des outils méthodologiques et techniques de sa mise en oeuvre;

- un objectif qui vise le renforcement des capacités nationales et régionales de planification et de suivi/évaluation;

- un objectif qui vise la capitalisation de l'expérience sénégalaise en matière de développement du secteur forestier sur base participative et le développement des échanges d'expériences avec les pays de la sous-région.

Le PDFR se caractérise par la fait qu'il n'a pas de structure projet de type classique et autonome: il développe ses activités au travers des structures de la DEFCCS qu'il appuie. Cet appui, qui est plus spécifique au niveau de la DSEFS dont il vise à renforcer le rôle horizontal, est rendu complexe, voire difficile, précisément parce qu'il poursuit des objectifs et résultats à atteindre en matière de conception/renforcement et qu'il s'exécute par des structures (DSEFS, Divisions techniques, IREF) qui doivent par ailleurs répondre à de multiples sollicitations qui ne sont pas du ressort du projet.

Ce rôle d'appui et le caractère novateur du projet sont particulièrement pertinents et intéressants, en ce sens qu'il vise à doter la DEFCCS des outils de mise en oeuvre et de suivi de la politique forestière (PAFS). Toutefois, la mission note que les objectifs sont très ambitieux et que, d'une manière général, le temps nécessaire au processus participatif et itératif adopté et le volume de travail ont été largement sous-estimes dans le document de projet préparé par l'équipe de la première phase.

Par rapport au processus engagé depuis la première phase et malgré les nombreux tâtonnements observés, la mission a pu constater que le processus d'élaboration du Programme national de foresterie rurale semble désormais bien engagé. Après 32 mois d'exécution, l'analyse des résultats obtenus montre globalement un bilan encourageant.

Les résultats enregistrés concernent essentiellement l'appui conceptuel et le renforcement des capacités nationales en matière de planification et suivi/évaluation des activités forestières. Cependant, la mission attire l'attention du projet et de la DSEFS/DEFCCS sur l'importance du travail de consolidation des concepts (PNFR, approche terroir) et des outils (Suivi/évaluation, Système d'information géographique) et de finalisation des divers documents (Plans d'action par composante thématique, Schémas de développement forestier par zone éco-géographique - ZEG, Programme national de foresterie rurale - PNFR, Manuel de foresterie rurale). Certains, comme le PNFR, devront être validés en atelier une fois finalisés.

Par contre, les résultats atteints par le projet en ce qui concerne la capitalisation/valorisation de l'expérience sénégalaise et les échanges avec les pays de la sous-région sont très insuffisants. La mission déplore que le projet n'ait pas su profiter de son caractère novateur dans la sous-région et de son rôle de catalyseur et de coordination.

Les principales conclusions et recommandations de la mission sont synthétisés ci-après (1).

(1) Afin de permettre, d'une part, la mise en application des recommandations, et, d'autre part, de prendre en compte la particularité du projet institutionnel, il faut entendre par Coordination: Directeur national (DEFCCS), Coordonnateur national et Chef de la DSEFS.

1. Du point de vue de la conception/formulation du projet

Le projet s'inscrit parfaitement dans les orientations du Gouvernement définies dans le 9eme Plan de développement économique et social, qui vise entre autres pour le secteur du développement rural, l'amélioration de la productivité des systèmes de production agricoles et la réduction des pressions exercées sur les ressources forestières. Par ailleurs, il respecte les principes et orientations définies dans le PAFS, adopté en 1993, qu'il vise à concrétiser sous la forme d'un programme national de foresterie rurale.

Du point de vue de la formulation, le document de projet fait référence à un certain nombre d'acquis ou en voie de finalisation qui ont pu faire croire au démarrage de la phase que le travail à accomplir était moins volumineux. Par ailleurs, la mission constate la relative confusion et le manque de clarté dans la définition des concepts et la formulation des résultats et activités qui transparaissent dans les différents PTA et rapports d'avancement, ce qui ne facilite ni le suivi des activités, ni l'évaluation des résultats du projet.

RECOMMANDATIONS

- que le projet/DSEFS clarifie rapidement les concepts, les résultats attendus et les activités, notamment en fonction de l'évolution actuelle du processus d'élaboration du PNFR et prenne en compte pour le PTA 1998 les résultats tels que révisés par la mission - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que les PTA/rapports d'avancement soient plus précis, plus concrets et définissent clairement des indicateurs de suivi - Responsabilité: Coordination/DSEFS

2. Du point de vue de la structuration et la gestion du projet

Du fait de l'intégration de ses activités au sein des structures de la DEFCCS, le projet se caractérise par une structure légère, composée d'un Directeur national (le Directeur des Eaux et Forêts), appuyé par un CTP (jusque fin 1996) et d'un Expert national FAO, Coordonnateur national du projet, ainsi qu'un personnel administratif et technique d'appui recruté localement.

D'une manière générale, la mission constate que le projet est bien intégré au niveau de la DSEFS, ce qui permet de faciliter les activités d'appui et de renforcement des capacités en matière de conception et de suivi/évaluation. Du point de vue de la gestion du projet, cette intégration met en exergue le rôle du Directeur national (DEFCCS) et du Chef de la DSEFS. Cette situation exige beaucoup de souplesse pour la mise en oeuvre des activités, le projet - bien que conçu pour améliorer l'efficacité du service forestier - n'étant pas toujours prioritaire.

En ce qui concerne le personnel national, des efforts conséquents ont été fournis par la DEFCCS pour mettre en place le personnel nécessaire au niveau de la DSEFS, notamment suite à la revue tripartite d'avril 1996. Par contre, plusieurs départs, dont le décès du premier Coordonnateur national et/ou insuffisances (2 postes de Chefs de bureau non rempacés) ont entravé le déroulement des activités au niveau des bureaux de la Division.

Par ailleurs, au niveau des IREF, les bureaux ont des répondants qui constituent des relais au niveau régional, mais dont le mouvement des agents au sein du service forestier affectent l'efficacité et pose le problème de continuité et de formation, notamment au niveau du suivi-évaluation (MASEFOR).

En ce qui concerne le personnel FAO, le départ du CTP (déjà présent lors de la première phase) programmé fin décembre 1996 comme prévu ne semble pas avoir posé de problème majeur pour la poursuite des activités. Par contre, la maladie puis le décès du premier Coordonnateur (Directeur national du projet lors de la première phase) a constitué un handicap important, d'autant que ce dernier était appelé à jouer un rôle déterminant dans le processus d'élaboration du PNFR.

Le Coordonnateur actuel (Expert national en planification pendant 1 an), qui a par ailleurs assuré les nombreux intérim en l'absence du premier, n'a été confirmé que tardivement dans cette fonction (début 1997, ce qui correspondait au départ du CTP). Entretemps, le poste d'Expert en planification a été supprimé en 199-, alors que son mandat répondait et répond aux objectifs poursuivis.

La mission note que les réunions de coordination technique du projet, organisées précédemment par le CTP, et qui avaient pour rôle d'évaluer de manière interne l'état d'avancement plus spécifiquement des activités appuyées par le projet, ont été remplacées par des réunions mensuelles globales de la DSEFS sous la responsabilité du Chef de la Division.

Il en est de même pour les réunions de coordination de l'ensemble des projets inscrites dans le document qui se tenaient jusqu'en début de phase sous la responsabilité du Directeur de la DEFCCS et qui ont été supprimées.

RECOMMANDATIONS

- que le projet continue à appuyer plus spécifiquement la DSEFS, de manière à renforcer son caractère horizontal - Responsabilité: Coordination

- que le projet poursuive son appui aux autres Divisions techniques et aux IREF et veille à renforcer leur implication effective dans le processus en cours, la coordination et une bonne circulation de l'information - Responsabilité: Directeur national (DEFCCS)/Coordonnateur

- que les postes de Chefs de bureaux (BSE/BIFS) soient pourvus le plus rapidement possible - Responsabilité: Gouvernement/DEFCCS

- que les répondants du BSE au niveau des IREF soient stabilisés au moins jusqu'à la fin du processus de mise au point et d'opérationnalisation du système de suivi-évaluation - Responsabilité: DEFCCS

- que les réunions périodiques de coordination technique des activités appuyées par le projet impliquant le Coordonnateur, le Chef de la DSEFS, ainsi que les Chefs des divisions techniques et les Chefs de bureaux soient organisées de manière périodique (par exemple tous les 3 mois) sous la direction du Directeur national (DEFCCS) pour assurer une évaluation interne de l'état d'avancement du processus et du rythme de progression - Responsabilité: Directeur national/Coordinateur/DSEFS

- que les réunions de coordination et échanges d'expériences inter-projets soient réinstaurées, afin de mieux prendre en compte et valoriser les expériences de terrain menées au niveau des différentes régions et tel que prévu initialement dans le document de projet - Responsabilité: DEFCCS/Coordination

3. Du point de vue de la stratégie de mise en oeuvre

La stratégie du projet s'appuie sur:

1. le renforcement des capacités nationales et régionales des services forestiers en matière de conception et de suivi/évaluation;

2. un processus participatif et itératif, visant l'implication de l'ensemble des partenaires au niveau régional.

La mission note que cette stratégie est pertinente et effectivement basée sur l'implication/responsabilisation des agents et partenaires aux différents niveaux. Toutefois, le processus participatif et itératif adopté par le projet exige beaucoup de temps et de moyens (organisation d'ateliers multiples de planification/restitution/validation), qui ont souvent été sous-estimes.

Au niveau régional, le projet s'appuie sur les IREF, mais également sur les cadres de concertation régionaux (CCR), qui fonctionnent de manière très variable d'une région à l'autre. Toutefois, la régionalisation a apporté un certain nombre de changements importants et d'inconnues, dont notamment la reconnaissance, voire le transfert des CCR au niveau des Conseils régionaux et la consécration des collectivités locales à qui ont été transférées un certain nombre de domaines de compétence dont la gestion des ressources forestières;

En ce qui concerne le processus du PNFR, la mission a constaté l'urgence d'une information/sensibilisation intense et implication de ces nouveaux acteurs, tant au niveau des Conseils ruraux que des Conseils régionaux. Ceux-ci ont marqué par ailleurs leur désir d'être impliqués dans la conception/élaboration du PNFR et de ses outils de mise en application.

RECOMMANDATIONS

- que l'implication de l'ensemble des partenaires aux différents niveaux (national, régional et local) soit renforcée, y compris au niveau des structures techniques nationales et régionales - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que les collectivités décentralisées soient effectivement sensibilisées et associées à l'ensemble du processus en cours - Responsabilité: Coordination/DEFCCS

- que le projet appuie la DEFCCS/IREF pour le transfert et la prise en charge des CCR par les Conseils régionaux - Responsabilité: Coordination/DSEFS

4. Du point de vue du niveau d'exécution des activités et des résultats

Projet d'appui institutionnel, le projet n'a pas d'actions physiques sur le terrain. Ses activités spécifiques peuvent se subdiviser en 3 catégories: Appui conceptuel (PNFR, Approche participative/approche terroir, Manuel de foresterie rurale); Renforcement des capacités nationales et régionales de mise en oeuvre du PNFR; Mise en place d'un outil de planification et suivi/évaluation.

4.1. Appui conceptuel

4.1.1. Processus d'élaboration du Programme national de foresterie rurale

Le processus démarré depuis la première phase a nécessité une longue phase de maturation et de clarification de la méthodologie à suivre. Toutefois, la mission constate que le concept "PNFR" n'est toujours pas clairement défini et qu'il est par ailleurs très vaste: il a tendance à couvrir toutes les activités menées par la DEFCCS, y compris la pêche continentale, la chasse et la gestion de la faune et l'aménagement des formations naturelles.

Le processus adopté se base sur l'élaboration des plans d'action thématiques et de schémas de développement forestier par ZEG, qui ont fait l'objet d'ateliers au niveau national et par ZEG entre 1995 et octobre 1997. Cependant, au moment de la mission, aucun document de base n'a été finalisé et leur finalisation exigera un travail conséquent de consolidation et rédaction/harmonisation. Celle-ci est par ailleurs urgente si on considère le nouveau contexte de la régionalisation.

Par ailleurs, la mission note que pour opérationnaliser le PNFR, il est nécessaire de faire cadrer les schémas zonaux par ZEG avec la région administrative, ce qui facilitera également l'élaboration des PAF régionaux. En effet, la région doit être considérée comme un espace caractérisé du point de vue physique par un ensemble de zones (ou parties) et de sous-zones (ou parties).

RECOMMANDATIONS

- qu'un ou plusieurs agents soient responsabilisés pour les tâches de rédaction des documents finaux (Plans d'action par composante thématique, Schémas de développement forestier par ZEG, PNFR). Cette rédaction doit se faire sous la coordination du Chef de la DSEFS et en relation étroite avec le Coordinateur et l'assistant en planification; qu'un échéancier réaliste soit défini et respecté - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que le projet définisse les modalités d'opérationnalisation des schémas de développement forestier par ZEG - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que le projet renforce sa collaboration avec la cellule du PAFS pour l'élaboration des PAF régionaux, de manière à intégrer les éléments issus du PNFR - Responsabilité: Coordination/DEFCCS

- qu'un atelier national soit organisé en vue de la présentation/validation et adoption du PNFR, une fois le processus d'élaboration finalisé - Responsabilité: Coordination/DSEFS

4.1.2. Méthodologie d'approche participative/approche terroir

D'une manière générale, la méthodologie d'approche participative élaborée au cours de la première phase et adoptée comme la méthodologie la plus appropriée pour le développement de la foresterie rurale, continue à être diffusée, y compris auprès des partenaires extérieurs.

En appui à sa mise en oeuvre, un certain nombre d'outils de communication, ainsi qu'un manuel pour la production de ces outils (en voie d'édition) ont été élaborés en collaboration avec les autres projets forestiers (PREVINOBA, PROWALO) et le Centre FoReT.

En matière d'approche "gestion des terroirs villageois", la mission constate qu'il n'existe pas de document de capitalisation des différents acquis en la matière. Ni le concept, ni les différentes étapes de sa mise en oeuvre n'ont été définis de manière à guider les actions en cours ou à développer "dans un contexte de gestion de terroir" et conformément aux principes du PAFS.

En matière de définition de mécanismes d'intéressement économique des populations, une étude a été réalisée pour actualiser le guide de formulation des MRL. Toutefois, la mission constate que celui-ci ne définit pas suffisamment les mécanismes d'intéressement en tant que tels, notamment en ce qui concerne les modalités de participation et/ou partage des recettes provenant de la mise en oeuvre des micro-réalisations et/ou de l'exploitation forestière.

RECOMMANDATIONS

- que le projet appuie mieux la définition des mécanismes et modalités pratiques d'intéressement économique des populations à la gestion des ressources forestières et des lignes directrices au niveau national en fonction des activités appuyées ou visées - Responsabilité: Coordination/BIFS

- que le projet/DSEFS accélère l'élaboration d'un guide méthodologique pour la mise en oeuvre de l'approche terroir en appui aux activités de développement forestier et en tenant compte des expériences passées ou en cours - Responsabilité: Coordination/DSEFS/BAC/BIFS

- que la stratégie de communication multimédia élaborée lors de la première phase soit actualisée et mieux appropriée par les cadre et agents chargés de la sensibilisation/formation - Responsabilité: Coordination/DSEFS/BIFS

4.1.3. Manuel de foresterie rurale

Le manuel de foresterie rurale constitue une pièce maîtresse dans la mise en oeuvre du PNFR, en tant que guide méthodologique et technique à l'intention des agents de développement. Toutefois, à l'instar du PNFR, la mission constate que son élaboration a pris beaucoup de retard, bien qu'il ait fait l'objet de plusieurs ateliers.

Dans sa forme actuelle (limitée à une ZEG), il nécessite non seulement une harmonisation de sa présentation et de son style (en fonction de la cible visée), mais également un renforcement de son contenu au niveau de ses cinq parties principales.

Il exige un important travail de capitalisation de tous les paquets techniques existants au niveau des ZEG, ainsi que leur transcription sous forme de fiches techniques simples, centralisées au niveau national, cette version une fois corrigée devra encore être testée auprès des agents concernés avant validation/finalisation.

RECOMMANDATIONS

- que l'ensemble des paquets techniques disponibles et identifiés par ZEG soient capitalisés et présentés sous forme d'un catalogue de fiches techniques simples à l'intention des agents de développement - Responsabilité: Coordination/BEVAR/BIFS

- qu'un ou plusieurs agents soient responsabilisés pour la rédaction du manuel de foresterie rurale. Cette rédaction se fera sous la supervision du Coordonnateur et du Chef de DSEFS et en étroite relation avec les différents bureaux pour les aspects techniques - Responsabilité: Coordination/DSEFS

4.2. Renforcement des capacités des agents et cadres du développement

Le renforcement des capacités nationales et régionales concernent à la fois les aspects de formation des agents forestiers et cadres du développement, l'appui logistique au service forestier, ainsi que la mise en place/consolidation des cadres de concertation régionaux.

La mission constate que la formation s'est poursuivie pour la base des plans de formations actualisés. Le projet a poursuivi l'appui pour le recyclage des différents agents de la DEFCCS en collaboration avec le Centre FoReT (programme régulier de formation/recyclage) et de nombreux séminaires de formation ont été organisés dans divers domaines. Par ailleurs, le BIFS a développé un système de formation décentralisée. Le système de formation en approche participative a été étendu progressivement aux autres cadres du développement rural et membres des cadres de concertation régionaux.

Toutefois, l'évaluation de la formation et de sa mise en pratique déjà prévue dans le PTA de 1996 n'a pas encore été réalisée.

La mission note également que tant la DSEFS, que les divisions techniques et les IREF ont bénéficié d'un appui logistique conséquent en vue de faciliter leur implication dans la mise en oeuvre des activités (notamment pour les IREF: ordinateurs, fourniture de bureau, équipements divers; Divisions techniques: fournitures de bureau, 1 véhicule en pool pour les tournées de terrain, y compris carburant et prise en charge de 350h/j par an).

Par ailleurs, au niveau régional, le projet a continué son appui à la mise en place et au renforcement des Cadres de concertation régionaux (CCR) - créés à l'initiative de la DEFCCS au cours de la première phase ou en début de deuxième par arrêtés des Gouverneurs en vue de l'harmonisation des interventions en milieu rural et impliquant l'ensemble des partenaires au niveau de la région. Ces cadres ont un fonctionnement variable d'une région à l'autre.

RECOMMANDATIONS

- que l'évaluation de la formation telle que prévue soit organisée au plus tôt - Responsabilité: Coordination/BIFS

- que les besoins en formation, notamment décentralisée, soient budgétisés et que les prévisions tiennent mieux compte des disponibilités financières du projet - Responsabilité: Coordination/BIFS

- que l'appui logistique soit maintenu aux IREF/DT en liaison avec l'identification des besoins et une programmation des activités liées aux objectifs du projet - Responsabilité: Coordination

4.3. Mise en place d'un système de planification et de suivi/évaluation

4.3.1. Système de suivi-évaluation

Le projet a permis la mise en place de plusieurs systèmes de suivi/évaluation des activités forestières, dont un système non automatisé, avec le suivi du taux d'exécution financière des projets, la mise à jour périodique d'un compendium sur les projets forestiers en cours d'exécution; élaboration des rapports annuels (retard rattrapé jusqu'en 1995).

En ce qui concerne le logiciel MASEFOR, une deuxième version améliorée a été installée au niveau des régions fin 1996. Par ailleurs, le système de collecte de données au niveau le plus décentralisé (village) est très lourd et exige des retranscriptions manuelles sur fiches ou feuilles de papier libres avant d'être remontées au niveau IREF et encodées dans l'ordinateur, avec des risques d'erreurs non négligeables. D'un autre côté, la prise en compte du niveau village nécessite des moyens logistiques qui peuvent dépasser les capacités des services techniques.

L'information une fois traitée remonte au niveau national, mais ne redescend que rarement à la base et encore moins au niveau village, d'une manière générale, les populations ne sont pas suffisamment associées à la collecte. De plus, le rôle des agents de base, sur qui repose une grande responsabilité, n'est pas suffisamment valorisé. Ils n'ont généralement pas reçu de formation pour le remplissage des fiches ou au moins une initiation sur MASEFOR.

En matière d'études d'impact et d'indicateurs socio-économiques des actions de développement forestier, aucune activité n'a été menée à ce jour par le projet.

RECOMMANDATIONS

- que le projet cherche les voies et moyens de simplifier de la collecte de données au niveau des agents de base (niveau village), notamment en automatisant celle-ci et en responsabilisant certains villageois alphabétisés - Responsabilité: Coordination/BSE

- que la sensibilisation/formation soit renforcée et étendue aux divers agents impliqués; que les agents à la base (secteur/brigade) soient mieux responsabilisés dans la collecte et leur rôle soit mieux valorisé - Responsabilité: Coordination/BSE/BIFS

- que l'information qui remonte au niveau des IREF et BSE soit restituée après traitement au niveau décentralisé, dont les IREF, les secteur/brigades, communautés rurales et au niveau village - Responsabilité: Coordination/BSE/IREF

- que le logiciel en tant que tel soit amélioré, notamment au niveau de sa convivialité et de l'exploitation des données avec l'appui d'un informaticien spécialisé - Responsabilité: Coordination/BSE

- que les études d'impact ou celles nécessaires à l'identification d'indicateurs d'impacts soient entreprises sans tarder et que l'impact socio-économique des activités de développement forestier aux différents niveaux (revenus des populations, communautés rurales, région, national) soit caractérisé - Responsabilité: Coordination/DSEFS

4.3.2. Système d'Information Géographique

D'une manière générale, l'outil SIG et ses diverses applications ont été sous-estimes, alors qu'il s'adresse à des domaines variés. Il nécessite encore une consolidation.

La mission constate toutefois que les demandes d'appui tant de la part des services forestiers (IREF, Divisions techniques) et des projets se sont multipliées et que le bureau a des difficultés à répondre à l'ensemble de ces demandes (personnel, matériel limités). L'acquisition et la formation à l'utilisation des GPS s'est avérée positive et a permis une certaine décentralisation, mais a encore accru les demandes.

Par ailleurs, la mission note l'existence de projets comme le PREVINOBA (Thiès) et le PROWALO (Saint-Louis), qui ont un équipement compatible avec celui du BAC et pourraient servir de relais pour doter les régions de systèmes de planification SIG.

RECOMMANDATIONS

- que le personnel du BAC nouvellement arrivés au niveau du BAC bénéficient d'une formation complémentaire à l'utilisation des logiciels ARC INFO/ARC VIEW et qu'un ordinateur complémentaire soit mis à sa disposition - Responsabilité: Coordination/DEFCCS Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que la collaboration/complémentarité avec les projets disposant de matériel similaire et le CSE soit renforcée - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que le SIG continue à être amélioré et consolidé, avec l'appui d'un consultant tel que prévu dans le document de projet et dans les PTA - Responsabilité: Coordination/DSEFS

- que le système MASEFOR soit corrélé avec le GIS de manière à améliorer le suivi/évaluation et à pouvoir croiser les données de type "classiques" avec les données de type "géographiques" - Responsabilité: Coordination/BSE/BAC

4.4. Capitalisation de l'expérience et dynamisation des échanges sous-régionaux

Les résultats concernant le 3eme objectif (capitalisation de l'expérience sénégalaise et échanges sous-régionaux) sont très largement insuffisants, même si le projet a effectivement coordonner un certain nombre de visites d'autres projets et cadres forestiers de la sous-région, dont la plupart étaient la résultante du programme de terrain de la FAO dans la sous-région.

RECOMMANDATIONS

- que le projet veille à capitaliser l'expérience sénégalaise de manière à être en mesure de la diffuser au niveau de la sous-région - Responsabilité: Coordination

- que la possibilité de voyages d'études notamment pour les membres du BIFS (CESEAO, GRAAP) et du BAC (gestion des terroirs) soit analysée - Responsabilité: Coordination

5. Du point de vue du financement et révision budgétaire

D'une manière générale, les dépenses ont été conformes aux prévisions. Globalement, la consommation du budget Pays-Bas s'élève à 74 % après 32 mois d'exécution, soit à 3/4 de parcours. Les dépenses sont en adéquation avec les activités appuyées. Néanmoins, certaines LB (formation) ou activités (indicateurs d'impacts, édition des documents) ont été sous-estimées ou non budgétisées.

La mission a en efftet définit un certain nombre de missions d'appui technique complémentaires, non budgétisés. Celles-ci concernent les domaines suivants: manuel de foresterie rurale, opérationnalisation de MASEFOR, la définition d'indicateurs d'impact des activités forestières.

L'estimation des besoins a été estimé à 100.000 $EU (4-5 h/m consultants internationaux, 10 h/m consultants nationaux). Une révision budgétaire incluant cette augmentation est reprise en annexe.

RECOMMANDATIONS

- que la révision budgétaire soit adoptée le plus rapidement possible - Responsabilité: Gouvernement/FAO/Pays-Bas

- que les termes de référence des diverses missions soient préparées au plus tôt par la Coordination et soumises à la FAO - Responsabilité: Coordination/DSEFS/FAO

6. Perspectives

Globalement, après près de 3 ans de fonctionnement, on peut noter un certain nombre de résultats encourageants, mais nécessitent encore un important travail de consolidation. Celui-ci devrait permettre de valider l'ensemble du processus entamé depuis la première phase et de doter la DEFCCS d'outils opérationnels de mise en oeuvre du PNFR et du suivi/évaluation.

Bien qu'inscrit dans le processus de régionalisation, le projet doit faire face à un contexte nouveau et à l'émergence de besoins nouveaux, notamment de sensibilisation/information. En effet, ces collectivités devront être désormais mieux impliquées dans le processus, ce qui demandera un effort de sensibilisation/information, voire formation et éventuellement un recentrage de certaines activités.

Ces structures sont trop jeunes pour permettre une évaluation réaliste de leur impact sur l'appui fourni par la projet. L'enjeu est double: il s'agit à la fois de consolider/finaliser les concepts et outis du PNFR et d'impliquer les autorités politico-administratives régionales et locales, tout en veillant à la pérennisation des activités.

A l'heure actuelle, on ne peut pas affirmer à ce stade que d'ici la fin de la phase (décembre 1998), les objectifs du projet seront atteints, et notamment en ce qui concerne la mise en application du PNFR et l'opérationnalisation du système MASEFOR ou la maîtrise des impacts économiques et environnementaux des activités forestières. Un certain nombre d'appuis techniques complémentaires ont été requis de manière à mieux appuyer le processus. Il appartiendra à la mission d'évaluation finale de se prononcer sur la progression des résultats et les voies et moyens éventuels nécessaires au renforcement de ceux-ci.

Néanmoins, compte tenu de la complexité de ce type d'appui institutionnel et de la pertinence/nécessité de faire aboutir le processus de planification en cours, la mission estime que le bilan est globalement positif et que l'appui devra être maintenu, voire renforcé, au moins d'ici à la fin de la phase.


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