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III. Antécédents du projet

Le présent projet constitue la deuxième phase du projet d'appui au programme national de foresterie rurale (PDFR), financé par le Gouvernement des Pays-Bas avec la FAO comme agence d'exécution. La première phase (1990 - 01/1995) succédait elle-même à une phase préparatoire PNUD/FAO (1988-1990). Celle-ci, demandée par le Gouvernement du Sénégal pour l'appuyer dans la mise en oeuvre du Plan Directeur de Développement forestier (PDDF, 1982), a permis entre autres de faire le bilan des projets en cours, notamment au niveau de leur répartition spatiale et des stratégies et méthodologie d'intervention. Elle a également contribué à mettre en place la cellule de cartographie et d'aménagement des terroirs (devenue par la suite BAC) et le Bureau de Suivi/évaluation (BSE).

La première phase (GCP/SEN/037/NET), qui lui a succédé, s'inscrit dans la logique d'appui aux structures pérennes de la DEFCCS. Elle a permis plus spécifiquement de:

- formaliser la méthodologie d'approche participative, reconnue comme la plus appropriée pour répondre aux exigences de la foresterie rurale et assortie d'une stratégie de communication multimédia;

- mettre en place et/ou appuyer les structures opérationnelles chargées de l'appui permanent aux agents de terrain, de la formation et du suivi des activités forestières (BIFS, BAC, BSE). Ces structures ont intégré une nouvelle Division "Suivi/Evaluation, Formation et Sensibilisation" (DSEFS), créée lors de la restructuration de la DEFCCS opérée notamment suite à l'adoption du PAFS et à la restructuration du Ministère (MEPN);

- démarrer un important programme de formation/recyclage des agents forestiers, notamment en approche participative et en liaison avec le Centre FoReT et les projets de terrain. Un manuel conçu sous la forme de 3 modules a été élaboré par le BIFS. Un pool de 20 formateurs a été formé de manière à assurer la formation décentralisée des agents;

- participer de manière active à l'élaboration du PAFS, adopté en 1993 et qui constitue une actualisation du PDDF de 1981;

- jeter les bases du Programme national de foresterie rurale (PNFR), conçu comme un outil opérationnel du PAFS;

- caractériser et délimiter/cartographier les 6 Zones éco-géographiques (ZEG - Figure en annexe), sur la base de cartes de potentialités agro-sylvo-pastorales et d'utilisation actuelle des sols (BAC);

- mettre en place les Cadres de concertation régionaux, sous la présidence des Gouverneurs de régions dans un souci d'harmonisation des différentes interventions en milieu rural et de concertation entre les différents intervenants dans une même région ou zone. Ces cadres de concertation se sont mis en place progressivement à partir de 1993-1994 et sont le prolongement des Unités décentralisées mises en place au niveau de chaque ZEG par le BIFS à partir de 1990, qui regroupaient les services et les projets forestiers, ainsi que les autres partenaires (structures techniques, ONG,...);

- mettre au point un système de suivi/évaluation de toutes les activités de développement forestier, avec la constitution d'une banque de données coordonnée par le BSE et visant à partir d'un nombre limité de paramètres à comparer les données d'une région à l'autre et de permettre le suivi des activités forestières dans le temps et dans l'espace. Une première version du Modèle automatisé de suivi/évaluation des activités forestières (MASEFOR) a été élaboré et testé au niveau de divers projets sur le terrain.

La deuxième phase vise précisément à consolider les divers acquis méthodologiques et techniques et à appuyer directement les structures de la DEFCCS (plus spécifiquement la nouvelle DSEFS) en matière conceptuelle: pour l'élaboration/mise en oeuvre du programme national de foresterie rurale (PNFR), l'élaboration/diffusion du manuel de foresterie rurale, la consolidation du MASEFOR et du rôle du suivi/évaluation, la consolidation des outils méthodologiques, dont l'approche terroir et en matière de renforcement des capacités d'intervention des agents et cadres forestiers, notamment par la formation, un appui logistique aux Divisions et IREF et la consolidation des Cadres de concertation régionaux.

Contrairement à la première phase, le projet n'a pas une structure projet de type classique. En effet, le projet (qui a par ailleurs des objectifs à atteindre en matière de conception et de renforcement des capacités) intervient au travers des structures internes de la DEFCCS (DSEFS/IREF), qui doivent par ailleurs répondre à d'autres sollicitations liées au fonctionnement normal du service forestier.

Au moment de sa formulation/approbation, le contexte institutionnel et socio-économique du Sénégal se caractérisait par:

- l'adoption du PAFS en 1993, qui définit les orientations en matière de politique forestière, dont les 3 principes de base sont: l'implication étroite des populations concernées et leur responsabilisation dans la gestion des ressources forestières (approche participative), l'intégration de la foresterie dans le développement rural en termes d'aménagement et de gestion des ressources forestières au niveau du terroir (approche terroir), la régionalisation/décentralisation de la planification forestière;

- un nouveau Code forestier, adopté en 1993 et qui permet entre autres la responsabilisation des populations dans la gestion des ressources forestières, ainsi que l'octroi de contrats de culture en forêts classées;

- la mise en place progressive des Cadres de concertation régionaux (CCR), suite à l'organisation d'atelier de préparation organisés par la DEFCCS avec l'appui du PDFR (première phase). Considéré comme outil opérationnel du CRD, le CCR vise à favoriser la mise en place d'une "dynamique de concertation entre les différentes structures pour une harmonisation des approches au niveau régional pour un développement durable".

Depuis le démarrage du projet en février 1995, plusieurs changements importants sont intervenus. Parmi ceux-ci, on peut citer: la parution des décrets d'application du Code forestier en avril 1995, mais qui sont en cours de révision pour s'adapter au nouveau contexte de la régionalisation; et surtout l'entrée en vigueur le 1er janvier 1997 de la troisième phase de la Loi sur la décentralisation/régionalisation, qui consacre et responsabilise les collectivités locales (Régions, Communes et Communautés rurales) dans le développement socio-économique et culturel au niveau décentralisé. Plusieurs domaines de compétences, dont la gestion des ressources naturelles et forestières, ont été par ailleurs transférés à celles-ci. La Loi sur la régionalisation apporte des changements fondamentaux pour le développement forestier et l'évolution des missions du service forestier. L'accompagnement de ce processus est indispensable et confirme, voire renforce, l'intérêt et le rôle d'un projet d'appui institutionnel comme le PDFR.


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