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IV. Analyse des objectifs et de la formulation du projet


A. Justification
B. Objectifs
C. Formulation du projet


A. Justification

A l'instar des autres pays de la sous-région, le Sénégal est confronté depuis plusieurs décennies à une dégradation alarmante de ses ressources naturelles et à un processus de désertification plus particulièrement marqué au Centre et au Nord du pays. Face à cette dégradation, le Gouvernement a adopté en 1982 le PDDF, actualisé par le PAFS en 1993, afin de prendre en compte les multiples changements intervenus aux niveaux écologique et économique. Le PAFS s'inscrit par ailleurs dans les orientations stratégiques définies par le Gouvernement dans son VIIIeme plan d'orientation économique et social (PODES) couvrant la période de 1989 à 1995 et réaffirmées dans le IXeme Plan (1996-2001).

Ces orientations portent entre autres sur:

- l'organisation des populations rurales dans la gestion des ressources naturelles en vue de promouvoir leurs terroirs et favoriser l'auto-gestion à travers les plans d'aménagement et de gestion intégrée de leur terroir,

- le développement de la foresterie rurale pour une meilleure intégration de l'arbre dans le paysage rural.

Cette volonté du Gouvernement d'impliquer les populations dans la gestion de leurs terroirs s'est traduite précisément au niveau sectoriel par l'élaboration et l'adoption du PAFS. Celui-ci, qui actualise le PDDF, définit en effet de nouveaux principes directeurs, basés sur les expériences en cours, à savoir l'approche participative, l'intégration de l'arbre dans un contexte de gestion de terroir et la décentralisation de la planification forestière.

Le présent projet d'appui institutionnel s'inscrit bien dans ce contexte. Il a pour rôle d'appuyer le service forestier, qui doit faire face à de nombreux changements intervenus notamment dans le mode d'intervention, y compris à de nouvelles approches du développement forestier. Il est complémentaire des projets de terrain et/ou structurants, dont 5 sont financés par les Pays-Bas avec la FAO pour agence d'exécution (PREVINOBA, PROWALO, Appui à la cellule PAFS, Centre FoReT, PRONASEF), qui permettent à leur tour de consolider les méthodologies, d'expérimenter et de mettre au point des paquets techniques adaptés aux conditions de terrain et de renforcer les capacités d'intervention des agents du service forestier.

B. Objectifs

L'objectif de développement du projet vise à renforcer la contribution du secteur forestier dans la lutte contre la désertification et la recherche de la sécurité alimentaire des populations.

Pour atteindre cet objectif, il s'agira de renforcer l'appui à la mise en oeuvre de la politique forestière nationale, conformément aux orientations du Plan d'action forestier du Sénégal (PAFS). Les objectifs immédiats sont au nombre de trois et visent:

- la réalisation des conditions méthodologiques et techniques pour une mise en application cohérente du Programme national de foresterie rurale (PNFR), en tant qu'instrument opérationnel du PAFS.

Le principal critère de succès défini est l'existence d'un cadre de référence pertinent pour la mise en oeuvre régionalisée et concertée d'interventions forestières multiples, assorties de méthodologies adéquates et intégrées dans les activités agricoles et pastorales et autres activités socio-économiques des populations;

- le renforcement des capacités nationales et locales pour la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation continus du programme d'action du PAFS, incluant le PNFR.

Les principaux critères de succès sont une exécution cohérente de la politique forestière, une amélioration de son impact en milieu rural et un accroissement significatif de la contribution du secteur forestier à l'économie nationale;

- l'établissement d'interrelations et synergies entre l'expérience sénégalaise et celles des autres pays de la sous-région en matière de conception méthodologique et technique, de mise en oeuvre et de suivi-évaluation de programmes de foresterie rurale, dans l'optique d'une intégration sous-régionale durable.

Le principal critère de succès sera l'existence d'un dynamique de concertation sous-régionale à travers des échanges d'expériences permettant aux structures nationales de mieux planifier et harmoniser leurs activités pour le bénéfice des programmes nationaux.

C. Formulation du projet


1. Clarté des concepts utilisés
2. Objectifs, résultats et activités
3. Cadre institutionnel
4. Stratégie de mise en oeuvre du projet
5. Bénéficiaires


Bien que s'inscrivant parfaitement dans le contexte évolutif du développement forestier, la mission note cependant que le document de projet comporte une certaine confusion, notamment sur la terminologie utilisée et dans la formulation des objectifs/résultats et activités. Les remarques suivantes concernent la clarté des concepts, les objectifs, résultats et activités, la particularité du projet du point de vue institutionnel, la stratégie de mise en oeuvre, les bénéficiaires.

1. Clarté des concepts utilisés

Tel que formulé, le document de projet laisse à penser que le concept-cadre du programme national de foresterie rurale (PNFR), ainsi que son contenu et les outils de sa mise en oeuvre sont parfaitement maîtrisés et en voie de finalisation. La mission note que le PNFR qui aurait dû être rapidement mis en oeuvre lors de la présente phase en est toujours à sa phase d'élaboration. Il en est de même pour le manuel de foresterie.

D'un autre côté, à la lecture du document de projet (ainsi d'ailleurs que des divers documents produits), on observe une relative confusion en ce qui concerne la terminologie et les concepts utilisés, notamment au niveau du concept-cadre du PNFR, des plans régionaux de développement forestier par ZEG, etc.

S'il est établi que le PAFS constitue le niveau politique et le PNFR, son "levier stratégique" et compris comme un outil opérationnel du PAFS, les limites entre les activités liées à l'un (PNFR) ou à l'autre (Cellule PAFS) ne sont pas toujours clairement définies. Cette situation s'explique entre autres par le fait que le PNFR, dont la genèse a précédé le PAFS, épouse les principes directeurs définis par le PAFS et que par ailleurs, le PAFS n'est pas encore régionalisé (PAFR non élaborés). Il en résulte que, sans se substituer au PAFS, le PNFR a dû pallier à certaines lacunes et définir ses propres niveaux d'intervention.

Au moment de la mission, le concept-cadre du PNFR suscite toujours beaucoup d'interrogations, notamment sur les limites de son applicabilité. Défini comme concernant "les interventions forestières multiples au niveau des terroirs et réalisées par et pour les populations" (PDFR, 1996), dont la finalité est de protéger et mettre en valeur les ressources forestières, d'assurer des fonctions de production (bois, fourrage, produits de cueillette) et de protection (lutte contre l'érosion, fertilité des sols...) ou sociales et culturelles, le concept de foresterie rurale, qui continue par ailleurs à évoluer, a tendance actuellement à englober toutes les activités développées par la DEFCCS, y compris les activités d'aménagement des formations naturelles, de chasse et gestion de la faune, de pêche et pisciculture.

Cette compréhension élargie du concept pose la question de son appellation et de son contenu. Ce nouveau concept demande à être validé au niveau régional et national pour une meilleure compréhension et l'acceptation de son rôle.

2. Objectifs, résultats et activités

Le document de projet comporte 3 objectifs qui visent, d'une part, à appuyer la DEFCCS dans la mise en oeuvre et le suivi du PAFS (objectifs 1 et 2), et, d'autre part, au renforcement des échanges sous-régionaux (objectif 3). Ces deux types d'objectif (appui institutionnel/capitalisation de l'expérience acquise) sont parfaitement justifiés et devraient permettre de consolider les expériences menées dans la sous-région en matière d'aménagement et de développement forestier participatif dans la sous-région.

Toutefois, il faut souligner que l'appui institutionnel, tel que conçu au Sénégal, est particulièrement novateur. Il s'appuie sur les résultats d'un ensemble de projets complémentaires exécutés au Sénégal en grande partie avec l'appui de la FAO et financés par divers bailleurs de fonds, dont le plus important est le Gouvernement des Pays-Bas, ainsi que sur les leçons tirées de projets tels que le PROBOVIL, qui n'a pas su préparer son désengagement. Cet appui a également bénéficié indirectement des expériences positives ou non de projets forestiers appuyés par la FAO dans la sous-région. Ce dernier aspect est particulièrement important à prendre en compte dans le cadre de l'intégration sous-régionale, des échanges et de la capitalisation des diverses expériences de manière à en faire profiter l'ensemble des pays de la sous-région.

Par rapport à ces 3 objectifs pertinents, la mission note cependant que, - compte tenu, d'une part, de l'importance des enjeux de renforcement des capacités de conception, de mise en oeuvre et de suivi/évaluation, et, d'autre part, du processus participatif et itératif adopté, ces 3 objectifs sont très ambitieux. Elle note également que le volume de travail nécessaire pour la finalisation des divers documents et surtout l'opérationnalisation du PNFR et du suivi/évaluation a été largement sous-estime dans le document de projet.

En ce qui concerne les résultats/activités, la mission note que les activités qui figurent dans le document de projet regroupent le plus souvent en réalité une série d'activités distinctes. Leur formulation laisse souvent beaucoup de latitude à l'interprétation. Si ce système a l'avantage d'introduire une certaine souplesse pour l'élaboration notamment des PTA, il exige néanmoins la mise en place de repères et une planification rigoureuse à plusieurs niveaux en fonction des objectifs poursuivis, du temps et de moyens impartis. La mission déplore précisément le manque de précision et l'absence d'indicateurs de suivi des activités qui permettraient de mieux se rendre compte du niveau de résultat atteint avec l'appui du projet et de mieux baliser les différentes étapes.

Cette insuffisance de structuration est importante à signaler parce qu'elle explique en partie la confusion et la difficulté de l'équipe projet/DSEFS à définir les différentes étapes du processus et le contenu des différents documents à élaborer. Cette situation est accentuée par le fait que le projet in tendent au travers des structures du service forestier, qui sont par ailleurs sollicitées pour d'autres activités/tâches indépendantes. Il faut cependant noter que les objectifs poursuivis par le projet sont en parfaite adéquation avec les tâches dévolues à la DSEFS.

Les principales remarques reprises ci-après concernent la formulation des résultats/activités des objectifs 1 et 2. Les amendements proposés sont destinés à faciliter la programmation et le suivi ultérieur des activités menées dans le cadre du projet. La reformulation des résultats/activités est détaillée en annexe.

1.1. Objectif immédiat n° 1

L'objectif n° 1 comporte 4 résultats attendus. Néanmoins, compte tenu de l'évolution observée, des activités en cours et de l'objectif visé, celui-ci devrait comporter les 5 résultats suivants, à savoir:

- Résultat 1.1.

Méthodologie d'Approche participative renforcée et diffusée

- Résultat 1.2.

Méthodologie d'approche terroir élaborée en appui à la mise en oeuvre du PNFR/PAFS

- Résultat 1.3.

Stratégie de communication consolidée en appui à la mise en oeuvre du PNFR/PAFS

- Résultat 1.4.

Programme national de foresterie rurale (PNFR) élaboré et opérationnel

- Résultat 1.5.

Thèmes prioritaires de recherche d'accompagnement identifiés et paquets techniques éprouvés en matière de développement forestier capitalisés

- Résultat 1.6.

Manuel de foresterie rurale élaboré et diffusé

N.B.: Les résultats 1.2 et 1.3 ont été ajoutés. Le résultat 1.4. est la résultante des anciens résultats 1.2 et 1.3.

En effet, si la méthodologique d'approche participative ne pose pas de problème majeur, on peut déplorer la confusion concernant les divers acquis méthodologiques, notamment en ce qui concerne la consolidation de la stratégie de communication multimédia ébauchée lors de la première phase et l'absence de méthodologie d'"approche terroir" clairement formalisée.

En ce qui concerne la stratégie de communication, la mission estime qu'il est nécessaire de prendre en compte les diverses expériences menées sur le terrain depuis 1995 et d'actualiser la stratégie sur la base notamment de l'évaluation de la mise en oeuvre des outils de communication. Dans le même ordre d'idée, la méthodologie concernant l'approche terroir doit être intégrée comme résultat attendu de ce premier objectif en appui à la mise en oeuvre du PNFR/PAFS.

Toutefois, si l'approche terroir est adoptée par un nombre croissant de projets ou institutions, sa compréhension est très variée. Il apparaît indispensable que les activités du service forestier (et projets) s'inscrivent dans une logique d'intervention commune. En appui aux interventions de terrain, il est extrêmement important que le service forestier ait à sa disposition un guide méthodologique, définissant les diverses étapes et outils de mise en oeuvre de l'approche terroir, à l'instar de l'approche participative. Le projet doit appuyer cette démarche.

Ce résultat ajouté (1.3) devrait entre autres se baser sur une étude/analyse des expériences menées par divers projets forestiers qui développent l'approche gestion terroir et prendre en compte les expériences menées dans la sous-région. Cet aspect est partiellement pris en compte au niveau du résultat 2.4. (outil SIG), mais pas sous la forme d'une méthodologie de mise en oeuvre de l'approche terroir.

Les résultats 1.2., 1.3. et 1.4 du document de projet concernent plus spécifiquement l'élaboration du PNFR et du manuel de foresterie rurale. Les activités telles que mentionnées présentent un certain nombre de recoupements ou sont parfois interdépendantes d'un résultat à l'autre, ce qui dénote l'insuffisance de maîtrise du processus d'élaboration du PNFR et de son outil de mise en oeuvre (manuel) au moment de la formulation. Par ailleurs, plusieurs activités auraient dû être formulées comme des résultats. En effet, outre la confusion du résultat 1.2. (entre plan régional et schéma par ZEG), certains aspects importants comme la capitalisation des acquis et paquets techniques éprouvés par ZEG (Résultat 1.4 partiel), la structuration par étape et les modalités d'opérationnalisation du PNFR, n'apparaissent pas clairement.

Le nouveau résultat 1.5. permet de mieux prendre en compte à la fois les différentes étapes franchies, l'identification des problèmes prioritaires pour chaque ZEG en matière de développement forestier, la recherche de solutions (y compris la mise en route de recherches d'accompagnement en liaison avec les diverses institutions de recherche) et la capitalisation de l'ensemble des acquis techniques et ainsi mieux valoriser le rôle du BEVAR dans la structure DSEFS.

Le résultat 1.6. (manuel de foresterie rurale) devra s'appuyer sur le résultat 1.5. pour la transcription sous forme de fiches techniques simples des paquets techniques éprouvés dans les différentes ZEG.

1.2. Objectif immédiat n° 2

Pour les mêmes raisons que celles évoquées pour l'objectif 1, l'objectif 2 doit être restructuré comme suit:

Résultat 2.1.

Ensemble des agents forestiers formés et/ou recyclés en approche participative et outils et techniques en liaison avec la mise en oeuvre du PNFR
Agents de développement rural formés en approche participative

Résultat 2.2.

Système de suivi/évaluation consolidé et opérationnel

Résultat 2.3.

Système d'Information Géographique (SIG) renforcé en appui à la planification et au suivi des activités exécutées dans le cadre du PNFR/PAFS

Résultat 2.4.

Impacts des activités de développement forestier définis et indicateurs de suivi des changements intervenus et de la mise en oeuvre du PNFR/PAFS mis en place

Résultat 2.5.

Mécanismes d'intéressement économique et d'amélioration des capacités financières et organisationnelles des populations définis

Résultat 2.6.

Capacités de mise en oeuvre du PNFR/PAFS des structures techniques nationales et régionales de la DEFCCS renforcées

En effet, certains résultats comportaient soit trop d'activités soit des activités devant être comprises comme des résultats attendus (comme le système d'information géographique ou les indicateurs d'impacts compris initialement comme des activités du Suivi/évaluation). La mission estime que le SIG constitue un outil de planification et de suivi, dont les activités se distinguent du système de suivi/évaluation MASEFOR, qui est plus une banque de données de type classique. De plus, le rôle du SIG est multiple: il n'est pas seulement un outil pour l'élaboration des cartes de terroirs, mais peut également appuyer les plans d'aménagement des formations forestières, les PLD des Communautés rurales, les PAFS régionaux, les schémas de développement forestier par ZEG, etc.

Par ailleurs, le projet a un rôle à jouer dans la définition des indicateurs d'impact, notamment sur les revenus et la définition des coûts des activités de plantation/reboisement, de restauration et de toute autre activité de développement forestier.

Le résultat 2.3. concernant les capacités financières des populations a été reformulé, parce que le projet n'a pas d'action directe sur le terrain. Par contre, il a un rôle à jouer dans la définition des mécanismes d'intéressement, y compris dans la définition de lignes directrices concernant par exemple les modalités de partage et de gestion des recettes provenant de MRL génératrices de revenus, de fonds de développement ou d'auto-promotion mis en place et/ou d'exploitation de produits forestiers. L'élaboration de guide pour appuyer les agents dans la formulation de dossiers de MRL et autres demandes de crédit est indispensable, ainsi que l'établissement de conventions facilitant l'accès aux organismes/institutions ou projets de crédits, ONG, etc.

L'objectif 3 n'a pas été modifié et n'appelle pas de commentaires particuliers.

3. Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel du sous-secteur est particulièrement important à prendre en compte dans ce type de projet qui vise précisément à appuyer et renforcer une structure en place. Celui-ci, au moment de la conception/formulation venait d'être réadapté, notamment suite à l'adoption du PAFS et à la restructuration du Ministère en charge des forêts.

Le nouvel organigramme de la Direction des Eaux, Forêts, Chasse, Conservation des Sols (DEFCCS) a intégré au sein d'une Division Suivi, Evaluation, Formation, Sensibilisation (DSEFS) les différents bureaux créés et/ou appuyés lors de la première phase du PDFR (BAC, BIFS, BSE), auxquels ont été ajoutés le BEVAR et l'Unité de Documentation. Cette nouvelle structure a été conçue comme une structure de type horizontal (bien que placée au même niveau que les Divisions techniques) et chargée d'assurer le suivi/évaluation de l'ensemble des activités forestières et d'appuyer les Divisions techniques (DAPF, DRCS, DFPP, DP), ainsi que les IREF.

Si cette restructuration est en quelque sorte une conséquence indirecte de l'appui de la première phase et malgré la pertinence de la création de la DSEFS, il faut cependant noter que:

- la place de la DSEFS sur un même niveau que les autres DT constitue un frein au développement de ses activités, notamment de coordination, de suivi/évaluation et pour la circulation de l'information;

- son assimilation/filiation à une structure autonome de type projet (PDFR) et les moyens qui lui sont octroyés pour le développement de ses activités par le projet constituent un handicap sérieux à sa reconnaissance par les autres DT, alors même qu'elle a un rôle d'appui important à jouer.

Or, le projet PDFR se distingue précisément de la première phase par une structure projet légère et intervient au travers des structures existant au sein de la DEFCCS, dont la DSEFS est l'interlocuteur privilégié, en vue de renforcer son caractère de division horizontale. En dehors du Coordonnateur national (expert national FAO), d'un CTP pour une durée de 2 ans, et du personnel d'appui, le projet ne compte aucun personnel recruté et/ou affecté.

Il faut noter que le projet a un rôle très important à jouer pour impulser une dynamique de réflexion/conception, tout en renforçant les capacités techniques et logistiques du service forestier au niveau national et régional. Toutefois, le projet ne saurait répondre à l'ensemble des besoins de fonctionnement des DT et des IREF.

Par ailleurs, au moment de la mission, un projet de restructuration du MEPN et de la DEFCCS était à l'étude (3). Cette restructuration intervient dans le cadre de la régionalisation de manière à adapter les structures techniques au nouveau contexte et à mieux intégrer les différentes composantes Forêts, Parcs nationaux et Environnement au sein de Directions régionales. Celle-ci, si toutefois elle est adoptée, devrait avoir des incidences non négligeables sur le fonctionnement du service forestier, ainsi que sur l'appui d'un projet du type PDFR. Elle comporte un risque de non-pérennisation des activités menées.

(3)Toutefois, la mission n'a pas eu accès aux propositions de restructuration du MEPN et ne peut donc se prononcer par rapport aux changements.

4. Stratégie de mise en oeuvre du projet

La stratégie de mise en oeuvre du projet repose sur les principes du PAFS, tout en consolidant les acquis et la dynamique instaurée par la première phase. Elle vise à renforcer toutes les capacités nationales et régionales des services forestiers en matière de conception, mise en oeuvre et suivi/évaluation, y compris par un appui technique et logistique. Elle vise également à mieux impliquer les partenaires régionaux, entre autres par la formation en approche participative des agents de développement et membres des cadres de concertation

Pour ce faire, le projet intervient au travers des structures de la DEFCCS (cf ante), tout en concentrant son appui à la DSEFS dans le double objectif d'élaboration des divers outils méthodologiques et techniques (PNFR, manuel de foresterie rurale, MASEFOR, SIG, formation/recyclage,...) et du renforcement de son rôle d'appui horizontal. Les autres Divisions techniques (DT) et les IREF sont par ailleurs également appuyés afin de leur permettre de jouer un rôle actif dans la conception, le suivi/évaluation pour les domaines relevant de leurs compétences (notamment en les appuyant pour l'organisation d'études complémentaires, d'ateliers thématiques de planification, voyages d'études, etc.). Par ailleurs, la stratégie proprement dite se base sur un processus participatif et itératif, visant à responsabiliser les différents acteurs et structures nationaux ou régionaux.

Par rapport à cette approche, la mission note effectivement les efforts qui ont été fournis pour impliquer et responsabiliser les DT et les IREF, notamment pour la préparation et la conduite des divers ateliers sous-tendant l'élaboration du PNFR. Toutefois, elle note également que les résultats issus de ces ateliers de planification sont très variables et que certaines DT semblent ne pas vouloir reconnaître le processus en cours, ni le rôle de la DSEFS: d'une part, la DSEFS est considérée comme étant la structure projet du PDFR et fonctionnant comme telle (moyens de fonctionnement, avantages divers,...). D'autre part, les différents agents (en dehors de la DSEFS ou les répondants au niveau des IREF) connaissent inuffisamment le processus en cours (pour l'élaboration du PNFR, le manuel ou le MASEFOR), ni la finalité de celui-ci et l'intérêt de leur implication.

Par ailleurs, si le processus participatif est pertinent et vise précisément à impliquer au maximum les intéressés, il est en retour très lent. Le projet/DSEFS est le plus souvent dans une attitude d'attente par rapport aux structures (DT, IREF), alors qu'il devrait plutôt en être le moteur et jouer un rôle dynamique. Cette situation devra être impérativement corrigée d'ici la fin de la phase de manière à activer le processus engagé et conduire à une appropriation par tous du PNFR.

Pour ce faire, la mission estime que la coordination du projet (Directeur national également DEFCCS, Coordonnateur et Chef de la DSEFS) a un rôle primordial à jouer dans l'implication de l'ensemble du service forestier (DT, IREF, ensemble des agents et cadres forestiers).

Vis-à-vis des autres partenaires, la mission constate que l'effort pour la mise en place et/ou l'appui aux différents cadres régionaux s'est poursuivi, ce qui permet de mieux impliquer les divers partenaires. Par contre, ces cadres de concertation ne fonctionnent pas de manière uniforme d'une région à l'autre, certains n'étant pas fonctionnels du tout.

Ceux-ci ont servi de cadre pour l'élaboration des Plans régionaux d'action environnementale (PRAE) et devraient en principe servir de cadre pour l'élaboration des Plans d'action forestier régionaux, bien que des Comités de pilotage des PAFR aient té créés ne reprenant qu'une partie de ses membres. Toutefois, ces cadres doivent être adaptés au nouveau contexte régional. Un important travail d'information/sensibilisation est à faire auprès des nouvelles structures régionales (dont les Conseils ruraux) pour leur appropriation et leur mise en valeur, ainsi que leur transfert/adaptation éventuel.

En ce qui concerne le volet "échanges d'informations et d'expériences" avec les structures/institutions et projets forestiers dans la sous-région, celui-ci n'a été que peu abordé lors de la troisième phase. Il était destiné à valoriser les diverses expériences, de manière à enrichir le processus en cours et par ailleurs servir à son tour de modèle pour les pays de la sous-région.

5. Bénéficiaires

Les principaux bénéficiaires du projet peuvent être sériés en 2 catégories: le service forestier au niveau national et régional et les autres intervenants, et plus particulièrement les membres des cadres de concertation, y compris les élus locaux et autorités administratives.

4.1. Service forestier au niveau national et régional

Les principaux bénéficiaires de ce type de projet d'appui institutionnel sont en priorité les services forestiers aux différents niveaux, notamment par l'appui conceptuel, la formation et le renforcement d'une manière générale des capacités d'intervention du service forestier.

Toutefois, dans cette phase de conception/consolidation, le partenaire privilégié est cependant la DSEFS et ses démembrements au niveau national (BAC, BIFS, BEVAR, BSE et Unité de documentation) et régional (répondants des différents bureaux au niveau des IREF). Il faut noter cependant que les autres DT et agents bénéficient également d'un appui conséquent: Formation/recyclage, appui conceptuel et logistique (notamment au niveau des IREF: ordinateurs, appui en fournitures de bureau et carburant; au niveau des DT: un véhicule en pool, y compris carburant et 350 h/j par an de mission de terrain, fournitures de bureau).

Si l'appui n'est pas toujours jugé suffisant par les uns et les autres, la mission estime cependant que l'effort fourni pour doter le service forestier d'outils de mise en oeuvre du PAFS est important et très positif.

4.2. Membres des cadres de concertation

Les membres des cadres de concertation bénéficient directement ou indirectement de l'appui du projet surtout pour une mise à niveau des connaissances, notamment en matière d'approche participative.

D'une manière générale, les autorités administratives et membres des cadres de concertation ont été sensibilisés sur le processus en cours. Toutefois, l'entrée en vigueur de la loi sur la régionalisation a introduit de nouveaux acteurs qui doivent être à leur tour sensibilisés sur les enjeux, informés sur les divers acquis et processus en cours et impérativement associés.

Ceci est d'autant plus important que les Conseils régionaux doivent démarrer un processus d'élaboration des Plans régionaux de Développement intégré (PRDI). Ceux-ci doivent se baser en principe sur les divers plans régionaux sectoriels, dont les schémas de développement forestier par ZEG et les PAFR, à condition qu'ils soient élaborés. Le retard dans l'élaboration de ces divers documents risque de constituer un handicap pour la prise en compte des diverses priorités en matière de gestion des ressources forestières.


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