Une maladie peu connue balaye des millions de moutons et de chèvres et détruit les moyens d’existence


Une vaccination ponctuelle peu coûteuse peut résoudre le problème

Femme portant dans ses bras un chevreau dans l’État de Rakhine, au Myanmar
©FAO/Hkun Lat

18/12/2017

La Peste des petits ruminants (PPR) est une maladie très contagieuse qui fait des ravages parmi les moutons et les chèvres.  On estime que 300 millions de familles qui élèvent des petits ruminants, à la fois pour assurer leur subsistance et pour obtenir un revenu, risquent de perdre leurs moyens d’existence et d’être contraintes d’émigrer, notamment vers des zones déjà affectées par l’insécurité alimentaire, ou par d’autres pénuries ou crises. L’éradication de la maladie est une priorité absolue, si l’on veut préserver les revenus et les actifs de ces familles de façon à leur permettre de mener une vie saine et active. 

Cinq choses à savoir sur la maladie :

1- On estime à deux milliards le nombre de petits ruminants à risque dans le monde. Si elle n’est pas maîtrisée, cette maladie très contagieuse pourrait infecter jusqu’à 80% du cheptel mondial de ruminants. L’éradication de la maladie est essentielle pour mettre un terme à la pauvreté et à la faim dans le monde. Elle peut aussi éviter à des familles entières d’émigrer à cause de la perte de leurs moyens d’existence. 

Photo de gauche: au Kenya, un vétérinaire vaccine une chèvre contre la PPR, dans le cadre d’un programme de vaccination de masse. ©FAO/Luis Tato
Photo de droite: Éleveur nourrissant ses agneaux. ©FAO/Marco Longari

2. La PPR s’est propagée à un rythme alarmant au cours des 15 dernières années. Plus de 70 pays ont signalé la maladie depuis qu’elle a été décrite pour la première fois dans les années 40. La plupart de ces pays se trouvent en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie et le nombre de pays à risque pourrait augmenter si la maladie n’est pas maîtrisée, si elle cause d’autres pertes et continue d’éprouver certaines populations qui sont parmi les plus vulnérables de la planète.

3. La maladie a d’importantes répercussions négatives sur l’économie. D’après les estimations, les pertes économiques imputables à la PPR peuvent atteindre 2 milliards de dollars par an. L’éradication de cette maladie est réalisable et elle peut préserver la base de revenus et la source d’alimentation de millions de petits exploitants agricoles ou de pasteurs qui vendent leurs chèvres et leurs moutons pour obtenir un revenu ou nourrir leurs familles. L’éradication de la PPR aura aussi pour effet de renforcer la sécurité et l’autonomisation des femmes, qui sont souvent chargées de s’occuper du bétail.

4. La viande ovine et caprine tient une grande place dans l’alimentation quotidienne des populations rurales et elle est essentielle pour lutter contre la malnutrition. Le lait de brebis et de chèvre a une haute valeur nutritionnelle, en particulier pour les enfants. L’éradication de la maladie peut contribuer de façon significative à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition de millions de personnes dans le monde.

Agricultrice prenant soin de ses chèvres au Népal.
©Chris Steele-Perkins/Magnum Photos for FAO

5. Il est possible d’éradiquer la peste des petits ruminants d’ici à 2030. Il existe un vaccin peu coûteux et facilement accessible, qui immunise contre la maladie toute au long de la vie. Un plan quinquennal est en place pour endiguer le virus grâce à la vaccination. Des investissements sont nécessaires de toute urgence pour lutter contre la propagation de la PPR et sauver les moyens d’existence des populations vulnérables qui survivent grâce à l’élevage de moutons et de chèvres.


La FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) s’efforcent ensemble de mobiliser la communauté internationale, en se concentrant sur les zones touchées d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie. Le partenariat FAO-OIE a réussi à éradiquer la peste bovine, une maladie similaire des bovins. En unissant nos efforts, nous pouvons éradiquer la peste des petits ruminants d’ici à 2030.