Nourrir les corps et les esprits


La coopération entre agriculteurs,familles et écoles améliore la nutrition des enfants

Dulce bénéficie d'une initiative de repas scolaires en plein essor qui concerne plus de 400 écoles dans tout le Guatemala et compte s'étendre à 35 000 établissements à l'avenir. ©Pep Bonet/NOOR pour la FAO

20/09/2018

“Je suis très fière de notre jardin scolaire et je voudrais que chaque école en ait un.”

Dulce María Díaz Pérez a 12 ans et adore lire. Elle aime aussi jardiner. Dulce est en classe de  sixième à Tejutla, dans le département de San Marcos sur les hauts plateaux à l'ouest du Guatemala. Dans le potager créé dans la cour de l'école, elle apprend l'agriculture durable, la nutrition et bien d'autres choses encore.

“Le potager de l'école est un espace où nous apprenons plein de choses”, dit Dulce.

Le jardin scolaire de Dulce fait partie d'une initiative d'alimentation scolaire sensible à la nutrition à l'échelle nationale qui met en lien les écoles, les agriculteurs familiaux locaux et les associations de parents d'élèves pour offrir des repas nutritifs et variés aux écoliers. Il s'inspire du modèle d’École durable tiré du Programme de coopération internationale FAO-Brésil et Sud-Sud dans la région  et a été introduit au Guatemala en 2014.  

Ces initiatives ont été renforcées par l'entrée en vigueur en 2018 de la première loi d'alimentation scolaire du Guatemala grâce aux efforts du Chapitre guatémaltèque du Front parlementaire contre la faim et de la FAO. Cet accomplissement a été l'aboutissement d'une importante coordination intersectorielle et institutionnelle, d'une recherche de consensus avec des secteurs clés, et de campagnes de plaidoyer basées sur des données factuelles.

A gauche: Des membres d'une association d'agriculteurs qui approvisionne l'école du village El Horizonte, ainsi que 62 autres établissements, en aliments nutritifs tels que bettes, carottes, radis, bananes, pommes, choux, blé, haricots, œufs, fromage et miel. ©Pep Bonet/NOOR pour la FAO A droite: Un enseignant avec ses élèves dans le potager d'herbes médicinales où sont cultivées notamment de la menthe poivrée, de la camomille, du basilic et de la menthe. ©Pep Bonet/NOOR pour la FAO

“Avant le démarrage du projet, nous devions faire de longues queues pour manger, et les repas ou snacks étaient répétitifs et pas vraiment sains. Maintenant, ils sont plus variés, plus nutritifs et bien meilleurs.”

Dulce vient d'une famille de petits agriculteurs, qui sont aussi chauffeurs de camion et mécaniciens pour améliorer leurs revenus. Son grand-père produit le maïs qui sert à préparer les tortillas destinées aux repas scolaires, y compris ses préférées, les « tamales » aux légumes.

En dépit de leur lien à la terre, de nombreuses familles d’agriculteurs souffrent de malnutrition et d'autres problèmes de santé dus à la sous-alimentation et à un accès insuffisant à des revenus et des soins de santé adéquats. Comme beaucoup de femmes, la mère de Dulce est morte en couches en donnant naissance à son petit frère.

Les repas scolaires sont préparés par des mères bénévoles qui ont reçu une formation en nutrition, en manipulation et préparation de la nourriture, et en bonnes pratiques d'hygiène. ©Pep Bonet/NOOR pour la FAO

L'initiative de nutrition scolaire entend promouvoir des menus sains et adaptés à la culture locale grâce aux produits achetés auprès des agriculteurs familiaux locaux. Elle encourage la participation des parents et de la communauté, l'amélioration des infrastructures (cuisines et zones repas) et la coopération entre divers secteurs publics et privés.

Le potager scolaire a appris à Dulce et à ses camarades de classe à respecter davantage la nourriture en leur montrant tout le travail que comportent la culture et la récolte d'un seul légume.

En investissant dans l'ensemble de la communauté, la FAO autonomise les familles dès le plus jeune âge des enfants, en les encourageant à agir et à participer à l'initiative mondiale Faim Zéro.


En savoir plus:

2. Zero hunger, 3. Good health and well-being