Au Kenya, la jeunesse se découvre un avenir prometteur grâce à l'agriculture


Attirer les jeunes vers l'agriculture grâce à une formation consacrée aux méthodes agricoles modernes.

«J'ai découvert que j'étais douée pour l'agriculture et j'adore ça», explique Purity Karemi, 25 ans. ©FAO/Sven G. Simonsen

31/01/2019

Purity Karemi n’avait pas pour ambition de devenir agricultrice. La jeune femme de 25 ans a étudié la gestion et les achats à l'université de Nairobi. Avec sa famille, elle pensait rester vivre dans cette ville dynamique. Mais une formation de la FAO a tout changé.

Début 2017, Purity Karemi s'inscrit, dans son comté d'origine Tharaka-Nithi, à une formation de la FAO consacrée à la jeunesse et à l'industrie agroalimentaire. Celle-ci fait partie d'un projet agroalimentaire financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Ce programme a pour objectif de préparer les jeunes de la région à travailler dans la production agricole commerciale. Purity Karemi et ses pairs découvrent à cette occasion les bonnes pratiques agricoles, la gestion de l’eau à usage agricole, l’agroalimentaire ainsi que les connaissances et les pratiques en matière de nutrition. «J'ai été très motivée par cette formation et j'ai demandé à mon père l'autorisation d'exploiter une partie des terres familiales», explique-t-elle.

Grâce à l'indemnité versée par la FAO, elle achète des vignes de patates douces.

Quelques mois plus tard, elle récolte des patates douces dont la valeur est presque quatre fois supérieure à la somme investie !

Depuis, Purity Karemi cultive sur ses terres deux nouvelles variétés : la pastèque et le piment. Fin 2018, elle a réalisé sa première vente de pastèques : cinq tonnes à Twiga Foods, un acheteur que la FAO lui avait présenté. Des entreprises telles que Twiga sont présentées aux producteurs car elles achètent directement auprès des agriculteurs à des prix compétitifs et, surtout, elles paient rapidement.

Dans le cadre de son activité, Purity Karemi a également mis à profit ses études universitaires : elle tient des registres de toutes les dépenses et de tous les revenus, surveillant minutieusement la rentabilité de son entreprise. Elle emploie également d'autres jeunes de sa communauté pour l'aider sur son exploitation.

«Lorsque notre fille a commencé à s'intéresser à l’agriculture, nous n’étions pas très enthousiastes», reconnaît Letton, le père de Purity Karemi. «Nous voulions qu'elle fasse autre chose. Mais si c'était à refaire, aujourd'hui, je lui conseillerais de travailler dans l'agriculture. Elle a vraiment trouvé sa voie.»

À gauche : «Elle a clairement trouvé sa voie», dit Letton Nyaga Mbugi à propos de sa fille Purity. À droite : après avoir suivi les formations de la FAO, Purity a transmis son savoir agricole aux jeunes de son district, parmi lesquels se trouve l'un de ses amis, Anthony. Photos : ©FAO/Sven G. Simonsen

Anthony Munene travaille dur dans son champ de légumes, situé à quelques centaines de mètres des pastèques de Purity Karemi. Ami de longue date de la jeune femme, il est l'un des neuf jeunes de la région qu'elle a inspirés et formés pour devenir des agriculteurs professionnels.

Début 2018, Anthony Munene a loué un terrain sur lequel il a planté ses premiers piments. Depuis le début, il utilise les méthodes d'agriculture écologique transmises par Purity Karemi. Après quelques échecs initiaux, ses plantes produisent aujourd'hui beaucoup de fruits à vendre.

Sur les terres de Purity Karemi, la culture de la pastèque se porte bien. Sur cette seule parcelle, elle en a récolté cinq tonnes. ©FAO/Sven G. Simonsen

Tout comme Purity, Anthony tient des registres détaillés pour assurer le suivi de ses activités.

Il pense aussi à l'avenir : «J'économise l'argent que je gagne pour créer une entreprise agricole», déclare-t-il avec assurance. «C'est mon avenir.»

Le projet Augmenter la productivité et la rentabilité des petits exploitants (ISPP, en anglais) vise à renforcer la capacité des ménages de petits exploitants à gérer leurs activités agricoles de manière plus fiable. Il fournit des connaissances et des compétences aux parties prenantes tout au long de la chaîne de valeur. Ce projet a permis d'améliorer la production et la productivité des ménages dans les terres semi-arides au Kenya.


En savoir plus :

5. Gender equality, 8. Decent work and economic growth