Alina Arieta est assise devant sa cabane en bois, face à laquelle s’étend un champ de haricots. Cette agricultrice de 50 ans s’inquiète de la sécheresse du sol et craint que sa récolte ne soit mauvaise.
Avec 300 autres familles, Alina et ses quatre enfants vivent dans le village de Montelara, dans le département de La Guajira en Colombie, où ils dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour leurs moyens d’existence.
La Guajira, qui est située à environ 1 000 km au nord de la capitale Bogota, est la province la plus au nord de la Colombie. Son climat est sec et ses paysages désertiques. La région est aussi particulièrement sujette à la sécheresse. L’aridité des terres et les conditions climatiques extrêmes font qu’il est difficile pour les populations de pratiquer l’agriculture et d’élever du bétail et, par conséquent, les communautés qui vivent dans ces zones rurales sont vulnérables à l’insécurité alimentaire.
Alina est née en Colombie et est revenue y habiter après avoir vécu 30 ans au Venezuela. Elle y avait ouvert une activité et elle vivait confortablement jusqu’à ce que la crise économique éclate.
«Nous avons décidé de quitter le Venezuela pour les raisons que tout le monde connaît, du fait de la situation économique… C’est pour ça que je suis revenue en Colombie», dit-elle.
Ces dernières années, la crise économique qui a touché le Venezuela, ce pays voisin, a poussé plus d’un million de personnes à traverser la frontière colombienne et, parmi elles, 165 000 personnes ont rejoint La Guajira, la région la plus vulnérable du pays. Cette vague de migrants aggrave la situation des ressources déjà limitées et entame la sécurité alimentaire.