Plateforme mondiale des Champs-Écoles des Producteurs

Gestion intégrée contre les ravageurs et Champs-écoles des Producteurs

Depuis des décennies, les agriculteurs mettent gravement en danger leurs récoltes, leur santé et leur environnement par une surutilisation massive de pesticides hautement toxiques promue par l'industrie privée. La surutilisation des pesticides a entraîné une résistance et, dans certains cas, une résurgence des ravageurs. En termes de sécurité alimentaire, les pertes de récoltes dues aux ravageurs représentent l'équivalent de la nourriture nécessaire pour nourrir plus d'un milliard de personnes.

Le programme des champs-écoles producteurs (CEP) en gestion intégrée des ravageurs (IPM) a vu le jour à la fin des années 1980 en Asie pour s'attaquer aux problèmes de sécurité alimentaire et de santé découlant de la surutilisation des pesticides.

Les champs-écoles des producteurs IPM :

  • S’efforcent d’autonomiser les agriculteurs,
  • Leur permettant de devenir des « experts » dans la gestion de l'écologie de leur terrain,
  • Apportant de meilleurs rendements, moins de problèmes de ravageurs, des profits accrus et moins de risques pour leur santé et leur environnement.

Qu'est-ce que la gestion intégrée ?

L’IPM combine différentes stratégies et pratiques de gestion pour cultiver et protéger les cultures saines en réduisant au minimum l'utilisation de pesticides. Pierre angulaire de l'agriculture durable, elle vise à améliorer les pratiques des agriculteurs afin d'accroître leurs revenus tout en améliorant la conservation et la gestion des ressources naturelles ainsi que la santé des communautés rurales et des consommateurs. La gestion intégrée des ravageurs met l'accent sur la cultivation d'une culture saine avec le moins de perturbations possible pour les agro-écosystèmes et encourage les mécanismes naturels de gestion des ravageurs (Code international de conduite pour la gestion des pesticides, FAO/OMS, 2014).

IPM - not a "package", but a decision-making process

IPM is not a "packaged technology" that is "adopted" by farmers.IPM is a process of decision-making and farming which is gradually improved with greater ecological knowledge, and observation skills.

Dans un cycle d'apprentissage IPM-FFS :

  • Des groupes d'agriculteurs voisins observent et discutent de la dynamique de l'écosystème de la culture au cours de séances régulières, de la plantation à la récolte 
  • Une expérimentation simple aide les agriculteurs à mieux comprendre les relations fonctionnelles (p. ex. la dynamique des populations de ravageurs - ennemis naturels et les relations entre les dommages causés aux cultures et le rendement) ;
  • Les agriculteurs apprennent à prendre leurs propres décisions en matière de gestion des cultures ;
  • Les activités de dynamiques de groupe encouragent l'apprentissage auprès des  pairs et renforcent les aptitudes à la communication et la constitution de groupes.

 

 

L'IPM - Un processus de prise de décision 

L'IPM n'est pas une "technologie" qui est "adoptée" par les agriculteurs. L'IPM est un processus de prise de décision et de l'agriculture qui est progressivement améliorée avec une plus grande connaissance écologique, et des compétences d'observation.

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Construire des systèmes agricoles résilients grâce à la lutte intégrée contre les ravageurs au Vietnam

En 2008, la FAO a introduit au Viet Nam le concept de culture de pommes de terre avec travail minimum du sol en utilisant la gestion intégrée des ravageurs (IPM) dans les systèmes de production de riz de bas-fond. Entre 2009 et 2011, les profits tirés de la culture de la pomme de terre ont augmenté de 60 à 73 pourcent en utilisant la gestion intégrée des ennemis des cultures de pommes de terre à travail minimal du sol comparativement aux méthodes conventionnelles. Ainsi, les rizières n'ont pas été labourées ou labourées après la récolte. Au lieu de cela, les rizières sont drainées à l'aide de sillons de drainage qui produisent des lits surélevés. Les plates-bandes sont idéales pour cultiver des pommes de terre sans avoir à labourer le sol, comme c'est le cas habituellement. Au départ, l'initiative impliquait une province et 25 agriculteurs. En 2017, 1 200 agriculteurs de 15 provinces ont adopté la lutte intégrée de la pomme de terre, dont 840 sont des femmes. Par conséquent, la lutte intégrée contre le travail minimum du sol a été reconnue comme un modèle prometteur et, en 2011, le ministère a publié une directive demandant à toutes les provinces productrices de pommes de terre du pays d'appliquer cette pratique.

Comme la production conventionnelle de pommes de terre exige beaucoup de main-d'œuvre, de nombreuses familles se sont mises à planter d'autres cultures. Aujourd'hui, la gestion intégrée peut être le salut de la pomme de terre au Viet Nam, en aidant à conserver les ressources et à cultiver plus d'aliments par hectares de terre qui peuvent améliorer les régimes alimentaires et augmenter les revenus agricoles des familles dans de nombreuses provinces du Viet Nam. En 2009, 23 femmes du groupe d'agriculteurs IPM du village thaïlandais de Giang ont pu acheter des postes de télévision avec l'argent supplémentaire qu'elles ont gagné en cultivant des pommes de terre. À partir de leur revenu de culture de pommes de terre en 2010, elles ont acheté des cuisinières à gaz tandis que d'autres ont affirmé qu’elles économisaient l'argent pour envoyer leurs enfants à l'université.

 

 

Ressources

FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). 2015. Using IPM, farm incomes are boosted by growing potatoes in lowland rice. Stories from the Field. Vietnam

FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). 2018. Integrated management of the Fall Armyworm on maize A guide for Farmer Field Schools in Africa. Rome

FAO IPM Regional Programme. 2018. FAO Asia Regional IPM/Pesticide Risk Reduction Programme.

FAO, WHO. 2014. The international code of conduct on pesticide management.