4.  PROT�GER LES STRUCTURES DE LA FERME ET LES STOCKS DE POISSON

4.0   Introduction
1. L'�rosion du sol a des effets n�gatifs sur la qualit� de l'eau ainsi que sur l'installation piscicole proprement dite. Vous devez prot�ger votre installation contre l'�rosion et ses effets, si vous voulez maintenir des niveaux de production satisfaisants � un co�t raisonnable. L'�rosion du sol doit �tre surveill�e non seulement sur l'exploitation proprement dite, mais aussi sur l'ensemble du bassin versant en amont de celle-ci. Cette responsabilit� incombe habituellement � l'administration r�gionale. En cas de besoin, tous les pisciculteurs concern�s devront s'adresser aux autorit�s pour obtenir aide et assistance. Toutefois, sur vos terres ainsi que sur celles qui se trouvent � proximit�, il faudrait que vous vous occupiez de la conservation du sol chaque fois que cela est n�cessaire. Il est pr�f�rable que les exploitants locaux travaillent de concert pour atteindre cet objectif.		R�seau de cours d'eau avec six bassins versants La conservation des sols peut �tre aussi utile sur les terres avoisinantes que sur vos terres

2. La conservation des sols consiste notamment �:

• prot�ger les terrains en pente autour de vos �tangs contre l'�rosion due � la pluie (voir section 4.1);
• prot�ger vos �tangs des vents nocifs en installant des brise-vent (voir section 4.2);
• prot�ger vos �tangs contre l'action �rosive des vagues (voir section 4.3);
• prot�ger les digues de vos �tangs contre les d�g�ts provoqu�s par la pluie (voir section 4.4) et les all�es et venues incontr�l�es du b�tail (voir section 4.5).

3. Il est �vident que vous devrez �galement vous occuper de surveiller l'�rosion et ses effets en aval de votre installation piscicole.

4. La lutte contre les ennemis des poissons dans les �tangs d'�levage concerne � la fois les animaux nuisibles qui peuvent se nourrir de vos poissons et les v�g�taux qui peuvent abriter des organismes minuscules responsables de maladies et d'infections. Les animaux peuvent concurrencer vos poissons du point de vue de la nourriture, et il se pourrait que v�g�taux et animaux r�duisent le potentiel de production de vos �tangs.

5. Pour obtenir les meilleurs r�sultats possibles, vous devez lutter contre ces ennemis dans les �tangs d'�levage:

• apr�s chaque r�colte de tout le poisson et avant le r�empoissonnement: pour les �tangs qui sont compl�tement vidang�s (voir section 4.6), et pour les �tangs qui ne sont pas compl�tement vidang�s (voir section 4.7);
• pendant le cycle de production (voir section 4.8).

6. Parall�lement, il faut contr�ler la v�g�tation (voir section 4.9).

4.1   Conservation des sols
Introduction
1 . Vous avez d�j� appris dans un pr�c�dent ouvrage de cette s�rie (voir manuel 4, L'eau) que chaque fois que le sol n'est pas parfaitement horizontal, une partie de l'eau de pluie s'infiltre et une partie ruisselle en surface. Lorsque l'eau s'�coule sur une pente, elle entra�ne avec elle des particules provenant du sol de surface. Plus l'�coulement est important et rapide, plus il y a de particules emport�es. Ce processus s'appelle l'�rosion; il peut entra�ner: des d�gradations graves de la pente proprement dite et des propri�t�s du sol, ce qui r�duit la fertilit�; une arriv�e d'eau turbide en bas de la pente et des probl�mes de d�p�ts de sol ailleurs. 2. Si votre installation piscicole se trouve au fond d'une vall�e ou si votre canal d'alimentation principal en eau traverse des terrains en pente, vous devrez essayer de contr�ler autant que possible l'�rosion des sols sur les pentes pour emp�cher que des eaux turbides ne s'�coulent dans votre �tang. Cette pratique, appel�e conservation des sols, peut engendrer des avantages non n�gligeables: des sols plus riches sur les pentes et une plus grande production de divers produits tels que bois, fruits, fourrage ou aliments pour vous et votre famille; une meilleure qualit� de l'eau dans vos �tangs d'�levage et une production plus importante de poisson. Note: Si vous n'�tes pas en mesure de lutter contre l'�rosion dans le bassin versant de votre ferme piscicole, vous pouvez avoir recours � un canal de protection pour recueillir et d�tourner les eaux turbides, par exemple autour d'un �tang de retenue ou d'un �tang en contre-bas aliment� par des eaux de ruissellement (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 11.5). Vous pouvez �galement am�liorer la qualit� de l'eau d'alimentation en utilisant un bassin de d�cantation (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 11.6).

Types d'�rosion

3. L'�rosion du sol par la pluie se produit en phases successives.

4. Au d�but, la pluie entre en contact avec la surface du sol, provoquant l'�clatement et le jaillissement de particules de sol, tandis que l'eau humidifie progressivement la surface du sol et s'infiltre en profondeur. Cela s'appelle l'�rosion par �claboussement. Elle ameublit le sol mais n'en d�place pas de grandes quantit�s.

Erosion par �claboussement

5. Sur un terrain plat, d�s que le sol de la couche sup�rieure est satur� et que le processus d'infiltration diminue, une couche d'eau se forme � la surface et l'�rosion par �claboussement s'arr�te; si le sol n'est pas horizontal, l'eau commence � ruisseler sur la pente, entrainant avec elle de fines particules de sol. Cela s'appelle l'�rosion superficielle.

Erosion superficielle

6. Lorsque l'�rosion superficielle n'est pas maitris�e, l'eau de ruissellement creuse les couches arables et de petits canaux se forment. Cela s'appelle l'�rosion en rigoles.		7. Si le ruissellement est intense, des courants plus larges transportant un m�lange eau- sol creusent de plus en plus profond�ment les canaux. Cela s'appelle l'�rosion en ravines.
Erosion en rigoles De petits canaux ou rigoles creus�s par l'eau de ruissellement...		Erosion en ravines ... peuvent devenir rapidement de grands canaux ou ravines...

Facteurs ayant une incidence sur l'�rosion des sols

8. L'�rosion des sols d�pend avant tout des facteurs suivants:

a) Les caract�ristiques physiques du sol, en particulier sa texture, structure et perm�abilit� (voir manuel 6, Le sol).

b) La pente du terrain: plus la pente est forte, plus la vuln�rabilit� � l'�rosion augmente:

• une pente nulle ou tr�s douce (0 � 4 pour cent) signifie une faible vuln�rabilit� � l'�rosion;
• une pente douce (4 � 12 pour cent) signifie que la vuln�rabilit� � l'�rosion augmente rapidement;
• une pente mod�r�e (12 � 20 pour cent) signifie que la vuln�rabilit� est �lev�e et que l'�rosion doit �tre ma�tris�e, notamment si la pente est mise en culture;
• une pente raide (plus de 20 pour cent) signifie qu'en pr�sence de cultures la lutte contre l'�rosion exige des techniques sp�ciales.

Rappel: Plus la pente est forte, plus il est important et plus il est difficile de prot�ger le sol contre l'�rosion.

c) La v�g�tation pr�sente: elle prot�ge le sol contre l'�rosion. Les racines contribuent � stabiliser les particules de sol et � augmenter la perm�abilit� des couches inf�rieures. Les mati�res organiques qu'elle apporte dans le sol, comme l'humus, augmentent la r�sistance � l'�rosion et ralentissent le ruissellement. Elle peut �galement contribuer au d�p�t des particules de sol.

9. Pour lutter contre l'�rosion des sols, il vous faudra avoir recours � des techniques de conservation des sols qui modifient et optimisent ces facteurs. Il en existe plusieurs, notamment:

• l'am�nagement de la v�g�tation naturelle;
• des pratiques contr�l�es en mati�re de culture;
• l'utilisation de moyens de contr�le physiques.

10. Les paragraphes ci-apr�s vous donneront des renseignements sur ces diverses m�thodes. Si vous pr�voyez d'utiliser l'une ou l'autre d'entre elles, il sera pr�f�rable de demander des conseils pr�cis � l'agent de vulgarisation local charg� de la conservation des sols.

11. En pratiquant d�s le d�but la conservation des sols, vous emp�cherez la formation de ravines. Il est plus facile de pr�venir l'�rosion que de s'occuper des ravines une fois qu'elles sont form�es. Il est tr�s important de stabiliser d�s que possible toute ravine naissante, afin d'�viter qu'elle s'allonge, s'�largisse ou se creuse. Sinon, il sera peut-�tre impossible, ou en tout cas extr�mement difficile et co�teux, d'y rem�dier. On trouvera dans la publication Cahier FAO: Conservation n� 13/2, FAO watershed management field manuel - Gully control (1986) une description des m�thodes possibles de stabilisation des ravines.

Am�nagement de la v�g�tation naturelle pour la conservation des sols

12. En am�nageant la v�g�tation naturelle sur les terrains en pente, il est possible de garantir que le sol acquiert une plus grande r�sistance � l'�rosion.

a) Dans les zones recouvertes de for�ts, maintenez la couverture du sol aussi int�gralement que possible en g�rant l'exploitation des arbres et en prot�geant la for�t contre le p�turage excessif et les feux. Les for�ts ayant une bonne v�g�tation basse, des syst�mes radiculaires bien diss�min�s et un bon couvert par les feuilles offrent les meilleures conditions.

b) Dans les zones de savane, contr�lez l'utilisation du feu pour la r�g�n�ration des p�tures et donnez la pr�f�rence aux feux pr�coces pour garantir suffisamment de nouvelles pousses avant le d�but des pluies. Evitez le p�turage excessif, notamment par les moutons et les ch�vres. D�s que possible, pr�voyez des rotations pour les p�turages.

Maintenir un bon couvert forestier en g�rant l'exploitation et en �vitant le p�turage excessif et les feux

Contr�ler l'utilisation du feu pour garantir de nouvelles pousses avant le d�but des pluies; prot�ger contre le p�turage excessif

Culture du sol en vue de sa conservation

13. Lorsque le sol est cultiv�, les techniques de conservation peuvent comporter les �tapes ci-apr�s.

a) Evitez de r�p�ter la culture du m�me produit, en alternant les cultures et en gardant le sol couvert aussi longtemps que possible, en particulier au d�but de la saison des pluies.

b) Am�liorez la couverture du sol  en augmentant la fertilisation et la densit� de culture. Pr�voyez d'ensemencer et de r�colter de fa�on que le sol soit recouvert pendant les plus fortes pluies.

c) Associez plusieurs cultures de mani�re � maximiser la protection du sol.

d) Entre deux cycles de cultures, recouvrez le sol d'un paillis constitu� par exemple des r�sidus de la derni�re r�colte.

e) Pratiquez des cultures de couverture v�g�tale, habituellement des l�gumineuses ou des gramin�es. Les gramin�es sont plus efficaces; elles sont utilis�es soit seules, soit m�lang�es � des l�gumineuses (voir tableaux 5 et 6). Elles sont un excellent fourrage pour le b�tail et m�me pour certains poissons herbivores, comme la carpe herbivore chinoise.

Exemples de rotation des cultures sur trois ans

Ensemencer plusieurs cultures en m�me temps

f) Labourez le sol suivant les courbes de niveau que vous aurez trac�es (voir manuel 16, La topographie).Cette mesure est � elle seule tr�s efficace si le sol est suffisamment perm�able et si la pente ne d�passe pas 3,5 pour cent.

g) Cultivez la terre suivant les courbes de niveau trac�es et non pas horizonalement ou perpendiculairement � la pente. Plus la pente est raide, plus il est important d'entreprendre toute activit� de culture le long des courbes de niveau.

h) Etablissez des bandes de v�g�tation p�renne* de 3 � 8 m de large pour s�parer les bandes cultiv�es le long des courbes de niveau de 15 � 30 m de large. Vous pouvez utiliser:

• des cl�tures vivaces faites de buissons et d'arbres (voir tableau 7);
• des bandes absorbantes constitu�es soit de gramin�es, soit de gramin�es m�lang�es � des l�gumineuses (voir tableaux 5 et 6), soit une combinaison de ces deux types.

Note: La fin de la pr�sente section vous donnera davantage de renseignements sur cette m�thode particuli�re de conservation des sols.

Exemple de v�g�tation p�renne plant�e suivant les courbes de niveau pour s�parer les bandes cultiv�es

TABLEAU 5 Gramin�es utiles pour la conservation des sols
	1P = p�renne. 2S = semences; BR = boutures de racines; BT = boutures de tiges. 3(non) = possible daans le cadre d'une gestion appropri�e.

TABLEAU 6 L�gumineuses utiles pour la conservation des sols
	1 P = p�renne; A = annuelle. 2 S = semences; BT = boutures de racines

Recours � des moyens physiques pour conserver le sol

14. Ces moyens impliquent en g�n�ral d'importants mouvements de terre, souvent difficiles � organiser et co�teux � r�aliser. Si les m�thodes d�crites ci-dessus ne sont pas suffisantes pour lutter contre l'�rosion sur votre sol, en particulier si vous souhaitez cultiver une pente assez raide plusieurs ann�es de suite, il vous faut demander des conseils sp�cialis�s au responsable de la vulgarisation agricole de votre r�gion.

15. Il existe plusieurs moyens physiques possibles, selon les conditions locales de la pente, la qualit� du sol et les caract�ristiques des pr�cipitations. Ce sont:

• les banquettes d'�rosion sur courbe de niveau;
• les rigoles d'infiltration;
• les terrasses sur courbe de niveau;
• les barrages de r�gulation des ravines.

a) Les banquettes d'�rosion sur courbe de niveau sont form�es par une s�rie de cr�tes horizontales ou l�g�rement en pente destin�es � intercepter et � retenir temporairement l'eau de ruissellement. La partie aval des banquettes peut �tre plant�e de v�g�tation p�renne pour am�liorer la r�sistance � l'�rosion. Les banquettes d'�rosion sont utiles dans les zones assez s�ches, o� le ruissellement est abondant apr�s de fortes pluies, sur des pentes n'exc�dant pas 20 pour cent.

Les banquettes d'�rosion sur courbe de niveau interceptent et retiennent temporairement l'eau de ruissellement de surface

Profil montrant la construction de banquettes d'�rosion sur courbe de niveau

b) On creuse des rigoles d'infiltration pour permettre aux eaux de ruissellement de surface de s'accumuler et de s'infiltrer dans le sol. Ces rigoles peuvent �galement canaliser l'eau en exc�s vers les extr�mit�s lat�rales des cultures o� l'�vacuation devra �tre contr�l�e. Vous pouvez planter la pente en aval de la rigole de v�g�tation p�renne afin d'accro�tre sa stabilit�. Ce type de rigole convient bien dans les zones o� les pr�cipitations d�passent 400 mm par an, o� les pentes � forte densit� de culture sont sup�rieures � 10 pour cent et les sols assez imperm�ables.

Les rigoles d'infiltration sur courbe de niveau recueillent l'eau de ruissellement de surface

Note: Les rigoles peuvent aussi �tre l�g�rement inclin�es pour canaliser l'eau en exc�s vers les extr�mit�s lat�rales des champs

Profil montrant l'am�nagement de rigoles d'infiltration

c) Les terrasses sur courbe de niveau, qui offrent des bandes de terre cultivable pratiquement planes, peuvent �tre am�nag�es derri�re des talus pentus prot�g�s par de la v�g�tation p�renne ou, s'il y a assez de pierres disponibles, derri�re des murs de sout�nement en pierre. Ce type de terrasse convient � des pentes tr�s raides et � celles o� le ruissellement est abondant apr�s des pluies de moyenne intensit�.

Terrasses sur courbe de niveau am�nag�es � l'arri�re de talus raides plant�s de gramin�es

Terrasses sur courbe de niveau am�nag�es � l'arri�re de murs de sout�nement

d) Les barrages de r�gulation des ravines sont de petits barrages construits en travers des ravines ou des petits cours d'eau. Ils retiennent l'eau de ruissellement, limitent l'�rosion en aval et sont utiles dans les zones s�ches � fort ruissellement et � pentes moyennes ou raides. On peut construire ce genre de barrage � l'aide de divers mat�riaux disponibles localement, tels que pierres ou branches d'arbre entrelac�es maintenues en place par deux rang�es de piquets de bois. Il est tr�s important que le sommet du barrage soit plus bas que les bords de la ravine, de sorte que l'eau qui d�borde reste dans la ravine.

Note: D�blayez 15 � 30 cm de terre du fond et des parois de la ravine avant de mettre en place le barrage et son radier.

M�thode simple de conservation des sols: la terrasse qui s'�tablit d'elle-m�me

16. Si vous pr�voyez de pratiquer des cultures de rapport sur des terres ayant une pente douce � mod�r�e (de 4 � 20 pour cent), vous pourrez avoir recours � une m�thode simple de lutte contre l'�rosion du sol, qui consiste � encourager la formation progressive de terrasses naturelles presque horizontales en luttant contre l'�rosion superficielle.

17. Des bandes �troites de v�g�tation p�renne sont plant�es assez proches les unes des autres suivant les courbes de niveau, sur la pente � prot�ger. En g�n�ral, plus la pente est raide, plus les bandes de v�g�tation seront nombreuses. Le cas �ch�ant, un filtre, fait de branchages et de r�sidus v�g�taux l�g�rement enterr�s � l'avant de la bande de v�g�tation, contribuera � stabiliser la v�g�tation et � acc�l�rer la formation de la terrasse. La v�g�tation ralentit le ruissellement, ce qui permet aux particules de sol transport�es de se d�poser, d'abord dans les bandes de v�g�tation et ensuite plus en amont sur la pente. Les racines de la v�g�tation s'enfoncent de plus en plus � mesure que le talus aval des terrasses se forme.

Note: A mesure que le sol s'accumule dans l'herbe, les racines s'enfoncent de plus en plus, ce qui contribue � stabiliser les talus des terrasses.

Terrasse naturelle qui s'est form�e sur plusieurs ann�es entre des bandes de gramin�es plant�es en suivant les courbes de niveau

Autres mani�res d'encourager l'�tablissement d'une terrasse naturelle suivant les courbes de niveau

Note: Toutes les m�thodes d�crites ci-d�ssus permettront de constituer des terrasses naturelles au fil des ann�es, de la fa�on similaire aux terrasses form�es par des bandes enherb�es pr�sent�es � la page 98.

Choix de la bande de v�g�tation pour une terrasse naturelie

18. On peut constituer des bandes de v�g�tation p�renne le long des courbes de niveau de plusieurs mani�res.

a) Une v�g�tation spontan�e peut s'�tablir si vous arr�tez de cultiver des bandes �troites de terre.

b) Vous pouvez cultiver du fourrage vert en particulier et des l�gumineuses pour produire des aliments pour le b�tail, sous forme soit de p�turage contr�l� soit de fourrage coup�, frais ou s�ch� voir (tableaux 5 et 6 ci-dessus). De m�me, vous pourriez cultiver de la citronnelle, de la canne � sucre ou du sisal, s'il y a un march� pour ces produits.

c) On pourra ajouter une rang�e d'arbustes ou d'arbres � ce type de v�g�tation pour produire du bois de construction, du bois de chauffage, des fruits ou d'autres fourrages pour le b�tail. Les esp�ces sugg�r�es, qui devront �tre s�lectionn�es en fonction des caract�ristiques locales du climat et du sol, sont notamment:

• les arbustes ou arbres l�gumineux pour le fourrage (voir tableau 7);
• d'autres arbres pour une production diversifi�e (voir tableau 8);
• des arbres fruitiers �ventuellement pour la production de mangues, avocats, papayes, bananes et divers agrumes, s'il y a une demande locale et des d�bouch�s. Si possible, utilisez des vari�t�s am�lior�es g�n�tiquement.

d) On peut constituer une cl�ture vivace avec des arbustes (plant�s de fa�on plus dense) et des arbres.

Etablir et maintenir les bandes de v�g�tation

19. Les bandes de v�g�tation p�renne doivent �tre �tablies en plusieurs phases:

a) D�limitez et marquez les courbes de niveau � intervalles r�guliers, en les espa�ant de fa�on � former des bandes cultiv�es de 15 � 30 m de large (voir manuel 16/2, La topographie).

b) Pr�parez les bandes juste avant le d�but des pluies.

c) Etablissez la v�g�tation apr�s une bonne chute de pluie, en plantant de pr�f�rence soit des jeunes plants, soit des boutures, pour couvrir le sol aussi rapidement que possible.

d) Les plants sont produits en p�pini�re et repiqu�s dans les bandes le long des courbes de niveau apr�s quelques semaines. La p�pini�re doit avoir des plate- bandes bien pr�par�es. Les semences sont dispos�es en rang�es � environ 1,5 � 2 cm de profondeur et recouvertes de sol bien tass�. Elles peuvent �galement �tre plant�es dans de petits sacs de plastique contenant de la terre, ce qui contribue � retenir l'humidit� et � contr�ler les mauvaises herbes.

e) Les boutures doivent �tre en bonne sant�, avoir environ six mois et au moins deux noeuds. Les petites boutures sont plant�es � un angle de 40�, avec un noeud dans le sol. Les boutures plus longues sont enterr�es � environ 10 � 15 cm de profondeur.

f) Prot�gez soigneusement tous les plants et boutures du p�turage jusqu'� ce que la v�g�tation soit bien �tablie. Cela peut prendre de trois � cinq ans pour les arbustes et les arbres.

g) Contr�lez les mauvaises herbes, notamment autour des jeunes plantes.

h) Placez le faux filtre imm�diatement en amont de la v�g�tation en enterrant � fleur de sol des branches, des r�sidus v�g�taux ou des stipes de feuilles de bananiers.

20. Les bandes de v�g�tation doivent �tre entretenues r�guli�rement.

a) R�parez et renforcez toute partie endommag�e dans la bande, en plantant de la v�g�tation suppl�mentaire dans les zones fragiles.

b) A mesure que la terrasse se constitue, placez de nouveaux faux filtres en amont de ceux qui sont enterr�s. R�parez-les si n�cessaire.

c) Surveillez l'�rosion localis�e soit sur le bord inf�rieur des terrasses, soit sur leur talus raide; r�parez imm�diatement en ajoutant de la v�g�tation.

4.2   Protection des fermes piscicoles contre le vent

Prot�ger les �tangs du vent

1 . Lorsqu'un vent fort souffle sur un �tang d'�levage, il influe sur l'environnement de plusieurs mani�res.

a) ll augmente l'�vaporation � la surface de l'�tang, en particulier si c'est un vent sec, d'o� une perte d'eau plus importante.

b) ll cr�e des remous et fait circuler l'eau, provoquant des courants d'eau de surface vers la digue de l'�tang qui est face au vent et ramenant des courants plus profonds dans la direction oppos�e. Ces courants contribuent au transfert de chaleur et d'oxyg�ne dissous de la surface vers les eaux plus profondes.

c) ll peut g�n�rer des vagues, qui acc�l�rent consid�rablement l'oxyg�nation de l'eau de surface (voir section 2.5), bien que l'action des vagues contre la digue sous le vent puisse endommager celle-ci en acc�l�rant l'�rosion.

d) ll peut retarder le r�chauffement des petits �tangs destin�s � la reproduction et � l'alevinage au tout d�but de la saison chaude, si ce vent est relativement froid.

2. Bien que le vent pr�sente des avantages certains pour la pisciculture, principalement parce qu'il maintient le brassage et l'oxyg�nation de l'eau des �tangs, il y a des cas particuliers dans lesquels vous souhaiterez prot�ger au moins une partie de votre ferme piscicole:

• pour r�chauffer tr�s t�t dans la saison les petits �tangs de reproduction et d'alevinage s'il y a pr�dominance de vents relativement froids;
• pour r�duire la vitesse du vent et la taille des vagues provoqu�es sur les grands �tangs, afin de mieux lutter contre l'�rosion des digues.

Assurer une protection contre le vent
3. Une m�thode facile d'assurer une protection contre le vent consiste � construire un �cran simple, en utilisant par exemple de la toile, du plastique ou du bambou refendu tress�, d�ploy� entre des piquets de bois verticaux. L'�cran pr�sente l'avantage de pouvoir �tre install� facilement � l'endroit et au moment voulus. Toutefois, il n'offre une protection que sur une distance tr�s limit�e � l'arri�re de l'�cran, peut-�tre trois � six fois sa hauteur, selon les conditions. 4. Si vous avez besoin d'une protection plus permanente sur une plus grande superficie, il est en g�n�ral pr�f�rable d'installer un brise-vent vivace, fait de v�g�tation p�renne et con�u pour r�duire la vitesse du vent juste au-dessus du niveau du sol. Ce genre d'�cran offre �galement d'autres avantages. a) Il donne la possibilit� d'�largir la gamme de produits et d'augmenter les profits de la ferme piscicole, gr�ce � la production de bois de construction et de chauffage, de fourrage animal, de fruits, de tannin, de fibres, etc. b) ll fournit au b�tail une zone d'ombre o� l'on peut aussi r�aliser certaines t�ches, comme le triage des poissons vivants et l'entretien du mat�riel.

Caract�ristiques d'un brise-vent efficace

5. Un brise-vent efficace doit avoir certaines caract�ristiques. Il doit �tre:

• semi-perm�able en particulier dans sa partie inf�rieure, 40 pour cent environ de sa superficie totale �tant constitu�s de petites ouvertures r�parties de fa�on r�guli�re (une perm�abilit� moins grande r�duit d'autant plus la vitesse du vent; toutefois, les turbulences diminuent la longueur de la superficie prot�g�e, �tant donn� que seule la densit� de la premi�re rang�e expos�e directement au vent en modifie la vitesse; en revanche, une br�che ouverte dans un brise-vent augmentera la vitesse du vent et devrait �tre �vit�e).
• relativement mince: plus le brise-vent devient �pais, plus sa perm�abilit� au vent diminue et son efficacit� d�cro�t en cons�quence;
• de coupe transversale rectangulaire pour r�duire au minimum les turbulences dans la zone prot�g�e;
• aussi haut que possible car plus le brise-vent est haut, plus la zone prot�g�e qui se trouve � l'arri�re est �tendue;
• assez long pour �viter les turbulences lat�rales dans la zone prot�g�e (la longueur du brise-vent doit �tre �gale � au moins 12 fois sa hauteur maximale);
• perpendiculaire � la direction du vent.

Note: V�rifiez soigneusement la direction dominante du vent contre laquelle vous cherchez � vous prot�ger. Si cette direction est trop variable, vous pourrez soit augmenter la longueur du brise-vent, soit en installer plusieurs dans des direction diff�rentes.

Sh�mas montrant la diff�rence de protection obtenue avec des brise-vent semi-perm�ables et imperm�ables

Concevoir un brise-vent vivace

6. Lorsque vous concevez un brise-vent vivace, vous devez tenir compte des points suivants:

• emplacement du brise-vent;
• utilisation d'arbres hauts;
• utilisation d'arbres plus petits, de taillis ou d'herbes hautes.

a) Installez le brise-vent � au moins 3 m de la ligne m�diane des digues de l'�tang, et m�me plus en retrait si les arbres sont susceptibles d'avoir de longues racines horizontales.

b) Utilisez au moins une rang�e continue de grands arbres. Le cas �ch�ant, ajoutez une ou plusieurs rang�es d'arbres plus petits, de taillis ou m�me de hautes herbes pour compl�ter la partie basse de l'�cran semi-perm�able.

c) La zone prot�g�e s'�tendra un peu � l'avant du brise-vent et beaucoup plus � l'arri�re, la vitesse du vent �tant r�duite de fa�on proportionnelle � la hauteur maximale (H en m) du brise-vent:  

• de 20 pour cent � partir d'environ 1 x H � l'avant jusqu'� environ 10 � 15 x H � l'arri�re;
• de 50 pour cent � partir d'environ 0,5 x H � l'avant jusqu'� environ  1,5 � 2,5 x H � l'arri�re.

Exemple

La hauteur maximale du brise-vent est de 10 m. La zone prot�g�e s'�tendra au mieux sur environ 10 m � l'avant et 150 m � l'arri�re du brise-vent.

d) De pr�f�rence, plantez plusieurs rang�es d'arbres:

• pour �viter que des trou�es se forment dans le brise-vent, par exemple si certains arbres meurent de maladie;
• pour permettre l'exploitation des arbres arriv�s � maturit� tout en laissant au moins une rang�e de protection;
• pour am�liorer la survie des jeunes arbres, qui r�sistent mieux aux vents forts lorsqu'ils sont plant�s sur des bandes de terre plus larges.

Caract�ristiques de protection possibles lors de la conception d'un brise-vent

e) Pour prot�ger des zones �tendues, vous aurez peut-�tre besoin de plusieurs brise-vent parall�les. La distance entre chacun d'eux devra �tre d'environ 15 fois leur hauteur maximale.

f) Choisissez des esp�ces arboricoles bien adapt�es aux conditions locales de climat et de terrain. Demandez conseil � votre agent de vulgarisation foresti�re ou agricole.

g) Diversifiez autant que possible les avantages de votre brise-vent, selon vos propres besoins et ceux de votre communaut�. Adaptez le volume de production de chaque produit � la demande locale.

h) En outre, pr�f�rez des esp�ces arboricoles ayant les caract�ristiques suivantes:

• hauteur suffisante pour la zone � prot�ger;
• feuillage homog�ne du haut en bas de la cime et feuillage persistant perm�able au vent;
• croissance rapide en hauteur;
• volume de la cime r�duit;
• pivot solide et syst�me radiculaire horizontal limit�;
• r�g�n�ration facile, soit naturellement par ensemencement, soit par rec�page*.

Note: Les meilleurs r�sultats semblent �tre obtenus avec des brise-vent constitu�s d'au moins quatre rang�es d'arbres plant�s sur une bande de terre de 10 � 12 m de largeur.

Choisir la v�g�tation � utiliser pour un brise-vent

7. Tr�s peu d'esp�ces arboricoles ont toutes ces caract�ristiques souhaitables; il est donc habituellement n�cessaire de m�langer diff�rentes esp�ces pour garantir que le brise-vent ait l'efficacit� et la structure d�sir�es.

8. Dans la plupart des cas, vous aurez besoin de grands arbres pour augmenter la taille de la zone prot�g�e et obtenir divers produits ligneux; selon les conditions locales, vous pouvez utiliser:

• des arbres l�gumineux, comme Acacia albida, A. auricoliformis, Albizzia lebbek ou Tamarindus indica (voir tableau 7), Cassia siamea, Prosopis chilensis;
• certains arbres qui poussent vite mais ont une vie relativement courte, comme Azidarachta indica (margousier), Eucalyptus camaldulensis (il a besoin d'au moins trois mois secs par an), ou Casuarina equisetifolia (voir tableau 8);
• certains arbres plus lents � pousser mais qui vivent longtemps, comme Parkia biglobosa (voir tableau 8) et Cupressus spp.

9. Vous aurez �galement besoin de petits arbres et de taillis pour compl�ter le brise- vent au-dessous de la cime des hauts arbres. Ces esp�ces produiront surtout du bois de chauffe, du fourrage pour les animaux et des fruits. Selon les conditions locales, vous pourrez utiliser de petits arbres l�gumineux (voir tableau 7) ou fruitiers (par exemple Anacardium occidentale, anacardier; Morus spp., m�rier).

10. Dans la partie inf�rieure du brise-vent, vous pourrez �galement planter:

• des gramin�es fourrag�res p�rennes, comme Andropogon gayanus (herbe de Gambie, 600 � 1 100 mm de pr�cipitations annuelles et cinq � six mois secs par an), Chloris gayana (herbe de Rhodes, 600 � 1 200 mm de pr�cipitations annuelles et quatre � six mois secs par an) ou d'autres esp�ces (voir tableau 5);
• du taillis �pineux, tel Acacia (A. mellifera, A. senegal), pour emp�cher que le brise-vent soit endommag� par des animaux errants;
• du taillis non consomm� par le b�tail, comme Euphorbia balsamifera (sols secs) ou E. tirucalli (sols humides).

TABLEAU  7 Arbres et buissons l�gumineux utiles pour la conservation des sols et les brise-vent

TABLEAU  8 Arbres et arbustes non l�gumineux utiles pour la conservation des sols et les brise-vent

Divers types de brise-vent

11. On peut planter divers types de brise-vent, constitu�s habituellement de deux � six rang�es, selon le genre d'avantages suppl�mentaires que l'on veut en retirer mais aussi du terrain disponible. Les types habituels de brise-vent sont les suivants:

a) Brise-vent � deux rang�es: une esp�ce d'arbre qui pousse vite associ�e � une esp�ce plus petite. Cette derni�re peut �tre plant�e soit devant, soit derri�re les grands arbres, selon la r�sistance au vent de l'une ou l'autre des esp�ces.

b) Brise-vent � trois rang�es: deux rang�es d'arbres hauts, dont l'un peut avoir une croissance rapide mais une vie relativement courte (par exemple Eucalyptus spp. ou Azidarachta indica) et l'autre peut pousser lentement mais durer longtemps (par exemple Acacia albida ou Tamarindus indica); et une rang�e de v�g�tation plus basse pour le bois de chauffe, le fourrage, les fruits, etc. On pourra pr�voir une production de bois importante � partir de l'exploitation et m�me de la suppression de la rang�e du milieu lorsque le brise-vent devient trop �pais.

c) Brise-vent � quatre rang�es: particuli�rement utile pour d'autres avantages tels que fourrage, poteaux et bois de chauffe. Les quatre rang�es pourront �tre plant�es de la m�me esp�ce arboricole, par exemple un arbre l�gumineux. Dans les endroits secs, envisagez du Cassia siamea et dans les endroits humides, Dalbergia sissoo. Plantez ces arbres en rang�es altern�es et espacez-les de 3 m.

d) Brise-vent � cinq rang�es: d'avant en arri�re, on pourra planter les esp�ces suivantes: Cajanus sp., Casuarina equisetifolia, Acacia nilotica (ou deux rang�es int�rieures de Cassia siamea).

Etablir, entretenir et renouveler un brise-vent

12. Pour �tablir votre brise-vent, proc�dez par �tapes:

a) Procurez-vous ou cultivez des plants vigoureux de m�me taille des esp�ces arboricoles que vous avez choisies.

b) Pr�parez soigneusement la bande de terre pr�vue pour les plantations en ameublissant le sol � une profondeur de 0,6 � 0,8 m et en creusant des trous profonds. Ajoutez de l'engrais, si n�cessaire.

c) Apr�s le d�but des pluies, plantez les jeunes arbres.

d) Prot�gez-les du feu et des dommages caus�s par les animaux qui paissent.

e) Remplacez tous les plants morts d�s que possible.

f) Arrosez les plants si besoin est, au moins jusqu'� ce qu'ils aient d�velopp� un syst�me radiculaire profond.

g) Contr�lez les mauvaises herbes et binez le sol r�guli�rement autour des plants.

13. Une fois que le brise-vent est �tabli et qu'il cro�t rapidement, entretenez-le de fa�on r�guli�re; cela vous permettra en m�me temps d'avoir des produits ligneux.

a) Enlevez, et le cas �ch�ant remplacez, les arbres morts ou malades, ou ceux qui croissent trop lentement.

b) Si la perm�abilit� de l'�cran devient trop faible ou si la croissance des arbres commence � diminuer, r�duisez la densit� des arbres.

c) Si n�cessaire, proc�dez � un �t�tage* des arbres.

d) Continuez � prot�ger les plantations contre les p�turages excessifs, le feu et les coupes incontr�l�es.

e) Am�liorez, si n�cessaire, l'efficacit� du brise-vent en ajoutant une ou plusieurs nouvelles rang�es de v�g�tation.

14. Lorsque les arbres du brise-vent arrivent � maturit�, leur capacit� � r�duire la vitesse du vent diminue consid�rablement. ll faudra les exploiter et les renouveler. La pratique la plus courante est d'exploiter d'abord une moiti� du brise-vent en coupant une ou deux rang�es d'arbres au niveau du sol. Cette v�g�tation est ensuite renouvel�e soit par rec�page, soit par de nouvelles plantations; l'autre moiti� du brise- vent est coup�e quelques ann�es plus tard. Ce syst�me est particuli�rement facile � g�rer avec une plantation � quatre rang�es, mais il est possible d'adopter un sch�ma similaire pour d'autres types de brise-vent.

4.3   Comment prot�ger les digues contre l'action des vagues
1 . Dans les �tangs relativement grands ou mal prot�g�s des vents forts, le clapotis des vagues contre la partie sup�rieure des digues peut provoquer des dommages consid�rables. Ce type d'�rosion est particuli�rement actif: dans des �tangs qui viennent d'�tre construits; sur les parois internes des digues de l'�tang qui sont face au vent. 2. Pour prot�ger les digues contre l'action du vent, vous pouvez recourir � l'une des m�thodes suivantes: a) A peu pr�s au niveau normal de l'eau et au-dessus de la zone � prot�ger, installez une ou plusieurs rang�es de morceaux de bois ou de tiges de bambou de 1 � 1,5 m de large. Serrez-les bien les unes contre les autres. Attachez soigneusement chaque rang�e, par exemple � l'aide de piquets en bois, afin que la protection soit maintenue en position. b) Vous pouvez �galement utiliser des nattes de bambou refendu, de joncs ou de fibres de 1,5 � 2 m de large, fix�es dans la digue. Elles ne durent pas longtemps, mais ne c��tent pas cher et peuvent �tre facilement enlev�es ou remplac�es. On peut �galement utiliser pour une protection temporaire une b�che en plastique ou de grandes feuilles de palmier ou de bananier, par exemple. c) Construisez une barri�re avec des tiges de bambou ou des pieux enfonc�s l'un � c�t� de l'autre sur la pente de la digue, � environ 0,5 m du bord de l'eau lorsque celle-ci est � son niveau normal. Pour renforcer cette barri�re, vous pouvez attacher ensemble les extr�mit�s sup�rieures des pieux ou des tiges avec des lianes ou des cordes.
d) On peut construire une barri�re similaire avec des fagots de 30 cm d'�paisseur de roseaux, de paille ou de branches, empil�s et attach�s bout � bout entre deux rang�es de piquets. e) Des fagots flottants de paille ou de branches peuvent �tre assembl�s en une ligne continue juste devant la digue. Assurez-vous qu'ils se trouvent au moins 30 cm au-dessous du niveau de l'eau.
f) Il est possible de construire une protection plus permanente s'il y a des pierres ou des cailloux facilement disponibles. Utilisez-les en une couche de 25 cm d'�paisseur, �tal�e sur une bande de 1,5 � 2 m de largeur qui s'�tendra au-dessous et au-dessus du niveau d'eau normal pr�vu. Des coques de noix de coco ou des mat�riaux similaires peuvent �tre �galement utilis�s. Dans des cas extr�mes tels qu'un grand �tang de barrage, un enrochement fait de pr�f�rence � la main sera peut-�tre n�cessaire sur une fondation de graviers de 25 cm d'�paisseur. g) Une rang�e de troncs flottants de 25 cm de diam�tre au maximum, attach�s bout � bout, peut �tre ancr�e � environ 2 m du bord de l'eau. S'il est pr�vu que le niveau d'eau de l'�tang fluctue, n'oubliez pas de laisser un peu de jeu dans les cordes d'ancrage.
h) L'une des meilleures m�thodes de contr�le de l'action des vagues et l'une des plus durables est peut-�tre celle qu'offre une v�g�tation aquatique dense. Habituellement, on plante une bande de 2 m de large de plantes aquatiques verticales r�sistantes, des joncs par exemple, devant la digue � prot�ger. Si vous pr�voyez d'utiliser cette m�thode, vous devrez concevoir la digue: soit avec une tr�s faible pente comprise entre 1:4 et 1:8 en commen�ant � 0,3 m au-dessous du niveau d'eau normal; soit avec un accotement horizontal construit � 0,5 m au-dessous du niveau d'eau normal et d'une largeur de 3 m i) Pour prot�ger des vagues les jeunes plantes aquatiques jusqu'� ce qu'elles aient pouss�, attachez des fagots de joncs, de paille ou de branches devant l'accotement horizontal, comme indiqu� ci-dessus en d. Lorsque la bande de v�g�tation a atteint sa taille adulte, vous pouvez enlever la protection.

4.4   Comment prot�ger les digues et les canaux contre l'�rosion

Prot�ger vos digues

1. Vous avez d�j� appris comment prot�ger des digues nouvellement construites contre l'�rosion provoqu�e par la pluie, en les recouvrant d�s que possible d'une �paisse couche d'herbe (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 6.9). Vous devez entretenir soigneusement cette couverture herbac�e, la tailler de fa�on r�guli�re et, le cas �ch�ant, y mettre des engrais.

2. Vous avez �galement appris comment prot�ger vos �tangs d'�levage contre le vent (voir section 4.2) et contre l'action des vagues qui en r�sulte (voir section 4.3).

3. Les digues doivent �tre �galement prot�g�es contre les dommages caus�s par les all�es et venues fr�quentes du b�tail, comme vous l'apprendrez ult�rieurement (voir section 4.5).

4. L'�rosion de la digue peut �galement se produire au niveau de la prise d'eau sous l'action de l'eau d'alimentation. On pourra assurer une protection soit:

• directement � la partie de la digue situ�e sous l'arriv�e d'eau (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 2.0); soit
   
• indirectement gr�ce � certains des dispositifs de filtration de l'eau d�crits ant�rieurement (voir section 2.9), qui att�nuent la force de l'eau d'alimentation.

Prot�ger vos canaux

5. Les canaux d'alimentation, de drainage et de d�rivation sont sujets � l'�rosion, notamment si le courant d'eau d�passe la vitesse maximale admissible (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 8.2). L'�rosion superficielle pendant la pluie peut �galement se produire le long des pentes des parois lat�rales des canaux, si elles ne sont pas correctement prot�g�es.

6. Il existe diff�rents moyens d'assurer une protection suppl�mentaire aux canaux; pour ce faire, vous pouvez utiliser l'une des mani�res simples ci-apr�s:

a) Prenez d'abord toutes les mesures possibles pour r�duire le d�bit d'eau dans les sections de canaux concern�es (par exemple en vidangeant les �tangs progressivement) ou pour r�duire l'�rosion superficielle (par exemple en d�rivant l'eau des pentes lat�rales � l'aide de petites tranch�es).

b) Vous pouvez relier ces tranch�es avec des lits filtrants de gravier, si vous avez besoin de faire descendre l'eau en toute s�curit� le long des parois d'un canal. Ce sont des bandes de graviers de 30 � 40 cm de large et de 20 � 30 cm d'�paisseur, qui sont plac�es en diagonale sur la paroi de la pente.

c) Etablissez et entretenez une solide couverture herbac�e courte sur les parois raides des canaux, en utilisant des gramin�es similaires � celles qui sont recommand�es pour les digues des �tangs (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 6.9).

d) Prot�gez les parois des canaux avec des morceaux de bois ou de bambou enfonc�s l'un � c�t� de l'autre dans le fond du canal.

e) On peut �galement utiliser des fagots de b�tons ou de branches attach�s bout � bout.

7. Des m�thodes plus co�teuses consistent �:

• rev�tir le canal de briques, de parpaings ou de b�ton (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 8.3);
• installer sur les pentes lat�rales des gabions allong�s de demi-hauteur (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 3.7).

Note: Toute modification de la qualit� des parois d'un canal aura une incidence sur la capacit� de d�bit de ce canal (voir manuel 20, les �tangs et leurs ouvrages, section 8.2).

4.5   Contr�le des all�es et venues au moyen de cl�tures

1 . Des cl�tures sont souvent utilis�es sur les fermes piscicoles:

• pour prot�ger les �tangs empoissonn�s des voleurs;
• pour prot�ger les digues, les ouvrages et les plantations des animaux.

2. Les cl�tures peuvent �galement �tre utilis�es comme brise-vent (voir section 4.3), pour diversifier la production (bois, fruits, feuilles), pour prot�ger l'intimit� et am�liorer l'apparence de votre installation piscicole.

3. Il existe diff�rents types de cl�tures. Vous devrez choisir celui qui vous convient en fonction de l'objectif principal recherch� et de la somme d'argent que vous souhaitez investir. Le tableau ci-apr�s vous aidera dans votre choix.

Cl�tures de haies vives

4. Une cl�ture de haie vive est faite d'arbres et d'arbustes plant�s de fa�on tr�s rapproch�e en forme de haie, et r�guli�rement taill�s pour constituer une barri�re qui emp�che les animaux d'entrer.

5. Si les mat�riaux sont facilement disponibles, ces cl�tures sont assez bon march� � installer et n�cessitent seulement d'�tre plant�es. Elles pr�sentent �galement l'avantage d'offrir des profits suppl�mentaires, tels que la production de bois, de fruits et de fourrage, de servir de brise-vent bas et d'�tre une caract�ristique attractive dans le paysage.

6. Toutefois, avant d'envisager l'utilisation de haies vives comme cl�tures, vous devez savoir:

• qu'elles poussent en g�n�ral rapidement, ce qui exige de la main d'oeuvre pour les tailler r�guli�rement, parfois deux fois par an;
• qu'il faudra peut-�tre ajouter un autre type de cl�ture en des points particuliers, afin qu'elles soient v�ritablement efficaces;
• que les haies n�cessitent davantage d'espace que certains autres types de cl�tures.

7. On peut utiliser plusieurs sortes d'arbustes et d'arbres pour constituer une cl�ture de haie vive. Si la disponibilit� de fourrage animal pour le broutage est l'un des principaux b�n�fices qui vous int�ressent, il faudra planter des arbrisseaux ou des arbres l�gumineux qui poussent vite et r�sistent aux p�turages et � la taille, tels que Cassia siamea (s�n� de Tha�lande) ou Gliricidia sepium (am�lanchier du Nicaragua). Pour assurer la protection contre les animaux et les voleurs, une haie vive d'�pineux peut �tre efficace. Vous pourrez �galement utiliser l'agave plant�e en rang�es altern�es pour la production de sisal (A. sisalana) ou de tampico (A. cantala). Des plantations de cactus sont une autre possibilit�.

Cl�tures empil�es

8. Une cl�ture empil�e est faite d'une rang�e de r�sidus v�g�taux coup�s, empil�s sur une hauteur suffisante pour maintenir � l'�cart les animaux et parfois aussi les personnes. Le mieux est d'utiliser des branches �pineuses, mais vous pouvez �galement vous servir de n'importe quel d�chet provenant du d�frichement des terres ou de l'abattage d'arbres. Attachez les mat�riaux par endroits � des poteaux verticaux pour leur donner plus de solidit�.

9. Une cl�ture de ce type dure en g�n�ral plusieurs ann�es, bien qu'elle puisse �galement �tre tr�s vuln�rable au feu, � la pourriture et aux termites.

Cl�tures en treillis

10. Une cl�ture l�g�re et simple peut �tre fabriqu�e avec de la natte tress�e, par exemple de la natte de bambou, de joncs ou de feuilles, fix�e � un cadre de bois ou � des tiges de bambou, avec des barres horizontales servant de support en haut et en bas. Il faudra consolider ce type de cl�ture avec des tasseaux transversaux pour qu'elle reste droite.

Cl�tures faites de barreaux et de poteaux

11. Une telle cl�ture comporte des poteaux de bois solidement plant�s dans le sol � intervalles r�guliers et assembl�s par des barreaux de bois horizontaux. Ce genre de cl�ture convient particuli�rement dans les zones o� il y a du bois ou du bambou.

12. Ce type de cl�ture est facile � fabriquer. Proc�dez comme suit:

a) Pr�parez des poteaux de bois solides d'au moins 12,5 cm de diam�tre et de 1,8 � 2,6 m de longueur. Le cas �ch�ant, traitez le bois pour accro�tre sa r�sistance aux termites et � la moisissure (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 3.1).

b) Pr�parez les barreaux en bois, en utilisant habituellement soit des tiges de bambou refendu, soit des pi�ces rondes en bois de 10 cm de diam�tre.

c) Enfoncez les poteaux verticalement dans le sol � une profondeur de 0,5 � 0,8 m et � intervalles de 2,5 � 4 m. Le cas �ch�ant, ajoutez des supports transversaux pour consolider les poteaux.

d) Fixez les barreaux aux poteaux, en rang�es horizontales de trois � cinq barreaux. Raccordez les barreaux aux poteaux seulement, mais pas tous sur le m�me poteau.

e) Installez des poteaux de chaque c�t� des ouvertures pr�vues. Peut-�tre souhaiterez-vous aussi installer des passes ou des �chaliers qui permettent de franchir la cl�ture (voir fin paragraphe 26).

Cl�tures en fil de fer

13. Une cl�ture en fil de fer est faite de plusieurs fils de fer bien tendus entre une s�rie de poteaux verticaux. De telles cl�tures sont co�teuses; elles ne devraient �tre install�es que dans les zones o� elles sont n�cessaires et o� l'on ne peut pas en construire de meilleur march�. Il existe deux types de fil de fer, habituellement galvanis� pour �tre prot�g� de la corrosion:

• le fil de fer simple, qui est meilleur march� mais plus difficile � installer correctement; 
• le fil de fer barbel�, qui est plus difficile � manipuler, rouille plus rapidement et peut causer des blessures graves aux animaux. Il est tr�s utile pour le haut de la cl�ture.

14. Le fil de fer simple est d�fini par son calibre (voir tableau page 120), alors que la qualit� du fil de fer barbel� est d�finie par trois nombres qui pr�cisent le calibre, le nombre de pointes (deux ou quatre) et la distance entre celles-ci (8 � 11 cm); par exemple, �l6 x 4 x 11� correspond � un fil de fer de calibre 16 avec quatre pointes tous les 11 cm.

Calibres des fils de fer simples Equivalences entre les calibres habituels de fil de fer (en mm)   Note: BWG  = Calibre de Birmingham (Royaume-Uni). ISWG = Calibre de norme internationale. USG   = Calibre des Etats-Unis. PG     = Calibre de Paris (France).

Donn�es relatives aux calibres de fil de fer de Paris et de Birmingham

15. Les poteaux de bois sont en g�n�ral meilleur march� que les poteaux de ciment, mais ils r�sistent moins � la moisissure, au feu et aux termites. Choisissez un bois dur r�sistant ou traitez-le avec un conservateur s'il n'est pas assez solide (voir manuel 20, Les �tangs et leurs ouvrages, section 3.1).

16. Il y a deux types de poteaux dans une cl�ture en fil de fer:

• les poteaux de soutien, aux barri�res, aux extr�mit�s des lignes droites, aux points interm�diaires le long d'une portion de fil de fer longue et chaque fois que la pente du sol varie; 
• les poteaux interm�diaires, plac�s � intervalles r�guliers entre les poteaux de soutien.

17. La stabilit� et l'efficacit� de la cl�ture en fil de fer d�pendra de la r�sistance et de la stabilit� des poteaux de soutien. Vous devez donc les choisir et les fixer avec un soin particulier.

18. Vous pouvez utiliser, au lieu des poteaux habituels, des poteaux vivants, qui seront soit les arbres qui poussent le long de la cl�ture, soit des arbres plant�s sp�cialement � cet effet. Ils c�utent peu et durent longtemps; ils offrent d'autres avantages tels que bois, fruits, fourrage pour les animaux et ombre. Le Gliricidia sepium est un arbre l�gumineux tr�s largement utilis� � de faibles altitudes en Am�rique latine, o� il est taill� � 1-1,5 m pour que le b�tail puisse directement le brouter; il fait d'excellents poteaux vivants.

Note: Les arbres qui seront utilis�s comme poteaux vivants devront �tre plant�s � l'avance pour qu'ils aient le temps de bien s'enraciner.

19. Pour fabriquer une cl�ture en fil de fer simple, proc�dez comme suit:

a) D�limitez la ligne correspondant � la cl�ture aussi droite et ininterrompue que possible.

b) D�gagez la zone.

c) Installez des poteaux de soutien, de 2 m de long environ aux barri�res, aux passes, aux coins, au sommet et au bas des pentes, ainsi qu'� tous les points interm�diaires si la distance en ligne droite est sup�rieure � 150-200 m. Ces poteaux doivent avoir au moins 15 cm de diam�tre et �tre enfonc�s � 80 cm de profondeur. Consolidez-les correctement selon leur emplacement:  

• consolidez les poteaux d'angle avec une traverse plac�e dans la direction de chacune des lignes de la cl�ture;
• consolidez les poteaux des extr�mit�s ou des barri�res dans la direction de la ligne de la cl�ture;
• consolidez les poteaux de soutien interm�diaires en divers points le long de grandes portions de cl�ture.

20. On peut utiliser diff�rents types de traverses selon les conditions du sol:

• des traverses diagonales simples ou doubles qui stabilisent le poteau en s'appuyant sur une surface ou un support enterr�, � un angle de 30 � 40�; 
• un assemblage traditionnel avec une traverse diagonale entre deux poteaux; 
• un assemblage avec une traverse horizontale et un double fil de fer torsad� tendu entre deux poteaux.

21. Vous pouvez soit placer ces poteaux dans des trous creus�s ou for�s et les entourer de sol bien tass�, soit les enfoncer dans le sol apr�s avoir taill� leur extr�mit� en pointe pour leur donner davantage de stabilit�. Pour cela, il sera peut- �tre utile de fabriquer un pilon manuel simple, comme indiqu� ci-apr�s:

a) Procurez-vous un tuyau d'acier de 20 cm de diam�tre et de 90 cm de long.

b) Obturez l'ouverture sup�rieure en y soudant une plaque d'acier de 25 cm x 25 cm.

c) A l'autre extr�mit�, soudez deux poign�es.

22. Les poteaux doivent �tre maintenus � la verticale par une personne, tandis qu'une autre personne se trouvant sur une plate-forme sur�lev�e, telle que l'arri�re d'un camion ou un banc de bois mobile, frappe sur la t�te du poteau avec le pilon manuel.

Fabrication d'un pilon manuel simple

23. Installez, bien en ligne et � intervalles de 3 � 5 m, les poteaux interm�diaires, qui auront environ 1,6 � 1,8 m de long. Ils doivent avoir de 7,5 � 12,5 cm de diam�tre et �tre enfonc�s � une profondeur de 40 � 60 cm.

24. Installez le fil de fer du bas � 15-40 cm au-dessus du sol, en l'attachant d'abord � un poteau de soutien et en l'amenant directement au poteau de soutien suivant. Le fil est ensuite bien tendu � l'aide d'un levier en bois et fix� au poteau. Veillez � ce que le fil de fer passe � l'int�rieur de tous les poteaux interm�diaires. Passez le fil de fer une fois autour de tous les poteaux d'angle et fixez-le en l'enroulant et en l'agrafant aux poteaux. Fixez l�chement le fil de fer aux poteaux interm�diaires avec des agrafes.

25. Installez les autres rang�es de fils de fer (trois ou cinq) en proc�dant de bas en haut, � intervalles de 20 � 30 cm, comme indiqu� ci-dessus. Le fil de fer du haut doit �tre 10 cm en dessous de la t�te des poteaux. Ramassez ensuite tous les morceaux de fil de fer, clous et agrafes tomb�s pa terre, afin que les animaux ne les avalent pas ult�rieurement.

26. Lorsque tous les fils de fer ont �t� pos�s et tendus, il est temps d'installer les barri�res. Des points de franchissement des cl�tures pour les travailleurs des �tangs, tels que des passes, devront aussi �tre am�nag�s au moment de la construction. Toutefois, des dispositifs de franchissement, tels que des �chaliers, peuvent �tre pos�s apr�s l'ach�vement de la cl�ture. Trois sortes de barri�res, deux sortes de passes et un �chalier sont illustr�s ci-dessous.

Note: Il est plus facile de tendre le fil de fer si des tendeurs de fil de fer sont install�s � titre permanent tous les 20 � 25 m; le tendage final est effectu� une fois que le fil a �t� fix� � chaque extr�mit� aux poteaux de soutien.

Barri�re renforc�e

Points de franchissement d'une cl�ture

Cl�tures en grillage

27. Les cl�tures en grillage sont surtout utilis�es dans les fermes piscicoles pour arr�ter les intrus et prot�ger les stocks de poisson contre le vol. Pour �tre efficaces, ces cl�tures doivent �tres hautes, compactes, solides et surmont�es de fil de fer barbel�. Elles peuvent �tre assez co�teuses et il conviendra de les utiliser seulement pour prot�ger des stocks de poisson de grande valeur, tels que des stocks de g�niteurs, ou de grandes quantit�s de poisson stock�es en �tangs avant la commercialisation.

28. On utilisera habituellement pour ce genre de cl�ture de protection du grillage � mailles en losanges r�sistant, d'environ 2 m de haut, fix� � des poteaux distants de 3 m. On pourra utiliser des traverses pour consolider l'assemblage et ajouter du fil de fer barbel� au-dessus du grillage pour augmenter l'efficacit�. Les rang�es de fil de fer barbel� devront �tre plac�es en diagonale vers l'ext�rieur pour rendre l'acc�s plus difficile.

 Cl�tures en pierre

29. Lorsqu'il y a des pierres en abondance, on pourra construire une cl�ture � peu de frais en empilant des pierres �s�ches� en un mur de 0,7 � 1,2 m de large � la base. Bien que la construction exige beaucoup de main-d'oeuvre, le co�t d'entretien est assez bas. Pour plus de s�curit�, on peut ajouter de petits poteaux de bois surmont�s de rang�es de fil de fer barbel�.

Assurer un acc�s contr�l� au b�tail

30. Dans certaines fermes int�gr�es, le b�tail doit avoir acc�s au moins � un �tang pour boire. Il est alors pr�f�rable de limiter l'acc�s � une partie de l'�tang, qu'il faudra soigneusement prot�ger contre l'�rosion par du gravier, du b�ton ou de l'asphalte. Vous pouvez utiliser les cl�tures d�crites pr�c�demment pour limiter l'acc�s.

4.6   Lutte contre les ennemis des poissons en �tangs vidang�s

1. Les poissons d'�levage ont de nombreux ennemis et concurrents, comme les poissons sauvages, les grenouilles, les insectes et les oiseaux, contre lesquels il faut les prot�ger.

2. Cette protection est particuli�rement importante lorsque les poissons sont encore tr�s petits, par exemple dans les �tangs d'alevinage. Vous pouvez prot�ger vos poissons de diverses mani�res.

a) Vous pouvez lutter contre ces ennemis apr�s chaque r�colte totale et avant de r�empoissonner l'�tang, le choix de la m�thode d�pendant du fait que:

• vous pouvez vidanger compl�tement votre �tang (voir section 4.6 ci- dessous);
• vous ne pouvez pas vidanger compl�tement votre �tang (voir section 4.7);

b) Pendant chaque cycle de production, alors que les poissons grossissent dans l'�tang, vous devez essayer de lutter de fa�on continue contre les ennemis les plus dangereux (voir section 4.8).

3. La lutte contre les ennemis dans des �tangs vidang�s, appel�e aussi d�sinfection des �tangs, vise plusieurs objectifs, � savoir:

• tuer les animaux aquatiques pr�dateurs, tels que poissons carnivores, jeunes grenouilles et insectes laiss�s dans les flaques d'eau et la vase, qui survivront et se nourriront des jeunes poissons qui seront stock�s; 
• �liminer tous les poissons non r�colt�s, lesquels plus tard concurrenceront les nouveaux stocks pour l'espace et la nourriture, en particulier s'ils se reproduisent sans contr�le; 
• d�truire les parasites des poissons et leurs h�tes interm�diaires, comme les mollusques, et contribuer ainsi � lutter contre les maladies (voir chapitre 15).

4. Certains traitements de d�sinfection produisent des avantages suppl�mentaires, par exemple am�liorer la qualit� de l'eau et du sol du fond de l'�tang (voir section 5.0) ou augmenter la fertilit� de l'�tang.

5. Les �tangs en terre sont tr�s faciles � d�sinfecter une fois que l'eau a �t� vidang�e aussi compl�tement que possible, soit par gravit� pour les �tangs vidangeables, soit par pompage pour ceux qui ne le sont pas. Le cas �ch�ant, assurez la vidange des mares d'eau r�siduelles en creusant de petites tranch�es suppl�mentaires en direction de la tranch�e principale de drainage.

6. ll existe plusieurs fa�ons de d�sinfecter un �tang vidang�. Elles sont habituellement combin�es pour donner les meilleurs r�sultats.

a) Gardez l'�tang � sec (de pr�f�rence par temps chaud et ensoleill�). Les rayons ultraviolets du soleil ont un effet st�rilisant puissant. Selon la temp�rature de l'air, gardez l'�tang enti�rement � sec entre 24 heures (au minimum) et un mois .

Note: Vous avez appris au d�but de ce manuel comment garder un �tang ass�ch� pour am�liorer la qualit� de l'eau (voir section 2.5). N'oubliez pas que certains types d'�tangs ne doivent pas rester � sec trop longtemps.

b) R�pandez ou versez un produit chimique toxique (voir ci-apr�s) dans les mares et les flaques d'eau restant au fond de l'�tang. Laissez le produit chimique agir pendant quelques jours. Les proc�dures habituelles sont r�sum�es au tableau 9.
c) Etalez un produit chimique toxique uniform�ment sur le fond et les parois humides de l'�tang. Laissez le produit agir pendant deux � trois jours. Remplissez l'�tang lentement de fa�on � recouvrir seulement le fond d'une couche d'eau peu profonde. Attendez 15 jours. Vidangez ensuite lentement, en veillant � ne pas causer la mortalit� de poissons en aval. Avant de remplir de nouveau compl�tement l'�tang, il sera peut-�tre n�cessaire de le rincer encore une fois.

TABLEAU 9 D�sinfectants courants pour des �tangs compl�tement vidang�s

Note: Pour une d�sinfection approfondie, il est pr�f�rable de traiter deux fois l'�tang vidang�, � un intervalle de 8 � 15 jours. Remplissez l'�tang 10 � 15 jours apr�s le second traitement.

7. Les trois produits chimiques couramment utilis�s pour d�sinfecter les �tangs de terre vidang�s (voir tableau 9) sont les suivants:

• la chaux vive, CaO (oxyde de calcium), vendue sous forme de blocs ou de poudre; c'est un produit extr�mement caustique qui doit �tre manipul� avec de grandes pr�cautions (voir ci-apr�s). En raison de sa toxicit� durable, les blocs de chaux vive doivent �tre �cras�s soigneusement avant utilisation, mais un �pandage uniforme reste difficile. ll est mieux d'utiliser du lait de chaux, pr�par� au moment o� l'on en a besoin en m�langeant une mesure de blocs de chaux vive et quatre mesures d'eau.
• la chaux hydrat�e ou �teinte, Ca(OH)₂ (hydroxyde de calcium), est une fine poudre qu'il faut �galement utiliser avec pr�caution car elle contient au moins 65 pour cent de CaO (ne l'acheter et ne l'utiliser que si elle vient d'�tre fabriqu�e);
• le cyanamide calcique, CaCN₂, est une poudre contenant 60 � 70 pour cent de CaO et 18 � 22 pour cent d'azote; il est tr�s toxique pendant plusieurs mois apr�s son application. Il faut veiller en particulier, lorsqu'on draine la solution de l'�tang, � ne pas tuer les poissons en aval. Rincez l'�tang soigneusement avant de le remplir d�finitivement.

8. On peut aussi utiliser pour d�sinfecter des �tangs vidang�s certains sous-produits agricoles qui sont peu on�reux lorsqu'ils sont disponibles sur place, par exemple le son de riz (400 � 1 000 kg/ha), la m�lasse de sucre non raffin�e (400 � 500 kg/ha) et de la poussi�re ou des copeaux de tabac (300 kg/ha). Etalez la quantit� n�cessaire du sous-produit sur le fond de l'�tang. Recouvrez avec 5 � 10 cm d'eau pendant 10 � 15 jours. Il est pr�f�rable de ne pas vidanger l'�tang mais de le remplir, de fa�on � ne pas perdre l'effet fertilisant du d�sinfectant organique. Avant de r�empoissonner, v�rifiez soigneusement la teneur en oxyg�ne dissous (voir section 2.5).

Note: Avant d'appliquer la poussi�re ou les copeaux de tabac, il est pr�f�rable de faire tremper les sacs dans l'eau pendant la nuit. Cette mesure emp�chera la poussi�re de s'envoler avec le vent pendant l'�pandage sur le fond de l'�tang.

Pr�cautions � prendre lorsqu'on manipule des produits chimiques dangereux

9. Lorsque vous utilisez des produits chimiques caustiques et toxiques, il faudra faire particuli�rement attention � vous-m�me mais aussi aux autres. Prenez les pr�cautions suivantes:

a) Si possible, choisissez un jour sans vent pour appliquer le produit chimique. Si vous devez le faire par un jour venteux, progressez dans le sens du vent, en �vitant que les produits chimiques soient souffl�s dans votre direction ou dans celle des autres.

b) Prot�gez soigneusement la peau et les yeux pour �viter tout contact avec les produits chimiques, en utilisant des v�tements imperm�ables, des bottes, des lunettes de protection et un chapeau.

c) Evitez de respirer les produits chimiques. Prot�gez votre bouche et votre nez avec un morceau de tissu.

d) Lavez-vous soigneusement les mains avant de toucher la nourriture.

e) Nettoyez soigneusement tout le mat�riel et les v�tements une fois que vous avez fini de traiter l'�tang.

f) Entreposez tout produit chimique de fa�on qu'il ne pr�sente aucun danger pour la vie animale ou humaine, en particulier les enfants.

4.7   Lutte contre les ennemis des poissons en �tangs non vidang�s

1. Si l'�tang ne peut pas �tre compl�tement vidang�, par exemple parce qu'il n'est pas vidangeable ou qu'il n'y a pas d'eau disponible pour le remplir pour le prochain cycle de production, il faut se d�barrasser des ennemis tels que poissons sauvages, oeufs de grenouilles, t�tards et mollusques, apr�s la r�colte du poisson, en traitant l'eau rest�e dans l'�tang. Dans les �tangs de premier alevinage, il faudra �galement d�truire les insectes voraces et m�me certains organismes du zooplancton* avant le r�empoissonnement.

Lutte contre les ennemis en traitant l'eau

2. Apr�s avoir r�colt� votre poisson, proc�dez comme suit pour lutter contre ses ennemis:

a) Abaissez le niveau de l'eau aussi bas que possible, en n'oubliant pas qu'il vous faudra ensuite de l'eau pour remplir l'�tang.

b) Estimez le volume (en m³) d'eau pr�sente dans l'�tang, en multipliant la superficie (en m²) par la profondeur moyenne (en m) (voir manuel 4, L'eau, section 2.0).

c) Traitez l'eau avec l'un des produits propos�s au tableau 10, en vous assurant qu'il se m�lange compl�tement � l'eau de l'�tang. Il devrait tuer tous les poissons, oeufs de grenouilles, t�tards, mollusques et la plupart des insectes.

d) Apr�s 10 � 12 heures, r�coltez les poissons morts avec un filet.

e) Attendez 10 � 15 jours pour que le poison organique se d�grade et disparaisse.

f) Mettez quelques poissons dans l'�tang, en les maintenant de pr�f�rence dans un filet immerg� ou une petite cage de fa�on � pouvoir les observer de tr�s pr�s.

g) Si ces poissons servant de test survivent bien et ne pr�sentent aucune r�action anormale, votre �tang est pr�t � �tre empoissonn�.

Note: Outre les filets, on a recours � une autre m�thode similaire pour r�colter le poisson en �tangs non vidangeables (voir manuel 21, La gestion, section 11.1).

Lutte contre les ennemis en �tangs non vidang�s

TABLEAU 10 Contr�le des ennemis des poissons en �tangs non vidang�s
	1 Avantage suppl�mentaire: chaulage de l'eau (voir section 5.1). 2 Equivalant � 1 g/m3 de rot�none pure. 3 Rend l'eau de l'�tang acide; mieux s'il est suivi d'un traitement � la chaux vive (15 g/m3) pour am�liorer la qualit� de l'eau (voir section 5.1). 4 Avantage suppl�mentaire: fertilisation organique.

3. Certains des produits �num�r�s au tableau 10 n�cessitent d'�tre trait�s avant d'�tre utilis�s dans l'�tang:

a) Racines de Derris: choisissez des racines fra�ches et petites. Coupez-les en petits morceaux. Vous devez les faire tremper pendant la nuit, puis les attendrir, les �craser et les presser pour en extraire la rot�none; diluez et m�langez � l'eau de l'�tang.

b) Tourteau de graines de th�: s�chez et broyez finement les graines. Laissez-les tremper dans de l'eau ti�de pendant 24 heures. Diluez et m�langez � l'eau de l'�tang.

c) Rot�none ou saponine: m�langez � de l'eau la quantit� totale n�cessaire. Traitez l'�tang tout en maintenant cette solution bien m�lang�e.

Lutte contre les insectes et les organismes du zooplancton nuisibles dans les �tangs d'alevinage

4. Plusieurs insectes aquatiques, comme les larves et adultes de dytiques, les nymphes de libellule et les n�pes adultes, peuvent attaquer et d�truire de nombreux petits alevins dans vos �tangs de premier alevinage. La plupart de ces insectes aquatiques absorbent �galement la nourriture n�cessaire � la croissance de vos petits poissons. Certaines des plus grosses esp�ces de zooplancton peuvent aussi nuire aux tr�s jeunes alevins. Vous devez les prot�ger de ces ennemis:

• en nettoyant les foss�s herbeux aux alentours de la ferme piscicole; 
• en remplissant d'eau votre �tang d'alevinage pas plus de deux semaines avant le r�empoissonnement, s'il a �t� compl�tement vidang�; 
• en traitant l'eau de l'�tang d'alevinage pour �liminer les insectes nuisibles et parfois des organismes du zooplancton, comme indiqu� aux points 5 et 6 ci-apr�s.

5. Pour �liminer les insectes aquatiques qui viennent � la surface de l'eau pour respirer de l'air, tels que les tr�s nuisibles Notonecta, Nepa, Ranatra et les esp�ces de dytiques, proc�dez comme suit:

a) Eliminez toute la v�g�tation de l'�tang. Coupez l'herbe court sur les pentes internes des digues.

b) Trois ou quatre jours avant l'empoissonnement, passez lentement un filet � mailles fines dans l'eau pour capturer autant d'insectes que possible et �liminez- les.

c) De pr�f�rence par un jour calme et sec, mais 12 � 24 heures avant l'empoissonnement, �talez une fine couche d'une substance huileuse sur la surface de l'eau (voir tableau 11).

d) Maintenez cette couche intacte pendant au moins deux heures. Si n�cessaire, r�pandez davantage de substance huileuse, de fa�on que la couche reste ininterrompue sur toute la surface de l'�tang.

Note: Plus il y a de vent, plus vous aurez besoin de substance huileuse et moins le traitement sera efficace.

TABLEAU  11 Lutte contre les insectes aquatiques nuisibles respirant en surface

6. Pour �liminer tous les insectes aquatiques ainsi que les gros organismes du zooplancton, il vous faudra acheter des produits chimiques agricoles sp�ciaux. La plupart sont des phosphates organiques, des insecticides commerciaux tels que Baytex, Dipterex, Dylox, Flibol, Fumadol, Masoten et Sumithion. Ce dernier est particuli�rement utile car il est toxique pour les insectes, les cop�podes et les cladoc�res mais pas pour les petits organismes du zooplancton comme les rotif�res (voir section 10.1), aliment naturel des tr�s jeunes poissons. Proc�dez comme suit:

a) Calculez le volume (en m³) de l'eau pr�sente dans l'�tang d'alevinage. Celui-ci devra �tre de pr�f�rence � moiti� plein seulement.

b) Mesurez la quantit� totale d'insecticide n�cessaire pour traiter le volume d'eau. Selon le type de produit chimique que vous utilisez, la quantit� peut varier de 0,25 � 3 g/m³. V�rifiez soigneusement les calculs concernant le volume d'eau.

c) Dissolvez cette quantit� d'insecticide dans 10 � 20 l d'eau.

d) Appliquez cette solution uniform�ment sur l'�tang, soit directement � partir des berges si l'�tang est assez petit, soit � partir d'une embarcation si l'�tang est plus grand.

e) Attendez quatre ou cinq jours avant d'empoissonner l'�tang avec de jeunes alevins. Cela permettra aux organismes du zooplancton de petite taille de bien se d�velopper de nouveau.

4.8   Lutte contre les ennemis des poissons en �tangs empoissonn�s

1 . Une fois que le poisson a �t� introduit dans les �tangs, il doit �tre prot�g� autant que possible contre les pr�dateurs tels que poissons carnivores, grenouilles, tortues, serpents, oiseaux et mammif�res. Le vol de poisson par des personnes peut �galement exiger des mesures pr�ventives.

Lutte contre les poissons sauvages

2. Une fois qu'un �tang a �t� trait� en vue d'�liminer tous les poissons ind�sirables (voir sections 4.6 et 4.7), il doit �tre prot�g� afin de ne pas �tre r�infect� par l'eau d'alimentation, gr�ce � l'utilisation d'un des dispositifs de filtration d�crits pr�c�demment (voir section 2.9).

3. Ces dispositifs de filtration sont particuli�rement importants pour les �tangs de premier alevinage et de reproduction.

Pi�ger les tortues aquatiques

4. Construisez un pi�ge � tortues simple de la fa�on suivante:

a) Assemblez quatre planches pour faire un cadre en bois carr�. Ajoutez quatre pieds. Le cadre doit �tre assez haut pour pouvoir d�passer de 30 cm au moins le niveau de l'eau dans la partie peu profonde de l'�tang.

b) Ajoutez un fond en treillis ou en grillage.

c) Fixez soigneusement le pi�ge dans l'eau peu profonde.

d) Installez � l'ext�rieur de ce cadre une planche inclin�e qui relie le fond de l'�tang au haut du cadre. Elle servira de rampe aux tortues.

e) A l'extr�mit� sup�rieure de la planche inclin�e, fixez une autre planche qui bascule vers l'int�rieur du cadre sous l'effet d'un poids. Si vous utilisez des charni�res � ressort, la planche basculante reviendra en position normale une fois que la tortue sera tomb�e dans le pi�ge.

f) Tout autour du bord sup�rieur du cadre, plantez une rang�e de clous assez rapproch�s et courbez-les l�g�rement vers le bas.

5. App�tez le pi�ge en son centre avec du poisson ou de la viande. Toutes les tortues qui grimperont sur la planche inclin�e et qui passeront sur la planche basculante devraient tomber dans le pi�ge.

Pi�ger les serpents d'eau

6. Un pi�ge cylindrique simple, de 25 cm de diam�tre et de 70 cm de longueur peut �tre fabriqu� avec du treillis m�tallique fin. Les ouvertures � chaque extr�mit� sont obtur�es par des entonnoirs, dont l'un peut �tre facilement retir�.

7. Installez plusieurs pi�ges pr�s de l'endroit o� les jeunes poissons viennent s'alimenter. La moiti� des pi�ges devra �tre fix�e en dessous de la surface de l'eau. App�tez les pi�ges avec des poissons ou des grenouilles mortes et v�rifiez-les chaque jour.

Lutte contre les grenouilles

8. Les grenouilles sont �galement nuisibles dans les �tangs de reproduction et de premier alevinage, o� certaines esp�ces comme Xenopus se nourrissent activement de petits poissons; les t�tards font concurrence aux poissons pour la nourriture.

9. La lutte contre les grenouilles n'est pas facile et il est rare qu'elle soit totalement r�ussie. Pour r�duire le plus possible la population, essayez r�guli�rement ce qui suit:

a) Attrapez les t�tards, soit avec une �puisette, soit avec un carrelet. Utilisez le carrelet au-dessus d'une mangeoire o� les t�tards se regroupent, ou app�tez le filet avec de la nourriture pour les attirer. Un carrelet peut �tre fix� � un pieu mobile, et ce dispositif peut �tre d�plac� � l'int�rieur d'un �tang ou d'un �tang � l'autre.

b) Pi�gez les grenouilles adultes, notamment Xenopus, avec un pi�ge en grillage app�t� et plac� le long des berges de l'�tang. Ce pi�ge est semblable au pi�ge � serpents d�crit ci dessus.

c) Cl�turez les �tangs qui ont besoin d'une protection particuli�re � l'aide d'un mat�riau sur lequel les grenouilles ne peuvent pas grimper, comme du plastique ou de la t�le ondul�e. Cette protection devrait avoir au moins 50 cm de hauteur.

Protection des �tangs contre les oiseaux

10. Plusieurs sortes d'oiseaux sont tr�s friands de poisson, par exemple les martins- p�cheurs, les h�rons, les aigles-p�cheurs, les p�licans et les cormorans. Dans les �tangs peu profonds et aux endroits o� le poisson est concentr�, les dommages et les pertes caus�s peuvent �tre consid�rables.

11. ll y a plusieurs moyens de prot�ger les zones particuli�rement vuln�rables de l'installation piscicole, comme les �tangs � g�niteurs, les �tangs d'alevinage, de reproduction et de stockage. Les moyens couramment utilis�s sont:

• des dispositifs destin�s � faire peur aux oiseaux, install�s � proximit� ou � l'int�rieur de l'�tang, par exemple �pouvantail, assemblage de morceaux de bambou, assemblage de bo�tes vides, morceaux de miroir attach�s � une ficelle ou drapeaux; 
• des fils de fer fins ou des ficelles tendus en travers de l'�tang, perpendiculairement aux vents dominants, pour emp�cher les oiseaux de se poser sur l'�tang, de voler au ras de l'eau ou d'y plonger. Sur les petits �tangs, les fils de fer ou les ficelles devront �tre s�par�s de 50 � 70 cm, et sur les �tangs plus grands, de 8 � 15 m; attachez des bandes color�es sur les fils de fer; 
• cl�turer les parties les moins profondes de l'�tang ou tendre des fils de fer fins situ�s � environ 50 cm au-dessus du niveau de l'eau et � 50 cm des bords de l'�tang pour emp�cher les oiseaux de patauger dans l'eau; 
• recouvrir les �tangs avec des filets.

12. L'un des meilleurs moyens de dissuasion reste l'activit� humaine pr�s des �tangs. Si vous habitez dans votre ferme piscicole, vous aurez beaucoup moins de probl�mes que si vos �tangs sont compl�tement isol�s.

Lutte contre les mammif�res nuisibles

13. Les mammif�res aquatiques peuvent �tre nuisibles de deux mani�res:

• certains, comme la loutre, sont des pr�dateurs actifs; 
• d'autres, comme le rat musqu�, peuvent endommager s�rieusement les �tangs en creusant de longs terriers au-dessus du niveau de l'eau.

14. Hormis la pose de cl�tures, qui peut �tre co�teuse, on obtient de tr�s bons r�sultats:

• en les attrapant, � l'aide de pi�ges sp�cialement con�us;
• en les empoisonnant, � l'aide d'app�ts empoisonn�s.

15. Il faut prendre des mesures d�s que vous avez d�couvert qu'un animal est devenu actif sur la ferme proprement dite ou dans les environs.

Lutte contre le braconnage

16. Les vols de poissons par des personnes sont malheureusement assez fr�quents dans les fermes piscicoles, surtout si les �tangs sont isol�s et �loign�s de la maison d'habitation.

17. Comme vous l'avez vu � la section 4.5, une cl�ture de s�curit� est co�teuse. Son utilisation doit �tre limit�e � la protection des stocks de poissons de grande valeur, comme les stocks de g�niteurs et de poissons comestibles pr�ts pour la commercialisation.

18. Pour prot�ger un �tang d'engraissement contre le braconnage avec des filets comme des seines ou des �perviers (voir manuel 21, La gestion, sections 8.2 et 8.3), vous pouvez utiliser l'une des m�thodes simples suivantes:

a) Jetez des tiges de bambou d�pouill�es de leurs feuilles mais ayant beaucoup de branches lat�rales dans l'�tang, en particulier le long de ses berges.

b) Prenez un arbuste et �laguez toutes ses branches en laissant des moignons de 10 � 15 cm pr�s du tronc. Coupez l'extr�mit� � l'endroit o� le tronc a environ 15 cm d'�paisseur. Taillez cette extr�mit� en pointe et enfoncez l'arbuste t�te en bas � environ 50 cm de profondeur dans le fond de l'�tang. R�p�tez la m�me op�ration avec plusieurs arbustes; placez-en quelques-uns � 1,5 m ou 2 m des berges et les autres sur le reste de la superficie de l'�tang.

c) Fabriquez des crochets d'environ 60 cm de longueur avec des tiges de fer et placez-les dans de vieux r�cipients m�talliques remplis de b�ton. Mettez ces dispositifs � divers endroits de l'�tang.

d) Installez une s�rie de piquets en bois dans le fond de l'�tang. Reliez-les entre eux avec du fil de fer barbel� ou entourez simplement le sommet de chaque piquet de plusieurs couches de fil.

19. Il est habituellement difficile de voler le poisson en vidangeant un �tang, � moins qu'il ne soit pas surveill� pendant de longues p�riodes. Evitez ce risque et �vitez aussi les pertes d'eau caus�es par les personnes qui toucheront aux dispositifs de vidange sans y �tre autoris�es. Rendez les acc�s � ceux-ci et aux tuyauteries difficiles, en enlevant les poign�es des valves et, le cas �ch�ant, en installant des cadenas sur les planchettes des moines et des digues perc�es.

4.9   Contr�le de la v�g�tation aquatique dans les �tangs

Introduction

1 . La v�g�tation aquatique peut se pr�senter sous diverses formes, que l'on qualifie habituellement de plantes flottantes, submerg�es ou �merg�es. La pr�sence d'un peu de v�g�tation aquatique peut ne pas �tre nuisible mais si elle prend trop d'importance, elle peut entraver la bonne gestion de l'�tang d'�levage. Il devient alors n�cessaire de contr�ler cette v�g�tation pour plusieurs raisons:

a) La v�g�tation absorbe trop de nutriments de l'eau ou de la vase du fond de l'�tang.

b) Elle r�duit la p�n�tration de la lumi�re solaire dans l'eau, et donc la photosynth�se (voir section 2.0).

c) Elle offre un refuge aux ennemis et comp�titeurs des poissons.

d) Elle rend le fond de l'�tang trop riche en fibres cellulosiques, ce qui ralentit le processus de d�composition de la vase.

e) Elle peut g�ner consid�rablement la r�colte des poissons.

2. La v�g�tation doit �tre contr�l�e r�guli�rement dans le cadre de la gestion habituelle des �tangs. Il est moins co�teux de se d�barrasser de la v�g�tation tant qu'elle n'est pas trop abondante. La production d'aliments naturels et les conditions d'hygi�ne n'en seront que meilleures.

Rappel: Une frange de v�g�tation �merg�e peut �tre utile pour prot�ger les digues expos�es au vent (voir section 4.3).

3. Il y a trois fa�ons de lutter contre la v�g�tation aquatique:

• m�thodes biologiques, � l'aide d'animaux sp�cifiques;
• m�thodes m�caniques, � la main ou m�caniquement;
• m�thodes chimiques, en appliquant des produits chimiques sp�cifiques.

4. Vous devez, dans la mesure du possible, choisir des m�thodes biologiques ou m�caniques. ll ne faut avoir recours aux m�thodes chimiques que dans les cas o� les autres m�thodes ne peuvent pas �tre utilis�es, par exemple � cause du co�t �lev� de la main-d'oeuvre ou de la taille importante de l'exploitation piscicole.

Contr�le de la v�g�tation aquatique par des moyens biologiques

5. On peut utiliser efficacement certains poissons herbivores pour lutter contre un grand nombre de plantes, par exemple:

• la carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella): utilisez des poissons de 100 � 200 g pour une densit� moyenne d'empoissonnement de 1,5 � 2 kg/1 00 m² de surface d'eau. 
• Puntius gonionotus: utilis� habituellement comme grands alevins de 10 � 20 g de poids moyen � la densit� de 2 � 5 kg/1 00 m². 
• Tilapia rendalli et Tilapia zillii utilis�s comme grands alevins de 10 � 20 g de poids moyen � la densit� de 2 � 5 kg/1 00 m², ou comme poissons plus gros (au moins 50 g) � la densit� de 1 � 2 kg /100 m².

6. A condition de ne pas �tre trop dures, la plupart des plantes flottantes, submerg�es et m�me �merg�es, sont mang�es par ce type de poisson. Plus le poisson est gros, plus les plantes dont il peut se nourrir habituellement seront hautes et dures.

7. Certains poissons, comme la carpe commune, peuvent contr�ler indirectement la croissance de la v�g�tation en creusant la vase du fond de l'�tang pour trouver leur nourriture, augmentant ainsi la turbidit� de l'eau. On a observ� qu'un minimum de 10 poissons de 250 g ou plus  est n�cessaire pour 100 m² de surface d'eau. On peut obtenir des r�sultats analogues en fertilisant l'eau, ce qui augmentera la turbidit� due au plancton (voir section 6.0).

8. Les canards peuvent �galement contribuer � r�duire la v�g�tation submerg�e dans les parties peu profondes de l'�tang lorsqu'ils cherchent des aliments (voir section 7.3). Ils se nourrissent �galement de certaines plantes flottantes, telles que la lentille d'eau, Lemna sp.

Certaines esp�ces de poissons et les canards peuvent contribuer � r�duire la v�g�tation

Contr�le de la v�g�tation aquatique par des moyens m�caniques

9. L'enl�vement � la main de la v�g�tation aquatique est probablement la m�thode la plus couramment utilis�e. Elle peut �tre tr�s efficace dans les petits �tangs, notamment si elle a lieu dans des �tangs vidang�s juste avant le remplissage.

10. Il est pr�f�rable d'arracher enti�rement les plantes enracin�es. Avec certaines esp�ces robustes �merg�es, comme le roseau et le papyrus, cela n'est pas toujours possible.

11. Si les racines des plantes sont trop difficiles � arracher, coupez-les aussi pr�s que possible du sol, lorsque l'�tang est � sec ou apr�s que le niveau de l'eau a �t� abaiss�. Ensuite, il faut remplir de nouveau l'�tang aussit�t que possible.

12. Dans les petits �tangs, les algues filamenteuses et les plantes flottantes sans racines, comme la lentille d'eau, peuvent �tre enlev�es � l'aide d'une �puisette attach�e � l'extr�mit� d'une longue perche. On peut enlever la v�g�tation � racines superficielles avec un r�teau ou un crochet fix� � une corde solide.

13. Il faut toujours �liminer de l'�tang la v�g�tation d�tach�e, afin d'emp�cher toute nouvelle pousse et d'�viter l'accumulation de d�bris organiques en d�composition qui pourraient causer une carence d'oxyg�ne dissous (voir section 2.5). Ces mat�riaux v�g�taux peuvent �tre utilement recycl�s en engrais organique par compostage (voir section 6.4). Lorsque ces mat�riaux sont assez secs, il est parfois pr�f�rable de les empiler sur le fond de l'�tang vidang� et de les br�ler. On pourra ensuite r�pandre les cendres sur le fond de l'�tang.

Contr�le de la v�g�tation aquatique par des moyens chimiques

14. Il existe dans le commerce plusieurs produits chimiques qui permettent de lutter contre les algues (algicides) ou les plantes aquatiques (herbicides), notamment les esp�ces �merg�es et flottantes. La lutte contre les esp�ces submerg�es est beaucoup plus complexe, surtout dans les �tangs sous eau et empoissonn�s.

15. Pour lutter contre les algues et leur prolif�ration, le mieux est d'utiliser du sulfate de cuivre (CuSO₄) , algicide puissant et � bon march�, qui peut �tre utilis� sans danger dans les �tangs empoissonn�s dont l'alcalinit� totale de l'eau est suffisamment �lev�e. Pour obtenir de tr�s bons r�sultats, n'oubliez pas les points suivants:

a) D�terminez l'alcalinit� totale de l'eau (voir section 5.0). Si elle est sup�rieure � 50 mg de CaCO₃/l, vous pouvez traiter l'�tang en pr�sence du poisson. Sinon, il vous faut d'abord r�colter le poisson.

b) D�terminez le type d'algue � �liminer:  

• pour les esp�ces monocellulaires microscopiques ou les esp�ces plus importantes vivant en colonies, utilisez une dose moyenne de 0,1 � 0,3 g de sulfate de cuivre par m�tre cube d'eau;
• pour les esp�ces filamenteuses ou multicellulaires, telles que Spirogyra, Anabaena, Oscillaria, Chara ou Nitella, vous aurez besoin de doses plus �lev�es de sulfate de cuivre. Proc�dez conform�ment au tableau ci apr�s.

Rappel: 1 microm�tre (micron) = l �m = 0,001 mm ou un milli�me de millim�tre.

Exemples d'algues monocellulaires Note: Barres verticales = 10 �m.

Exemples d'algues vivant en colonies Note: Barres verticales = 10 �m

Contr�le des algues filamenteuses avec du sulfate de cuivre

c) Si l'�tang est empoissonn�, il vaut mieux traiter seulement un tiers ou la moiti� de la surface de l'�tang � la fois, en particulier si l'alcalinit� totale de l'eau est faible ou si vous utilisez des concentrations sup�rieures � 1 g/m³.

d) Il est tr�s important de d�terminer soigneusement le volume d'eau � traiter (voir manuel 4, L'eau).

e) Si possible, choisissez un jour sans pluie et sans vent.

f) Il sera peut-�tre n�cessaire de r�p�ter le traitement apr�s quelques semaines.

g) Apr�s le traitement et l'�limination des algues, observez de pr�s tout signe de carence d'oxyg�ne dissous et prenez les mesures qui s'imposent (voir section 2.5).

h) Le sulfate de cuivre est un poison. Manipulez-le avec prudence et rangez-le en lieu s�r.

16. Si possible, testez la dose de sulfate de cuivre que vous pr�voyez d'utiliser sur quelques-uns de vos poissons que vous aurez plac�s dans deux ou trois r�cipients en plastique ou en verre remplis d'eau de l'�tang, avant de traiter l'�tang empoissonn�. Observez le comportement des poissons pendant 24 � 36 heures (voir �galement section 15.3).

17. Le sulfate de cuivre se pr�sente sous deux formes, en poudre et en cristaux. Pour traiter l'�tang, utilisez l'une des m�thodes suivantes:

a) Pour la poudre, r�partissez uniform�ment la quantit� n�cessaire sur toute la surface de l'�tang � traiter.

b) Sinon, pour la poudre ou les cristaux fins, dissolvez enti�rement la quantit� n�cessaire dans 10 � 20 l d'eau ti�de et appliquez cette solution concentr�e de fa�on r�guli�re sur la superficie d'eau � traiter. V�rifiez que la solution reste bien m�lang�e. Veuillez � ce qu'elle se m�lange bien � l'eau de l'�tang.

c) Pour les cristaux, placez la quantit� n�cessaire dans un ou plusieurs petits sacs faits d'un mat�riau � mailles, comme du filet de p�che. Fixez ces sacs � un support flottant. R�partissez le produit chimique dans l'�tang aussi uniform�ment que possible en faisant glisser d'avant en arri�re le support sur la surface � traiter. Vous pouvez utiliser:  

• dans un petit �tang, une chambre � air;
• dans un �tang de taille moyenne, deux chambres � air reli�es par un morceau de bois;
• dans un grand �tang, une embarcation sur les flancs de laquelle sont attach�s les sacs.

18. L'utilisation d'herbicides pour �liminer les plantes aquatiques sup�rieures est beaucoup plus d�licate. Le succ�s de l'op�ration d�pend du choix du produit chimique le mieux adapt�, compte tenu surtout du type de v�g�tation, du moment de l'ann�e, des esp�ces de poisson pr�sentes, de la m�thode de traitement utilis�e et du soin avec laquelle elle est appliqu�e. Dans les exploitations piscicoles, tout traitement avec des herbicides doit �tre effectu� uniquement par du personnel comp�tent et qualifi�.