Instrument de contribution volontaire flexible (FVC)

Lutter contre la prolifération des superbugs dans l’aquaculture en Asie

Principaux résultats

  • Des indications sur l’élaboration de plans et de politiques ont été données à 95 fonctionnaires chargés de la biosécurité de l’aquaculture de Chine, d’Indonésie, de Malaisie, du Myanmar, des Philippines, de Thaïlande et du Viet Nam.
  • La Chine, la Malaisie, les Philippines et le Viet Nam ont élaboré le volet aquacole de leurs plans d’action nationaux contre la résistance aux antimicrobiens.
  • Une formation sur le suivi et l’analyse des résidus d’antimicrobiens a été dispensée à 69 fonctionnaires du Bangladesh, des Philippines, de Thaïlande et du Viet Nam.

Les antibiotiques sont une merveille issue du génie humain. Depuis qu’Anne Sheaf Miller a miraculeusement guéri d’une infection mortelle en 1942 grâce à l’administration de pénicilline, encore au stade expérimental à l’époque, les antibiotiques ont sauvé d’innombrables vies.

Cependant, même un remède efficace doit parfois être utilisé avec modération. La consommation d’antibiotiques a augmenté de 36 pour cent au cours de ce siècle et leur application dans le secteur de l’élevage devrait progresser de 67 pour cent d’ici à 2030: une crise de sécurité sanitaire se profile. Les résidus d’antibiotiques se répandent dans l’environnement et créent des microorganismes dotés d’une résistance aux antimicrobiens. Ces superbugs meurtriers suscitent des inquiétudes, à juste titre. Au niveau mondial, 700 000 décès sont imputables à des bactéries résistantes aux antimicrobiens.

«Le mauvais usage des antimicrobiens dans l’alimentation et l’agriculture est un problème qui contribue à la crise sous-tendue par la résistance aux antimicrobiens car à chaque fois que nous utilisons ces médicaments, nous risquons de compromettre leur efficacité future», a expliqué Juan Lubroth, Vétérinaire en chef à la FAO.

Ce problème se pose tant sur terre que sous l’eau. Les recherches du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont établi que jusqu’à 75 pour cent des antibiotiques utilisés dans l’aquaculture étaient susceptibles de se retrouver dans l’environnement. La FAO tente de remédier au problème, notamment par l’intermédiaire d’un projet qui vise à renforcer la capacité des gouvernements de réduire la résistance des organismes aquatiques aux antimicrobiens.

L’Asie domine la production aquacole mondiale, c’est pourquoi il convient d’agir prioritairement dans cette région. Des ateliers et des sessions de formation régionaux sur la biosécurité de l’aquaculture se sont tenus en Inde, en Malaisie et à Singapour, avec la participation de fonctionnaires du Bangladesh, de Chine, de Malaisie, des Philippines, de Thaïlande et du Viet Nam. Leur objectif était d’aider les gouvernements à réduire la résistance aux antimicrobiens dans le secteur.

Ces activités ont été l’occasion de donner des indications aux autorités compétentes sur l’élaboration du volet aquacole des plans d’action nationaux contre la résistance aux antimicrobiens, les pratiques optimales en matière de biosécurité et l’utilisation responsable des antimicrobiens, et la conception des tests de sensibilité aux antimicrobiens. Le plan d’action de la Malaisie a été lancé le 27 février 2018 par le Ministère de la santé et le Ministère de l’agriculture et de l’agro-industrie. Aihua Li, de l’institut d’hydrobiologie de l’académie chinoise des sciences, a déclaré que l’atelier lui avait apporté des informations précieuses sur les moyens de réduire la résistance aux antimicrobiens dans le secteur aquacole.

Par ailleurs, le projet a aidé les autorités compétentes dans le domaine de l’inspection et du suivi des aliments à base de poisson, en renforçant les capacités des laboratoires nationaux en matière de détection des antimicrobiens dans les produits à base de poisson et en favorisant l’inclusion de la résistance aux antimicrobiens dans les systèmes d’inspection et les plans d’échantillonnage pour les produits de la pêche et de l’aquaculture. Parmi les autres activités après récolte, citons la promotion de la méthode de transformation du poisson par ensilage, dont la finalité était de donner des indications sur les bonnes pratiques de gestion des déchets de poisson.

De nouveaux partenariats sur la biosécurité de l’aquaculture ont été conclus, notamment avec l’institut vétérinaire de Croatie et l’Université Nitte, en Inde. Ils donnent accès à de nouvelles ressources et amplifient les effets produits, notamment grâce à l’élaboration d’un guide pratique sur la lutte responsable contre les maladies bactériennes dans le secteur aquacole.

«La FAO a indiqué qu’elle était totalement favorable à ce que notre consortium de rédaction se serve de notre expertise et de notre expérience sur les maladies bactériennes dans l’aquaculture pour produire un manuel pratique à l’intention des spécialistes de l’aquaculture au niveau mondial, a indiqué Olga Haenen, de Wageningen Bioveterinary Research. Ainsi, la FAO soutient la production saine de poisson, la protéine du futur.»

Les efforts déployés en Asie sont partie intégrante des travaux plus généraux sur la résistance aux antimicrobiens que la FAO mène avec d’autres partenaires dans le monde entier, comme l’outil ATLASS, qui permet aux pays de mettre à l’épreuve leurs laboratoires et leurs systèmes épidémiologiques nationaux.

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