English translation below

Dans le texte introductif de cette discussion, je lis: "L'importance de la biodiversité pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition n'est pas toujours évidente pour ceux qui interviennent dans les secteurs agricoles." Je voudrais bien croire que les agriculteurs familiaux ne sont pas concernés par cette déclaration. Car, c'est presque naturel pour les agriculteurs africains (à dominance familiale) de sauvegarder la biodiversité agricole. La sauvegarde de l'agrobiodiversité fait partie de la pratique paysanne; elle est intégrée à l'agriculture familiale. Les producteurs sont souvent conscients de ce qu'il faut conserver les diverses espèces et variétés végétales et animales selon leurs utilités. C'est ainsi, que la recherche de rendement élevé n'est jamais le seul critère de choix des cultivars par les producteurs familiaux. Même parmi la diversité de critères qu'ils adoptent souvent, le rendement élevé n'est pas toujours le critère principal. Les critères des exploitants familiaux sont diversifiés en fonction des catégories de besoins du producteur, des consommateurs et de la communauté: sécurité alimentaire, souveraineté alimentaire, remèdes sanitaires, amélioration de la reproduction humaine, besoins financiers, lutte biologique contre les parasites, ... J'ai publié à ce sujet un article intitulé "Diversité et critères d'adoption des cultivars de maïs (Zea mays) dans le village Zounnou, centre Bénin". Cet article est disponible en ligne: https://www.ajol.info/index.php/jab/article/view/129189. Un autre article est en cours sur le manioc, une autre culture de base au Bénin et dans nombre de pays africains.

Cette réalité décrite sur l'agrobiodiversité n'est pas toujours présente dans l'agrobusiness, dans l'agriculture industrielle et l'agriculture commerciale. Car, le développement de ces types d'agriculture conduitle plus souvent à la réduction (drastique) de l'agrobiodiversité, en mettant l'accent sur quelques cultivars de grande valeur commerciale. 

La véritable préoccupation aujourd'hui devrait être d'accompagner les producteurs familiaux dans leur réflexe habituel de préserver l'agrobiodiversité. Comment accompagner les producteurs agricoles familiaux dans cette attitude intelligente et salvatrice pour l'humanité ? C'est plutôt là le défi à relever à mon avis.  A cet effet, je sais que déjà, les Nations Unies ont déclaré l'année 2014, année internationale de l'agriculture familiale. C'est un signe de reconnaissance. Mais, il faudra aller plus loin avec des appuis significatifs à la recherche-développement dans ce cadre.

In the introductory text of this discussion I read: “The importance of biodiversity for improved food security and better nutrition is not always evident to those engaged in agricultural sectors.” I hope that family farmers are not included in this declaration, because it is almost natural for African farmers (predominantly family farmers) to safeguard agricultural biodiversity. Safeguarding agro-biodiversity is part of the small farmer’s practice; it is bound up with family farming.  Producers are often aware that there is a need to conserve the different species and varieties of vegetables and animals according to their uses.  That is why the search for high yields is never the only criterion for choosing crops for the family farmers.  Even among the various criteria often adopted, high yielding is not always the main criterion.  The criteria for family farmers are diverse in accordance with the type of need  of the producer, consumers and community: food security, food sovereignty, sanitary solutions, improvements in human reproduction, financial needs, biological fight against parasites … I have published an article on this subject called: “Diversity and Adoption Criteria of Cultivars of Maize (Zea mays L.)  in Zounnou Village, Centre Benin” this article is available on line: https://www.ajol.info/index.php/jab/article/view/129189  Another article in preparation relates to cassava, another basic crop in Benin and numerous other African countries.

This reality as described on agro-diversity is not always present in agro-business, in industrial or commercial agriculture because the development of these types of farming often leads to the (drastic) reduction of agro-biodiversity by putting the accent on some high commercial value crops.

The real concern today should be to support family farmers in their typical forms of preserving agro-biodiversity. How to accompany family farmers in this smart and life-saving attitude for humanity? In my view, this is really the challenge to be met.  To this effect, I know that the United Nations have already declared 2014 the International Year of family farming. It is a sign of recognition, but it will be necessary to go further with significant support for research and development in this framework.