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أستاذ دكتور Abbas Khaled

المنظمة: INRA Algérie
الدولة: الجزائر
مجال (مجالات) الخبرة:
I am working on:

- agricultue/livestock association for sustainable developpement in semi-arid algerian zones - land use improvement by forage and legume covers - agricultural units incoms improvement strategys (product quality...) - new technologies farm integration i

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    • English translation below

      L’agriculture familiale un socle majeur pour les ressources naturelles et la résilience en zones difficiles

      L’Algérie qui veut instaurer une agriculture performante pour assurer sa sécurité alimentaire, entrevoit une politique véhiculant une volonté farouche d’augmentation des productions et de renforcement de l’organisation des différentes filières alimentaires. Le tissu institutionnel d’appui et de formation et très dense. Aussi, les subventions et aides accordées à l’agriculture sont très significatives. Or, l’uniformité e ces politiques qui tendant toutes à la mise en place de systèmes intensifs modernes et productifs, ne montre pas la flexibilité nécessaires pour s’adapter aux spécifiés territoriales et sociales de certains systèmes agricoles pouvant être impactés négativement par l’intensification. L’agriculture familiale qui s’apparente à la forme traditionnelle de la petite agriculture structurée autour de la famille pour la nourrir et subvenir à ses besoins sans recours à la main d’œuvre externe, constitue une forme presque non concerné par l’entreprenariat capitaliste axé sur le profit et prôné par les pouvoirs publics. En effet, de par ma propre expérience en Algérie, il me semble que les politiques gouvernementales de développement de l’agriculture sont loin de prendre en considération spécifiquement le renforcement et le développement de l’agriculture familiale.

      Une volonté productiviste freinée par des facteurs structuraux très nombreux

      L’exiguïté des terres agricoles et la croissance démographique n’ont en effet pas permis à l’Algérie d’atteindre la croissance agricole nécessaire permettant de réduire le recours très important aux marchés externes pour approvisionner le marché local, particulièrement en blés, en lait, en sucre et huile. Les intrants agricoles dont les engrais, les semences et les traitements médicamenteux des maladies et parasites sont aussi largement importés. La mise en place de systèmes productivistes compétitifs et modernes se heurte en effet au problème très important du foncier agricole (terres privées dans l’indivision et terres publiques non encore dans un statut sécurisant), au manque de ressources hydriques et aux gaspillages. Toutes ces contraintes s’entremêlent et font émerger d’autres freins comme la faible professionnalisation des acteurs, la faible formation, la faible organisation des filières etc. Cet état de fait rend les efforts financiers et humains entrepris peu bénéfiques.

      Dans le même ordre d’idées, l’état a développé, afin de gagner le plus de production possible, une politique permettant à aider les agriculteurs à produire le plus possible et, par conséquent, à rentrer dans un cycle d’intensification permettant de gagner le plus de revenus possibles quel que soit la région, le territoire ou la forme d’agriculture. Ces aides octroyés soit par des subventions d’opérations culturales spécifiques ou par la garantie des prix sont nombreuses et couteuses.

      Malgré Tous ces efforts, l’élan qu’a pris la croissance des différents produits agricoles ne semble pas changer pour se rapprocher de la courbe effrénée des besoins alimentaires ce qui garde un niveau trop élevé des importations. Compte tenu de cela, l’état se tourne désormais vers la culture des terres sahariennes en créant des unités de production grandes et modernes et en encourageant l’investissement. Cette orientation suscite déjà beaucoup de questions et les débats à son sujet sont très controversés. Les questions de l’économie de l’eau saharienne peu renouvelable, des couts de productions élevées …font que beaucoup de spécialistes sont contre cette nouvelle stratégie.

      Et l’agriculture familiale…….

      Cette forme continue de nourrir une couche importante de la population notamment dans les zones difficiles d’accès telles que les montagnes, les oasis et certaines zones reculées de la steppe. A titre de rapprochement les exploitations agricoles ayant moins de 10 ha totalisent 25% de la SAU algérienne, soit plus de 2 millions d’ha. Non affectée par le capital et le profit, cette agriculture permet certains objectifs majeurs :

      • Le maintien des semences et races locales portant en elles les gènes de la résistance et de la résilience,
      • La couverture des besoins des familles de ces régions en nutriments de qualité, soit une participation significative à la sécurité alimentaire, aspect à dimension stratégique bien mise en exergue par les effets de la pandémie du Covid 19.
      • Le maintien des pratiques et savoir-faire d’une agriculture traditionnelle,
      • La vivification des sols et des pâturages ce qui permet une dynamique positives de beaucoup d’écosystèmes
      • Une harmonie positive avec les écosystèmes et l’environnement

      L’inexistence de politiques spécifiques et la standardisation des politiques d’intensification impactent négativement l’agriculture familiale.

      Ces effets se matérialisent aux niveaux pertinents suivants :

      • La semence (les races animales locales) de ferme (exploitation, échanges, commercialisation) :

      La non existence d’un cadre légal qui règlemente la production et les transferts intercommunautaires des semences et géniteurs locaux (de ferme) ne permet pas une visibilité sur l’état et les mécanismes de maintien et d’amélioration de ce patrimoine dont l’importance cruciale en matière de préservation de gènes rares de résistance aux maladies et parasites et de résilience aux chocs climatiques, n’est plus à démontrer.

      • L’agrotourisme

      Le secteur de tourisme n’inclue pas encore officiellement la notion d’agrotourisme comme une forme organisée et réglementée de façon à contribuer à l’essor commercial des produits de l’agriculture familiale et surtout à la sensibilisation des populations aux bienfaits de ce type d’agriculture qui peut se classer comme une agriculture écologique et saine.

      • La valorisation des produits du terroir

      L’absence d’une politique de reconnaissance des produits de l’agriculture familiale et leur marquage officiel constitue un frein à la prospérité économique des familles rurales en rendant difficile la commercialisation locale et surtout en minimisant les revenus. La protection des produits signifie la protection des savoirs faires et des processus traditionnels de production, de conservation et de packaging. Malgré les efforts menés par le gouvernement à ce sujet, le gouffre est encore important et les produits concernés ne sont pas issus spécifiquement de l’agriculture familiale.

      • L’amélioration des conditions des femmes rurales

      L’agriculture familiale est maintenue malgré l’impact négatif des divers facteurs grâce à l’implication des femmes rurales qui y trouvent la seule activité générant des revenus même maigres mais constants. Malheureusement ces revenus restent très bas et ne permettent pas de valoriser et d’améliorer les conditions de vie, elles-mêmes liées à la condition égalitaire des femmes dans les sociétés rurales.

      Pour une prise en charge effective de l’agriculture familiale par les différentes politiques agricoles

      Un plan d’action spécifique est nécessaire pour une prise en charge effective de l’agriculture familiale par les différentes politiques de développement agricoles et rurales. Ace titre, il est nécessaire de procéder par les étapes suivantes :

      1. Délimiter les territoires considérés comme dominées par cette forme d’agriculture et définir en détail la forme s’apparentant à chaque territoire :

      • Superficies et cheptels moyennes par famille et par territoire
      • Taille de la famille impliquée et sa composition
      • Types et importance de taches exécutées par membre de la famille
      • Organisation et leadership au sein de la famille en matière d’affectation des taches et de gestion économique et financière
      • Caractérisation des produits et des pratiques agricoles et agroenvironnementales ainsi que le calendrier des disponibilités sur le marché
      • Reproduction et gestion des semences végétales et des génotypes animaux



      2. Repérer les cas types de chaque territoire et déterminer leurs forces, faiblesses, opportunes et menaces

      3. Entrevoir des mesures de facilitation et d’aides appropriées dans le but d’inciter les acteurs affiliés à l’agriculture familiale à initier des projets à caractères territoriaux (implicant les acteurs locaux) qui tendent à ouvrir plus d’espaces à leurs produits, à renforcer leur qualités et prix et surtout à améliorer leur conditions de vie.

      Family farming a major foundation for natural resources and resilience in difficult areas

      Algeria, which wants to establish efficient agriculture to ensure its food security, envisages a policy conveying a fierce desire to increase production and strengthen the organization of the various food sectors. The institutional support and training fabric is very dense. Also, the subsidies and aid granted to agriculture are very significant. However, the uniformity of these policies, which all tend to set up modern and productive intensive systems, does not show the flexibility necessary to adapt to the territorial and social specifications of certain agricultural systems that may be negatively impacted by intensification. Family farming, which is similar to the traditional form of small-scale agriculture structured around the family to feed it and provide for its needs without recourse to external labor, constitutes a form almost not concerned by profit-oriented capitalist entrepreneurship and advocated by public authorities. In fact, from my own experience in Algeria, it seems to me that public agricultural development policies are far from specifically taking into consideration the strengthening and development of family farming.

      A productivist desire hampered by very numerous structural factors

      The scarcity of agricultural land and population growth have in fact not enabled Algeria to achieve the agricultural growth necessary to reduce the very significant recourse to external markets to supply the local market, particularly with wheat and milk, sugar and oil. Agricultural inputs including fertilizers, seeds and drug treatments for diseases and pests are also widely imported. The establishment of competitive and modern productivist systems comes up against the very important problem of agricultural land (private land in joint possession and public land not yet in secure status), the lack of water resources and wastage. All these constraints are intertwined and lead to the emergence of other obstacles such as the low professionalization of the players, the low training, the weak organization of the sectors etc. This state of affairs makes the financial and human efforts undertaken of little benefit.

      In the same vein, the state has developed, in order to gain as much production as possible, a policy to help farmers produce as much as possible and, therefore, to enter into an intensification cycle allowing to earn as much income as possible regardless of the region, territory or form of agriculture. These aids, granted either by subsidies for specific cropping operations or by price guarantees, are numerous and costly.

      Despite all these efforts, the momentum that the growth of different agricultural products has taken does not seem to change to approach the frantic curve of food needs, which keeps the level of imports too high. In view of this, the state is now turning to the cultivation of Saharan lands by creating large and modern production units and encouraging investment. This orientation already raises many questions and the debates about it are very controversial. The issues of the economy of low-renewable Saharan water, high production costs ... cause many specialists to be against this new strategy.

      And family farming…

      This form continues to feed a large segment of the population, especially in hard-to-reach areas such as mountains, oases and some remote areas of the steppe. By way of comparison, agricultural holdings with less than 10 ha total 25% of the Algerian UAA, or more than 2 million ha. Unaffected by capital and profit, this agriculture allows certain major objectives:

      • The maintenance of seeds and local breeds carrying the genes of resistance and resilience,
      • Covering the needs of families in these regions for quality nutrients, i.e. a significant participation in food security, an aspect with a strategic dimension clearly highlighted by the effects of the Covid 19 pandemic.
      • Maintaining the practices and know-how of traditional agriculture,
      • The revitalization of soils and pastures which allows a positive dynamic of many ecosystems
      • Positive harmony with ecosystems and the environment

      The lack of specific policies and the standardization of intensification policies negatively impact family farming.

      These effects materialize at the following relevant levels:

      • Semen (local animal breeds) from farm (exploitation, trade, marketing):

      The non-existence of a legal framework that regulates the production and inter-community transfers of seeds and local (farm) progenitors does not allow visibility of the state and the mechanisms for maintaining and improving this heritage, the importance of which is crucial in terms of preserving rare genes for resistance to diseases and parasites and resilience to climatic shocks, which no longer needs to be demonstrated.

      • Agrotourism

      The tourism sector does not yet officially include the notion of agrotourism as an organized and regulated form in order to contribute to the commercial development of family farming products and especially to the sensitization of the populations regarding the benefits of this type of farming, which can be classified as ecological and healthy agriculture.

      • Promotion of local products

      The lack of a policy for recognizing family farm products and their official marking hinders the economic prosperity of rural families by making local marketing difficult and above all by minimizing income. Product protection means the protection of know-how and traditional production, conservation and packaging processes. Despite the efforts made by the government in this regard, the chasm is still large and the products concerned are not specifically from family farming.

      • Improving the conditions of rural women

      Family farming is maintained despite the negative impact of various factors thanks to the involvement of rural women who find it the only activity that generates even meager but constant income. Unfortunately, these incomes remain very low and do not make it possible to enhance and improve living conditions, linked to the equal status of women in rural societies.

      For effective support for family farming through the various agricultural policies

      A specific action plan is necessary for effective support for family farming by the various agricultural and rural development policies. As such, it is necessary to proceed by the following steps:

      1. Demarcate the territories considered as dominated by this form of agriculture and define in detail the form relating to each territory:

      • Average areas and livestock per family and per territory
      • Size of the family involved and its composition
      • Types and importance of tasks performed by family member
      • Organization and leadership within the family in terms of task assignment and economic and financial management
      • Characterization of agricultural and agri-environmental products and practices as well as the calendar of availability on the market
      • Reproduction and management of plant seeds and animal genotypes



      2. Identify the typical cases of each territory and determine their strengths, weaknesses, opportunities and threats

      3. To envisage appropriate facilitation and aid measures in order to encourage actors affiliated with family farming to initiate projects of a territorial nature (involving local actors) which tend to open up more space for their products, to strengthen their quality and price and especially to improve their living conditions.

       

       

       

    • Bonjour;

      lors du séminaire que nous avons organisé cette année sur les coopératives en agricoles en Algérie, il est apparu que parmi les facteurs de réussite d'une coopérative (COOPSSEL de Sétif: coopérative spécialisée des services d'élevage), figurent surtout: la facilitation de l'accès au crédit de campagne auquel beaucoup de petits éleveurs ne sont pas éligibles ainsi que la valorisation du lait par sa transformation et sa commercialisation.Cette coopérative a en effet innové par la création d'une laiterie fonctionnant uniquement avec le lait de vache. Les petits ateliers laitiers des éleveurs dont la fonction a souvent été l’approvisionnement de la trésorerie servant à l'achat d'intrants et auparavant peu viables pour approvisionner les grandes laiteries étatiques, se sont vus devenir plus importants du fait de la progression de l'attractivité du produit et la souplesse de de sa commercialisation (pas de délais dans la facturation et le payement, facilité de se faire payer en intrants)qui constituent des services parmi d'autres disponibles pour les adhérents de la coopérative.

      salutations

      K. Abbas

    • A cette occasion très forte et très significative pour le développement agricole et rural durables, nous avons eu le privilège d'organiser en mars dernier à Sétif (Algérie)une journée nationale sur les coopérative agricoles. D’imminents spécialistes ont rapporté l'histoire de cette forme d'organisation en Algérie, les avantages qu'elle offre, ses performances dans le monde et ont analysé la situation des coopératives agricoles en Algérie. La journée a connu en outre, un riche débat sur la question pour aboutir à des recommandations très intéressantes qui incitent à la mise en oeuvre d'un programme spécial de réhabilitation des nombreuses coopératives en état d'arrêt des activités et de mise à niveau managérial des coopératives en activité. Nous avons aussi mis le doigt sur certains aspects réglementaires et juridiques constituant des blocages notamment au niveau de leur juste application et démontré le bienfait du regroupement des coopératives en fédérations afin de leur permettre d'évoluer hors de leur territoires.... je suis prêt à répondre aux questions des intéressés salutations Khaled Abbas