Global Forum on Food Security and Nutrition (FSN Forum)

SATHE DEMONKOMBONA

FAO
Central African Republic

English translation below

  1. Sur la base de votre expérience, quels sont les enjeux spécifiques auxquels sont confrontés les jeunes de 15 à 17 ans de zones rurales (qu’il faut distinguer des jeunes de plus de 18 ans) pour gagner leur vie (actuelle ou future) dans le secteur agricole et les activités afférentes?*

Les enjeux auxquels font face les jeunes ruraux, notamment ceux de la tranche d’âge de 15 à 17 sont tributaires du contexte politique, économique, social et culturel de chaque pays. La République Centrafricaine connait une réalité socio-politique assez troublante depuis des décennies. Cette situation due notamment aux crises cycliques qui ont eu lieu dans le pays laisse un paysage plutôt particulier, quant à la différente catégorisation des jeunes: i) Jeunes de la rue ; ii) Jeunes associés aux forces et groupes armés ; iii) Jeunes à besoins spéciaux  iv) Jeunes orphelins ;  v) Jeunes déplacés et séparés.

Toutes ces catégories font face sans distinction aux enjeux dont certains sont indépendants de leur statut et d’autres      sont intrinsèquement liés à leur personne :

  • L’absence ou l’insuffisance d’infrastructures de base (écoles primaires et secondaires détruites ou abandonnées sans aucune présence d’enseignants ; les formations sanitaires sont inexistantes et le personnel déphasé ; l’accès à la formation technique fondée sur les réalités d’emploi n’existent pas, ce qui empêche le développement et l’amélioration des savoir-faire locaux en tout genre, notamment dans le secteur agricole, dont pourraient profiter les jeunes pourtant engagés comme la cheville ouvrière des activités agro-pastorales de leur communauté) ;
  • La population de la République Centrafricaine est jeune (les moins de 15 ans représentent 41% de la population nationale et majoritairement rurale (60%) selon le Programme National d’Investissement Agricole, la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN). Seulement 30% environ des ruraux savent lire et écrire.
  • La limite des politiques agricoles dans le pays empêche l’éclosion d’une agriculture de marché, tournée vers le développement des filières à fort rendement qui pourraient créer de l’emploi pour les jeunes confrontés au chômage (15 à 21 % selon le PNIASAN) dans les milieux ruraux et qui optent  pour l’exode rural.
  • La faiblesse des coopératives dans les milieux ruraux désintéressent les jeunes de toute idée de se constituer en groupement promoteur d’initiatives originales agricoles intéressantes. Les rares tentatives d’associations sont limitées souvent dans leur champ d’action.
  • La résurgence des groupes d’auto-défense est un facteur handicapant pour les jeunes ruraux, et contribuent à l’insécurité, à l’oisiveté, tout en compromettant parfois l’accès de ces localités à certains services offerts par les acteurs humanitaires et de développement;
  •  
  • 2. Comment les politiques et les programmes peuvent-ils contribuer à relever les enjeux auxquels sont confrontés les jeunes des zones rurales, de la manière la plus efficace et économique possible ? Si ces politiques et programmes sont ciblés sur les jeunes plus âgés, comment pouvons-nous les appliquer pour soutenir les moins de 18 ans ? Veuillez nous communiquer des exemples pertinents et les leçons que vous avez tirées de votre expérience.

A notre avis, la meilleure politique est celle qui prend en compte les besoins réels de la population à laquelle elle est applicable. Elle devra donc être pragmatique, afin de relever les défis auxquels sont confrontés les jeunes dans les milieux ruraux :

  • Construire des écoles selon les besoins en infrastructure de la localité;
  • Doter les centres de formation en matériels facilement malléables par la population tout en fournissant aux jeunes en situation d’apprentissage les outils techniques ayant un débouché dans le milieu (Par exemple, ne pas former les jeunes en électricité ou en mécanique lorsqu’il n’existe nulle part dans le village un seul générateur ou un seul vélo ou garage) ;
  • Encadrer les jeunes à fort potentiel dans les métiers d’enseignement technique afin de pérenniser la chaîne de formation professionnelle locale.
  1. Quelles sont les principales contraintes de capacités que vous rencontrez ou que votre institution/organisation rencontre pour concevoir, mettre en œuvre évaluer les politiques et les programmes destinés à résoudre les problèmes qui touchent les jeunes de moins de 18 ans des zones rurales ? Quelles sont les lacunes en matière de données en ce qui concerne les problèmes les plus fréquents qui touchent à l’emploi et des moyens d’existence des jeunes des zones rurales ?

Les principales contraintes auxquelles le Programme Initiative Jeunesse FAOCF est confronté dans la mise en œuvre et l’évaluation des politiques ayant vocation à trouver des alternatives aux problèmes de chômage, d’emplois vulnérables ou précaires, de sous-emploi des jeunes en République Centrafricaine, se situent au niveau institutionnel. Au niveau interne, il se pose déjà un problème de structuration. En RCA, la FAO a enregistré des interventions en faveur des jeunes, dans le cadre d’appui à la promotion et à l’emploi des jeunes. Cette intervention s’est concrétisée pour la plupart par la fourniture de moyens matériels ou financiers aux organes ou organisations de jeunesse évoluant dans la société civile ou sous la tutelle gouvernementale. Davantage destiné à encourager la production dans le secteur agro-pastoral, ce type d’appui n’a relativement pas eu partout les résultats escomptés. Soit parce que la gestion des infrastructures ou des moyens laisse à désirer, soit le système de suivi mis en place est à la merci des aléas.

Avec la mise en place du Programme Initiative Jeunesse, un travail de prospection, d’analyse approfondie des enjeux en tant que thématiques particulières nécessitant des approches singulières a été réalisé et continue de se faire. La formulation des documents de travail, et surtout la prise en compte à part entière de la thématique de la jeunesse dans le Cadre de Programmation Pays (CPP 2015) rend compte justement de cette volonté. Il faut noter également que la Feuille de Route élaborée conjointement par le Ministère du Développement du Monde Rural de la RCA et la FAO pendant la période de transition a accordé un axe stratégique à la jeunesse en lui consacrant son troisième pilier.

Seulement, des contraintes liées à la phase d’opérationnalisation plénière du Programme sont à l’origine du retard connu dans le déploiement des dispositifs d’intervention. Alors que les besoins se présentent parfois avec acuité, le décalage entre la réponse apportée et le timing de la mise en œuvre peut être à l’origine d’éventuelles contraintes supplémentaires. Le Programme mis en place il y a maintenant un an n’a pas encore les moyens de ses actions.

A la dernière analyse, il convient de relever l’absence de données réactualisées sur les jeunes. Les bases de données nécessitent un coup du neuf, et certaines informations ne permettent plus de se faire une idée exacte de la réalité. Notons que le dernier recensement général de la population en RCA a eu lieu il y a 13 ans.

  1. Comment améliorer l’éducation et la formation professionnelle dans les zones rurales de façon à aider les adolescents et les jeunes de zones rurales à participer de façon productive aux activités agricoles et afférentes ? Quelles sont les compétences et quel est le soutien dont ils ont besoin ? Comment se produit la transition entre l’école et le travail pour les jeunes de 15 à 17 ans des zones rurales et quels sont les meilleurs moyens de soutenir les jeunes des zones rurales au cours de cette transition ?

L’amélioration de l’éducation et de la formation professionnelles passe bien évidemment par un retour sur les conditions dans lesquelles apprenants et enseignants travaillent, chacun selon ses besoins spécifiques. Depuis les événements violents qui ont commencé en 2012 en RCA, la quasi-totalité des établissements scolaires ont été soit vandalisés, soit constitués en sites de personnes déplacées internes. Aujourd’hui, il est question de remédier à cette situation en :

  • Restaurant l’autorité de l’Etat et des chefs coutumiers (chefs de villages, de groupe ou de quartiers) et en redéployant l’administration et tous ses services régaliens (Police, Gendarmerie, Services pénitentiaires, Centres socio-culturels etc.) afin de redonner non seulement confiance à la population, mais également aux nouveaux fonctionnaires déployés;
  • Réhabilitant les Centres de formations agricoles (Centres de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale par exemple);
  • Dotant les Centres de formateurs rompus à la tâche et compétents dans le secteur prédominant d’activité de la province ou zone rurale concernée (politique de développement local) ;
  • Formant les jeunes et adolescents ruraux sur place en fonction de leur vocation agricole et/ou pastorale afin de les installer et faire prospérer dans leurs milieux sans qu’il leur soit nécessaire d’envisager une réussite en dehors de leur région.
  • Mettre en place, grâce à une politique agricole mieux adaptée à la réalité locale une caisse d’entraide, où les jeunes pourraient, selon leur engagement et la nature de leur projet, avoir accès à de petits fonds de financement, de crédit ou simplement des kits d’insertion moins onéreux, de façon à les sédentariser dans leurs perspective de développement.

Généralement, la transition n’est pas linéaire, c’est-à-dire, qu’elle ne se réalise pas une fois que l’adolescent a terminé les études scolaires et va ensuite s’orienter vers une activité professionnelle dans le secteur agricole. Souvent, il est possible de noter que les jeunes participent aux activités agricoles du ménage au moment où ils fréquentent encore l’école. Très souvent, il leur est dédié des parcelles, dont ils doivent prendre soin au fur et à mesure que leur goût des travaux champêtres va se développer. Pour la plupart des cas,  les travaux agricoles sont réalisés dans la même journée que la fréquentation scolaire. Par exemple, le jeune quitte la maison à 06 heures pour se rendre à l’école qui finit généralement à midi. Il n’a juste que le temps de déposer ses effets à la maison pour ensuite se rendre au champ où travaillent ses parents. C’est au début de la soirée que le ménage rentre au village.

En conséquence, les moyens les plus sûrs pour pouvoir opérer une transition sans écueils entre une fréquentation scolaire aboutie et une entrée réussie dans la vie active seraient de doter les provinces de centres pédagogiques et d’orientation socio-professionnelle, accessibles aux jeunes. Ceci permettrait de susciter en eux une certaine vision d’avenir, fondée sur les potentialités agricoles de la localité. Par ailleurs, l’existence au moins, de petites unités locales de production et/ou de transformation, constituant un vrai lieu d’incubation permet une appréhension de l’avenir chez les plus jeunes. Par exemple, le plus jeune qui voit les moins jeunes s’insérer dans les activités de production de l’entreprise est enthousiaste à l’idée de travailler un jour dans l’usine ou l’entreprise comme ses aînés.

  1. Quelles sont les approches les plus efficaces pour surmonter les difficultés additionnelles que les jeunes de moins de 18 ans des zones rurales rencontrent pour avoir accès à des emplois décents, y compris des emplois verts (décents) (par exemple, les compétences, l’inadaptation, les conditions de santé et de sécurité, la discrimination, l’exclusion) ou pour lancer leur propre entreprise (par exemple, les barrières pour accéder au financement, aux organisations de producteurs et aux marchés) ?

A défaut d’intervenir seul face à une réalité aussi complexe qu’unique en son genre à savoir le chômage des jeunes, l’insertion de certains jeunes et la réinsertion d’autres jeunes en difficultés (jeunes présentant des handicaps, jeunes orphelins sans perspectives, jeunes de la rue, jeunes associés aux forces et aux groupes armés) il est préférable parfois de privilégier une synergie d’action ainsi qu’un travail conjoint plus ou moins renforcé entre les acteurs de développement du systèmes des Nations Unies et les acteurs locaux gouvernementaux et non-gouvernementaux afin de déboucher sur des solutions plus durables aux problématiques de la jeunesse rurale.

Toutefois, il importe de comprendre les besoins en termes de demande d’emploi des jeunes dans le secteur agricole en tenant compte de leurs réelles aspirations. C’est à ce titre que le Programme Initiative Jeunesse de la FAO en République Centrafricaine a organisé en Octobre 2015 un atelier qui a regroupé un échantillon de jeunes intéressés par les questions de l’entrepreneuriat. Les recommandations suivantes ont été formulées par les participants à l’issue de l’échange :

  • Améliorer l’image de l’agriculture dans le milieu jeune (école primaire, lycée, université, centres de formations professionnelles…)
  • Encourager les initiatives des jeunes dans le secteur agricole afin de créer une génération de jeunes producteurs agricoles;
  • Favoriser l’accès aux financements, aux mécanismes viables d’écoulement de produits sur le marché, aux crédits pour les jeunes présentant des projets agricoles bancables;
  • Favoriser l’éclosion d’une génération de jeunes modèles et «d’agrobusiness men» centrafricains capables de susciter la vocation agricole des jeunes;
  • Faire de l’agro-business le fer de lance du développement agricole en RCA.
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  1. Based on your experience, what are the specific challenges rural youth aged 15-17 face (different from those over 18) in making a (current or future) living in agriculture and related activities?

The challenges faced by the rural youth, in particular those between 15 to 17 years old, are dependent on the political, economic, social and cultural context of each country. The Central African Republic has experienced a very disturbing socio-economic reality for decades. This situation, due in particular to the cyclical crises which have arisen in the country results in a rather special environment, in terms of the various categories of the youth: i) street youth; ii) youth associated with the armed forces or armed groups; iii) youth with special needs; iv) orphaned youth; v) displaced and separated youth.

All these categories without distinction face challenges, some of which are independent of their status and others are intrinsically linked to them personally:

  • The absence or insufficiency of basic infrastructures (primary and secondary schools destroyed or abandoned, with no teachers present; health facilities nonexistent and the personnel scattered; access to technical training based on the reality of employment is nonexistent, which prevents development and improvement of all aspects of local know-how, in particular in the agricultural sector, in which the youth could however benefit as kingpins of  the agro-pastoral activities of their community);
  • The population of the Central African Republic is young (under 15s  represent 41% of the national population and the majority live in rural areas (60%) according to the Programme National d’Investissement Agricole, la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN).[National Agricultural and Food Security and Nutrition Investment Programme].  Only around 30% of the rural inhabitants know how to read and write.
  • The restriction on agricultural policies in the country prevents the birth of a market-based agriculture, orientated towards development of high productivity sectors which could create employment for the young facing unemployment (15 to 21% according to PNIASAN) in the rural areas and who opt for leaving the rural areas.
  • The weakness of the cooperatives in the rural areas make the young lose interest in any idea of forming groups to promote interesting and original agricultural initiatives. The rare attempts at associations are often limited in their field of action.
  • The revival of self-defense groups is a crippling factor for the rural youth, and contributes to insecurity, idleness, while sometimes compromising access to those localities of certain services offered by humanitarian and development agents; 
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  • 2. How can policies and programmes overcome the challenges faced by rural youth in a cost-effective manner?  If they target older youth, how could we apply them to support those under 18?  Please share relevant examples and lessons from your experience.

In our view, the best policy is the one that takes into account the real needs of the population to whom it will apply. Therefore, it should be pragmatic in order to relieve the challenges faced by the youth in rural areas:

  • Build schools according to the infrastructure needs of the locality;
  • Provide the training centers with materials that are easily workable by the people while supplying the young in apprenticeship the technical tools that will be of value in their environment (For example, do not train the youth in electricity or mechanics because nowhere  in the village is there a single generator or bicycle or garage);
  • Shape the high potential youth in the skills of technical training in order to perpetuate the professional local training network.
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  • 3. What are the most binding capacity constraints that you or your institution/organization encounter when designing, implementing and evaluating policies and programmes aiming to address the issues affecting rural youth under the age of 18?  What are the data gaps regarding the challenges affecting rural youth employment and livelihoods that you periodically encounter? 

The main constraints faced by the Programme Initiative Jeunesse [Youth Initiative Programme] FAOCF in the implementation and assessment of policies whose mission is finding alternatives to the problems of unemployment, insecure and precarious jobs, and under employment of young people in the Central African Republic, are located at institutional level. At the internal level, there is already a problem of structuring. In the Central African Republic, FAO has registered interventions in favor of the youth, in the context of supporting their promotion and employment. This intervention has mostly taken the shape of supplying material or financial means to entities or organizations of the youth evolving in civil society or under government supervision. Mainly intended to encourage production in the agro-pastoral sector, this type of support has not always had the expected results. Either because the administration of infrastructures or the means leaves something to be desired, or because the system of follow-up adopted is at the mercy of the ups and downs of life.

With the implementation of the  Programme Initiative Jeunesse, an exploratory work, of profound analysis of the issues as particular themes meriting a special approach, was carried out and continues to be done. The drafting of working documents and in particular the taking entirely into account of the theme of youth in the Country Programming Framework (CPF 2015) rightly bears witness to this desire. It should be equally noted that the Roadmap prepared in conjunction with the Ministry of Development of the Rural World in the Central African Republic and the FAO during the transition period has granted a strategic route to the youth by dedicating to them its third cornerstone.

Nevertheless, constraints linked to the phase of bringing the Programme into full operation are at the origin of the delay experienced in the deployment of intervention measures. While needs sometimes make themselves acutely felt, the gap between the response provided and the timing of implementation is sometimes the cause of eventual additional constraints. The Programme put in place a year ago still does not have the resources required for its actions.

In the last analysis, it is important to note the absence of up-to-date data about the youth. The data bases need a new look, and some information no longer enables one to get a precise idea of the real situation. We note that the last general census of the Central African Republic was carried out 13 years ago.

  1. How can education and vocational training in rural areas be improved to support rural adolescents and youth to productively engage in agriculture or related activities?  What are the skills and support they need?  What does the school-to-work transition for rural youth aged 15-17 look like and what works to effectively support rural youth during this transition?

Improvement of education and professional training quite clearly comes back to the conditions in which students and teachers work, each one according to their specific needs. After the violent events which started in 2012 in the Central African Republic, almost all schools had been vandalized, or were used for internally displaced people. Today, it is a question of solving this situation by:

  • Restoring the authority of the State  and of the traditional chiefs (village chiefs, chiefs of groups or districts) and redeploying the administration and all its sovereign services (Police, Gendarmerie, Prison Services, Socio-cultural centres, etc.) in order to return confidence not only to the population but also to the newly deployed civil servants;
  • Rehabilitating the Agricultural Training Centers (Training Centers of National Pioneering Youth, for example);
  • Providing the Training Centers with instructors who know their job and are competent in the predominant sector of activity of the province or rural area concerned (local policy of development);
  • Training the rural young and adolescents locally according to their agricultural and/or pastoral vocation in order to establish them and make them prosper in their local area so that they do not need to look for prosperity away from their region.
  • Implementing, thanks to an agricultural policy most adapted to the local reality, a mutual assistance fund, where the young could, according to their commitment and the nature of their project, have access to small amounts of financing, of credit or simply less burdensome insertion kits, so as to settle them in their development outlook.

In general, the transition is not linear, that is, it does not just happen once the adolescent finishes school and immediately heads towards a professional activity in the agricultural sector. Often it is possible to remark that the young participate in agricultural activities at home when they are still at school. Very often, they are provided with their own small plots of which they can take care to the extent that their liking for working in the fields develops. In the majority of cases, the agricultural work is carried out on the same day as attendance at school. For example, the young person leaves the house at 6.00 am and goes to school which in general finishes at midday. He only has enough time to leave his books at home and go immediately to the fields where his parents are working. It is only at the onset of evening that the family goes back to the village.

Therefore, the surest way  to be able to manage a transition without pitfalls between good school attendance and a successful entry to working life would be to give provinces centers  for educational  and socio-professional guidance  accessible to the young. This will make it possible to instill in them a certain vision of the future, based on the agricultural potential of the locality. Moreover, the existence at least of small local units of production and/or of transformation, forming a real incubation chamber, allows the very young to form an understanding about the future. For example, the youngest who sees the less young becoming involved in production activities will get enthusiastic about the idea of working one day in the factory or business like their older relatives.

  1. What approaches are most effective in overcoming the additional challenges rural youth under the age of 18 face in accessing decent jobs, including (decent) green jobs (e.g. skills mismatch, health and safety conditions, discrimination, exclusion) or becoming entrepreneurs (e.g. barriers in access to finance, producers organizations and markets)?

Instead of intervening alone in the face of  a reality as complex as it is  unique in its nature, that is, youth unemployment, the insertion of some youth and the reinsertion of others who are in difficulties (handicapped youth, orphans without hope, street youth, young people linked to armed forces and groups) it is sometimes preferable to give priority to action in synergy, as a conjoint effort  more or less intensified among the agents of development of the United Nations systems and of local government and non-government actors in order to lead to longer lasting solutions for the problems of the rural youth.

Nevertheless, it is important to understand what is required in terms of employment needs of the youth in the agricultural sector taking into account their real aspirations. It is under this heading that the FAO’s Programme Initiative Jeunesse in the Central African Republic organized in October 2015 a workshop that gathered together a selection of young people interested in the question of entrepreneurship. The following recommendation has been made by the participants at the end of the exchange:

  • Improve the image of agriculture among the young (primary school, secondary school, university, professional training centers ...);
  • Encourage the initiatives of young people in the agricultural sector in order to create a generation of young agricultural producers;
  • Promote access to financing, to workable mechanisms for getting  products into the market, to credits for the youth who present bankable agricultural projects;
  • Promote the blossoming of a generation of  young models and Central-African agro-businessmen capable of generating an agricultural vocation among the young;
  • Make agro-business the spearhead of agricultural development in the Central African Republic.