Global Forum on Food Security and Nutrition (FSN Forum)

English translation below

Les légumineuses sont dotées de vertus alimentaires, spirituelles et agronomiques indéniables. Elles sont riches en protéines qui sont des nutriments nécessaires pour la croissance de l’homme. Il y a aussi beaucoup de légumineuses qui sont utilisées en Afrique pour des sacrifices et des pratiques rituelles. Nombre de mets qui servent à entretenir des relations spirituelles avec les « vodun » sont à base du haricot. Au Bénin, les « zangbéto » (ou fétiches gardiens de nuit) sont reconnus comme grands consommateurs de haricot (Phaseolus vulgaris). Les jeunes feuilles de haricot étaient très prisées en tant que légumes riches et moins coûteuses pour la sauce au Bénin. Par leurs racines qui fixent l’azote de l’air, les légumineuses fertilisent le sol et de ce fait permettent de lutter contre la dégradation des sols et d’assurer une bonne croissance des cultures. Pourtant des problèmes subsistent quant à leur adoption massive et au développement de leur production. Trois raisons principales justifient à notre avis cet état de chose.

  1. Les légumineuses actuellement cultivées sont souvent de rendement faible. Ce faible rendement est déterminé par le potentiel génétique limité de production de ces variétés et par le fait que les légumineuses sont souvent très attaquées par des parasites (bruches, charançons, …) au champ et en conservation. Exemples : haricot (Phaseolus vulgaris), niébé (Vigna unguiculata).
  2. La production des légumineuses demande beaucoup de travail. Cette réalité ajoutée à leur faible rendement, fait que les légumineuses ne rémunèrent pas bien le travail. Cette réalité décourage leur culture. Exemples : haricot mungo (Vigna radiata), haricot commun (Phaseolus vulgaris).
  3. La préparation des mets à base de légumineuses est généralement compliquée et demande souvent une certaine technicité et spécialisation des personnes qui doivent les cuisiner. Exemple : Magni magni, Ataklè et Adowè au Bénin. C’est pourquoi ces mets sont pour la plupart en voie de disparition.   

Face à cette situation, deux solutions pourraient être adoptées.

  1. Mettre au point des variétés de légumineuses à haut rendement et résistantes aux attaques de parasites. Cela permettra d’améliorer la rentabilité économique de leur production et, par ricochet, leur production massive.
  2. Promouvoir les mets traditionnels faits à base de légumineuses et qui sont voie de disparition. Il s’agira d’introduire dans les pratiques culinaires actuelles les mets traditionnels faits à base de légumineuses. Exemple : Ataklè, Magni magni au Bénin. Le développement de technologies de transformation agroalimentaire devrait aussi venir en appui à cette action. L’amélioration des techniques de transformation pourra motiver l’adoption par la nouvelle génération de la production de mets autrefois délaissés. Cette promotion de la diversité culinaire à base de légumineuses induira à coup sûr l’accroissement de la demande de ces mets et par ricochet l’accroissement de l’offre par une culture plus étendue par les agriculteurs.   

Pulses are endowed with undeniable nutritional, spiritual and agronomic virtues. They are rich in proteins which are nutrients necessary for man’s growth. There are also many pulses that are used in Africa for sacrifices and ritual practices. Several dishes used to interact spiritually with the “Vodun” are made from beans. In Benin, the “zangbéto” (or nocturnal protection fetishes) are seen as large consumers of beans (Phaseolus vulgaris). The young leaves from bean stocks were esteemed for being rich and cheap for making sauces in Benin. Thanks to their nitrogen fixating roots, pulses fertilize the earth and, in so doing, help to fight soil degradation and promote proper crop development. However, there are still problems regarding their largescale adoption and increase in production. In our opinion, there are three reasons that justify this current situation.

  1. Currently grown pulses are often low yielding. This low yield is determined by these varieties’ limited genetic potential and because they are often very attacked by parasites (weevils, beetles…) in the fields and during stocking. Examples: bean (Phaseolus vulgaris), black-eyed peas (Vigna unguiculata).
  2. Pulse production requires a lot of work. This fact, coupled with their low yields, means that pulses do not remunerate work well. This reality discourages their farming. Examples: mung beans (Phaseolus radiata), common beans (Phaselous vulgaris).
  3. The preparation of pulse-based dishes is generally complicated and often requires a fair amount of technique and specialisation from the people who have to cook them. Examples: Magni magni, Ataklé and Adowè in Benin. This is why most of these dishes are being forgotten.

Faced with this situation, two solutions could be considered.

  1. Develop high yielding and parasite resistant pulse varieties. This would improve economic profitability for their production and, in turn, massive production.
  2. Promote traditional pulse-based dishes that are disappearing. This would mean reintroducing traditional pulse based dishes into current culinary practices. Example: Ataklè, Magni magni in Benin. The development of food processing technologies should also help support this initiative. The improvement of processing techniques could encourage the new generation to produce previously abandoned dishes. This promotion of pulse-based culinary diversity would increase demand for these dishes and, in turn, more widespread farming.