Global Forum on Food Security and Nutrition (FSN Forum)

English translation below

L'obésité constitue un phénomène de société encore très mal connu; ce qui constitue un obstacle sérieux au montage de projets et programmes efficaces pour la combattre. On ignore de façon très précise les déterminants de l'obésité. La nutrition seule n'est pas la cause de l'obésité à mon avis. Et l'indice de masse corporelle (IMC) jusque là utilisé ne semble pas pertinent dans tous les cas, dans tous les pays et pour toutes les races. L’IMC ne reflète pas seulement la masse grasse. Le calcul de l'IMC ne convient pas aux enfants, ni aux personnes trop courtes. Un individu dont l’IMC paraît correct, peut très bien souffrir d’un excès de graisse abdominal, potentiellement dangereux pour la santé. L’IMC est une mesure qui correspond à un individu à un instant précis : il ne reflète pas l’histoire du poids. Or, l’évolution du poids est très importante pour détecter un problème de santé. Les athlètes, en particulier les sportifs qui présentent une masse musculaire importante ont souvent un IMC relativement élevé, car la masse musculaire représente un poids non négligeable. La liaison entre l'IMC et la masse grasse semble différente en fonction des races. L’IMC doit être interprété avec prudence à l’échelle d’un individu. Il demeure davantage un bon indicateur pour l’ensemble d’une population.

Cette réalié fait que très peu de programmes sont efficaces contre l'obésité. Je n'en connais pas au Bénin. Même dans les pays développés, l'obésité se développe. Ce qui se passe aujourd'hui est que l'on est tenté de déclarer qu'il y a problème alors même que la personne concernée (en surpoids ou obèse) se sent encore bien dans sa peau. C'est la confusion entre indice et indicateur. Au Bénin par exemple, les femmes en point et les plus appréciées sont généralement celles en surpoids ou obèses si l'on doit considérer leurs IMC. Il s'ensuit que les questions de surpoids et d'obésité doivent être contextualisées. Les programmes à mettre en oeuvre doivent encore être des programmes de recherche pour identifier de façon plus ou moins précise les déterminants de l'obésité. Une typologie des groupes de communautés est nécessaire. Cette typologie doit être faite en fonction des races, de l'activité exercée, des régions et des considérations sociales (systèmes alimentaires, valeurs, ...). Aussi, doit-on distinguer les études d'incidence et de tendance (au niveau d'une population) des études au niveau individuel. Car, une situation qui s'avère alarmante au niveau de la population n'indique pas forcément que toutes les personnes concernées sont malades. Pour ma part, je crois qu'au niveau de l'individu, l'obésité est moins engendrée par l'alimentation que par la richesse nutritionnelle de l'aliment (surtout la richesse en nutriments synthétisés) et les facteurs de l'environnement: l'hérédité et la pression mentale. Une personne heureuse est plus prédisposée au surpoids et à l'obésité qu'une personne soucieuse, qui n'accepte pas encore sa situation. De plus, on remarque qu'il y souvent des personnes qui mangent beaucoup sans présenter aucun signe de surpoids ou d'obésité. De même, l'excès de graisse abdominal, que j'ai beaucoup observé en Italie par exemple, surtout chez les femmes et les filles, est rare au Bénin et en Afrique. La question est donc sérieuse et demande plus d'investigations.   

Obesity is still a very badly understood social phenomenon which creates a serious obstacle for the development of projects and programs that can combat it effectively. We very precisely ignore the causes of obesity. Nutrition alone is not the cause of obesity, in my opinion. And the currently used body mass index (BMI) does not seem pertinent in all cases, in all countries and for all ethnicities. The BMI does not reflect only body fat. The calculation of a BMI is not appropriate for children, or for shorter people. A person whose BMI is normal can very well have potentially dangerous excess abdominal fat. The BMI measures an individual at a specific point in time: it does not reflect weight history. However, weight change is a very important factor to detect health problems. Athletes, particularly those who have elevated muscle mass often present relatively high BMI because muscle mass represents a significant amount of weight. The connection between BMI and body fat seems different depending on ethnicity. The BMI must be interpreted with caution on the scale of the individual. It does however remain a good measurement for a population as a whole.

This reality means there are few effective programs against obesity. I do not know any in Benin. Even in developed countries, obesity is increasing. What is happening now is that we try to declare that there is a problem even when the person in question (overweight or obese) feels good about themselves. This is where confusion between index and indicator comes from. In Benin, for example, the most appreciated women are generally those overweight or obese if we consider their BMI. This leads to the need to contextualise questions of overweight and obesity. The programs to be put in place should still be focused on research to determine, more or less precisely, the determinants of obesity. A typology by community groups is necessary. This typology should reflect ethnicity, occupation, region and social considerations (diet, values, …). Also, we should distinguish studies referring to incidence and tendencies (at the population level) from those at the individual level. Because, a situation that seems alarming at the population level does not indicate necessarily that everyone concerned is sick. Personally, I believe that at the individual level, obesity is less a cause of consumption than of nutritionally rich foods (particularly with regards to synthetic ingredients) and environmental factors: heredity and psychologic pressure. A happy person is more predisposed to overweight and obesity than a worried person who does not yet accept their situation. Furthermore, we notice often people who eat a lot without presenting any indication of overweight or obesity. Likewise, an excess of abdominal fat, which I have observed a lot in Italy, particularly in women and girls, is rare in Benin and in Africa. The subject is therefore serious and requires more investigation.