Foro Global sobre Seguridad Alimentaria y Nutrición (Foro FSN)

Félix Tékpon Gblotchaou

Alliances contre la faim et la Malnutrition en Afrique de l’Ouest
Benin

Question 1 : Nous souhaitons recueillir des exemples concrets illustrant la façon dont l'information sur la sécurité alimentaire et la nutrition produite par votre organisation a été réellement utilisée par les décideurs, et comment elle a influencé le dialogue politique et les décisions dans votre pays ou région. Nous vous proposons de considérer les facteurs suivants:

·         Quelles stratégies et voies innovatrices avez-vous utilisées pour contacter les décideurs et faire en sorte qu'ils communiquent leurs nouveaux besoins ? 

REPONSE

La stratégie qui a le plus marchée : Lorsque l’Alliance contre la Faim et la malnutrition du Bénin (ACFM), peut prendre position sur un sujet de faim, de malnutrition, de sécurité alimentaire, de droit à l’alimentation, nous organisons souvent des activités (surtout des ateliers de réflexion sous le co-parrainage du Ministre en charge de l’Agriculture et d’autres autorités telles que le ministre de la justice, le Président du Conseil économique et social, le représentant de la FAO etc..). Nous impliquons les services techniques du ministère de l’Agriculture au point où nos résolutions leurs sont transmises pour action. Le souci de professionnaliser la jeunesse agricole a été un slogan de l’ACFM qui a été récupéré par l’Etat et a fait l’objet d’un vaste projet de formation des jeunes à l’entrepreneuriat agro-pastoral au Bénin. L’épizootie du virus H5N1 (Grippe aviaire) qui avait commencée en Egypte et qui était entrée au Nigéria le dernier trimestre de 2005 ne pouvait pas rater le Bénin. Pour sonner l’alerte, l’ACFM a diffuser un communiqué de presse alarmant invitant l’Etat, les organisations internationales multilatérales et bilatérales, les Ambassades, les ONG  de concert avec les acteurs de la chaîne aviaire à mettre en place des stratégies préventives de riposte au Bénin. Nous avions ensuite organisé deux ateliers de sensibilisation en direction des acteurs. A ces ateliers, nous avions associé le Ministère de l’Agriculture qui à la suite de ces rencontre a mis en place une équipe de crise qui a travaillé à contrer cette épizootie.

En 2008, l’Alliance contre la Faim et la malnutrition du Bénin (ACFM), consciente de la crise alimentaire et énergétique qui sévissaient, a jugé nécessaire que les plus hautes autorités du Bénin ne brillent pas par leur absence au somment de haut niveau sur la sécurité alimentaire organisé par FAO à Rome en Août 2008. Une lettre ouverte a été adressée en juin au Chef de l’Etat béninois et à son gouvernement par l’ACFM du Bénin pour exhorter le gouvernement à être représenté au plus haut niveau à ce sommet. Le Chef de l’Etat, quoiqu’en voyage au Japon, avait écouté son séjour pour rejoindre Rome. Notre organisation, au cours de la veillée aux chandelles organisée en  octobre 2008 après la journée mondiale de l’alimentation (JMA), en a fait le témoignage devant le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche à qui il a été demandé de transmettre toutes nos reconnaissances au Président de la République.

En 2011 et 2012, l’ACFM du Bénin en concert avec les ACFM du Burkina Faso et du Mali a mis en place un projet synchronisé de communication dénommé « Projet Action et Communication pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition en Afrique de l’Ouest » (PACSAN). Ce projet avait utilisé le créneau des ateliers de l’ACFM pour faire de la communication sur l’insécurité alimentaire, la malnutrition et le droit à l’alimentation dans les trois pays.

Question2 :

·         Avez-vous déjà modifié de façon significative votre stratégie de communication ou de sensibilisation ? Comment avez-vous procédé à ces changements ? Avez-vous obtenu de meilleurs résultats ? 

REPONSE

La stratégie a été la même jusqu’à présent.

Question 3 :

·         Quel rôle les intermédiaires (à savoir les médias, les défenseurs ministériels au sein du gouvernement, etc.) jouent-ils pour vous aider à faire connaître vos recommandations aux décideurs? 

REPONSE

Les médias jouent un grand rôle dans la diffusion des informations. D’ailleurs, lors de nos activités, nous associons intimement la cellule de communication du Ministère de l’Agriculture qui mobilise les chaînes de service public. Mieux, nous-mêmes, nous associons la presse privée.

Question 4 :

·         En tant que responsables de l'élaboration de politiques ou d'utilisateurs de l'information relative à la sécurité alimentaire et à la nutrition, comment faites-vous part de vos besoins en information à ceux qui la produisent ? Quels sont les éléments dont les producteurs de l'information devraient tenir compte pour essayer de favoriser l'utilisation des preuves par les responsables de politiques ?

REPONSE

Il nous arrive d’organiser des cours concours sur les thématiques de droit à l’alimentation, la sécurité alimentaire etc. A l’issu de ces cours concours, nous apportons de la matière première à la presse et leur demandons de faire des productions pour lesquelles les meilleures sont primées. Nous faisons à l’occasion des coupures de presses aux autorités. Mais ce qui est important est que les productions faites dans les différents organes de presse lors de leur diffusion sont connues de tout le monde donc des autorités.

En 2012, nous avions suggérer aux journalistes qui ont pris part aux différents cours concours que nous avions organisés de se mettre en réseau des journalistes pour la sécurité alimentaire au Bénin. Actuellement, ce réseau travaille non seulement avec l’ACFM, mais aussi le département nutrition de l’UNICEF au Bénin.

Question 5 :

Et surtout, nous aimerions connaître des exemples de réussite illustrant les éléments qui ont réellement favorisé l'utilisation de votre information par les décideurs

REPONSE

  • Le déplacement du Chef de l’Etat au sommet de Rome en 2008
  • La riposte pro-active du Bénin dans l’endiguement de la grippe aviaire en 2005-2006
  • La formation à l’entrepreneuriat agricole des jeunes est devenue un vaste projet de l’Etat béninois
  • Le gouvernement béninois est très sensible au droit à l’alimentation quoique ce droit n’a pas encore fait objet de loi au Bénin.

GBLOTCHAOU Félix Tékpon

Président de l’ACFM du Bénin


Président de la Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition en Afrique de l’Ouest (PAAO)