Foro Global sobre Seguridad Alimentaria y Nutrición (Foro FSN)

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    • English translation below

      Vous trouverez ci-dessous la contribution de la France au questionnaire en ligne dans le cadre de la mise en place d’un Conseil numérique pour l’alimentation et l’agriculture :

      Tout d'abord, la notion de "technologies" n'est pas définie dans les questionnaires et le processus de consultation peut être biaisé par des conceptions différentes autour de ce mot très large.



      Question 1. Quels sont les points d'entrée potentiels qui permettraient aux gouvernements de relever les défis et de favoriser le développement de l'agriculture numérique ?

      - D'une manière générale, les points listés ne paraissent pas des points d'entrée puisqu'ils sont tous formulés de manière négative. il faudrait donc retourner de manière positive les points énoncés. Par exemple : "accès inadéquat à l'information" deviendrait " rendre un accès adéquat et égal à tous les agriculteurs à l'information / améliorer l'accès de tous les agriculteurs à une information adéquate"

      - L'accès inadéquat à l'information : Il faut retourner la question. Il s'agit non pas de constater que l’information est inadéquate, mais plutôt de s'assurer et mettre en œuvre les moyen permettant la production, la mise en forme et la mise à disposition de connaissances utiles, facilement compréhensibles et exploitables par leurs bénéficiaires potentiels , quelle que soit la compétence initiale de ceux-ci ;

      - Une inadéquation de la culture numérique : la main-d’œuvre est encore loin d'être compétitive dans un monde où les technologies numériques sont capables de remplacer la main-d’œuvre humaine.

      Cette phrase très générique sur le remplacement de la main d'œuvre humaine par "les technologies numériques" est très généraliste et donc potentiellement dangereuse car n'est pas explicite. de quoi parle-t-on ? Les technologies doivent être développées pour créer des outils (cognitifs, physiques ou numériques) visant à accompagner la main d’œuvre et lui permettre d'accomplir des tâches moins pénibles ou créant davantage de valeur, et non pas seulement pour remplacer la main d’œuvre (dans certains pays, cette main d’œuvre n'a pas d'autre ressource que le travail de la terre, soit pour ce qu'elle produit, soit pour le salaire qu'elle en reçoit).

      - L'accès inadéquat aux ressources financières : il faut ajuster la nature et le niveau des investissements initiaux à la capacité financière et aux besoins des bénéficiaires. L'investissement (par les agriculteurs ou les structures qui les représentent) dans les technologies numériques doivent produire rapidement une valeur ajoutée concrète par rapport à leur système de production et d'information actuel. Un bon indicateur serait la capacité à réinvestir dans une technologie subventionnée à titre pilote par exemple.

      - Soutien inadéquat du système d'innovation : Il ne faut pas réduire la mise en place des innovations à des normes et cadres réglementaires. il s'agit également de mettre en place des dispositifs d'information et de formation qui permettent aux différents acteurs de bénéficier des systèmes d'innovation mis en place

      - Faible niveau d'investissement dans les pays non développés : la diversité des modèles de production agricole et agro-alimentaire a pour effet que les solutions technologiques ne sont pas universelles (sauf à vouloir des modèles uniformes, ce qui ne profiterait qu'aux gros fournisseurs mondiaux de produits, d'équipements, de semences, de services numériques, etc.) ; il faut partir du marché pour concevoir des réponses technologiques adaptées. Si le marché existe et correspond effectivement à des besoins, le privé effectuera les investissements nécessaires pour le développement de solutions numériques pour lesquelles il espère un retour sur investissement.

      - Confiance en l'information : en sus des risques de manipulation ou de déficit de qualité des informations, l'utilisateur ne doit pas être tributaire d'un fournisseur unique, ni pour les connaissances accessibles, ni pour les données produites et réutilisées par son exploitation (enjeu de portabilité). Des systèmes de contrôle de la véracité de l'information et de sa diffusion doivent être mis en place et contrôlés par des structures indépendantes.

      - Propriété des données : le paysan producteur de données doit pouvoir être libre de donner ou pas des données le concernant, d'y garder un accès constant et être protégé contre toute réutilisation de ses données qui se ferait à son détriment ou au détriment de son exploitation.



      Question 2. Comment la création du Conseil numérique peut-elle contribuer à lever les nombreux obstacles à l'adoption de ces technologies ?

      - Principe d'accessibilité : L'accessibilité aux technologies numériques doit être assurée, non seulement aux femmes et aux jeunes, mais aussi aux "seniors" qui sont souvent les premiers victimes de la fracture numérique. Il serait plus juste de trouver une formule visant tout groupe social qui serait marginalisé ou laissé pour compte suite à une transformation technique. Le fait que les jeunes accèdent plus vite à la technologie que leurs aînés a une implication forte de déstructuration des processus de transmission du savoir, qui impacte fortement la cohérence sociale. il faut insister sur la transmission intergénérationnelle et bi-directionnelle des savoirs, en utilisant non seulement les outils numériques, mais sans se couper d'autres sources traditionnelles de connaissances.



      Question 3: Pensez-vous que les rôles assignés au Conseil numérique sont appropriés pour faire face aux défis des systèmes alimentaires décrits ci-dessus ?

      Un troisième rôle de suivi-évaluation du rôle et de l'impact des technologies numériques sur le développement durable et l'atteinte des ODD pourrait être ajouté.



      Question 4. Quelle structure de gouvernance convient-il de mettre en place pour que le Conseil puisse remplir sa mission? Estimez-vous que le scénario de gouvernance proposé est politiquement réalisable ?

      juste quelques questions d'éclaircissement.

      Dans le conseil exécutif, que faut-il comprendre dans "une représentation équilibrée d'intervenants critiques de niveau intermédiaire à supérieur" ?

      Il manque des précisions sur le nombre de membres et la composition du secrétariat.

      Bien cordialement

      Delphine Babin-Pelliard

      Conseillère agricole et sécurité alimentaire

      Please find below France's contribution to the online questionnaire as part of the process of setting up a Digital Council for Food and Agriculture.

      First of all, the notion of "technologies" is not defined in the questionnaires and the consultation process may be biased by the different conceptions surrounding this very broad word.



      Question 1. What are the potential entry points for government to address challenges and foster the development of digital agriculture?

      - Generally speaking, the items listed do not appear to be entry points since they are all formulated in a negative way. It would therefore be necessary to positively reverse the points raised. For example : The phrase "inadequate access to information" would become "adequate and equal access to information for all farmers / improve access to adequate information for all farmers".

      - Inadequate access to information :

      The question must be turned around. The idea is not to find that the information is inadequate, but rather to ensure and implement the means to produce, shape and make available useful knowledge that is easily understandable and usable by its potential beneficiaries, regardless of their initial competence;

      - Inadequate digital literacy:

      labour is not yet competitive in a world where digital technologies are able to replace human labour.

      This very generic sentence on the replacement of human labour by "digital technologies" is very broad and therefore potentially dangerous since it is not explicit. What are we talking about? Technological development must aim at creating tools (cognitive, physical or digital) to support the workforce and enable it to perform less arduous or more value-creating tasks, and not only to replace labour (in some countries, this labour force has no other resource than working the land, either for what it produces or for the wages it receives from it).

      - Inadequate access to financial resources:

      the type and level of initial investments must be adjusted to the financial capacity and needs of the beneficiaries. Investment (by farmers or their representative entities) in digital technologies must rapidly produce concrete added value compared to their current production and information system. A good indicator would be, for example, the ability to reinvest in a pilot subsidized technology.

      - Inadequate support by the innovation system:

      The implementation of innovations must not be reduced to standards and regulatory frameworks. It also involves setting up information and training systems that allow the different actors to benefit from the innovation systems implemented.

      - Lack of investments in non-developed countries:

      the diversity of agricultural and agri-food production models implies that technological solutions are not universal (unless the aim is to have uniform models, which would only benefit large global suppliers of products, equipment, seeds, digital services, etc.); it is essential to start from the market to design appropriate technological responses. If there is a market and if it actually corresponds to needs, the private sector will make the necessary investments for the development of digital solutions for which a return on investment is expected.

      - Trust of information:

      besides the risks of manipulation or a lack of quality of information, the user must not depend on a single supplier, neither for the accessible knowledge, nor for the data produced and reused by his or her operation (portability issue). Monitoring systems to ensure the veracity of information and its dissemination must be set up and supervised by independent structures.

      - Data ownership:

      the data-producing farmer has to be free to give or not to give data about himself, to keep constant access to such data and to be protected against any re-use of his data which would be detrimental to his own interests or to his exploitation.



      Question 2. How can the establishment of the Digital Council address the numerous barriers to adoption of these technologies?

      - Be accessible:

      Accessibility to digital technologies must be ensured, not only for women and young people, but also for " elders " who are often the first victims of the digital divide. A more appropriate approach would be to find a formula for any social group that is marginalized or left behind as a result of a technological transformation. The fact that young people access technology faster than their elders has a strong implication in terms of disrupting knowledge transmission processes, which in turn has a strong impact on social coherence.



      Question 3: Do you think that the roles identified for the Digital Council are suitable for facing the food systems challenges outlined above?

      An additional third role could be added to monitor and evaluate the role and impact of digital technologies on sustainable development and the achievement of the SDGs.



      Question 4. What governance structure should be in place in order for the Council to serve its purpose? Do you think the proposed governance scenario is politically feasible?

      Just a few questions for clarification.

      In the Executive Council, what must be understood by " a balanced representation of critical mid- to senior-level voices "?

      Details on the number of members and composition of the secretariat are lacking.

      Sincerely yours,

      Delphine Babin-Pelliard

      Agricultural and Food Security Advisor