Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Ibrahim Farmo

ONG VIE Kande Ni Bayra
Niger

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  1. Selon votre expérience, comment la radio rurale et les médias communautaires contribuent-ils à promouvoir des moyens d'existence résilients dans les zones rurales et à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des communautés d’Afrique de l’Ouest? Pensez-vous que la programmation radiophonique en Afrique de l’Ouest contribue à l’engagement du public jeune dans ces domaines ?

Chaque fois qu’une transformation ou une amélioration est envisagée, elle doit être pensée en rapport avec le système. Dans le cas présent, il s’agit du rapport entre la radio et les communautés. Ainsi, pour promouvoir les moyens d’existence résilients dans les zones rurales et améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition au sein des communautés, il est important de revisiter, de repenser voire dynamiser le lien entre les radios rurales et les communautés. Pour ce faire, il est important de définir les rôles et les responsabilités des deux parties dans le cadre d’un partenariat actif. Les radios doivent avoir pour fonction de porter haut et faire connaitre les expériences réussites, les actions utiles, les bonnes pratiques et les résultats reluisants des communautés à travers les ondes. Les communautés, quant à elles, doivent développer des stratégies à la base dans le cadre de la sécurité alimentaire et dans le cadre de la nutrition  et partager à une grande échelle leurs résultats avec la contribution des radios

Au Niger, les clubs d’écoute Dimitra sont une réponse à ce type de partenariat entre radios et communautés matérialisé par un protocole d’entente. Qui plus est, la mise en place d’un dispositif d’alerte précoce au sein des ces clubs est une stratégie pour promouvoir des moyens d’existence résilients pour les communautés.

De fait, la programmation radiophonique en Afrique de l’Ouest devra être plus participative en faisant participer les communautés en général et le jeunes en particulier à l’élaboration de ladite programmation. Cette démarche permettra à notre avis de contribue à l’engagement du public jeune dans leurs domaines d’intérêt.

  1. Quels sont les thèmes à aborder dans les radios rurales et les médias communautaires pour faire référence aux enjeux auxquels sont confrontés les jeunes en Afrique de l’Ouest ? Quel est le rôle des jeunes radiodiffuseurs ?

Nous estimons que pour répondre à une telle question, il faille faire une étude longitudinale pour collecter auprès des jeunes de l’Afrique de l’ouest les thèmes les plus marquants du moment. Par la suite, il faille prioriser ces thèmes avant de les diffuser. Nonobstant leur implication, cette démarche présente l’inconvénient d’imposer aux jeunes les thèmes en discussion.

Notre opinion sur la question est la suivante. La lecture de l’environnement nigérien nous pousse à dire que généralement, aussi bien les radios que les jeunes évoluent de manière parallèles. Les radios ont une programme qu’ils respectent et s’adressent à travers quelques émissions aux jeunes sur des thèmes jugés d’intérêt majeur (ex : l’exode rural, la sécurité alimentaire, la fièvre à virus ebola, etc.)  par les promoteurs ou les journalistes des radios. Les jeunes, lorsqu’ils sont organisés, discutent sur plusieurs thématiques qui sont issues des préoccupations de leurs vécus quotidiens, mais leurs conclusions ne sont  jamais portées à une grande échelle parce qu’ils ne comptent presque jamais avec la radio qui pourrait pourtant faire l’écho de leurs pratiques.

Le mécanisme, la stratégie voire l’outil à trouver consiste à mettre en partenariat les radios et les jeunes. Il existe aujourd’hui une initiative porteuse, ce sont les clubs d’écoute Dimitra. Dans les clubs d’écoute, a un réseau de clubs d’une dizaine de village autour de la radio communautaire. Chaque village est organisé en club d’homme de femmes de jeunes filles et de jeunes garçons. les jeunes filles et garçons discutent de thématiques qui leurs sont propres. Lorsqu’une thématique est jugée suffisamment mâchée et utile, elle est enregistrée et diffusée par la radio pour élargir l’éventail des opinions sur la thématique. A la fin, des résolutions sont prises pour l’ensemble des villages et chaque village s’organise pour le suivi de la mise en œuvre des résolutions communes.

Ibrahim Farmo

ONG VIE Kande Ni Bayra

Niamey-NIGER

In your experience, what's the role of community media and rural radio in promoting resilient rural livelihoods  and improving food security  and nutrition of communities in West Africa? Do you think that radio programming in West Africa engages young audiences on these topics?

Whenever a change or an improvement is sought it should be developed in line with the system. In the present case, this means the relationship between the radio stations and the communities. Thus, to promote resilient ways of life in rural areas and improve food security and nutrition at the heart of the communities, it is important to revise, to rethink, that is to say to invigorate the link between rural radio stations and communities. To bring this about, it is important to define the roles and responsibilities of both parties in the framework of an active partnership. The radio stations should through their transmissions have the role of highlighting and describing successful experiences, productive actions, good practices and the outstanding results of the communities. Communities, on their part, should develop basic strategies within the frameworks of food security and nutrition and widely broadcast their results with the help of the radio.

In Niger, the Dimitra listening clubs are an answer to this kind of partnership between radio stations and communities brought about by an agreement. Furthermore the implementation of an early warning system at the center of these clubs is a strategy to promote resilient means of existence among the communities.

Indeed, in West Africa the radio stations´ programming should be more participative by letting the communities in general, and especially the youth, share in the development of their programs. In our view, this approach will favor   the involvement of the youth in the matters that concern them.

  1. What kind of issues have to be raised through rural radio and community media when it comes to youth challenges in West Africa? What is the role of young radio broadcasters?

We consider that to be able to answer this question, it is necessary to make a widespread review in order to collect from among the young people of West Africa the themes that are currently most notable. Following that, it would be necessary to prioritize these themes before they are broadcast. Despite their involvement, this approach does have the negative aspect of imposing the themes of discussion on the young people.

Our opinion on this question is as follows. Looking at the environment in Niger we are obliged to say that in general radio stations and young people develop in parallel. The radio stations have a program that they respect and they communicate with the young people through various broadcasts on topics considered of great interest by the radio promoters or journalists, such as: rural exodus, food security, Ebola virus, etc. The young, when they are organized, discuss many themes which they consider relevant to their daily lives, but their conclusions are never made widely known because they practically never have access to a radio that could broadcast what they are doing.

The mechanism, the strategy in other words the tool to be found consists of developing partnerships between radio stations and young people. Today there is already a relevant initiative, the Dimitra listening clubs. In the listening clubs, there is a network of clubs of about ten villages around a community radio station. Each village is organized in clubs for men, for women, for boys and for girls.  The boys and girls discuss the topic that are appropriate to them. When a topic is considered sufficiently discussed and useful, it is recorded and broadcast on the radio to broaden the range of opinions on the topic. Finally, resolutions are taken by the group of villages and each village organizes their follow-up of the implementation of the common resolutions.