Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

English translation below

Je pense que la gestion sociopolitique des jeunes Etats africains pose véritablement des problèmes fondamentaux auxquels viennent se greffer tous les autres. Pourquoi ?

Les jeunes de  moins de 18 ans sont encore mineurs et n’ont de responsabilité que celle de leurs parents, or ces derniers sont confrontés eux-mêmes aux problèmes tels que :

1-Famille nombreuse : les villageois sont souvent fortement polygames avec une pléthore de progénitures qu’ils sont incapables de supporter correctement en termes d’éducation tout court.

2-Dans un système d’exploitation agricole très peu rentable,  difficile à appliquer et qui paraît être une corvée, les jeunes voient en l’agriculture un métier déshumanisant, salissant  rabaissant et dévalorisant, d’où leur refus d’aller vers l’agriculture. De ce fait, la main d’œuvre agricole manque cruellement dans les milieux ruraux, ce qui oblige les agriculteurs et surtout les agricultrices à intensifier le labour chimique par application d’herbicide total dans nos régions. D’ailleurs, la situation désastreuse de l’agriculture africaine s’est aggravée aujourd’hui avec les effets pervers du changement climatique dont les impacts sont évidents pour tout le monde, ce qui décourage davantage. Au Togo, cette tendance a amplifié l’exode rural et le système de transport en taxi moto communément appelé « zémidjan » dans les contrées les plus reculées du territoire et qui procure tranquillement le minimum de revenu à ces jeunes de moins et aussi de plus de 18 ans.

3-Le chômage endémique des frères aînés de ces jeunes également les décourage à poursuivre leurs études ils se disent : « à quoi ça sert d’aller loin dans les études pour revenir conduire zémidjan ? »

4- Pour les jeunes, les conséquences de tout cela sont d’ores et déjà l’oisiveté,  le vol, la tendance à la drogue, la divagation sexuelle avec une propension à devenir polygames comme leurs parents, la prison etc.

Approche de solution.

Les différents régimes politiques en Afrique doivent changer leur mode de gestion du territoire et aller vers une bonne gouvernance socio-économique par :

  • L’élaboration  et la mise en pratique d’une politique de natalité dans nos pays.
  • L’inclusion dans le système éducatif  scolaire des programmes d’éducation sexuelle dans un cycle convenable (primaire ou secondaire). Certes, en Afrique c’est un tabou de parler de sexe mais il est temps de faire entorse à la règle, en tout cas je crois que le résultat attendu est de voir les IST sensiblement diminués, d’appliquer un planning familial pour éviter de faire des enfants de manière intempestive, bref c’est de voir les familles africaines bien réglementées.
  • La revalorisation du métier agricole en allant vers une professionnalisation, une mécanisation de l’agriculture et une maîtrise de l’eau.
  • La déconcentration des structures éducatives en créant des collèges,  des centres de formation et d’apprentissage non seulement dans les villes mais aussi dans les préfectures et les grands centres ruraux capables d’accueillir et de former les jeunes ruraux in situ.

En conclusion, les gouvernants des pays africains doivent impérativement aller vers un changement radical de mode de gestion de leur territoire en appliquant une bonne gouvernance, en organisant au mieux la société civile et en tirant meilleur profit des aides bilatérales et multilatérales par une gestion judicieuse, collégiale et transparente des ressource de nos Etats.

I think that the socio-political administration of young African States in reality presents fundamental problems on to which all others are grafted. Why?

The youth of less than 18 years of age are still minors whose parents remain responsible for them, and these latter are themselves confronted with problems such as:

  1. Large family: the people in the villages are often very polygamous with abundance of offspring which they are incapable of supporting adequately in terms of a too short education.
  2. In a system of agricultural exploitation which is not very profitable, difficult to implement and which seems to be drudgery, the youth see agriculture as a dehumanizing profession, dirty, denigrating and discredited; therefore they refuse to go into farming. Hence, there is a cruel lack of an agricultural manpower in the rural areas, which obliges the farmers and especially the women farmers to intensify the use of chemicals by the application of non-selective weed killers in our countryside. Incidentally, the disastrous situation of African agriculture is made worse today by the perverse effects of climate change whose effects are evident to everyone, which is yet more discouraging. In Togo, this trend has amplified the rural exodus and also the motorbike taxi transport system, commonly called "zémidjan", in the most remote areas of the country and which easily procures the minimum income to these youths of under and over 18 years old.
  3. The endemic unemployment of the elder brothers of these youths equally discourages them from continuing with their studies, saying to themselves: What is the good of studying for a long time if in the end you will be a driver of zémidjan?
  4. For the youth the consequences of all this are already idleness, theft, tendency to drugs, sexual promiscuity with a tendency to become polygamous like their parents, prison, etc.

An Approach to a Solution.

The different political regimes in Africa must change their way of administering their territories and move towards good socio-economic governance, through:

  • The development and implementation of a policy on the birth rate in our countries.
  • The inclusion in the school education system of sexual education programs at an adequate age (primary or secondary). Admittedly, in Africa it is a taboo to talk about sex, but it is time to break the rule, in any case, I believe that the expected result is to see the STDs noticeably reduced, to apply family planning to avoid having unplanned children, in short, to see African families well regulated.
  • The upgrading of the agricultural occupation towards a professionalization, a mechanization of agriculture and a system of control over water.
  • The decentralization of educational structures by creating colleges, training and apprenticeship centers not only in cities but also in the prefectures and the big rural centers able to receive and train the rural youth in situ.

As a conclusion, governments of African countries really must move towards a radical change in the way they run their lands by applying good governance, organizing civil society as far as possible and taking advantage of bilateral and multilateral aid with a wise, collaborative and transparent administration of our States’ resources.