Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Originaire du Sahel, en activité dans la Région de Tombouctou au Mali, je me limite aux deux (02) premières questions dans le cadre de cette contribution sur les directives volontaires.

Le contexte de ma région est marqué par :

  • Les effets du changement climatique (l’assèchement des lacs)
  •  L’insécurité persistante (des populations réfugiées) depuis 2012
  •  Une gouvernance qui n’évolue pas en compétences pour relever les défis de pauvreté et d’insécurité alimentaire

1) Le chapitre 1 reflète-t-il adéquatement la situation actuelle de la malnutrition et ses causes et impacts connexes, en particulier conformément aux buts et objectifs de l'Agenda 2030? Quels sont les problèmes sous-jacents qui empêchent actuellement les systèmes alimentaires de fournir des régimes alimentaires sains ?

Les problèmes sous-jacents sont entre autres :

  • La sécurité alimentaire des ménages perturbée par la pauvreté, l’instabilité du fait des guerres récurrentes
  • L’environnement social en rapport aux pratiques et comportements des individus et des communautés dans l’observation et le respect des consignes de santé et de traitement des maladies qui sont des facteurs de malnutrition
  • L’accès aux soins de santé et aux structures de soins : l’accessibilité aux centres de santé n’est pas assurée dans beaucoup des zones pour les populations en majorité rurales. Le cas des enfants malnutris et des femmes allaitantes ou en grossesses est le plus grave en milieu rural du faite de l’éloignement des centres de santé. La qualité des services fait souvent défaut
  • L’insuffisance des ressources humaines et économiques : l’accès aux services sociaux de base (eau potable, soins de santé de qualité et l’éducation) n’est pas garanti en milieu rural pour des raisons économiques et même par manque de ressources humaines compétentes

2) Quels devraient être les principes directeurs pour promouvoir des systèmes alimentaires durables qui améliorent la nutrition et permettent une alimentation saine ? Quels sont vos commentaires sur les principes énoncés au chapitre 2 ? Sont-ils les plus appropriés à votre contexte national/régional ?

Les principes directeurs sont entre autres :

  • La volonté politique des Etats de combattre la malnutrition sous toutes ses formes
  • L’amélioration et la consolidation de la gouvernance locale dans tous les domaines en lien avec le développement social, économique et culturel
  • La valorisation et la promotion des filières du secteur primaire qui emploie la majorité de la population.
  • Le renforcement organisationnel et institutionnel des structures des producteurs
  • Le renforcement de capacité et d’encadrement des OSC pour une plus grande implication dans les systèmes de production
  • Aménagement adapté et organisation des territoires en adéquation avec les contextes sociopolitiques, culturels et géographiques et environnementaux
  • Approche de développement intégré, équilibré et harmonieux et favorisant la réduction des disparités inter et/ou intra régionales et l’acceptation des différences renforçant la confiance mutuelle entre les communautés des mêmes terroirs.
  • Investissement dans les infrastructures de conservation et de transformation des excédents
  • Réhabilitation des anciens lacs ou terroirs asséchés en raison des effets (déficit pluviométrique et sécheresses) du changement climatique par le biais des nouvelles technologies : exploitation énergies renouvelables (énergies éoliennes et solaires) pour faciliter la pratique de l’agriculture et de l’élevage, l’arboriculture, le maraîchage et la foresterie, ect, grâce à la nappe phréatique
  • Un plaidoyer soutenu auprès des Etats afin de garantir la multisectorialité de la nutrition (rôles et responsabilités de tous les acteurs) afin que chacun joue son rôle et assume sa responsabilité et rend compte de ses actions, décisions politiques en rapport à l'exécution des activités auxquelles il participe.
  • La synergie d'actions entre projets régionaux dans les politiques publiques sectorielles avec une plus grande implication des populations autochtones et locales concernées.