Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ?

Bienvenue à la première discussion du Forum sur la sécurité alimentaire et la nutrition consacré à l’Afrique occidentale.

L'Afrique de l’Ouest, et en particulier la région du Sahel, est confrontée à des crises alimentaires de plus en plus fréquentes qui touchent un nombre croissant de zones et de personnes. Il est un fait que la promotion d’une large croissance économique contribue au développement. Toutefois, les fruits de cette croissance ne parviennent pas nécessairement au segment le plus pauvre de la société, raison pour laquelle des interventions directes s’imposent pour cibler les groupes les plus démunis sur le plan social et économique. Dans son rapport sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2013, la FAO a souligné l’importance du rôle de la protection sociale dans la réduction de la faim et le dynamisme de la croissance économique. Dans ce contexte, la création et le renforcement des systèmes de protection sociale constituent, pour les gouvernements et leurs partenaires du développement, une manière de contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

La protection sociale peut être définie de différentes manières et revêtir des formes diverses. Selon une définition communément admise, la protection sociale est le soutien fourni sous la forme d'un revenu ou de prestations destinées aux groupes pauvres, vulnérables et marginalisés de la société dans le but de renforcer leur capacité de se protéger contre les aléas et les risques sociaux et économiques.

On estime que, moyennant des politiques et un ciblage adéquats, les mécanismes de protection sociale, y compris les filets de sécurité, peuvent protéger les personnes les plus démunies et atténuer les inégalités sociales, économiques et culturelles. Par ce biais, ces populations voient s’accroître leur résilience en matière de sécurité et de nutrition. Pour mettre en œuvre une protection sociale pour les plus défavorisés de la société, les gouvernements d'Afrique occidentale sont toutefois confrontés à des besoins considérables qui les entrainent à se concentrer sur des solutions immédiates à la pauvreté en raison du grand nombre de pauvres et de personnes vulnérables vivant dans les différents pays de la région.

Une attention accrue a été accordée à la protection sociale en Afrique et les interventions ont adopté différentes modalités qui vont des transferts monétaires, des allocations familiales, de l'aide alimentaire, du subventionnement des biens achetés (intrants agricoles, par exemple) aux assurances santé et chômage.

La protection sociale peut être considérée comme un problème qui relève essentiellement des autorités nationales, mais les institutions (sous-)régionales ont aussi un rôle important à jouer pour définir l'orientation et superviser les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de protection sociale concertés. Le niveau (sous-)régional peut aussi avoir la capacité requise pour soutenir les processus nationaux de prise de décision et l’harmonisation nécessaire. Des mécanismes régionaux, comme le Cadre de politique sociale de l'Union africaine (2008), reconnaissent un bouquet minimal de prestations sociales, alors que l'initiative Faim Zéro de la CEDEAO prévoit des stratégies qui conjuguent protection sociale et agriculture. L’accroissement de la population et l’urbanisation galopante, qui viennent s’ajouter à des niveaux élevés de pauvreté et à une croissance économique accrue dans la plupart des pays africains, vont probablement se traduire par de plus fortes exigences en matière de protection sociale.

Certains pays d'Afrique, comme le Malawi, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud ont démontré que les mécanismes de protection sociale avaient un impact positif sur la sécurité alimentaire et la nutrition. En Afrique occidentale, des initiatives pilotes existent au Burkina Faso, en Guinée, au Ghana, au Sénégal, au Nigéria, au Togo, entre autres.. Des enseignements pourront en être extraits de ces expériences en termes de couverture, de pérennité, d'institutionnalisation et d'impact.

Nous vous invitons à participer à cette discussion et à nous faire part de votre expérience et de vos connaissances en la matière. Les questions ci-dessous sont proposées à titre Indicatif et vous pouvez répondre à une ou à plusieurs d’entre elles.

  1. Qu'entendez-vous par protection sociale ? De quelle manière ces programmes peuvent-ils répondre aux besoins des pays d’Afrique de l’Ouest en termes de sécurité alimentaire et de nutrition ?
  2. Quels sont les programmes ou interventions de protection sociale mis en œuvre dans votre pays ? Quels sont les enjeux, faiblesses et contraintes de ces interventions ?  Quelles seraient, à votre avis, les mesures à prendre pour relever ces défis ? Veuillez donner des recommandations concrètes à cet égard. Avez-vous des exemples concrets de réussite de ce type de mesure ?
  3. Comment les mécanismes de protection sociale peuvent-ils être mis en œuvre de manière à accroître la production et la productivité agricoles et améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition ?
  4. Quels sont les rôles des gouvernements, des organisations de la société civile, du secteur privé, des universités et d'autres partenaires du développement ? Veuillez formuler des recommandations susceptibles d'améliorer la gouvernance et renforcer les liens entre protection sociale, sécurité alimentaire et nutrition, et agriculture.

Pour en savoir plus, veuillez consulter la liste de ressources présentée sur la page Web.

Les facilitateurs :

Anna Antwi

Al Hassan Cissé

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Anna Antwi

GD Resource Center (development NGO)
Ghana

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Dear Colleagues,

All too soon this exciting exchange has come to an end. We are grateful to all the contributors for making this first West Africa forum a success. It is just the beginning for greater things to come for the sub-region to develop concrete solutions to solve the numerous challenges we face. I am sure we all benefited from these exchanges.

Social Protection (SP) is increasingly gaining grounds in the (sub) regional policy engagements, and its implementation is also improving though there are still many challenges. The many definitions from the contributions point to the fact that ultimately the purpose of SP is to support the poor and vulnerable to avert the risks of hunger and poverty. In the discussion, eligibility was mostly based on poverty status (and also used as the targeting categorization) and having a household member in at least one of these categories: orphans, vulnerable child or youth (OVCY), the elderly (65 years and above), person with severe disability unable to work, displaced, poor female-head of household either widowed without employment and having any of the above as dependent(s), or unemployed, and the sick.  As a summary by a contributor “the proper implementation of social protection programmes in West African countries, will provide assistance to poor individuals, households and communities which will enhance their present and future well-being and give them the capacity to manage risks better”.

However, only few people mentioned HIV/AIDs. Is it because it is not a major problem in the sub-region? About a month and a half ago, I visited People living with HIVs (PLHIVs) dependent on food ration, and it was pathetic when the affected people were begging not to be taken off the food programme. Most of them were too poor to have any source of income, too weak to work or excluded from work by stigma. Such poor PLHIVs needed food to enable them take their routine drugs. Therefore, proper targeting is necessary to cover all socially excluded and vulnerable groups and persons. In the discussions, there are also many SP interventions used in the various countries. Many success stories have also been shared.

It is increasingly recognised that agriculture must play a role in pro-poor economic growth especially in areas with large poor rural settings as found in our sub-region. Poor rural people’s livelihoods are diverse, risk prone and complex and most of them depend on agriculture and related activities for their source of livelihoods, food security and nutrition. Still, only limited efforts have been made to integrate agriculture and social protection interventions and policies to ensure that beneficiaries of SP programmes are transformed into production operatives. Interestingly, the various interventions mentioned in this first forum have direct and indirect implication on food security and nutrition. Different combinations of programme and instruments with well-defined stakeholder roles and responsibilities can promote both agriculture and non-agriculture programmes with either market-led or non-market SP programmes that are more effective and contribute to results that make great impact on people and their community economies. Social protection plays important role in securing the poor against extreme poverty, deprivation and shocks in times of stress to tackle hunger and under-nutrition. Measures to avert these challenges include cash transfers, public work programmes, school feeding, food vouchers, agriculture, health care and educational grants or subsidies. There are informal and cultural SP issues too. In most places, cash transfers are common means of SP interventions.  

I am taking time to acknowledge contributions that may help to shape social protection and future discussions in the sub-region. “To meet the needs of West African countries in terms of food security and nutrition, it is important to promote inclusion as well as productivity by making sure that women and men enjoy the same working conditions. We must provide women with subsidies for building infrastructure to meet and work etc; empowering communities with adaptation strategies will go a long way in boosting social protection. African countries have populations that are predominantly rural, with little or no access to means of production, and resources are unevenly distributed between women and men of a country. Social protection means ensuring decent work and means of production (financial, land) to all citizens which enable them to ensure the food security. Arrangements need to be made at the legislative and regulatory levels. This would contribute to solve the problem of nutrition in West Africa”. Contribution from Australia also indicate that “the African continent has long been recognized for its potential as the global bread basket of the 21 century - 20% of world's land surface but little more than 10% of the people - all that space, soils, water and bio-resources. The contributor concludes by saying “if the custodians of the African continent - those with access to the resources, funds, technologies and, crucially, the vision - don't move into gear others will do it for them”. Another contributor feels one cannot focus on West Africa without taking into account the most dynamic of the regional economies - that of Nigeria. And if Nigeria can come to terms with social protection of vulnerable people in the context of food and nutrition security, then so can other countries in the sub-region. The only contribution from trade unionist indicate that there is a need to clarify the West African context characterised by certain social and economic characteristics that implicate the design and implementation of social protection interventions for the vulnerable in the community of rural workers largely self-employed and the need to go beyond just agricultural production into adding value to farm produce. Mentioned was made to climate variability/changes, poverty and bad governance as some causes of food insecurity and under-nutrition.

Most contributors indicated targeting as a challenge and the importance to “focus on the identification of beneficiaries in order to prevent support being diverted for other purposes including lucrative”. Others specified that “social protection can be an effective way of improving the nutrition of poor households, but the targeting of these must be better regulated and actual impacts should be well measured and assessed in terms of sustainability”. As shown above, targeting women and those in the informal sector was also necessary to get them out of poverty. Still others mentioned building of schools and equipping them for the children from the poorest communities. “This will go a long way to safe guard the future of these children”. Other challenges mentioned include “coordination of all social protection actions developed in several ministerial departments and other institutions; Financing SP must prioritize internal resources to guarantee the sustainability/durability of these programs”. The inter-sectoral and multi-sectoral approach was emphasised to achieve the needed results. As in Benin for example, social protection supports health actors, home visits, and cooking demonstration. Suggestions was made to structure a multi stakeholder and multi sectorial platform; coordination and harmonization between different stakeholders in agriculture, water and sanitation, education and employment, health and support for improved resilience  to emergency, climate variability/ change and conflict situations. Yet another found that the “shifting of agricultural production to urban areas are absolutely integral to ensuring food security and nutrition for the always growing population”. A contributor summarizes the constraints of funding as “the implementation of social security is particularly difficult in Africa, because most of the countries in the region face serious budget constraints, making it almost impossible to finance often rather expensive insurances systems. In addition, the implementation and management of social security systems requires quite complex institutions which, again, are not available in most of these countries. Many countries cover a small portion of the population; usually the employees in the public and private formal sectors”. Another opinion is that the receipt of public cash transfer encourages less effort of beneficiaries to look for employment and therefore choose to engage in more leisure instead. Additionally, in cases where strict targeting method is based on income levels, individuals may not be comfortable working for more money for fear of losing their benefits. A contributor supports the Trade Union claim that unless a significant formalization of the entire labour force occurs, the large majority of the poor usually associated with the non-salaried and informal sector will remain excluded from social protection programs in the future. The adoption of  ILO Recommendation 202 on social protection floors in 2012 recognize the need to progressively ensure higher levels of protection while guaranteeing access to essential health and minimum income security.

For solutions to combat the challenges some proposals include transparency in the management of public markets; identify the guiding principles, the governance structures and the mechanisms which help to generate and support good governance. Alliance and network building were also mentioned as in West African Alliance against Hunger and Malnutrition (WAAAHM). Food Security Policy Advocacy Network (FoodSPAN) in Ghana and the various Alliance against Hunger and Malnutrition in the different West African countries are critical for advocacy, working with other stakeholders, and promotion of the SP concept. Using framework in these countries should build on, and work through these structures as much as possible, from targeting procedures, to implementation, grievances and monitoring etc. These structures also aim to ensure synergies and complementarities among programmes, and with other development-oriented interventions. The trade unionist suggested the importance to appreciate the transformation of the economies that which involve diversifying away from agriculture and other primary production. It entails developing industry, especially manufacturing, in order to realize sustainable employment growth that can ensure progressive realization of the Right to Food and other rights inherent in decent employment. Intensive Labour Public Works similar to WFP’s food for work or asset promote people’s life skills acquisition, while addressing community infrastructural (rural roads, warehouses, soil and water conservation, etc.) needs for sustainable development. Decentralisation efforts could bring decision making closer to the people and development closest to those in most need. Participatory and equitable access to productive resources and its management for production systems and marketing could help the poor. However, in all specific or clarity of objectives to reach the target beneficiary, with assured markets for rural farmers created through social networks and to protect these farmers from rural poverty is important. The political will of the various governments is also essential in SP.

Thanks for the many links, some I have already acknowledged. I read through all the contributions and links more than once. Brokers and FARM linkage of SP and food security are also interesting and informative and so are the earlier ones. There is the need for long term and integrated approaches that lay emphasis on livelihood based social protection and agricultural production through input subsidy. The different SP interventions all support a common goal. Provide cash transfer to the poor and help them transform their socio-economic status through linkage with their production by providing agriculture extension from pre-production through post harvest to ensure sustained growth. Social mobilization is important for empowerment. Social protection schemes have the potential to contribute to the realization of basic human rights like rights to food, incomes, education, health and combating inequalities and advancing women and children’s rights.  The essence of SP affords countries the opportunity to support the poor and vulnerable, and tackle immediate problems of hunger and under-nutrition before it escalates to famine. As indicated earlier, almost all the SP interventions like Labour Intensive Public Works, Cash transfer, school feeding programme, Health Insurance Scheme and Free Maternal and Child Health Care, agricultural input subsidies etc all support a common course to enable the poor and vulnerable to enjoy basic rights like good health and food, and prevent them from falling into extreme poverty. The major challenge to ensure better targeting of beneficiaries is the use of common targeting mechanisms to guarantee that proper objectives are reached. Like many other aspects of social life in the sub-region there are many governance challenges in managing SP programmes. The growing quest for good governance in general should push harder on the SP front to ensure higher levels of accountability, efficiency and effectiveness and probity.  Addressing climate variability/ change, targeting, good governance and proper SP interventions delivery, the poor and vulnerable people will be able to meet their minimum food and nutrition needs. Thank you all for your insightful contributions.

Anna Antwi (PhD), Development Consultant, Ghana.

Chers collègues,

La fin de cette passionnante discussion est arrivée trop rapidement. Nous sommes reconnaissants aux participants d’avoir fait de cette première discussion en ligne sur le Forum FSN en Afrique de l’Ouest un succès. Ceci est seulement un début pour de plus grandes choses à venir pour que la région développe des solutions concrètes pour résoudre les nombreux défis auxquels nous faisons face. Je suis persuadée que chacun bénéficie de ces échanges.

La protection sociale gagne de plus en plus de terrain dans les engagements politiques de la région et sa mise en œuvre est également en cours d’amélioration malgré les nombreux défis. Les définitions variées proposées dans les contributions soulignent le fait que le but de la protection sociale est de soutenir les plus pauvres et vulnérables pour prévenir les risques de famine et de pauvreté.

Lors de la discussion, l’éligibilité a principalement concerné la pauvreté (utilisé également comme catégorie de ciblage) et le fait d’avoir un membre du foyer dans une des catégories suivantes: orphelin, enfant ou jeune vulnérable, personne âgée (plus de 65 ans), personnes avec  un handicap, personne déplacée, foyer dirigé par une femme pauvre (veuve sans emploi avec enfants à charge…). Comme résumé par un participant à la discussion, “ la bonne mise en œuvre de  programmes de protection sociale dans les pays d’Afrique de l’Ouest fournira l’assistance aux pauvres individus, foyers et communautés qui amélioreront ainsi leur niveau de vie présent et futur et leur donneront la capacité de mieux gérer les risques auxquels ils sont soumis

Il est de plus en plus admis que l'agriculture doit jouer un rôle pour promouvoir une croissance économique qui favorise les pauvres, en particulier dans les zones pauvres et rurales de notre sous-région Les moyens d'existence des habitants des zones rurales pauvres sont variés, vulnérables aux risques, et complexes; ils dépendent, pour la plupart, de l'agriculture et d’activités afférentes comme sources de moyens d'existence, de sécurité alimentaire et de nutrition. Rares sont toutefois les efforts réalisés pour intégrer l'agriculture et les interventions et politiques de protection sociale afin de garantir que les bénéficiaires de programmes de protection sociale soient opérationnels en termes de production. Il est intéressant de noter que les différentes interventions mentionnées dans ce premier forum ont des incidences directes et indirectes sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Différents dosages de programmes et d’instruments, dans lesquels les différentes parties prenantes auraient des rôles et des responsabilités bien définies, peuvent contribuer à la promotion de programmes agricoles et non agricoles dans le contexte de programmes de protection sociale basés ou non sur le marché qui soient plus efficaces et qui contribuent à un plus grand impact sur les économies des personnes et de leur communauté. La protection sociale joue un rôle important pour apporter une sécurité aux pauvres dans des contextes d'extrême pauvreté, de dénuement et de chocs en période de crise, et aborder le problème de la faim et de la sous-alimentation. Plusieurs mesures sont possibles pour relever ces défis, notamment les transferts monétaires, les programmes de travaux publics, l'alimentation scolaire, les bons alimentaires, l'agriculture, les soins de santé et les bourses ou subventions à l'enseignement. Il existe également des aspects informels et culturels en matière de protection sociale. Dans la plupart des pays, la modalité la plus fréquente d'intervention en matière de protection sociale est celle des transferts monétaires.  

Je souhaite mettre en valeur certaines contributions qui peuvent contribuer à la protection sociale et à de futures discussions dans la sous-région. « Pour répondre aux besoins des pays d'Afrique de l'Ouest en termes de sécurité alimentaire et de nutrition, il est important de promouvoir l'inclusion et la productivité en garantissant des conditions de travail égalitaires pour les femmes et les hommes. Nous devons fournir aux femmes des subventions qui permettent de construire une infrastructure où se rencontrer et où travailler, etc. ; une autonomisation accrue des communautés à l'aide de stratégies d'adaptation contribuerait fortement au développement de la protection sociale. Les pays africains ont des populations majoritairement rurales qui ont un accès limité voire nul aux moyens de production, et où les ressources sont distribuées de façon inégale entre les femmes et les hommes d'un même pays. La protection sociale implique de garantir un travail décent et des moyens de production (financiers, fonciers) à tous les citoyens de façon à ce qu'ils puissent assurer leur propre sécurité alimentaire. Des mesures doivent être adoptées à l'échelon législatif et réglementaire. Ceci contribuerait à résoudre le problème de la nutrition en Afrique de l'Ouest ». Un participant signale également, dans une contribution envoyée d'Australie, que « le continent africain est reconnu depuis longtemps pour son potentiel en tant que grenier du monde pour le XXIe siècle: 20 % de la surface terrestre du monde avec un peu plus de 10 % seulement des habitants, à savoir un espace, des terres, et des ressources hydriques et biologiques considérables. Le participant a conclu avec ces mots « si les gardiens du continent africain, à savoir ceux qui ont accès aux ressources, aux fonds, aux technologies et qui ont avant tout la vision nécessaire, n'enclenchent pas la vitesse supérieure, d'autres le feront à leur place ». Un autre participant estime que la situation de l'Afrique de l'Ouest ne peut être analysée sans tenir compte de l'économie la plus dynamique de la région, à savoir celle du Nigéria. Si le Nigeria parvient à trouver une solution pour assurer la protection sociale des groupes vulnérables dans le contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'autres pays de la sous-région pourront le faire aussi.  La seule contribution d’un syndicaliste indique qu'il est indispensable de préciser le contexte de l'Afrique de l'Ouest en fonction de certaines caractéristiques sociales et économiques qui ont une incidence sur la conception et sur la mise en œuvre des interventions de protection sociale pour les groupes les plus vulnérables, au sein de la communauté de travailleurs ruraux, généralement indépendants, et insiste sur la nécessité d'aller au-delà de la simple production agricole et introduire de la valeur ajoutée aux produits agricoles. La variabilité du climat et les changements climatiques, la pauvreté et les problèmes de gouvernance ont également été mentionnés parmi les causes de l'insécurité alimentaire et de la sous-alimentation.

La plupart des participants ont signalé que le ciblage constitue un problème et qu'il est important de « centrer les efforts sur l'identification des bénéficiaires afin d'éviter que le soutien ne soit acheminé à d'autres fins, y compris des fins lucratives ». D'autres ont indiqué que « la protection sociale peut constituer une manière efficace d'améliorer la nutrition des ménages pauvres mais qu’il est important de mieux réglementer le ciblage de ceux-ci et de bien mesurer et évaluer les impacts réels en termes de pérennité ».

Dans ce même ordre d'idées, il importe de cibler les efforts sur les femmes et tous ceux qui travaillent dans le secteur informel pour les sortir de la pauvreté. D'autres ont mentionné la construction et l’équipement d’écoles pour les enfants des communautés les plus pauvres. « Ceci contribuera énormément à sauvegarder l'avenir de ses enfants ». Les participants ont également épinglé d'autres problèmes tels que « la coordination de toutes les actions de protection sociale menées dans différents départements ministériels et d’autres institutions ; le financement de la protection sociale doit mettre l'accent sur les ressources internes pour garantir la pérennité/durabilité de ces programmes ». L'accent a également été mis sur la nécessité d'une approche intersectorielle et multisectorielle pour obtenir les résultats voulus. Au Bénin, par exemple, la protection sociale appuie les acteurs de santé, les visites à domicile, et les démonstrations culinaires. Plusieurs participants ont proposé de mettre en place une plate-forme multipartite et multisectorielle et de favoriser la coordination et l'harmonisation entre les différentes parties prenantes en matière d'agriculture, d'eau et d'assainissement, d'éducation et d'emploi, de santé et de soutien au renforcement de la résilience dans les situations d'urgence, dans le contexte de la variabilité/des changements climatiques et dans les situations de conflit. Un autre participant a signalé que « le déplacement de la production agricole aux zones urbaines est un élément absolument essentiel pour garantir la sécurité alimentaire et la nutrition pour une population en constante augmentation ». Un autre participant a mentionné les contraintes en matière de financement en signalant « la mise en œuvre de la sécurité sociale est particulièrement difficile en Afrique car les pays connaissent, pour la plupart, de graves contraintes budgétaires qui rendent pratiquement impossible de financer des systèmes d'assurance souvent très onéreux. En outre, la mise en œuvre et la gestion de système de sécurité sociale passent par l'existence d'institutions relativement complexes qui font défaut dans la plupart des pays. Dans de nombreux pays, seul un petit pourcentage de la population est couvert, généralement les employés des secteurs formel public et privé ». Un autre a estimé que la réception de transferts monétaires publics peut induire les bénéficiaires à ne pas faire les efforts suffisants pour chercher un emploi et à préférer avoir plus de temps libre. De plus, lorsque la méthode de ciblage est basée sur les niveaux de revenu, les individus peuvent se demander s'ils ne risquent pas, en travaillant et en gagnant plus, de perdre l'accès à ces bénéfices. Un participant a manifesté son soutien à la revendication syndicale selon laquelle, faute d'une formalisation importante de l'ensemble de la main-d’œuvre, la grande majorité des pauvres, généralement associés au secteur informel et non salarié, restera en marge des programmes de protection sociale. L'adoption de la recommandation 202 de l’OIT en 2012 sur les socles de protection sociale reconnait la nécessité d'assurer l’accroissement progressif des niveaux de protection tout en garantissant l'accès aux soins essentiels et la garantie d’un revenu minimum.

Pour relever ces défis, certains proposent d'inclure la transparence dans la gestion des marchés publics, et de définir les principes directeurs, les structures de gouvernance et les mécanismes susceptibles de conduire à une bonne gouvernance et à son maintien. L'importance de travailler en réseau et dans le cadre d'alliances a également été mentionnée, comme dans le cas de l’Alliance contre la Faim et la Malnutrition en Afrique de l'Ouest. Le Réseau pour le plaidoyer en faveur de politiques de sécurité alimentaire (FoodSPAN) au Ghana et les différentes Alliances contre la Faim et la Malnutrition dans les pays d'Afrique de l'Ouest jouent un rôle essentiel dans le plaidoyer, la collaboration avec d'autres parties prenantes et la promotion du concept de protection sociale. Il conviendrait de mettre en place dans ces pays des structures qui permettent de concentrer la majeure partie du travail, des procédures de ciblage à la mise en œuvre, aux plaintes et au suivi, etc. Ces structures devront également assurer les synergies et les complémentarités entre les programmes, ainsi qu'avec d'autres interventions visant au développement. Le syndicaliste a également souligné l’importance de la transformation des économies moyennant une diversification qui aille au-delà de l'agriculture et d'autres produits primaires. Cette transformation implique de développer l'industrie, en particulier manufacturière, pour parvenir à une croissance durable de l'emploi qui garantisse une réalisation progressive du droit à l'alimentation et d'autres droits inhérents au travail décent. Les programmes intensifs de travaux publics, tels que le programme Vivres contre travail ou actifs du PAM favorisent l'acquisition de compétences pendant toute la durée de la vie et contribuent, dans le même temps, à répondre aux besoins communautaires en matière d'infrastructure (chemins ruraux, entrepôts, conservation des terres et de l'eau, etc.) indispensable pour parvenir à un développement durable. Les efforts de décentralisation pourraient contribuer à rapprocher les prises de décision de la population et d'assurer un développement plus proche des plus démunis. Un accès participatif et équitable aux ressources productives et leur gestion dans le cadre de systèmes de production et de commercialisation pourraient également aider les pauvres. Il est toutefois important d'avoir des objectifs spécifiques et clairs pour parvenir aux bénéficiaires ciblés, avec des marchés garantis pour les agriculteurs ruraux, dans le cadre de réseaux sociaux, et pour protéger ses agriculteurs de la pauvreté rurale. La volonté politique des différents gouvernements est également un facteur essentiel en matière de protection sociale.

Merci pour les nombreux liens qui m'ont été envoyés. J'ai lu toutes les contributions et les liens en question à plusieurs reprises. Les liens de Brokers et FARM sur la protection sociale et la sécurité alimentaire sont également intéressants et riches en informations. Il est indispensable d'appliquer des approches intégrées et à long terme qui mettent l'accent sur des moyens d'existence basés sur la protection sociale et la production agricole moyennant l'octroi de subventions aux intrants. Les différentes interventions de protection sociale contribuent toutes à un objectif commun: Fournir aux pauvres des transferts monétaires et les aider ainsi à transformer leur situation socio-économique en établissant des liens avec leur production et en fournissant des conseils agricoles allant de la pré-production à l’après-récolte de façon à garantir une croissance soutenue. La mobilisation sociale est un facteur important d'autonomisation.

Les dispositifs de protection sociale peuvent contribuer à la réalisation de droits humains de base comme les droits à l'alimentation, aux revenus, à l'éducation, à la santé ainsi qu'au combat contre les inégalités et à la promotion des droits des femmes et des enfants. L'essence de la protection sociale est de permettre aux pays d'apporter un soutien aux pauvres et aux groupes vulnérables, et d'aborder les problèmes immédiats de la faim et de la sous-alimentation avant qu'ils ne dégénèrent en famine. Comme mentionné plus haut, presque toutes les interventions de protection sociale telles que les programmes intensifs de travaux publics, les transferts monétaires, les programmes d'alimentation scolaire, le  régime d'assurance-maladie et les services gratuits de santé maternelle et infantile, les subventions aux intrants agricoles, etc., poursuivent tous l'objectif commun de permettre aux pauvres et aux personnes vulnérables de jouir de droits fondamentaux tels que la santé et l'alimentation et de les empêcher de tomber dans l'extrême pauvreté.  Le principal défi pour garantir un meilleur ciblage des bénéficiaires est d'utiliser des mécanismes communs de ciblage qui garantissent la réalisation des objectifs fixés. Tout comme pour beaucoup d'autres aspects de la vie sociale de la sous-région, la gestion des programmes de protection sociale pose de nombreux enjeux en termes de gouvernance. La recherche croissante d’une bonne gouvernance, d'une manière générale, devrait s'appliquer plus particulièrement sur le front de la protection sociale pour garantir une amélioration en termes de reddition des comptes, d’efficience et d'efficacité ainsi que de probité.  Les efforts en matière de variabilité/changements climatiques, de ciblage, de bonne gouvernance et de fourniture correcte des mesures de protection sociale doivent permettre aux pauvres et aux personnes vulnérables de satisfaire leurs besoins minima en termes d'alimentation et de nutrition.

Merci à tous de vos judicieux apports à cette discussion.

 

Al Hassan Cissé

Oxfam
Senegal

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Chers collègues,

Cette discussion sur la contribution de la protection sociale à la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique de l’Ouest a été riche en enseignements. Nous avons enregistré de significatives contributions de personnes avec de riches expériences. Tous les participants pensent que la protection sociale peut largement contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique de l’Ouest. Effet, le niveau élevé de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire, particulièrement chez les femmes et les enfants nécessite de disposer, selon les participants, de politiques et de programmes de protection sociale pour la sécurité alimentaire susceptibles de renforcer la sécurité alimentaire. Les participants ont également souligné la nécessité de relever les défis liés au développement de la protection sociale et qui sont entre autres le financement, le ciblage, la coordination et la participation de la société civile.

Les enjeux de la protection sociale ont été largement abordés dans cette discussion.  Dans ce sens c’est le financement qui a été le plus discuté. Il ressort ainsi des contributions qu’il incombe à l’Etat la responsabilité d’assurer la protection sociale mais l’on constate que son financement reste encore largement dépendant des bailleurs de fonds. Alors qu’il faut un financement assuré et durable pour assurer une contribution efficace de la protection à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Il est particulièrement évoqué dans les contributions les contraintes du financement de la protection sociale en Afrique de l’Ouest. Pourtant l’inaction est beaucoup plus coûteux car la protection sociale peut contribuer à construire la résilience et à réduire les effets des crises alimentaires quand elles surviennent (ref: rapport DFID The Economics of Early Response and Disaster Resilience).

Les participants reconnaissent de manière consensuelle la capacité et le potentiel de la protection sociale à renforcer l’agriculture et la sécurité alimentaire. En effet, d’après les différentes expériences et analyses des participants, la protection sociale qui est un droit PEUT jouer un rôle important dans la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique si elle est efficacement mise en œuvre. J’ai eu à conduire en 2011 un projet de filets sociaux avec Oxfam au Mali et les suivis et évaluations effectués sur le terrain ont montré le potentiel des filets sociaux à lutter contre la vulnérabilité des populations et particulièrement celle des femmes. Je me rappelle de cette femme de 56 ans du nord du Mali qui avait à sa charge 6 enfants. Avec l’argent reçu des transferts monétaires, elle a pu acheter du mil et du riz tout en investissant. Avec le premier transfert, elle a pu cultiver du riz et récolter 2 sacs contrairement aux années précédentes où elle ne pouvait rien faire faute de moyens de production. Avec la récolte et les achats de vivres, elle pouvait assurer la sécurité alimentaire de son ménage et réduire grandement la période de soudure.

Pour une contribution efficace de la protection sociale pour la sécurité alimentaire, le choix d’instruments appropriés est déterminant. Divers instruments sont considérés par les participants à cette discussion comme importants à intégrer dans les politiques et programmes de protection sociale. On peut citer les transferts monétaires, les subventions agricoles, l’alimentation scolaire entre autres qui doivent être utilisés en fonction du contexte et des cibles. Dans le projet que je conduisais au Mali les transferts monétaires et les formations étaient destinées aux très pauvres alors que le travail contre argent et les subventions des intrants agricoles étaient pour les pauvres. En effet selon l’analyse du contexte, les transferts monétaires sont plus appropriés pour les ménages très pauvres qui assurent leur sécurité alimentaire en achetant leur alimentation sur le marché. L’on constatait que l’essentiel de l’argent reçu était destiné à la consommation alimentaire. Dans ce projet, les transferts monétaires étaient effectués en début de saison des pluies, en période de soudure et à la récolte. Ce qui a permis aux bénéficiaires d’investir, d’acheter la consommation alimentaire sans s’endetter et de protéger leurs récoltes.

De cette discussion je tire plus particulièrement les conclusions suivantes :

À travers la contribution de Peter Stele, on peut ainsi retenir l’idée de trouver dans les ressources générées par le secteur pétrolier une source de financement de l’agriculture et je dirais de la protection sociale. Il donne l’exemple du Nigéria dont le PIB tiré par le secteur pétrolier a augmenté alors que l’agriculture qui est d’une importance capitale dans ce pays est faiblement financée. D’où la nécessité d’une plus grande considération pour l’agriculture à travers plus d’investissement et de protection sociale pour les plus pauvres. Et pour le faire, il faut des mécanismes innovants de financement. Ne faudrait-il donc pas réfléchir sur un mécanisme de financement de la protection sociale par les secteurs miniers et pétroliers ? Au-delà du financement, le ciblage des bénéficiaires, la coordination de la protection sociale et la participation des OSC ont été largement soulignés par les participants comme des challenges importants dans la mise en œuvre de la protection sociale. Et l’accent est particulièrement mis sur le ciblage qui pose parallèlement la question de la transparence et de la gouvernance.

Ces contributions sur les enjeux recoupent les conclusions d’un atelier que Oxfam a organisé en mars 2013 sur la protection sociale pour la sécurité alimentaire et qui a regroupé des ONG, des organisations paysannes régionales, les représentants des gouvernements du Burkina Faso, du Ghana et du Mali, des parlementaires de la CEDEAO, la FAO, le PAM, la Banque Mondiale, l’UE et IFPRI. Les participants de cette rencontre ont identifié les challenges suivants comme les plus importants pour promouvoir la protection sociale pour la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest :

Le ciblage des bénéficiaires en adoptant des méthodologies susceptibles de limiter les taux d’inclusion et d’exclusion;

La compréhension de la protection sociale par les OSC pour leur permettre de participer aux dialogues, influencer les décisions  et participer à la assurer une bonne gouvernance;

Le financement de la protection sociale qui pose la question de l’arbitrage des dépenses publiques et du choix des priorités;

La gouvernance mesurée sous l’angle de la cohérence avec les politiques de développement agricoles, de la coordination et de la participation des OSC.

En conclusions ces différentes sont forts utiles et contribuent à alimenter les débats sur la protection sociale en Afrique de l’Ouest.

Merci beaucoup à tous.

Al Hassan Cissé

Dear colleagues,

This discussion on the contribution of social protection to food security and nutrition in West Africa was very informative. We had significant contributions of people from different field of expertise and with broad experience. All participants occurred that social protection can contribute significantly to food security and nutrition in West Africa. Indeed, according to participants, the high level of vulnerability to food insecurity, especially among women and children, requires policy and social protection programmes able to strengthen food security. Participants also highlighted the need to address the challenges related to the development of social protection, such as financing, targeting and coordination and participation of civil society.

From this discussion, I draw the following conclusions:

Participants reached a consensus recognizing the capacity and potential of social protection to strengthen agriculture and food security. Indeed, according to the different experiences and analyzes of participants, social protection as a right CAN play an important role in food security and nutrition in Africa if it is effectively implemented. In 2011, I was in charge of a safety net project with Oxfam in Mali. The monitoring and evaluations activities performed on the field have shown a high potential for social safety nets to fight against people’s vulnerability, and especially women. I remember this 56 year old woman from northern Mali, who had to bear six children. With the money she received through cash transfers from social protection, she managed to buy millet and rice and also invest. With the first transfer, she grew rice and harvest two bags of them. The year before she could not do anything because she had no production means. With harvest and food purchases, she could ensure her household’s food security and greatly reduce the lean period.

In order for social protection to contribute effectively to food security, the choice of appropriate instruments is crucial. The participants in this discussion identify various instruments that are important to include in policies and social protection programmes. These include: cash transfers, agricultural subsidies, school feeding, among others. These tools can be used depending on the context and targets. In the Oxfam project in Mali, cash transfers and training were for the poorest, while working for cash and subsidies of agricultural inputs were for the poor. Indeed, according to the context analysis, cash transfers are more appropriate for very poor households to ensure their food security. Most of the money was actually used for food consumption. In this project, the cash transfers were made at the beginning of the rainy season, during the lean season and at the harvest. This allowed beneficiaries to invest, to buy food consumption without going into debt and protect their crops.

Challenges have been widely discussed. The funding was highlighted as one of the main issue. It is established that it is the state’s responsibility to provide social protection, but it has been highlighted that funding is still largely dependent on donors. However, a secured and sustainable funding is needed to contribute effectively to food security and nutrition. The contributions regularly mentioned funding constraints in the provision of social protection in West Africa. It is worth noting that inaction is much more expensive than social protection. Indeed, social protection can help build resilience and reduce the effects of food crises when they occur (ref ; rapport DFID The Economics of Early Response and Disaster Resilience).

Peter’s contribution highlights the possibility to use resources generated by the oil sector to fund agriculture and, I would say, also social protection. He gives the example of Nigeria whose GDP from the oil sector raises while agriculture, of paramount importance in the country, is poorly funded. There is a need to give greater consideration to agriculture through more investment, and social protection for the poorest. To do so, we need innovative financing mechanisms. Couldn’t we think of a financing mechanism for social protection funded by the mining and oil sectors? Beyond funding, targeting beneficiaries, coordination, and participation of CSOs have been widely identified by participants as important challenges in the implementation of social protection. Targeting has been especially emphasized as it raises the issue of transparency and governance.

These contributions dealing with challenges are consistent with the findings of a workshop on social protection for food security organized by Oxfam in March 2013.  The event brought together NGOs, regional farmers' organizations, government representatives of Burkina Faso , Ghana and Mali, ECOWAS parliamentarians, FAO , WFP, World Bank, EU and IFPRI . The participants of the meeting identified the following points as the most important challenges in promoting social protection for food security in West Africa :

Targeting of beneficiaries by adopting methodologies that limit the inclusion and exclusion rates;

Understanding of social protection by CSOs to enable them to participate in dialogue, influence decisions and participate in good governance ;

The funding of social protection which raises the question of public expenditures’ priorities ;

Governance: consistency agricultural development policies, coordination and participation of CSOs.

As a conclusion, I would like to say that this discussion has been really instructive and will be useful to contribute to the debate on social protection in West Africa.

Thank you very much.

Al Hassan Cisse

Mawuli Sablah

Helen Keller International
Senegal

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear Colleagues from West Africa,

 

The discussion on “how social protection contributes to food and nutrition security in West Africa” is very inspiring. Here is a contribution to reflect on how we forge a stronger partnership to achieve a hunger free West Africa.

Multi-sectoral Public Private Partnership Required for Effective Social Protection on the Right to Adequate Food and Nutrition Security  in West Africa

By Mawuli Sablah: Helen Keller International – Regional Office for Africa

Resilience to food and nutrition insecurity should engage multi-sectoral platforms through effective coordination, result based planning with clearly defined strategic objectives, intermediate results and logic models that define input, process, outcome, output indicators for monitoring interventions for impact on addressing food insecurity and malnutrition.

In coping with non-availability and inadequate access to food, vulnerable poor house-holds usually invest in basic staples that are high in energy but low in essential micronutrients when trying to meet their caloric requirements, especially under high food prices as experienced in recent past years. It is important to engage public and private sector to ensure that staple foods that reach significant proportion (i.e. 70 to 80%) of the population, such as centrally processed cereals, vegetable oil and condiments are fortified under mandatory national legislations to meet some proportions of recommended daily allowances for vitamin A, iron, zinc, folic acid and other essential micronutrients of vulnerable groups. These should also be coupled with adequate targeted complementary food fortification for children, dietary diversification, supplementation and public health measures including water, sanitation and hygiene.

National and regional agricultural investment plans must be integrated with linkages between nutrition and agriculture while ensuring nutrition specific as well as nutrition sensitive approaches to promoting the fundamental human right to adequate food and nutrition. The ECOWAS Nutrition Forum should transition into a multi-sectoral regional platform; bringing together a cross-section of key sectors; agriculture food security, health, communication, commerce and industry to jointly deliberate, plan, implement, monitor and evaluate food and nutrition security interventions. Countries in West Africa must imbibe integrated multi-sectoral public private partnership principles and platforms as well as result based planning. Government must create the enabling environment through effective policies, legislation and direct investment over and above 10% of national budget in order to achieve over 6% growth in agriculture and impact on food and nutrition security. Integrated initiatives require diverse food sources, better food chain and post-harvest management systems, better handling, packaging, transportation infrastructure, harmonized standards with regulatory frameworks, strong intra-regional trade as well as food distribution systems, development of small and medium scale food processing enterprises, improved food safety quality management systems,  expansion of private sector food services and overall context specific innovations to ending hunger in West Africa.

Cash transfer programs should have productive dimensions to ensure those benefitting from social protection programs evolve to become productive workforce capable of generating sufficient independent resources to ensure their food and nutrition security. While protecting poor urban dwellers through safety nets and fortified centrally processed food staples, rural agriculture should be scaled up, with understanding of agricultural systems that promote mixed cropping/mixed farming to diversify nutrient sources available to rural house-holds. There is also the need to couple this with improved effective mechanization of agriculture, post-harvest management and food processing through efficient food chain management system as the number of urban dwellers increase over rural, largely farming population groups. Context specific understanding of the productive impact of cash transfer is required and nutrition must be mainstreamed into agriculture to deliver safe and nutritious food systems that guarantee food and nutrition security. Regional and national agricultural investment plans of West Africa require nutrition sensitive agricultural value chains that take into account contextual realities, multi-sectoral public private partnership, climate resilient adaptation/mitigation, environmental sustainability and strong political will for result oriented policies as well as financial commitments. Education on the right based approach and documentation of violations as well as best practices to respecting the human right to food and nutrition in West Africa must be promoted. Capacity building and coordination of multi-sectoral public and private partners must underlie innovative programming towards a hunger free (zero hunger) West Africa.

Chers collègues d'Afrique de l'Ouest,

La discussion sur "Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ?" est inspirante. Voici une contribution pour refléter la manière dont on créé un partenariat fort pour  atteindre une Afrique occidentale libérée de la faim.

Des partenariats public-privé multiséctoriels nécessaires pour une protection sociale efficace sur le droit à une alimentation adéquate et à la sécurité nutritionelle en Afrique de l'Ouest

Par Mawuli Sablah: Helen Keller International - Bureau régional pour l'Afrique

La résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle devrait engager une plate-forme multi- sectorielle avec une coordination efficace, une planification fondée sur la définition d’objectifs stratégiques, de résultats intermédiaires, des modèles logiques qui définissent des indicateurs de résultats et de suivi des interventions pour un impact sur la lutte contre l'insécurité alimentaire et malnutrition.

Pour faire face à la non-disponibilité et à l’accès inadéquat à l’alimentation, les ménages vulnérables et pauvres investissent généralement dans des aliments de base qui sont riches en énergie mais pauvres en micronutriments essentiels afin de répondre directement à leurs besoins caloriques, surtout en période où les prix des denrées alimentaires sont élevés comme dans les années passées.  Il est important d'impliquer les secteurs public et privé afin de s'assurer que les aliments de base qui atteignent une proportion significative de la population (de 70 à 80% ), tels que les préparations à base de céréales, les huiles végétales et les condiments soient enrichis en vitamine A, fer, zinc, acide folique et autre micronutriments essentiels grâce à une législations nationales contraignante qui permettrait aux groupes vulnérables d’atteindre les besoins journaliers recommandé. Cela pourrait également être couplé avec des compléments alimentaires destinés aux enfants, une diversification alimentaire, et des mesures de santé publique, notamment concernant l’eau, l'assainissement et l'hygiène.

Les plans nationaux et régionaux d’investissements agricoles doivent être intégrés avec les liens entre la nutrition et l’agriculture, tout en assurant une approche spécifique à la nutrition pour promouvoir le droit fondamental à une alimentation adéquate. Le Forum de la CEDEAO sur la nutrition devrait se traduire vers une plate-forme régionale multisectorielle réunissant des secteurs clés transversaux comme l'agriculture, la santé, la communication, le commerce et l'industrie pour conjointement délibérer, planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer la sécurité alimentaire et les interventions nutritionnelles. Les pays d’Afrique de l'Ouest doivent s'imprégner des principes intégrés multisectoriels, partenariat public-privé, ainsi que la planification axée sur les résultats. Les gouvernements doivent créer un environnement favorable grâce à des politiques efficaces, à une législation et des investissements directs au-delà de 10% du budget national afin de parvenir à une croissance de plus de 6% dans l'agriculture pour un impact sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Les initiatives intégrées doivent fournir de sources alimentaires diversifiées, une meilleure chaîne agro-alimentaire et des systèmes de gestion post-récolte , une production industrielle améliorée en terme de conditionnement,, d'infrastructures de transport, des normes harmonisées avec les cadres réglementaires, la promotions du commerce intra-régional ainsi que des systèmes de distribution alimentaire efficace, le développement de petite et moyenne entreprises de transformation des aliments, les systèmes de gestion de la qualité en matière de sécurité alimentaire , l'expansion des services alimentaires du secteur privé et l'ensemble des innovations au contexte spécifiques de lutte contre la faim en Afrique de l’Ouest.

Les programmes de transferts monétaires devraient avoir des dimensions productives pour s’assurer que les bénéficiaires des programmes de protection sociale puissent devenir une main-d'œuvre productive capable de générer des ressources propres et suffisantes pour assurer leur sécurité alimentaire et nutrition. Tout en protégeant les pauvres urbains grâce à des filets de sécurité sociaux et en enrichissant les aliments transformés, l'agriculture rurale devrait être étendue, avec des systèmes agricoles favorisant la polyculture /élevage mixte pour diversifier les sources de nutriments disponibles pour les ménages ruraux. Il est aussi nécessaire de coupler cela avec une mécanisation efficace de l’agriculture, de la gestion post- récolte et de la transformation des aliments grâce au système efficace de gestion de la chaîne alimentaire, alors que la proportion de la population urbaine augmente à l’inverse de la population rurale de la de la zone rurales, principalement agricoles. La compréhension du spécificité du  contexte et de l'impact productif de transfert d'argent est nécessaire et la nutrition doit être intégrée dans l'agriculture pour que des systèmes alimentaires soit sains et nutritifs pour  garantir la nutrition et la sécurité alimentaire. Les plans d'investissement agricole nationaux et régionaux d’Afrique de l'Ouest doit exigent des chaînes de valeur agricoles sensibles à la nutrition qui tiennent compte des réalités contextuelles, les partenariats public-privé multisectoriel, l’adaptation/mitigations au changement climatique, la durabilité environnementale et une forte volonté politique pour les résultats ainsi que les engagements financiers. Une éducation sur l'approche fondée sur le droit à l’alimentation et la documentation des violations et des meilleures pratiques pour respecter ce droit humain à l'alimentation et à la nutrition en Afrique de l’Ouest doit être promue. Le renforcement des capacités et la coordination des partenaires publics et privés dans tous les secteurs doivent souligner une programmation novatrice vers une Afrique de l'Ouest libérée de la faim.

 

Tosin Apiriola Victoria

Women and youth development initiative
Nigeria

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear colleagues,

I am really happy about the West Africa consultation, reading contributions from different people gladdens my heart and gave the assurance that the future is certainly not bleak.

Recently, I participated in a West Africa learning event on Community Based Adaptation which was sponsored by the CARE International, CCAFS and END Energie. You can read the COMMUNIQUE and the blog post on the outcome of the event.

As the discussion of the FSN Forum is: Social Protection contribution to food security and nutrition in West Africa, I believe empowering communities with adaptation strategies will go a long way in boosting social protection.

Chers collègues,

Je suis vraiment satisfaite de cette consultation dédiée à l’Afrique de l'Ouest et la lecture des nombreuses contributions réjouit mon cœur et me donne l'assurance que l'avenir n'est certainement pas sombre.

Récemment, j'ai participé à une formation pour l’Afrique de l'Ouest sur l'adaptation communautaire qui a été parrainé par CARE International, CCAFS et END Energie. Vous pouvez lire le COMMUNIQUÉ DE PRESSE et le billet de blog sur les résultats de cet événement.

La discussion du Forum FSN étant « Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ? » je pense que renforcer les stratégies d'adaptation des communautés peut grandement contribuer au renforcement de la protection sociale.

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear Forum members,

We would like to answer the 1st question suggested by the facilitators in the topic introduction:

1.       What is your understanding of social protection? How these programmes can address West African countries’ needs? 

Social protection are programmes in place to avoid, organize and overcome problems that has a harmfully effect on human’s beings and their well beings. Social protection for food security and nutrition can be defined as when everyone in a society has access to sufficient physical, economical resources for safe and nutritious food that gives a person all the food nutrients required for a healthy and productive life.  Social protection can take the form of: social assistance and community-based or informal social protection .

·         Social assistance – resources, either cash or in-kind, are transferred to vulnerable individuals or households. These transfers can be unconditional (for example, social pensions or cash benefits) or conditional (given in exchange for work on public works programmes or attendance at school, for instance).

Programmes can be implemented that would subsidize the agriculture sector in rural areas so that prices would stay down for agriculture proceeds populated urban settlements. Hence, with adequate subsidizing the agriculture sector for smaller farmers, they can increase their production while reducing their prices.

·         Community-based or ‘informal’ social protection – mechanisms by which social safety nets and coping strategies are provided and sustained at community-level. For example –Residents can become more involved in community agriculture cooperative to secure food for their community and country at large.

Social protection in a country can reduce migration and benefit citizens in a country. Countries, in bettering their social protection system can secure their future with food security and nutrition.

Chers membres du Forum,

Nous voudrions répondre à la 1ère question proposée par les facilitateur du forum en introduction à ce sujet de discussion :

1. Quelle est votre compréhension de la protection sociale? Comment ces programmes peuvent répondre aux besoins des pays ouest-africains ?

La protection sociale est un ensemble de programmes mis en place pour éviter, organiser et surmonter les problèmes ayant un effet dommageable pour les peuples et de leur bien-être. La protection sociale pour la sécurité alimentaire et la nutrition peut être définie comme le point où tout le monde dans une société a les ressources économiques et physiques suffisantes pour accéder à des aliments sains et nutritifs nécessaires  à une vie saine et productive. La protection sociale peut prendre la forme de : l'assistance sociale et la protection sociale à base communautaire, ou informelle.

· L'aide sociale - des ressources, que ce soit en espèces ou en nature, sont transférées à des individus ou à des ménages vulnérables. Ces transferts peuvent être inconditionnels (par exemple, les pensions sociales ou des prestations en espèces) ou conditionnelle (en échange de main d’œuvre sur les programmes de travaux publics ou la présence à l'école, par exemple).

Les programmes peuvent être mis en œuvre pour subventionner le secteur agricole dans les zones rurales afin que les prix restent bas pour les produits agricoles qui vont ensuite nourrir les zones urbaines. Ainsi, grâce au subventionnement adéquat du secteur agricole, les petits agriculteurs peuvent augmenter leur production tout en réduisant leurs prix.

· La protection sociale à base communautaire ou «informelle» - mécanismes par lesquels les filets de sécurité sociaux et les stratégies d'adaptation sont fournis et maintenus au niveau de la communauté  Par exemple, les résidents peuvent s'impliquer davantage dans la coopérative agricole coopérative communautaire pour assurer la nourriture pour leur communauté et du pays dans son ensemble.

La protection sociale dans un pays peut réduire les migrations et bénéficier aux citoyens. Un pays, en améliorant son système de protection sociale peut  sécuriser son  avenir quant à la sécurité alimentaire et la nutrition.

 

>> ENGLISH VERSION BELOW <<

Chers collègues,

Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour la réduction de la faim dans le monde en général.

La protection sociale pourrait être définie très rapidement comme l’ensemble des mesures publiques mises en œuvre pour assurer au monde rural l’accès à certains services publics qui participent à sortir de la précarité et de la pauvreté. Dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition, elle se traduit d’une part, par l’ensemble des programmes mis en œuvre dans la production agricole pour une production en qualité et en quantité suffisante pour tous. Elle se traduit d’autre part, par les différentes prestations assurées par les services publics (accès facile aux intrants, à la sécurité sociale, à l’assurance agricole, garantie d’accès aux crédits…) pour faciliter la production et l’accès à la nourriture suffisante à toutes les catégories sociales dans un pays.

Au Bénin, comme dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernements avec l’appui des Partenaires Techniques Financiers  ont élaboré plusieurs programmes en direction du monde rural en vue de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. 

Les produits de grande consommation sont les plus concernés par cela. Il s’agit, au Bénin, du maïs, du riz, du haricot (Niébé), de la tomate etc… Les programmes mis en place à cet effet sont pour la plupart élaborés pour être exécutés sur de courtes durées (2 à 5 ans). Une fois le projet à terme, la pérennité des actions conduites n’est plus assurée. En tout cas, c’est à des cycles de projets à n’en point finir qu’on assiste. Un projet fini, un autre commence et ainsi de suite.   

Le grand constat est que les producteurs « bénéficiaires » des projets n’arrivent pas à continuer dans la même direction, puisque n’avaient pas été préparés à une autonomisation brusque et précipitée.

Il serait alors judicieux que les gouvernements et leurs Partenaires Techniques Financiers,  dans la formulation des projets et programmes puissent:

  • - prévoir leur durabilité par un montage associant sécurité sanitaire, sécurité sociale  et sécurité alimentaire et nutritionnelle,
  • - Protéger le pouvoir d’achat des ménages par la création de filets sociaux de proximité ainsi que des systèmes de garantie pour l’accès aux crédits bancaires à taux relativement acceptable,
  • - Associer les organisations paysannes dans la définition des produits d’assurance agricole et apporter une subvention à ceux-ci sur quelques années pour susciter et encourager leur adhésion massive à cette forme de sécurisation d’eux-mêmes mais aussi de leurs produits et exploitations.

Ces quelques éléments pourraient, à coup sûr, donner un coup de fouet au système de protection sociale et influencer très significativement la sécurité alimentaire.

 Edith HOUHA (ACFM/BENIN)

Dear Colleagues,

Thank you for all that you do to reduce global hunger.

Social protection could be quickly defined as the public measures implemented to ensure rural people to access to public services that contribute to get out of insecurity and poverty. In the area of food security and nutrition, social protection is expressed by (i) all programs implemented for a qualitative agricultural production sufficient for all; (ii) and by the various facilities provided by public services (easy access to inputs, social security, agricultural insurance, and guaranteed access to credit ...) that facilitate the production and supports the access to food to all.

In Benin, as in other West African countries, the governments supported by Financial and Technical Partners have developed several programmes for food and nutrition security in the rural areas.

Consumer products are most concerned with them. In Benin, it includes maize, rice, beans (cowpea), tomato etc. ... These programmes are mostly implemented to be run on a short period (2-5 years). After that, the sustainability of the actions carried out is no longer assured. In any case, it is cycle of projects that never ends. Once a project is over, another one starts and so on.

The major finding is that the producers that are 'beneficiaries' of these projects are unable to continue in the same direction, as they had not been prepared for a sudden and precipitous autonomy.

It would be wise for governments and Financial and Technical Partners take that into account this when designing the project. They should foresee:

- The sustainability through a package including health and safety, social security and food and nutrition security;

- Protect the purchasing power of households by creating local safety nets and guarantee schemes for access to bank loans with acceptable rates;

- Involve farmers' organizations in the definition of agricultural insurance products and provide them with a grant for promoting and encouraging their support for this scheme.

These few elements could certainly give a boost to social protection systems and could significantly influence food security.

 Edith Houha ( MFDA / BENIN )

 

Mme TCHOHLO Akossiwa

ex-députée à l’Assemblée nationale
Togo

>> ENGLISH VERSION BELOW <<

Bonjour Mesdames et Messieurs du Forum,

Félicitations pour tout ce que vous faites.

Je voudrais faire un petit commentaire sur le sujet de la discussion “Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ?”

Les pays africains sont des pays à forts cas sociaux. Les populations sont en majorité rurales ; elles ont peu ou pas d’accès aux moyens de productions ; les ressources sont inégalement réparties entre les régions et entre les filles et fils d’un pays. Donc pour moi, faire la protection sociale revient à garantir l’emploi décent, les moyens de production (financier, terre) à tout citoyen afin de lui permettre de s’assurer la nourriture en quantité, en qualité et au moment opportun. Que des dispositions soient prises au niveau législatif, règlementaire, et que tout soit mis en pratique. Cela contribuerait beaucoup à résoudre le problème de nutrition en Afrique de l’Ouest.

 

Merci et à bientôt

Mme TCHOHLO Akossiwa

ex-députée à l’Assemblée nationale

du Togo.

 

Dear ladies and gentlemen of the FSN Forum,

Congratulations for all you do.

I would like to make a brief comment on the subject of the discussion "How can social protection contribute to food security and nutrition in West Africa?".

African countries are countries with strong social case. Populations are predominantly rural, they have little or no access to means of production, and resources are unevenly distributed between regions and between women and men of a country. So for me, social protection means ensuring decent work and means of production (financial, land) to all citizens which enable them to ensure the food security, in terms of quantity, quality and at any time. Arrangements need to be made at the legislative and regulatory level, and everything should be put into practice. This would contribute to solve the problem of nutrition in West Africa.

 

Thank you and goodbye

 

Peter Steele

Independent Consultant Agricultural Engineer
Australia

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Welcome to the first Food Security and Nutrition Forum discussion dedicated to West Africa.

Welcome indeed. Who can resist participating in this the first of the FSN debates on regional Africa? Here’s my contribution – looking at regional leadership.

 


Focus on the regional leader

Pre-amble

It's difficult to cover the many real and implicit issues of food security, nutrition and more that impact upon West Africa in a few words - no matter that many try to do so. It is, of course, better to try than to give up on a topic that impacts on the region that represents the intellectual heartland of Africa.

 

By way of an introduction to my contribution consider: the continent has long been recognized for its potential as the global bread basket of the 21 century - 20% of world's land surface but  little more than 10% of the people - all that space, soils, water and bio-resources and the international predators already circulating in a food insecure world keen to become part of the action. There will be 10 billion people to be fed worldwide within the next 40 years - around three billion more than today; and if the custodians of the African continent - those with access to the resources, funds, technologies and, crucially, the vision - don't move into gear others will do it for them.

 

You can't focus upon West Africa without taking into account the most dynamic of the regional economies - that of Nigeria. If this country can come to terms with social protection of vulnerable people in the context of food and nutrition security, then so can just about everywhere else. This remains, however, an extra-ordinary challenge wherever you are within national society - family, community and government - from local through state to federal. The filter-down effect of public investments is inexplicable slow, and you may need the patience of Job to await your turn in the queue.

 

Role of the private sector

Private sector investments, by contrast, can impact almost immediately as markets take effect. Again, however, it is the growing middle classes that stand the better chance of taking advantages of these investments - investments that typically begin with the ideas and resources of these same sectors of the community. It is the same middle classes - middle income groups if you like - who are driving change.

 

Since 2008, government has made considerable effort to shift from the mis-management, corruption, political instability and more typical of the 50-year period post-independence and, crucially and in-parallel, diversify the economy away from over-dependence on domestic oil industries. Market-orientated reforms are underway, subsidies are being reduced and investment is being directed into agriculture, manufacturing, services and other non-oil sectors.

 

The country has enjoyed a buoyant GDP during the past five years given growth across the economy and rising earnings from oil. Oil and gas, however, continue to account for 95% of foreign exchange and 80% of budgetary resources. Financial management of this kind is irresponsible in the short-term and untenable in the longer-term.

 

The politico-socio-economic challenges facing the country are daunting – demographically skewed, rampant population growth, fragile north-south ethno-economic divide, minority wealth expansion at the expense of stagnant majority poverty, complex national federal/state management structures that largely isolate the man-in-the-street from government and, from a viewpoint that embraces the socio-economic security of rural communities, an agricultural sector that has lacked significant investment for >40 years.

 

Nigeria succeeding

Nigeria enjoys a reputation as the largest country in Sub-Saharan Africa and Nigerians like to consider themselves some of the best ‘operators’ in the marketplace – quick to enjoy a challenge, financially adept, dominating trading markets throughout the West African hinterlands and coastal countries and soccer across the continent. Organise the country and shift oil revenues into agro-industrial investment and the country has the potential to develop an economy that could elevate it to BRICS status.

 

Catalysing agro-and agro-industrial production nationwide is possible - government and its advisors have both the mandate and a responsibility to explore the opportunities available. (As exemplified by Nigerian Vision 20:20202 and the Agricultural Transformation Agenda - investments, agro-industries, value chains, private sector and more.) Developments of this kind will be private sector-led. It would be unfortunate to consider Nigeria as ‘just another impoverished West African state’. Encourage Nigeria back on to the road that will enable to reach its agricultural potential, and every other country in the region will benefit.

 

And then the country and its neighbours will have sufficient resources to re-invest in public institutions, agendas, policies and more that will enable safety nets to be developed that will help vulnerable people to help themselves to shift out-of-poverty.

 

Peter Steele

Melbourne

13 November 2013



Bienvenue à la première discussion du Forum sur la sécurité alimentaire et la nutrition consacré à l’Afrique occidentale.

Bienvenue en effet! Qui peut résister à prendre part à ce premier débat sur le Forum FSN en Afrique de l'Ouest? Voici ma contribution, qui concerne le leader régional.

Éclairage sur le leader régional

 

Préambule

Il est difficile d'aborder les nombreux aspects réels et implicites de la sécurité alimentaire, de la nutrition et d'autres phénomènes qui ont un impact sur l'Afrique occidentale en quelques mots, même si beaucoup ont tenté de le faire. Il est, bien entendu préférable de relever ce défi plutôt que renoncer à aborder un sujet qui a une profonde incidence sur la région qui constitue le coeur intellectuel de l'Afrique.

 

À titre d'introduction de ma contribution, je voudrais signaler les éléments suivants: le continent est reconnu depuis longtemps pour son potentiel en tant que grenier du monde pour le vingt et unième siècle, avec 20 % de la surface terrestre du monde mais avec moins de 10 % de la population, à savoir un espace, des terres, des ressources hydriques et biologiques considérables et des prédateurs internationaux qui rondent déjà dans un monde marqué par l'insécurité alimentaire, avides d'action. Il faudra, dans les 40 prochaines années, alimenter 10 milliards de personnes dans le monde, soit 3 milliards de plus qu'aujourd'hui et, si les gardiens du continent africain, à savoir ceux qui ont accès aux ressources, aux fonds, aux technologies et qui ont avant tout la vision nécessaire, n'enclenchent pas la vitesse supérieure, d'autres le feront à leur place.

 

On ne peut analyser la situation de l'Afrique de l'Ouest sans tenir compte de l'économie la plus dynamique de la région, à savoir celle du Nigéria. Si ce pays parvient à trouver une solution pour assurer la protection sociale des groupes vulnérables dans le contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'autres pourront le faire aussi. Ceci reste toutefois un défi extraordinaire, que ce soit à l'échelle de la société nationale, à savoir la famille, la communauté et le gouvernement, à l'échelle locale et l'échelle de l'État et fédérale. L'effet de ruissellement des investissements publics est d'une lenteur difficilement explicable et il faut avoir la patience de Job pour attendre son tour dans la file.

 

Rôle du secteur privé

Les investissements du secteur privé peuvent, en revanche, avoir des effets pratiquement immédiats par rapport à la création de marchés. Néanmoins, c'est une nouvelle fois la classe moyenne en expansion qui a la meilleure chance de profiter de ces investissements, investissements qui généralement naissent des idées et des ressources de ces mêmes secteurs de la communauté. C'est encore la classe moyenne, ou les groupes à revenu moyen comme veut bien les appeler, qui est le moteur du changement.

 

Depuis 2008, le gouvernement a consenti des efforts considérables pour venir à bout de la mauvaise gestion, la corruption et l'instabilité politique plus typiques des cinquante ans qui ont suivi l'indépendance et, de manière parallèle et cruciale, pour diversifier l'économie pour mettre fin à la dépendance excessive de l'industrie pétrolière nationale. Des réformes basées sur le marché sont en cours, les subventions sont réduites et l'investissement est acheminé vers l'agriculture, la production manufacturière, les services et d'autres secteurs non pétroliers.

 

Le pays a connu, au cours des cinq dernières années, un grand dynamisme en termes de PIB résultant de la croissance économique et de la hausse des revenus pétroliers. Le pétrole et le gaz continuent toutefois de représenter 95 % des devises étrangères et 80 % des ressources budgétaires. Ce type de gestion financière est irresponsable à court terme et insoutenable à plus long terme.

 

Les défis politiques et socio-économiques auxquels se heurte le pays sont considérables: une croissance démographique constante et déséquilibrée, une fracture délicate entre le nord et le sud et sur le plan ethnique et économique, l'enrichissement d'une minorité au détriment de la pauvreté constante de la majorité, des structures de gestion complexe à l'échelle nationale fédérale/de l'État qui contribuent à isoler largement le citoyen commun du gouvernement et, du point de vue de la sécurité socio-économique des communautés rurales, un secteur agricole où aucun investissement substantiel n'a été réalisé depuis plus de 40 ans.

 

Le succès du Nigeria

Le Nigeria a la réputation d'être le plus grand pays d'Afrique subsaharienne et les Nigériens aiment à se considérer comme les meilleurs « opérateurs » du marché, toujours disposés à relever un défi, experts en finances, avec une position dominatrice sur les marchés commerciaux dans tous les pays côtiers et intérieurs de l'Afrique de l'Ouest et dans le football au niveau continental. Si le pays réussit à s'organiser et à réduire la dépendance des revenus pétroliers pour accroître l'investissement agro-industrielle, il peut parfaitement se développer sur le plan économique et rejoindre les groupes des pays BRIC.

 

Il est possible de catalyser la production agricole et agro-industrielle à l'échelle de toute la nation et le gouvernement et ses conseillers ont à la fois le mandat et la responsabilité d'envisager toutes les opportunités. (Cet effort se reflète dans des programmes comme le Nigerian Vision 20:20202 et Agricultural Transformation Agenda - en matière d'investissements, d’agro-industries, chaînes de valeur, secteur privé, etc.) Ce type d'évolution se fera sous la houlette du secteur privé. Il serait regrettable de considérer le Nigéria comme « un autre État pauvre d'Afrique de l'Ouest ». Encourager le Nigéria sur la voie du développement de son potentiel agricole sera bénéfique pour tous les autres pays de la région.

 

Le pays et ses voisins auront alors suffisamment de ressources pour réinvestir dans les institutions, les politiques et les programmes publics afin de favoriser le développement de filets de sécurité qui aideront les plus vulnérables à sortir eux-mêmes de la pauvreté.

Peter Steele

Melbourne

13 November 2013

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Dear colleagues in West Africa,

"Concern" is commited to sharing ideas on their understanding of the challenges, weaknesses and limitations of social protection programmes in West Africa and  to provide recommendations to address them.

Today it is widely recognized that there is serious lack of financial protection in many homes. There is wide empirical evidence that reducing the risk from shocks, by relaxing short term credit and resource constraints, is crucial for increasing productivity and investments which in turn should stimulate economic growth and reduce poverty. Although they differ in their generosity across countries, in most cases they provide a minimum of compensation in the event of illness, unemployment or retirement. In Africa, the implementation of these kinds of safety nets has just started. Moreover they often only cover a small share of the total population in need.  BARRETT, C. (2006)

The implementation of social security is particularly difficult in Africa, because most of the countries in that region face serious budget constraints, making it almost impossible to finance often rather expensive insurances systems. In addition, the implementation and management of social security systems requires quite complex institutions which, again, are not available in most of these countries. Many low and middle income countries have secure to introduce many social protection programs but however it was only able to cover a small portion of the population, usually they only cover employees in the public and private formal sector. So unless a significant formalization of the entire labour force occurs, the large majority of the poor usually associated with the non-salaried and informal sector will remain excluded from social protection programs in the future.

It is also argued that the receipt of public funds discourages work effort because beneficiaries choose to engage in more leisure instead. Additionally, in cases where strict means testing a targeting method based on income is used, individuals may worry that if they work too much, they will lose access to their benefits. In addition to the effect on labor incentives, public safety net programs may change incentives of private individuals to assist family and friends; social safety nets might crowd out informal safety nets such as private transfers. ARDINGTON, C. C., A. & HOSEGOOD (2007)

The safety nets also focus on their affordability in highly resource constrained environments. Such concerns are often couched in terms of trade-offs between different forms of poor expenditures. However, this concern exaggerates the costs of many well targeted programs. Frequently social protection programs are less than 1 percent of gross national product (GNP), an amount that can often be financed by reallocating from unproductive expenditures that offer little tangible benefit for the poor.

Therefore it is important to explore how these problems can be tackled and to think about alternatives which could be used in the meantime.  One measure that can be implementing is providing financial aid through partnership between bilateral or multilateral donor and an international NGO, which together provide the driving force in terms of project initiation and design, funding, technical assistance, monitoring, and evaluation. BARRIENTOS, A., HOLMES, R. & SCOTT, J.2008  

Another initiative is to use an integrated, in order to exploit the opportunities for cash transfers and social welfare services. This can be used to ensure that cash transfers reach the poorest and most vulnerable persons, enhance protection outcomes and avoid negative impacts. An integrated approach means developing comprehensive national social protection strategies, rather than piece-meal approaches, preventing the ‘crowding out’ of social welfare services and applying an integrated approach, especially in ministries that have responsibility for a range of benefit programs and services

 REFERENCES:  

 BARRETT, C. Food Aid's Intended and Unintended Consequences. Background Paper for FAO State of Food and Agriculture 2006.  

ARDINGTON, C. C., A. & HOSEGOOD. "Labor supply responses to large social transfers: longitudinal evidence from South Africa." NBER Working Paper (2007)

BARRIENTOS, A., HOLMES, R. & SCOTT, J. Social Assistance in DevelopingCountries Database. Version 4.0. Brooks World Poverty Institute. (2008)                                          

Chers collègues en Afrique de l'Ouest

« Concern » cherche à favoriser l'échange d'idées sur les différentes visions des défis, des faiblesses et des limitations des programmes de protection sociale en Afrique de l'Ouest et à formuler des recommandations pour les améliorer.

Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que beaucoup de ménages manquent cruellement de protection financière. Nombreuses sont les preuves empiriques qui démontrent qu'il est crucial de réduire les risques résultant de choc divers, en allégeant les restrictions imposées aux ressources et aux crédits à court terme, afin d'accroître la productivité des investissements et contribuer ainsi à stimuler la croissance économique et à réduire la pauvreté. Bien qu’à des degrés variables dans les différents pays, ces programmes fournissent généralement un socle minimum de compensations en cas de maladie, de chômage ou de retraite. En Afrique, la mise en oeuvre de ce type de filet de sécurité est encore récente. Qui plus est, ils ne couvrent souvent qu’un petit pourcentage de la population totale dans le besoin. BARRETT, C. (2006)

La mise en place de programmes de sécurité sociale est particulièrement complexe en Afrique, car la plupart des pays de cette région ont des ressources budgétaires très limitées qui rendent presque impossible le financement de systèmes d'assurance souvent onéreux. En outre, la mise en oeuvre et la gestion de système de sécurité sociale passent par l'existence d'institutions relativement complexes qui font défaut dans la plupart des pays. De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire ont réussi à introduire différents programmes de protection sociale, mais ceux-ci ne couvrent toutefois un petit pourcentage de la population, souvent limité aux employés du secteur formel public et privé. Par conséquent, faute d'une formalisation importante de l'ensemble de la main-d'oeuvre, la grande majorité des pauvres, généralement associés au secteur informel et non salarié, restera en marge des programmes de protection sociale.

Certains affirment également que le fait de recevoir des fonds publics décourage l'effort vis-à-vis du travail, car les bénéficiaires préfèrent ne pas travailler.  De plus, lorsque la méthode de ciblage est basée sur le revenu, les individus peuvent se demander s'ils ne risquent pas, en travaillant trop, de perdre l'accès à ces bénéfices. Outre l'effet qu'ils peuvent avoir sur les incitations au travail, les programmes publics de sécurité sociale peuvent également avoir une incidence sur la façon dont les individus aident leur famille et leurs amis; les filets de sécurité sociale peuvent en effet déplacer les filets de sécurité informels tels que les transferts privés. ARDINGTON, C. C., A. & HOSEGOOD (2007)

Les filets de sécurité sont également axés sur leur accessibilité financière dans des contextes caractérisés par de fortes limitations de ressources. Ces préoccupations sont souvent formulées en termes de compensations entre différents types de dépenses en faveur des pauvres. Cette préoccupation exagère toutefois les coûts que représentent de nombreux programmes bien ciblés. Souvent, les programmes de protection sociale représentent moins de 1 % du produit national brut (PNB), somme qui peut généralement être financée par la réaffectation de dépenses improductives dont les bénéfices pour les pauvres sont peu tangibles.

C'est pourquoi il est important d'analyser comment ces différents problèmes peuvent être abordés et, entre-temps, envisager différentes alternatives. Une des mesures possibles est la fourniture d'une aide financière moyennant un partenariat entre un donateur bilatéral ou multilatéral et une ONG internationale, qui agirait comme moteur dans le lancement et l'élaboration de projets, son financement, l'assistance technique, le suivi et l'évaluation. BARRIENTOS, A., HOLMES, R. et SCOTT, J.2008  

Une autre possibilité serait d'appliquer un programme intégré afin de tirer parti des possibilités de transferts monétaires et de services de protection sociale. Ceci peut garantir que les transferts monétaires parviennent aux plus pauvres et aux plus vulnérables, renforcent les résultats de la protection et évitent les impacts négatifs. Une approche intégrée implique que l'élaboration de stratégies globales de protection sociale à l'échelle nationale, plutôt que des approches fragmentées, de façon à éviter l'effet « d'éviction » entre les services de bien-être social et l'application d'une approche intégrée, en particulier au sein des ministères chargés des différents programmes et services de bénéfices.

 

 RÉFÉRENCES:  

 BARRETT, C. Food Aid's Intended and Unintended Consequences. Background Paper for FAO State of Food and Agriculture 2006.  

ARDINGTON, C. C., A. & HOSEGOOD. "Labor supply responses to large social transfers: longitudinal evidence from South Africa." NBER Working Paper (2007)

BARRIENTOS, A., HOLMES, R. & SCOTT, J. Social Assistance in DevelopingCountries Database. Version 4.0. Brooks World Poverty Institute. (2008)      

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear all,

To target issues like food security in the growing urban areas where populations have grown exponentially, this phenomenon is present all around the world and is especially evident in West African countries. The impact that the role women play, the availability of basic healthcare facilities and the shifting of agricultural production to urban areas are absolutely integral to ensuring food security and nutrition for the always growing population.

Traditionally, the roles of women as primary caregiver to children and home maker are changed in the urban setting where the woman is working in this is especial greater in the single parent setting. If the roles women play in these urban settings are revised so that they along with working, they can use their influence on their families and their diet so that more nutrition rich food will be consumed.

If basic health care facilities are not present, a healthy and well-nourished population is impossible to attain. Lacking basic healthcare like vaccination, even the best foods cannot compensate for the ill effects that come with various life threatening diseases like polio.

Food security concerns can be addressed on an individual family basis by utilizing the limited space available to urban dwellers. Urban agriculture, although it may be possible for each family to cultivate on a surplus basis, small kitchen gardens or potted vegetable plants can afford the poor urban dwellers available food that requires minimal effort in cultivation.

Chers tous,

Les problèmes de sécurité alimentaire dans les zones urbaines qui connaissent un accroissement exponentiel de la population sont présents dans le monde entier, mais sont particulièrement évidents dans les pays d'Afrique de l'Ouest. L’impact du rôle des femmes, la disponibilité d'infrastructures de santé de base et le déplacement de la production agricole aux zones urbaines sont des éléments absolument essentiels pour garantir la sécurité alimentaire et la nutrition pour une population en constante augmentation.

Traditionnellement, le rôle des femmes en tant que dispensatrices essentielles de soins aux enfants et aux ménages évolue dans l'environnement urbain, lorsqu'elles entrent sur le marché de l'emploi, ce qui a une importance particulière dans le contexte des ménages monoparentaux. Le rôle joué par les femmes dans le contexte urbain peut être révisé de façon à ce qu'elles puissent, parallèlement à leur travail, utiliser leur influence sur leur famille et sur le régime alimentaire de celle-ci et améliorer le caractère nutritionnel des aliments consommés.

En l'absence d'infrastructures de santé de base, il est impossible de garantir la santé et la bonne nutrition de la population. En effet, si les soins de base tels que les vaccins ne sont pas accordés,  même les meilleurs aliments ne suffiront pas à compenser les effets catastrophiques de certaines maladies extrêmement graves comme la polio.

Il est possible d'aborder les problèmes de sécurité alimentaire sur la base de chaque famille et de l'espace restreint dont disposent les habitants des villes. L'agriculture urbaine, qui certes permet à chaque famille de cultiver des excédents, peut garantir aux habitants urbains pauvres des aliments faciles à cultiver dans des petits potagers ou sous la forme de légumes en pots.