General Fisheries Commission for the Mediterranean - GFCM

Un allié au fond des mers pour la sécurité alimentaire et la santé des écosystèmes

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Les océans recouvrent plus de 70 pour cent de la surface terrestre, pourtant ils participent à seulement 2 pour cent de la production alimentaire mondiale. Les algues peuvent contribuer à un changement systémique dans notre modèle de civilisation mais leur potentiel demeure encore largement inexploité.

Face aux défis mondiaux, tels que la faim dans le monde ou le changement climatique, les algues marines pourraient bien se révéler un allié précieux, aussi bien comme source alimentaire à haute valeur nutritive pour l’homme, que comme source d’alimentation animale, de carburant ou d’engrais. Les algues marines peuvent également se substituer aux plastiques et à de nombreux médicaments. Elles jouent un rôle important dans le processus de fixation du carbone, permettent de réduire le phénomène d'eutrophisation, et sont de plus en plus présentées comme une solution naturelle pour atténuer les effets du changement climatique et renforcer les écosystèmes.

D’après Vincent Doumeizel, conseiller principal au sein du Pacte mondial des Nations Unies et fondateur de l’initiative Safe Seaweed Coalition, «les algues sont peut-être la plus grande ressource inexploitée de la planète. Cette industrie naissante est encore actuellement très marginale et manque de normes de sécurité mondiales pour se développer. En travaillant ensemble, nous pouvons tirer parti de la production d'algues et proposer des solutions à certains défis mondiaux qu’il devient chaque jour plus urgent de relever».

Le saviez-vous?


  • Les algues pourraient contribuer à accroître la production alimentaire mondiale de 10 pour cent tout en utilisant seulement 0,03 pour cent de la surface des océans.
  • D’ici à 2050, la production d’algues pourrait absorber 135 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an et 30 pour cent de l'azote qui pénètre dans les océans à cause de la pollution d'origine terrestre.
  • En intégrant seulement 2 pour cent de certaines espèces d'algues au régime alimentaire du bétail, il est possible de réduire de 99 pour cent les émissions de méthane causées par la production bovine.

 

Bien que les algues marines soient le secteur de production alimentaire qui progresse le plus rapidement au niveau mondial, en Méditerranée, leur exploitation en est encore à un stade très précoce. En 2015, le Maroc a été l’un des premiers pays de la région à investir dans la culture d'algues marines grâce à une coopérative de pêcheurs artisanaux qui souhaitait diversifier ses revenus et élargir son activité. Aujourd’hui, leur production cumulée s'élève à plus de 600 tonnes de Gracilaria gracilis, une algue rouge utilisé pour être transformée en agar-agar, un produit d'une importance commerciale considérable au niveau international.

Un autre exemple du potentiel commercial de la culture des algues marines se trouve en Tunisie, où une ferme de la lagune de Bizerte s'est développée jusqu’au Mozambique et à Zanzibar et exporte désormais plus de 100 produits à base d'algues marines dans 17 pays, tout en générant de l’emploi au niveau local et en fournissant des moyens de subsistance aux communautés côtières. La majorité des personnes actuellement employées par l'industrie des algues marines en Afrique et en Asie sont des femmes.

Bizerte Lagoon, algae harvesting and drying ©GFCM/Houssam Hamzah

Cette année, la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé un processus visant à identifier l’ensemble des parties prenantes engagées dans la culture des algues marines afin de les rassembler, et d’échanger des connaissances, d’encourager les bonnes pratiques et de développer l’exploitation de cette ressource en Méditerranée et en mer Noire.


«Développer la culture des algues en Méditerranée et en mer Noire est un objectif clé de la CGPM dans le cadre de ses efforts pour transformer le secteur de l'aquaculture grâce à des solutions innovantes fondées sur la nature, a déclaré Houssam Hamza, responsable de l'aquaculture à la CGPM. Travailler avec l’ensemble des parties prenantes va nous permettre de développer un secteur résilient et durable qui contribuera à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance dans notre région».
 

En savoir plus sur le lancement de la première coalition mondiale des acteurs de l’industrie des algues.

En savoir plus sur les activités de la CGPM relatives aux algues en Tunisie.