FAO à Haïti

Le MARNDR, l’AECID et la FAO encouragent les bonnes pratiques agricoles et environnementales pour la résilience climatique dans le Sud-Est

Un groupe de femmes remplissant un pneu avec de la terre pour planter des légumes. ©FAOGiulio Napolitano
10/03/2021

Port-au-Prince- Entre 2014 et 2015, le département du Sud-Est, particulièrement l’arrondissement de Belle-Anse (communes d’Anse-à-Pitre, Belle-Anse, Grand-Gosier et Thiotte), a été fortement affecté par la sécheresse causée par le phénomène « El Niño ». Un an plus tard, en 2016, l’ouragan Matthew a frappé la région au moment où sa production agricole était encore déficitaire avec un nombre élevé de ménages en insécurité alimentaire aigue. Pour le moment, la situation ne s’améliore pas pour autant, plus de 200 000 personnes sur un total de 583 787, sont actuellement en phase 3 de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, septembre 2020). 

Grace au projet « Contribution à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations agricoles de la commune de Belle-Anse en Haïti par la promotion des pratiques agricoles résilientes aux changements climatiques », financé par l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID), et mise en œuvre par le Ministre de l’agriculture avec l’appui technique de la FAO, des agriculteurs familiaux sont formés sur les bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles (jardins maraichers et compostage, éducation nutritionnelle, agriculture de conservation, aménagement des terres en pente, gestion de l’eau en périmètres irrigués, etc.). Ce qui leur permettrait d’augmenter leur production agricole d’au moins 20%. 

Madame Anina Pierre, dans la soixantaine, est une femme cheffe de ménage vivant dans la cinquième section communale de Belle-Anse. Elle, ainsi qu’une dizaine d’autres femmes d’un Champs Écoles Paysans (CEP) mis en place dans le cadre du projet, ont participé à une visite des parcelles d’un facilitateur d’un CEP dans la localité de Mapou. Grâce à cette visite, Mme Pierre a pris conscience qu’elle doit adopter des pratiques agricoles adaptées à la protection de l’environnement et au changement climatique pour améliorer sa production, augmenter ses revenus.   

« J’avais l’habitude de mettre 4 à 5 graines de maïs par poquet lors du semis ; à Mapou j’ai appris qu’il ne faut mettre que deux graines. De plus, j’ai appris qu’il faut utiliser les déchets végétaux pour le compostage ou le paillage de mes champs au lieu de les bruler », explique l’agricultrice, motivée à répliquer largement ces pratiques dans sa parcelle dès la saison prochaine.

Estimant que le rendement est beaucoup plus appréciable qu’auparavant, Mme Pierre a vanté les mérites de l’approche des CEP dans l’adoption des pratiques agricoles durables et inclusives dans les communautés rurales, les échanges sur les nouvelles techniques avec leurs prédécesseurs et l’amélioration de ses revenus en un temps record. Elle a aussi salué la solidarité qui rend fructueux le rapport inter-membres. 

« Les plus forts doivent continuer à aider les plus faibles soit en partageant les expériences, soit en donnant des appuis techniques », dit-elle. Le projet prévoit la mise en place d’environ 20 CEP dans le département du Sud-Est. 

La FAO est consciente que les conditions de vie des femmes cheffes de ménages vulnérables, surtout en milieu rural où les services sociaux de base et les possibilités économiques sont très limitées. D’où l’utilisation par la FAO et ses partenaires d’un critère transversal de ciblage prioritaire des ménages ayant à leur charge des personnes femmes seules cheffes de ménages. 

Un outil de solidarité

La pandémie de covid-19 survenue, les membres des CEP (nouveaux et anciens) ont perduré les échanges sur l’agriculture durable, tout en veillant à la stricte application des mesures d’hygiène, et en sensibilisant les gens à l’importance des mesures préventives. Quarante-quatre membres d’un CEP, encadré par l’ONG espagnole CESAL, ont reçu une formation de la FAO dans le cadre de l’initiative globale Main dans la Main de la FAO. 

L’initiative Main dans la Main fournit aux agriculteurs dans les communautés rurales de nouveaux outils pour une gestion concertée des actions de restauration et de développement du terroir. C’est un atout indéniable pour l’agriculture durable, la gestion efficace des ressources naturelles pour le développement durable.

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Personne de contact: 

Websder Corneille, Chargé de la Communication, FAO-Haïti, email: [email protected]