FAO à Haïti

Amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’agriculture urbaine et périurbaine

Une femme cheffe de ménage vulnérable dans le département du Nord-Ouest bénéficiaire d'intrants agricoles pour le maraichage urbain et péri-urbain.
23/02/2021

Port-au-Prince- L’agriculture urbaine et périurbaine est une des voies utilisées par la FAO pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables en Haïti. 

La crise socio-économique et les conséquences des mesures prises pour limiter la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19) ont aggravé l’insécurité alimentaire des ménages vulnérables vivant dans les quartiers pauvres de certaines villes du pays. En effet, les restrictions dues à la pandémie ont entraîné des pressions et une perte de sources de revenus des ménages ruraux et urbains qui vivent du travail quotidien informel. 

D’après l’évaluation rapide de l’impact de la covid-19 sur la Sécurité alimentaire, les moyens d’existence et la production agricole ([SAMEPA], octobre 2020), le nombre de ménages dont aucun membre n’avait de travail rémunéré était de 10 pour cent avant la covid-19. Ce chiffre est passé à 20 pour cent après le début de la pandémie en Haïti, en mars 2020. 

En appui au Gouvernement d’Haïti, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a renforcé la capacité de 3000 ménages vulnérables et leur a doté d’intrants agricoles pour initier le maraichage urbain et péri-urbain. Les ménages urbains bénéficiaires sont ainsi répartis : 1000 à Port-de-Paix (Nord-Ouest) ; 1000 à Jérémie (Grand’Anse) ; 500 à Fort-Liberté (Nord-Est) ; et 500 à Ouanaminthe (Nord-Est). 

Parmi ces bénéficiaires, 2030 sont des femmes cheffes de ménages (68%) et 281 sont des ménages qui ont à leur charge des personnes handicapées (9,4%). Ceci entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réponse de la FAO qui cible en priorité les personnes seules cheffes de ménages vulnérables ainsi que les ménages ayant à leur charge des personnes handicapées, des enfants de moins de cinq ans malnutris et/ou des personnes âgées. 

Les mêmes ménages ont reçu du cash inconditionnel et non restrictif (équivalent à environ 100 dollars des États-Unis) pour l’alimentation familiale et le payement des besoins de base pendant la période de soudure en attendant la récolte des légumes. Ces activités ont été réalisées grâce au soutien financier du Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies (CERF) et du Royaume de Belgique.

Âgée de 60 ans et mère de deux enfants, Mme Marie-Andrée Phanord est une femme cheffe de ménage monoparentale qui habite dans le quartier Brouette, situé en zone périurbaine de la ville de Jérémie dans le département de la Grande’Anse. D’habitude, elle vivait de la fabrication et de la vente du pain. Mais avec l’introduction de la pandémie en Haïti, le coût de la farine a augmenté alors que le prix du pain est resté le même ; ce qui fait que ses revenus ne permettent plus de subvenir aux besoins alimentaires de sa famille. 

« J’étais sans espoir de lendemain parce que je ne voyais pas comment j’allais faire vivre ma famille. Avec l’appui en semences et la formation de la FAO en techniques de maraichage urbaine, j’arrive à produire des légumes dans des caisses de hareng et des pneus usagés installés sur le toit de ma maison », témoigne Mme Phanord. 

Elle ajoute qu’elle a reçu de la FAO une formation sur l’amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments à l’aide des légumes. « Malgré que mes enfants ne mangent pas souvent de viandes, qui coûtent trop cher, leur santé s’est fortement améliorée à cause de la consommation des légumes. J’espère que je trouverais où acheter des semences maraichères pour poursuivre l’activité dans le futur », dit-elle, avant de remercier la FAO et le Ministère de l’agriculture de cet appui. 

FIN 

Personne de contact : 

Websder Corneille, Chargé de la Communication, FAO-Haïti, email : [email protected]