Action contre la désertification

Le début d'une transformation positive dans les zones arides de l’Éthiopie

Les communautés locales et le gouvernement progressent dans la lutte contre la dégradation des terres


27/03/2019

 

Arba, Éthiopie - « Il n'y a pas si longtemps, les collines avaient des sols fertiles et étaient couvertes d’arbres », déclare Teka Hayelom, père de quatre enfants du village d'Arba, dans la région du Tigray, à environ 560 km au nord d’Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie.

En se remémorant le passé, Teka déplore la dure réalité d’aujourd’hui. Les terres sont gravement dégradées, les températures sont élevées et les précipitations deviennent irrégulières. « Nos moyens de subsistance sont en danger », dit-il.

La dégradation des terres et la désertification compromettent gravement la sécurité alimentaire de millions d’agriculteurs comme Teka, qui vivent dans les régions arides et semi-arides de l’Éthiopie.

Selon Teka, le pâturage intensif du bétail et la nécessité de labourer sont les principaux facteurs de ces menaces pour l’environnement. « La sécheresse devient de plus en plus intense et fréquente. Nos récoltes sont mauvaises, nous avons moins de pâturage et d’eau et les vaches produisent moins de lait », précise-t-il.

Cependant, il est optimiste quant aux mesures prises récemment par sa communauté pour inverser la situation. « Le gouvernement nous a mobilisés pour récupérer nos terres fertiles », explique Teka, en ajoutant: « Ils nous ont appris à construire des tranchées, à planter des arbres et à construire de petits barrages pour restaurer nos terres afin d'améliorer les rendements des récoltes et de nos animaux."

Le gouvernement s’est engagé à restaurer 22 millions d’hectares de terres arides en Éthiopie d’ici 2030 et collabore avec la FAO et ses partenaires en appui à la Grande Muraille Verte, l'initiative phare de l’Afrique en matière de lutte contre les effets du changement climatique et de la desertification.

En 2016, la FAO a déployé les activités du projet Action contre la désertification en Éthiopie dans les districts de Gollina, de Metema et de Raya-Azebo situés dans les États régionaux d’Afar, d’Amhara et de Tigré.

Neuf formations et ateliers ont été organisés jusqu’à présent, qui ont atteint plus de 200 petits producteurs agricoles, comme Teka Hayelom. Les sujets abordés de ces évènements portaient sur la restauration des terres à l’aide d’espèces locales adaptées, ainsi que sur la méthode Analyse et Développement des Marchés appliquée aux produits forestiers non ligneux.

Entre 2016 et 2018, 1 600 hectares de terres dégradées ont été reboisés pour initier leur restauration, principalement par l'enrichissement des terres boisées, contribuant ainsi à la régénération naturelle et à des pratiques de gestion durable des terres.

« Ce que nous voyons ici, c'est le début d'une transformation positive », déclare Abebe Seifu, Point focal de la Grande Muraille Verte et Directeur de la réhabilitation des écosystèmes et de la protection de la désertification à la Commission nationale de l'environnement, des forêts et du changement climatique. « Au cours des deux dernières années, environ 580 hectares de terres ont été reboisées et les terres de 290 ménages ont été couvertes d'arbres, d'arbustes et de graminées. En outre, des accords ont été conclus pour limiter l’accès du bétail à 600 hectares de terres supplémentaires ».

Selon Teka Hayelom, les communautés sont pleinement engagées. « Nous voulons réhabiliter notre terre », dit-il. « Cela améliorera nos vies. »