La FAO lance le premier programme de bons électroniques au Mozambique

La FAO facilite l’accès des petits exploitants agricoles du Mozambique au marché des intrants agricoles.

Points clés

L'agriculture est la principale activité économique du Mozambique; environ 3,2 millions de petits exploitants agricoles contribuent à 95 pour cent de la production agricole du pays. La part des petits agriculteurs bénéficiant d’un accès aux facilités de crédit a régressé de façon régulière ces 10 dernières années, tandis que l’inefficacité des secteurs de la production et de la distribution a affaibli la compétitivité des produits nationaux. La FAO a lancé un programme de bons électroniques, financé par la Commission européenne et le Gouvernement du Mozambique, au début de la campagne agricole 2015/2016, en vue de faciliter l'accès au marché des intrants agricoles et d’améliorer la distribution de produits agricoles de qualité en favorisant la participation des négociants de produits agricoles. Le programme soutient deux groupes de bénéficiaires: les petits agriculteurs émergents et les exploitants pratiquant une agriculture de subsistance, en accordant une attention particulière aux femmes rurales et aux femmes chefs de famille. 

Au début de la campagne agricole 2015/2016, la FAO a lancé au Mozambique un programme de bons électroniques visant à faciliter l'accès au marché des intrants agricoles (principalement les semences et les engrais) et à améliorer la distribution d'intrants agricoles de qualité grâce à la participation de divers négociants de produits agricoles. Le programme soutient deux groupes de bénéficiaires: les petits agriculteurs émergents et les exploitants pratiquant une agriculture de subsistance, en accordant une attention particulière aux femmes rurales et aux femmes chefs de famille.

Les bons permettent d’acheter à crédit des intrants – par exemple des semences et des engrais, provenant de négociants de produits agricoles dont la qualité est contrôlée – et sont cofinancés par le bénéficiaire. Faciliter l'accès des agriculteurs aux intrants agricoles améliorés peut accroître la production, le savoir-faire, la sécurité alimentaire et les revenus, et favoriser le développement des secteurs de la commercialisation et de la distribution.

L'outil d'inclusion financière a été testé avec succès dans la province de Manica pendant la campagne agricole 2015/2016 et sera étendu aux provinces de Sofala, de Zambezia et de Nampula lors de la campagne agricole 2016/2017. Il va progressivement remplacer le programme de bons en papier en vigueur depuis 2013.

Améliorer le rendement des cultures et augmenter les gains en capital
Les petits exploitants et les agriculteurs familiaux émergents, du fait de leurs capacités limitées en matière de développement agro-industriel, ont besoin de débouchés commerciaux sûrs et de dispositifs d’assurance couvrant les risques. Ils manquent en outre de capitaux pour investir dans leurs fermes et les agrandir.

Eduardo Lino, un agriculteur local qui a participé au lancement des bons électroniques à Sussundenga, dans la province de Manica en novembre 2015, est enthousiaste à propos de ce nouveau programme. Étant déjà bénéficiaire des bons en papier, il comprend bien le fonctionnement du système dans lequel le bénéficiaire paie une partie de la valeur totale des bons, tandis que la FAO avance le reste. Une fois que le bon a été activé, le bénéficiaire a accès à une vaste gamme d'intrants auprès de tous les négociants de produits agricoles qui participent au programme.

La FAO contrôle attentivement la qualité des semences qu’il est possible d’acheter au sein du programme, ce qui, selon Lino, représente pour lui un avantage conséquent. «L'année dernière, j'ai obtenu de biens meilleurs rendements grâce à l’utilisation des intrants achetés avec les bons papier», commente-t-il, et il a bon espoir que «le choix accru d’intrants, par le biais des bons électroniques, améliorera davantage ma production lors de la prochaine campagne».

Augusto Janota, un autre bénéficiaire du système de bons papier qui se prépare à passer au programme de bons électroniques, participe à un atelier sur les bons électroniques organisé par la FAO dans le district de Chimoio, dans la province de Manica, où se trouve son exploitation. «J'ai découvert que mes cultures avaient plus de chances de pousser lorsque j'utilisais les semences traitées du programme de bons de la FAO, ainsi que les pesticides après-récolte qui les accompagnent», a-t-il déclaré pendant l'atelier. «C’est quelque chose que j’apprécie car à l’extérieur du programme, je paie parfois un prix plus élevé pour des produits de qualité vraiment inférieure».

Améliorer les connaissances électroniques
Walter de Oliveira, coordinateur du Sous-programme de la FAO visant à atteindre la cible 1c des Objectifs du Millénaire pour le Développement au Mozambique – qui est de réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de sous-alimentation chronique – explique que «les bons électroniques permettront non seulement d’assouplir les prises de décisions des agriculteurs concernant la production, mais ils permettront également d'améliorer leurs connaissances relatives aux systèmes monétaires électroniques. Cela contribue, en outre, à renforcer leurs connaissances, très limitées, en matière de technologies, en particulier avec les services de monnaie électronique, comme l’a souligné la Banque du Mozambique dans sa «Stratégie Nationale d'Inclusion Financière 2016-2020».

Prochaines étapes
Le programme se poursuivra jusqu'en 2018, après quoi le Gouvernement du Mozambique prendra la tête des opérations. Marcelo Chaquisse, s’exprimant au nom du Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, a déclaré que le ministère était «très positif à l’égard du système de bons électroniques. Il va dans le sens du plan stratégique du ministère, qui a pour mission d’accroître la productivité et la production de nos agriculteurs.»

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