La FAO lance une formation en éducation nutritionnelle pour promouvoir une alimentation saine

La FAO aide les universités africaines à intégrer des formations en éducation nutritionnelle.

Points clés

L’éducation nutritionnelle est essentielle pour promouvoir des régimes alimentaires sains et durables pour tous. Dans de nombreuses régions du globe, la formation professionnelle en éducation nutritionnelle reste insuffisante. Les besoins en professionnels compétents qualifiés pour conduire des interventions dans ce domaine sont particulièrement importants dans les pays où coexistent la dénutrition et une augmentation de la surnutrition et des maladies non transmissibles qui leur sont associées. La FAO a lancé en 2012 le projet de formation en éducation nutritionnelle ENACT –Education pour une Nutrition efficace en Action – financé par le Ministère allemand de l’alimentation et de l’agriculture (BMEL), en collaboration avec de nombreuses universités africaines et l’Université de Wageningen des Pays-Bas. Cette formation vise à promouvoir des améliorations durables des régimes alimentaires, en prenant dûment en compte les contextes sociaux et environnementaux, dans tous les secteurs pertinents et à tous les stades de la chaîne alimentaire qui comprennent la production, la transformation, la commercialisation et la consommation. 

Une évaluation des besoins conduite par la FAO en 2010 dans sept pays africains a montré qu’il n’existait pas d’approches appropriées ni de formations pertinentes pour inciter à changer les comportements alimentaires.

Deux ans plus tard, la FAO lançait le programme ENACT Éducation pour une nutrition efficace en action, qui forme des étudiants universitaires, des agronomes, des gestionnaires des services sanitaires, des  travailleurs communautaires, des personnels d’ONG  à la conduite d’interventions d’éducation nutritionnelle visant à changer les comportements alimentaires et ce, du stade de la planification jusqu’à celui de l’évaluation. Tout en acquérant les compétences dont ils auront besoin au cours de leur vie professionnelle, les participants à la formation apprennent aussi à améliorer leur propre alimentation et à faire face aux menaces liées à la nutrition dans leurs communautés.

«Maintenant, nous avons conscience de l’importance de  l’éducation nutritionnelle à tous les niveaux »,  dit un étudiant camerounais  à propos du programme ENACT.

Le projet ENACT a été mis en œuvre avec succès à titre pilote entre 2012 et 2014 au Botswana, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Nigéria, en Ouganda et en Tanzanie. Peu après, le cours a été traduit en français  et expérimenté avec des universités dans des pays africains francophones (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun et Niger).

Amélioration des capacités des étudiants
Le cours d’une durée de quatre mois a été intégré  dans divers programmes universitaires ; il utilise principalement  la méthode d’enseignement assisté par tutoriel, qui met l’accent sur la pratique et l’expérience  ainsi que sur la participation active des étudiants, qui deviennent ainsi les principaux acteurs de leur propre processus d’apprentissage.

« Les cours magistraux nous ont appris à mémoriser ce que disait le professeur alors que le tutoriel nous a appris à réfléchir »  explique un étudiant ghanéen du programme ENACT. La formation s’adresse spécifiquement aux étudiants qui comptent  promouvoir un changement  de comportement nutritionnel dans le cadre de leur profession future, (médecine, nutrition, agriculture et sciences sociales).  

Le retour d’information a dans l’ensemble été très positif, puisque 86 pour cent des  “tuteurs” participants et 82 pour cent des étudiants participants ont jugé « très utiles »  les travaux pratiques faisant appel à des approches didactiques. Une évaluation externe a montré que le programme renforçait effectivement  les capacités professionnelles  en préparant les étudiants à faire carrière dans des organisations nationales gouvernementales et intergouvernementales, en tant que travailleurs communautaires ou sanitaires, vulgarisateurs agricoles, etc.

« Maintenant, je me sens capable d’aider les gens à améliorer leurs régimes  et leurs comportements alimentaires » confirme un étudiant camerounais. Les étudiants qui ont suivi le cours sont aussi préparés à intégrer l’éducation nutritionnelle dans des politiques, stratégies et interventions nationales sensibles aux enjeux nutritionnels.

Renforcer l’éducation nutritionnelle
Après une phase pilote réussie, les universités partenaires ont conduit des ateliers nationaux multisectoriels à divers niveaux  et avec des parties prenantes pertinentes – ONG, gouvernements, instituts de formation et institutions des Nations Unies -  dans le but d’élaborer une stratégie commune pour prendre en compte l’éducation nutritionnelle dans les politiques et les programmes, et d’intégrer une formation dans les programmes d’études universitaires.  

Les ateliers ont offert aux parties prenantes une occasion de renforcer leur participation et leur collaboration à des activités de formation en éducation nutritionnelle, et de définir les  rôles et les responsabilités dans ce domaine. Alors que certaines universités ont ajouté la formation à des programmes existants, d’autres ont créé un Master professionnel en éducation nutritionnelle. La formation a également été intégrée avec succès dans des pays pilotes anglophones  et elle devrait démarrer au cours de l’année universitaire 2016/2017. Tous les pays francophones  comptent lancer la formation ENACT à la rentrée universitaire 2017/2018.  

Prochaines étapes
La FAO promeut actuellement le programme ENACT au moyen de sessions d’orientation dans d’autres universités africaines, et de séances de formation de formateurs au cours de conférences régionales. La FAO étudie aussi des moyens d’adapter les cours aux pays d’Asie et d’Amérique latine en fonction de leurs besoins et de leurs intérêts. Une version en ligne du cours  a été préparée et testée et elle sera disponible d’ici peu.  Toutes les versions du programme existent en anglais et en français  et peuvent être intégrées dans les programmes d’études des universités intéressées.  

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