Food for the cities programme

L’impact de la crise du Covid-19 sur les systèmes alimentaires locaux du Congo et la réponse des institutions


27/07/2020

(révisé le 12/03/2021) Par Junior Bitsoumanou Nkounkou, bureau de la FAO en République du Congo et Gilles Martin, Division des Partenariats de la collaboration au sein du système des Nations Unies - FAO (Rome)

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Cet article analyse les principaux effets du confinement durant les mois de mars à mai 2020 liés à la crise de la COVID-19 sur le système alimentaire de Brazzaville en République du Congo.

Considérés comme pourvoyeurs des biens et services indispensables, les activités productives et commerciales liées à l’agriculture et l’alimentation étaient autorisées pendant la période de confinement, malgré quelques restrictions initiales progressivement levées. 

Néanmoins la distribution et la consommation de nourriture sur Brazzaville ont connu de profonds bouleversements :  fermeture des cantines et restaurants; réduction du pouvoir d’achat des ménages ; fluctuation des prix des denrées alimentaires ; contraintes sur le transport des aliments et des intrants agricoles. En corollaire à ces contraintes, les pertes alimentaires ont augmenté et des ménages urbains sont retournés au village.

Face à ces contraintes, les acteurs du système alimentaire se sont mobilisés. Maraîchers et importateurs ont tout fait pour maintenir leurs activités, des alternatives au transport et à la distribution, souvent informelles, ont vu le jour, des aides alimentaires aux plus démunis ont été apportées.

Il n’en demeure pas moins que le nombre de personnes en insécurité alimentaire sur les deux grandes métropoles de Brazzaville et Pointe Noire a doublé passant de 150.000 à 300.000 personnes.

En concertation avec les acteurs économiques, l’État a défini un plan d’investissement afin de remédier aux principaux points de fragilité en matière de logistique alimentaire (stockages, abattages, transformation, etc.). 

Cette crise remet en lumière la forte dépendance des importations alimentaires dans les systèmes alimentaires urbains congolais. Alors que l’ensemble des flux mondiaux pourrait se recomposer à moyen et long terme, le Congo aurait intérêt à faire de cette menace une opportunité de développement durable pour renforcer sa résilience alimentaire face aux chocs externes.