Aide au relèvement de communautés agricoles népalaises victimes de catastrophes

Les semences de la FAO aident les cultivateurs népalais à rétablir leurs moyens d’existence et à devenir plus résilients.

Points clés

Après les deux grands tremblements de terre et les centaines de répliques qui ont secoué le Népal en 2015, de nombreuses communautés agricoles de régions reculées étaient complètement dévastées. Dans un pays où quatre personnes sur cinq dépendent de l’agriculture pour leurs revenus, ces catastrophes ont terriblement aggravé la menace d’insécurité alimentaire, surtout pour les agriculteurs de subsistance et leurs familles, spécialement vulnérables. Travaillant en coopération et en coordination avec le Gouvernement népalais, la FAO a réussi à atteindre dans les premiers mois, période critique, plus de 182 000 ménages de cultivateurs leur apportant une aide qui leur a permis de relancer la production alimentaire, de s’occuper du bétail qui avait survécu, d’améliorer la nutrition familiale et d’écarter la menace d’insécurité alimentaire. La FAO continue d’épauler l’action pilotée par les pouvoirs publics pour répondre aux besoins et coordonner les activités visant la sécurité alimentaire et les revenus dans les six districts durement touchés par le séisme : Sindhupalchowk, Nuwakot, Dhading, Gorkha, Rasuwa et Dolakha. La FAO collabore avec cinq ONG partenaires locales, ainsi qu’avec le Département de l’agriculture et de l’élevage, pour aider à organiser la remise en état des installations communautaires de stockage des semences, fournir plus de sacs pour ce stockage et concourir à la réparation des petits réseaux d’irrigation, grâce à un programme espèces contre travail implanté dans les communautés. 

Quand arrive une catastrophe
Jetha Tamang, 53 ans, et sa femme Kaili, 50 ans, sont agriculteurs de subsistance dans un village à l’ouest de Katmandou, où le premier tremblement de terre a détruit leur maison, n’en épargnant que 15 sur les 500 du village.

« Pendant les semaines qui ont suivi le tremblement de terre, nous avons eu du mal à nous occuper de notre famille », dit Ietha. « Je ne pouvais produire de nourriture que pour l’alimentation de la famille, et parfois même pas assez, j’ai dû chercher d’autre travail ».

Mais leur sort s’est amélioré parce qu’ils ont été parmi les 65 000 ménages qui ont reçu un assortiment de neuf variétés de semences de légumes, dont certaines à croissance rapide, auxquelles il ne faut qu’un mois pour être prêtes à la consommation. Les semences ont été fournies par la FAO en coopération et coordination avec le Gouvernement népalais. Il était crucial d’arriver à temps, car les semis devaient être faits avant la mousson. Les fournitures livrées par la FAO comprenaient aussi des compléments fourragers devant améliorer la santé et la productivité du bétail survivant, et des sacs de stockage des semences servant à protéger les semences et les graines restantes.

Grâce à ce programme, la FAO a également réussi à distribuer à 40 000 autres ménages, à temps pour les semis, des sacs plus gros de 5 kg de semences de riz. Chacun de ces sacs permet d’obtenir plusieurs mois d’alimentation.

Pourquoi les séismes sont une menace à la sécurité alimentaire
Les glissements de terrain ont aggravé la catastrophe en tuant les bêtes dans les champs et en détruisant leurs abris. Une vache sur six et plus d’un poulet sur trois ont été tués, anéantissant pour certaines familles l’épargne d’une vie entière.

Les cultivateurs népalais ont pour tradition de conserver semences et graines à la maison, et près de la moitié des ménages des six districts les plus gravement touchés ont perdu pratiquement tout le riz, le maïs, le blé et le millet qu’ils avaient stocké. Soixante pour cent des ménages ont perdu la quasi-totalité des semences stockées.

Les semences de riz représentaient une importance particulière pour les communautés des zones reculées pour qui il était difficile de remplacer les semences perdues, car il était impossible ou presque d’accéder aux marchés après le séisme, et les stocks locaux de semences avaient été très vite épuisés par les acheteurs. Avec l’arrivée prochaine de la mousson, il était crucial aussi d’intervenir à temps. Si le riz, culture de base, n’avait pas été planté avant les pluies, les cultivateurs auraient dû attendre la récolte suivante, une année entière – et dépendre de plus en plus de l’aide alimentaire.

Si le rétablissement démarre aussitôt, les résultats sont tangibles
Les cultivateurs qui ont reçu des compléments fourragers ont fait état d’une augmentation notable de la production laitière, allant parfois jusqu’à deux fois la production habituelle. Quelques mois plus tard, les cultivateurs récoltaient les légumes obtenus avec les semences de la FAO et pouvaient nourrir leur famille ou les vendre au marché.

Certaines récoltes, comme le chou-fleur hors saison, leur ont rapporté jusqu’à quatre fois le prix normal. Maintenant que les familles disposent de sacs hermétiques pour le stockage des graines, elles peuvent conserver les aliments et réserves de graines à l’abri des insectes et autres nuisibles.

Plusieurs initiatives ont par ailleurs servi à lancer des activités lucratives dans les six districts principaux : les groupes féminins ont bénéficié de matériaux et d’une formation, la construction de tunnels en plastique devant leur permettre de produire des légumes toute l’année. Les familles pourront ainsi améliorer leur nutrition et continuer à obtenir pendant longtemps des revenus supplémentaires.

Lorsque surviennent des catastrophes, la priorité immédiate est de sauver des vies, mais il est crucial aussi d’assurer sans tarder le relèvement et la sécurité alimentaire des communautés tout en les rendant plus résilientes aux crises à venir.   

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