Prise en compte du Droit à l'alimentation et de la nutrition dans le programme de commercialisation des petits exploitants, Sierra Leone

La FAO a apporté son soutien au gouvernement de Sierra Leone pour réaménager le Programme national de commercialisation des petits exploitants en y ajoutant une composante de nutrition et de droit à l’alimentation. Ce programme est un projet phare de la présidence du pays pour stimuler l'agriculture en tant qu’activité commerciale. Il s'inscrit dans le cadre du Plan national d'investissement en agriculture dont le déploiement est à plus long terme et qui est une version nationale condensée du PDDAA. Le Programme national de commercialisation des petits exploitants a obtenu un financement de 50 millions de dollars américains du GAFSP et de nombreux partenaires du développement ont engagé leur soutien vis-à-vis de l'un des cinq piliers du programme.

Toutefois, une évaluation interne a permis de conclure que le cadre des droits humains pourrait contribuer à accroître l'impact du programme. C'est pourquoi la FAO, avec le soutien financier du gouvernement fédéral d'Allemagne, a élaboré un projet visant à promouvoir le droit à l'alimentation et à améliorer la qualité des régimes alimentaires dans le cadre du programme de commercialisation des petits exploitants et des plans de développement des districts.

Pour ce faire, le projet visera à:

  • renforcer la gouvernance et la coordination à l'échelon national et des districts; et
  • faciliter la mise en œuvre de mesures pratiques qui améliorent l'état nutritionnel des individus sur le terrain.

Ces deux lignes d'action se renforcent mutuellement (voir le graphique ci-après). Le manque de sensibilisation à propos de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu'une mauvaise connaissance du droit à l'alimentation et des obligations et responsabilités qui y sont liées freinent l'efficacité des investissements agricoles en matière de nutrition. Le projet suit une stratégie à multiples volets, mettant en rapport les politiques et le travail pratique sur le terrain, dans le but d'accroître la sensibilisation et les connaissances, ainsi que pour améliorer les compétences et les capacités en vue de l'adoption de régimes alimentaires sains et de la promotion du droit à l'alimentation.


graph

 

Le 30 août 2012, le projet a été officiellement lancé par le Ministre de l'agriculture, des forêts et de la sécurité alimentaire, le Vice-ministre de la santé et de l'assainissement et le chef de la Division « Alimentation mondiale » du ministère allemand de l'alimentation, de l'agriculture et de la protection du consommateur. La durée du projet est de trois ans.

Activités

Des actions tangibles seront menées sur le terrain pour mieux faire comprendre les implications concrètes du droit à l'alimentation dans le contexte de Sierra Leone, et donc faciliter la mise au point d'interventions appropriées, garantir une coordination effective entre les secteurs, et assurer une supervision et un suivi adéquats. Par ailleurs, l'action en matière de nutrition n'en sera que plus efficace si elle s'intègre dans le cadre plus vaste du droit à l'alimentation et est étroitement liée à l'organisme de coordination qui permettra de lui donner une plus grande visibilité et de se consolider sur le plan politique.

Résultats 1 et 2 visent à l'amélioration de la gouvernance d'une perspective fondée sur les droits humains. Le projet va permettre de soutenir le nouveau mécanisme de coordination en matière de sécurité alimentaire nutritionnelle à l'échelon central et des districts et d'incorporer le volet axé sur la nutrition dans les outils élaborés et utilisés par le ministère pour s'attaquer au problème de l'insécurité alimentaire, tels que le système d'alerte précoce. Une campagne visant à promouvoir le droit à alimentation et la consommation d'aliments sains sur la base de denrées alimentaires produites à l'échelon local pour soutenir les agriculteurs locaux sera élaborée et mise en œuvre en étroite collaboration avec le gouvernement et les partenaires du développement.

Les résultats 3 et 4 comprennent des mesures pratiques visant à renforcer la capacité technique du personnel du ministère de l'agriculture, des forêts et de l'alimentation, à tous les niveaux, et apporter une valeur ajoutée au travail actuellement mené à l'échelon des communautés en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle en établissant un rapport plus fonctionnel entre les activités agricoles et la promotion de la nutrition. Ceci implique un travail de partenariat avec les agents locaux sur le terrain, la promotion de synergies, la documentation des bonnes pratiques, ainsi que le pilotage et la documentation de nouvelles activités (par exemple les jardins scolaires communautaires, des démonstrations de cuisine communautaire ; l'établissement de rapports entre les groupes de soutien des mères et les écoles d'agriculture sur le terrain). L'expérience démontre que la réalisation d'actions pratiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle sur le terrain ne profite pas seulement aux communautés et aux partenaires locaux, mais elle constitue également un levier puissant pour informer les politiques nationales.

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