Une nouvelle application pour téléphones portables s'avère indispensable aux techniciens vétérinaires ougandais

L'application EMPRES-i Event Mobile contribue à accroître la rapidité et l'efficacité de la lutte contre les maladies animales en Ouganda.

Points clés

L'application EMPRES-i Event Mobile (EMA) permet aux autorités vétérinaires nationales de signaler les foyers de maladies animales à l'aide d'un smartphone. Elle permet également aux agents vétérinaires des districts de consulter les rapports sur les maladies communiqués par leurs collègues. L'application a été mise à l'essai dans le cadre d'un projet pilote mis en œuvre au cours du deuxième semestre de 2013 dans dix districts sélectionnés par le Centre national d'épidémiologie et de diagnostic des maladies animales (NADDEC). Les autorités nationales et les agents vétérinaires des districts qui ont participé à ce projet pilote ont confirmé l'utilité de la surveillance des maladies animales et ont insisté pour que le projet soit élargi à tous les districts du pays. La FAO encourage les autres pays à expérimenter et utiliser cette application afin d'améliorer le signalement des maladies sur le terrain.

L'efficacité de la lutte contre les maladies repose sur la rapidité de l'intervention
De juillet à décembre 2013, la FAO a aidé les autorités vétérinaires ougandaises à utiliser l'application pour téléphonie mobile EMPRES-i Event. Cette application Web est actuellement disponible pour les appareils équipés de systèmes d'exploitation Blackberry et Android. Auparavant, l'un des plus grands obstacles auxquels se heurtaient les autorités vétérinaires ougandaises était la lenteur de la communication des données. Il y avait toujours un décalage entre la détection d'un animal malade et la réception des données par les laboratoires. Ces retards entravaient considérablement l'efficacité de la lutte contre les maladies animales, qui repose largement sur la rapidité de l'intervention. Grâce à l'application EMA, les techniciens vétérinaires, où qu'ils soient, peuvent transmettre directement les données épidémiologiques importantes à une base de données mondiale, au moyen d'un smartphone.

Un vétérinaire examinant un animal malade sur le terrain peut, par exemple, utiliser l'application pour saisir les données épidémiologiques, y compris des photographies de l'animal. Les données, qui sont automatiquement géoréférencées, sont consignées dans un rapport transmis au Système mondial d'information sur les maladies animales (EMPRES-i). Les données sont alors vérifiées et validées et, selon les circonstances, sont publiées sur le site Web public de EMPRES-i ou conservées dans la base de données interne.

L'application permet également aux utilisateurs d'accéder directement à la base de données. Elle comprend une fonction cartographie, appelée «near me», qui fournit des données sur les foyers de maladie dans les zones voisines.

Le succès de l'application vient en partie du fait qu'elle a été spécialement conçue pour remédier aux difficultés de stockage et de transmission des données auxquelles se heurtent les pays en développement. Si l'accès à l'Internet est limité dans ces régions, les réseaux téléphoniques ont un signal et une couverture très larges. En outre, si un utilisateur perd temporairement le signal, les données peuvent être stockées dans l'appareil pour être transmises ultérieurement.

La FAO et le Gouvernement ougandais travaillent ensemble pour que l'application soit utilisée dans le système vétérinaire national
L'EMA est l'initiative la plus récente prise par la FAO pour étendre l'utilisation des appareils de communication mobiles à l'appui de la lutte contre les maladies. Les initiatives précédentes utilisaient les techniques du SMS et du stylet numérique pour transmettre les informations recueillies dans le cadre des projets de terrain sur la grippe aviaire; le recours au smartphone s'inscrivait dans la logique de l'évolution des technologies.

Le 25 janvier 2013, un atelier sur les Services vétérinaires nationaux de l'Ouganda s'est tenu à Entebbe. Des experts en santé animale de la FAO et les autorités ougandaises se sont penchés sur les systèmes d'information au niveau national, ainsi que sur les moyens d'améliorer le signalement des maladies et le recueil des informations par le recours aux appareils mobiles. Compte tenu de ces deux facteurs, ils sont convenus de mettre en œuvre un projet pilote sur l'utilisation de l'EMA.

Par cette initiative, la FAO entend faciliter l'échange d'informations entre les agriculteurs, le Centre national d'épidémiologie et de diagnostic des maladies animales, les agents vétérinaires de dix districts et le Chef des services vétérinaires nationaux.

La FAO a fourni des smartphones au Chef des services vétérinaires, aux épidémiologistes du NADDEC et aux agents vétérinaires des districts; elle a également fourni au Centre deux ordinateurs et un système d'alimentation électrique de secours. Une session de formation de cinq jours a permis à l'ensemble du personnel d'apprendre à installer et utiliser l'application, ainsi qu'à appliquer la procédure normalisée de signalement et de confirmation des maladies.

Les participants ont exprimé leur soutien à l'utilisation du système EMA dans l'ensemble des districts ougandais.

«C'est, à mes yeux, une réelle occasion de lutter contre certaines maladies, voire de les éradiquer», a déclaré M. Nicholas Kauta, Chef des services vétérinaires ougandais.

La réussite du projet pilote a suscité un élan considérable en faveur de l'application et la FAO encourage les autres pays à tester ce nouvel outil.

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