Promouvoir l'aquaculture pour la sécurité alimentaire et la création d'emplois en Haïti

Le projet d'aquaculture mis en œuvre par la FAO contribue à l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages dans le nord-est d’Haïti.

Points clés

Haïti est un petit État insulaire en développement des Caraïbes particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, aux désastres d’origine climatique et à l'insécurité alimentaire. Le département du Nord-Est est doté d’un grand potentiel économique et agricole, mais il présente un taux d'insécurité alimentaire élevé et il s’avère particulièrement vulnérable aux aléas climatiques, notamment à la sécheresse. La FAO, en collaboration avec l'Union européenne (UE), a mis en œuvre en 2013 un programme axé sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, qui vise à répondre à des priorités nationales, à savoir : le renforcement de la sécurité alimentaire, l’accroissement de la production et le développement agricole. Dans le cadre de cette stratégie, la FAO et l'UE ont collaboré à la mise en place d'écoles pratique d’agriculture dans le département du Nord-Est, y compris une composante aquacole en vue de produire des tilapias rouges (un hybride du tilapia du Mozambique et de celui du Nil) dans le lagon aux Bœufs.

Dynamiser le secteur de l'aquaculture en vue d'améliorer la sécurité alimentaire et de multiplier les possibilités d'emploi
L'insécurité alimentaire et la malnutrition sont très répandues dans le département du Nord-Est d’Haïti et il est devenu impératif de créer des emplois, en particulier pour les personnes vivant dans les zones rurales. Créer des élevages de tilapia à l'échelle commerciale peut contribuer au développement économique, car cela offre des possibilités d'emploi tout au long de la chaîne de valeur, en particulier au niveau de la commercialisation.

Le projet FAO-UE forme actuellement quatre communautés (Mapou, Philibert, Meillac et Robino) dans la production de cages d'élevage de tilapias rouges dans deux plans d'eau locaux : le lagon de Robino et le lagon aux Bœufs. Toutefois, la plupart des activités sont concentrées dans la région du lagon aux Bœufs, car la superficie du Lagon de Robino s’est nettement rétrécie à la suite d’un épisode de sécheresse prolongée.

Après avoir bénéficié de formations menées par des spécialistes de l'aquaculture, les communautés ont mis en place dix cages flottantes de 4 mètres cubes chacune, qui contiennent quelques 12 000 alevins de tilapia rouge. Au cours des prochains mois, il est prévu d’installer jusqu'à 22 cages flottantes supplémentaires pour atteindre, selon les prévisions, une production annuelle de 6 tonnes de poissons.

«Le projet utilise des aliments pour poissons importés, issus du commerce et riches en protéines (30-40%), et les résultats observés sur les alevins élevés par les communautés ont été impressionnants», note le fonctionnaire chargé de l’aquaculture, Valerio Crespi. Le poids des alevins est passé de 1 g à 150 g en seulement deux mois.

Les communautés ont en outre bénéficié de formations extensives sur l’aquaculture par le biais d’un «apprentissage par la pratique» et d’une aide de la part du consultant national recruté dans le cadre du projet.

La production du tilapia rouge progresse mieux que prévu. Aujourd’hui, les écoles pratiques d’aquaculture s'emploient à commercialiser et à vendre leurs produits directement au sein de la communauté locale, à travers l’élaboration d’un plan de commercialisation pour les ventes «directes à la ferme» ainsi que pour les restaurants et hôtels locaux.

Le projet vise à produire localement des aliments pour poissons moins chers grâce à l’utilisation des sous-produits issus des activités agricoles locales.

Le programme École pratique dagriculture
La composante axée sur l’aquaculture fait partie d'un programme plus vaste d’École pratique d’agriculture d’un montant de 4 millions d'euros qui vise à renforcer la capacité de production, de transformation et de commercialisation des systèmes d’agriculture familiale, en vue d’exploiter au mieux les possibilités offertes par le marché ainsi que d’autres perspectives de développement.

Plus de 70 écoles pratiques d’agriculture ont été mises en place dans le département du Nord-Est, chacune regroupant des producteurs dans différents domaines et secteurs, y compris l'arachide, le manioc, l'horticulture, le lait et l'aquaculture.

Les producteurs bénéficient de l'appui du programme dans le domaine qu'ils ont choisi eux-mêmes, notamment la production durable, la transformation dans le respect des normes de qualité et la commercialisation des produits transformés.

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