Soutenir les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires

Autonomiser les jeunes

Le défi

Le chômage accru des jeunes dans un contexte de forte croissance démographique constitue un défi majeur pour de nombreux pays.

Notre réponse

  • La FAO s'engage auprès des jeunes agri-entrepreneurs partout dans le monde qui ont besoin de soutien pour réaliser des investissements qui feront prospérer leurs entreprises et leurs exploitations agricoles, ainsi qu’auprès des jeunes travailleurs à la recherche d’opportunités d’emploi.
  • La FAO s'emploie à donner aux jeunes les moyens de réaliser et de tirer profit des investissements responsables dans l’agriculture, en renforçant:
    • les cadres institutionnels, politiques et incitatifs
    • les capacités organisationnelles des organisations de jeunes
    • les capacités individuelles des jeunes agri-entrepreneurs
  • Les initiatives de la FAO comprennent:
    • l’élaboration et l'application d'outils d'analyse des capacités
    • l'organisation de programmes d'apprentissage sur les cadres incitatifs adaptés aux jeunes

Une vision plus globale

Engagements à l’échelle mondiale et régionale

L'importance de donner aux jeunes les moyens de réaliser et de bénéficier des investissements responsables dans l'agriculture est de plus en plus reconnue aux niveaux national, régional et mondial. C’est la raison pour laquelle les décideurs ont pris des mesures pour donner aux jeunes les moyens de mener à bien et de tirer profit de ces investissements.

Au niveau mondial, les gouvernements se sont engagés à "réduire considérablement la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation" d'ici à 2020 au titre de l’Objectif de développement durable 8. Par ailleurs, le 4ème Principe pour un investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires: exige des acteurs responsables des décisions d’investissement qu’ils contribuent à "faire participer les jeunes et à renforcer leur autonomie."

Au niveau régional, dans le cadre de la Déclaration de Malabo de l’Union africaine sur une croissance accélérée de l’agriculture et une transformation pour une prospérité partagée et des moyens d’existence améliorée, adoptée en 2014, les États membres se sont engagés à créer des opportunités d'emplois pour au moins 30 pour cent des jeunes dans les chaînes de valeur agricoles.

Pour traduire ces engagements à l'échelle mondiale et régionale en actions, il est nécessaire de mobiliser un large éventail d'acteurs, d’analyser les capacités existantes et les besoins en la matière, et d’identifier de possibles solutions.

Établir une feuille de route pour attirer les jeunes agri-entrepreneurs en Tunisie

La FAO et le Laboratoire d’économie rurale de l'Institut national de recherche agricole de la Tunisie (INRAT) ont entrepris la réalisation d’un diagnostic en vue de soutenir les efforts déployés par le Ministère de l'agriculture, des ressources marines et des pêches pour donner aux jeunes les moyens de réaliser et de tirer profit des investissements responsables dans l’agriculture. Ce diagnostic se concentre sur un territoire précis qui présente un fort potentiel de développement (le nord-ouest) et deux chaînes de valeur: l’huile d’olive et ovin laitier. Ce diagnostic se traduira par des recommandations concrètes visant à autonomiser les jeunes agri-entrepreneurs en Tunisie, notamment à travers le renforcement des cadres politiques et incitatifs et des services de soutien.

Après une série initiale de consultations au niveau du terrain et d’activités de recherche, un premier atelier multi-acteurs a été organisé le 14 octobre 2019 en vue de partager les expériences et d’élaborer une vision sur la manière de rendre les secteurs de l'agriculture et de l’agroalimentaire plus attrayants pour les jeunes Tunisiens.

Ces activités sont réalisées en partenariat avec l'Agence tunisienne de promotion de l'investissement agricole (APIA), et avec la collaboration technique de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de la Suisse. Ces activités sont financées par la Suisse.

Plaidoyer mondial

En vue de sensibiliser l'opinion publique mondiale à la nécessité de favoriser la participation des jeunes dans l'investissement responsable dans l'agriculture, un événement a été organisé en marge de la 45ème session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) en octobre 2018. Intitulée L’agriculture n'est pas cool?! Détrompez-vous. Combler le fossé entre les générations, la conférence s’est penchée sur les défis auxquels les jeunes agriculteurs font face pour gagner leur vie, comme les difficultés d'accès à la terre, au crédit et à d'autres services financiers. Dans un contexte de demande croissante de produits alimentaires et d’exode rural, il est crucial de s’attaquer à ces questions. Les participants à cet événement ont fait part de leurs idées sur la façon d'amplifier les efforts visant à instaurer un environnement propice à des investissements responsables dans l’agriculture par et pour les jeunes.

L'événement a été organisé par la FAO, le Comité national suisse de la FAO (CNS-FAO), l'Organisation mondiale des agriculteurs (OMA), le Comité des jeunes agriculteurs, le Secrétaire spécial pour l'agriculture familiale et le développement agraire (SEAD), le mouvement international Jeunes professionnels pour le développement agricole (YPARD) et le Forum mondial pour le conseil rural (GFRAS).

Analyser les capacités des jeunes à réaliser et bénéficier des investissements dans l’agriculture

Grâce à un financement de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) de la Suisse, la FAO a élaboré un outil d'analyse des capacités afin d’aider les gouvernements, les entreprises, les organisations d'agriculteurs et d'autres à donner aux jeunes les moyens de réaliser et de tirer profit des investissements responsables dans l'agriculture. L'outil d'analyse des capacités guide les parties prenantes par le biais d'une série de questions visant à analyser les capacités existantes et requises pour que les jeunes puissent réaliser et bénéficier des investissements agricoles responsables. L'outil a été utilisé dans le cadre d’ateliers en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Malawi, au Mali, en Mauritanie, au Mozambique, en Namibie, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Ouganda. Ces ateliers ont permis aux acteurs de différents horizons de mieux comprendre le caractère multidimensionnel des défis auxquels les jeunes doivent faire face.

La FAO travaille avec le Partenariat asiatique pour le développement des ressources humaines en Asie rurale (AsiaDHRRA) pour appuyer la mise en œuvre des Directives de l'ASEAN pour la promotion de l'investissement responsable dans l'alimentation, l'agriculture et la foresterie, en mettant notamment l'accent sur les jeunes. Après avoir été formés par la FAO lors d’une formation de formateurs, les membres nationaux d’AsiaDHRRA utilisent à présent l’outil d’analyse des capacités de la FAO afin d’identifier les principaux défis et opportunités pour les jeunes agri-entrepreneurs de différent pays de l’ASEAN, notamment le Cambodge, le Laos, Myanmar, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam. L'objectif est d'élaborer une feuille de route pour appuyer l'élaboration de politiques régionales et nationales ainsi que la conception de programmes sur l'investissement agricole responsable avec, par et pour les jeunes. Plus d'informations sont disponibles ici.

Répondre aux besoins recensés: Incitations et programme d’apprentissage

En partenariat avec le Centre de formation et de vulgarisation pour l'Afrique (ITOCA), la FAO s’efforce de répondre à l’un des besoins prioritaires en matière de capacités identifié dans le cadre des ateliers d’analyse des capacités: renforcer les capacités des décideurs politiques et des jeunes en vue d’instaurer un environnement favorable qui permette aux jeunes de réaliser et de bénéficier des investissements responsables dans l’agriculture. Cela comprend l'élaboration et la mise à l’essai d'un programme d'apprentissage mixte sur la création d’un environnement favorable à l'investissement responsable dans l’agriculture en faveur des jeunes.

Dans les pays du bassin du fleuve Sénégal (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal), la FAO, en partenariat avec l’Initiative prospective agricole et rurale, assure le déploiement d'un programme d'apprentissage à l'intention des décideurs sur l'environnement favorable aux investissements responsables dans l’agriculture, qui intègre les principaux résultats tirés des analyses des capacités des jeunes.