Peuples Autochtones

La voix des jeunes femmes autochtones présente à la conférence de la FAO


20/07/2017 - 

A l’occasion de la 40ème session de la Conférence de la FAO, l’Organisation a tenu un évènement spécial sur le rôle important que jouent les femmes rurales et autochtones pour atteindre la sécurité alimentaire pour tous et les Objectifs de Développement Durable. 

Intitulé “Aucun laissé pour compte: Atteindre l’équité entre les genres pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable”, cet évènement a porté sur trois éléments essentiels: le rôle crucial que jouent les femmes rurales pour éradiquer la faim et la pauvreté; le besoin de politiques et de programmes accélérant l’autonomisation économique des femmes rurales; et l’importance de promouvoir des approches transformatrices qui s’attaquent aux causes sous-jacentes de l’inégalité entre les genres dans les zones rurales.     

Jessica Vega Ortega fut la seule femme autochtone à intervenir au cours de cet évènement. D’origine mixtèque, Jessica a apporté sa contribution à la discussion sur les perspectives pour les peuples autochtones, et a souligné les multiples discriminations auxquelles les jeunes femmes font face dans le monde. “Bien que nous soyons importantes pour la transmission des connaissances traditionnelles, la protection des terres et notre pouvoir d’action, les femmes autochtones continuent d’être victimes du fait de leur identité, de leur âge, et de leur genre” a affirmé Mme Vega. “De plus, les opportunités de participer aux activités agricoles et d’élevage sont réduites pour les femmes autochtones, car ces dernières sont confinées au travail domestique et à la famille”.   

Elle en a profité pour remercier la FAO pour son travail avec les Ecoles de Leadership des Femmes Autochtones, car elle avait participé au programme quand elle était étudiante. Mis en œuvre en partenariat avec le Forum International des Femmes Autochtones (FIFA), ce programme vise à renforcer le pouvoir d’action des femmes avec des formations de plaidoyer, sur la sécurité alimentaire et les droits de l’homme. 

En racontant l’expérience de sa mère, Jessica Vega a aussi montré dans quelle mesure, le manque de sécurité juridique dans le régime foncier vulnérabilisait les femmes et les rendait sujettes à la dépossession des terres: “Il y a vingt ans, on a retiré à ma mère la terre qu’elle avait héritée, bien qu’elle fut la seule enfant de la famille. C’est arrivé car c’était une femme et parce qu’elle était jeune”. C’est un problème auquel les jeunes femmes autochtones font encore face dans leur communauté. 

Lors d’une interview individuelle, Jessica Vega a également expliqué dans quelle mesure l’insécurité et le harcèlement rajoutent aux faiblesses des régimes fonciers, aggravant la situation déjà critique des jeunes femmes autochtones. “Lorsque les hommes émigrent des zones rurales et que les femmes restent seules à travailler les terres, elles subissent souvent le harcèlement d’autres hommes travaillant dans les environs, et nombre d’entre elles finissent par abandonner leurs terres. D’autres préfèrent se marier jeunes et travailler à la maison pour guarantir ainsi un certain degré de sécurité. 

Donner la parole aux jeunes autochtones

La récente collaboration entre la FAO et le Caucus mondial des jeunes autochtones (GIYC – acronyme anglais) a été saluée comme une étape importante pour permettre aux plus jeunes générations des jeunes autochtones de participer aux discussions sur les politiques et de prendre part au combat contre la faim. En effet, plus tôt dans l’année, la toute première rencontre entre la FAO et le GIYC avait été l’occasion de préparer la participation de ce dernier à l’Instance Permanente de l’ONU sur les Questions Autochtones (IPONUQA). Une des plus importantes productions de cette collaboration fut la Déclaration de Rome, lue lors de la Plénière des Nations Unies de l’IPONUQA 2017.  

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