Peuples Autochtones

La FAO exhorte à davantage d’investissements et d’intérêt pour les pratiques autochtones pour l’objectif de Faim Zéro


09/05/2019 - 

Le potentiel des connaissances traditionnelles et des systèmes alimentaires autochtones pour le développement durable a été souligné à la 18ème Session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones

New York.-“Les savoirs traditionnels et les systèmes alimentaires autochtones disparaissent à un rythme alarmant avec la migration des jeunes, le décès des aînés, le manque de reconnaissance des droits collectifs sur les terres, les territoires et les ressources, et le manque de respect du Consentement Préalable, donné Librement et en Connaissance de Cause (CPLCC), a souligné la FAO lors de la 18ème session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (IPNUQA).

Le thème central de la Dix-huitième Session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, qui se tiendra du 22 avril au 3 mai 2019 à New York, est Les savoirs traditionnels: génération, transmission et protection.

Les savoirs traditionnels ont été rassemblés et fusionnés depuis des centaines d'années à travers l'observation, l’expérimentation, les erreurs, les modifications et les échanges, et sont transmis de manière continue de parents aux enfants par transmission orale et par les récits

Au fil des siècles, les systèmes alimentaires des peuples autochtones ont prouvé leur durabilité et leur résistance face aux changements et perturbations de l’environnement.

Dans le cadre de l'Année internationale des langues autochtones, 2019, Yon Fernández de Larrinoa, Chef de l'Equipe Peuples Autochtones de la FAO, a souligné que les peuples autochtones avaient conçu des moyens ingénieux et dynamiques pour gérer leurs territoires en constante évolution sans épuiser les ressources naturelles. Pour atteindre l'objectif de Faim Zéro, nous avons besoin de méthodes de production alimentaire plus efficaces, et de mettre fin aux pratiques néfastes pour l'environnement. Les systèmes alimentaires autochtones peuvent apporter certaines des réponses à ces défis, a déclaré Yon Fernández de Larrinoa.

En novembre 2018, le premier Séminaire de Haut Niveau d'Experts sur les Systèmes Alimentaires Autochtones, organisé au Siège de la FAO à Rome, a mis en évidence de manière systémique, les relations intimes existant entre la langue, les savoirs, les pratiques traditionnelles, la gestion territoriale, les écosystèmes et les systèmes alimentaires autochtones.

Co-organisé par la FAO, l’IPNUQA, l’UNESCO, FILAC et DOCIP, le Séminaire d'Experts a offert l’opportunité d’échanger sur les connaissances, les compréhensions et les concepts sur les systèmes alimentaires autochtones.

Global Hub sur les Systèmes Alimentaires Autochtones pour s’appuyer sur les connaissances traditionnelles

À la suite du premier Séminaire de Haut-Niveau d’Experts sur les Systèmes Alimentaires Autochtones, la FAO, en collaboration avec d’autres organisations, communautés autochtones, universités et centres de recherche, a décidé d’étendre cet espace de dialogue au Global Hub sur les Systèmes Alimentaires autochtones afin de partager les connaissances traditionnelles et scientifiques. Les défis des systèmes alimentaires autochtones et les connaissances des peuples autochtones peuvent contribuer à la discussion globale sur les moyens de renforcer la durabilité des systèmes alimentaires, et de faire en sorte que les investissements incluent les connaissances traditionnelles tout en profitant aux peuples autochtones et aux communautés locales.

Lors de la 18ème session de l'IPNUQA, la FAO a annoncé qu’elle publierait les résultats d'une recherche de deux ans sur 11 systèmes alimentaires autochtones au niveau local dans 7 régions socioculturelles, avec le soutien d'un comité de rédaction scientifique et autochtone renommé.  Les résultats devraient fournir la preuve du rôle important que les systèmes alimentaires et les connaissances traditionnelles des peuples autochtones jouent pour mettre un terme aux nombreux problèmes mondiaux auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés.

En collaboration avec Bioversity International, le CIFOR, l’IRD et d'autres organisations, la FAO a étudié les mécanismes de résilience, les valeurs nutritionnelles, l'utilisation de l'énergie et d'autres dimensions de ces 11 systèmes alimentaires autochtones dans le monde.

18ème session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (IPNUQA 2019)

La FAO a félicité Anne Nuorgam pour sa nomination à la Présidence de l'IPNUQA pour le septième mandat 2020-2022. Remerciant également Mme Mariam Wallet Aboubakrine, Présidente de l'IPNUQA 2017-2019, qui a fermement défendu la question des femmes autochtones. Mariam Wallet Aboubakrine a joué un rôle crucial dans le lancement de l’initiative de la Chaise Violette”, une Campagne Globale pour l’Autonomisation des Femmes Autochtones pour la Faim Zéro à la FAO.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a réitéré le message du Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, selon lequel Sans peuples autochtones, nous ne pouvons pas atteindre l’objectif Faim zéro et nous ne réaliserons pas le développement durable. Mettant en exergue les travaux de la FAO sur les systèmes alimentaires et les savoirs traditionnels des peuples autochtones, Yon Fernandez De Larrinoa a évoqué les travaux menés par la FAO veillant à mieux comprendre les savoirs traditionnels autochtones et les systèmes alimentaires des peuples autochtones.

Au cours de la session du mercredi 24 avril, la FAO a organisé avec la CCNUCC, l'UNESCO, l’IPNUQA, le FIDA et l'AIPP un événement parallèle intitulé "Effets des changements climatiques sur les systèmes alimentaires des peuples autochtones: L'importance des langues autochtones pour préserver les savoirs traditionnels".

Cet évènement parallèle a été l’occasion de discuter des savoirs traditionnels autochtones et de leur adaptation au changement climatique. Les thèmes spécifiques abordés incluent les systèmes alimentaires des peuples autochtones et l'approche holistique de la durabilité, le maintien de la biodiversité et l'adaptation au changement climatique; les liens avec l'importance des langues autochtones pour la subsistance de la culture et du patrimoine des connaissances autochtones en tant qu'outil de compréhension, de génération et de transmission de la pléthore de connaissances accumulées par les peuples autochtones.

La discussion a fourni à l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, des informations sur les actions et engagements possibles à venir pour renforcer la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.