FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Crevettes et autres ressources halieutiques : exploitation actuelle et développement responsable

04/07/2019

04 juillet 2019, Antananarivo – Madagascar : les acteurs nationaux et internationaux du secteur public, du secteur privé, de la recherche, etc. travaillant autour des crevettes et d’autres ressources halieutiques se réunissent pour les deux prochains jours à l’IBIS Ankorondrano. L’objectif est d’informer, de partager et de construire ensemble l’avenir de la filière crevette, mais aussi des autres filières du secteur halieutique à Madagascar. Au total 180 personnes sont invitées. Une vingtaine de présentations sont prévues, parmi lesquelles 6 seront réalisées par des orateurs internationaux venant du Canada, de la France, du Sénégal, du Nigéria et de l’Afrique du Sud. L’atelier se tient sous l’égide du MAEP, de l’Union Européenne, de la FAO et du GAPCM. Les quatre demi-journées sont dédiées aux échanges et débats sur :

  • la pêche crevettière (industrielle et petite pêche) ;
  • l’aquaculture de crevette ;
  • institutions et outils d’aménagement des pêcheries ;
  • autres pêcheries et aquacultures nationales.

 

DEVELOPPEMENT RESPONSABLE

Optimiser la valeur et les bénéfices tirés des ressources halieutiques et aquacoles est vital, surtout pour un pays insulaire, comme Madagascar. En améliorant la gouvernance et la gestion des différentes pêcheries et aquacultures, on peut améliorer la sécurité alimentaire, les bénéfices sociaux, le commerce international et la croissance économique, tout en veillant à protéger l’environnement et à maintenir en bonne santé les stocks de crevettes et autres organismes halieutiques.

Cependant, la tâche n’est pas facile. On constate d'une part, la surexploitation de la majeure partie des ressources (réduction du rendement de pêche, diminution de la taille des organismes capturés) associée à d'importantes pertes post-capture (surtout en période cyclonique et de pluies) et d'autre part, une forte croissance démographique et une migration des populations vers la côte. Or, l’augmentation de la population demande davantage de production alimentaire, d’emplois et de revenus.

Plusieurs leviers de développement durables existent. L'amélioration de la petite pêche non motorisée, via la diminution des pertes post-captures et la participation à la cogestion des ressources, ainsi que l'application stricte de la règlementation (interdiction des techniques de pêche non sélectives), peuvent contribuer à la reconstitution durable des stocks. L'exploitation des ressources sur et au-delà du plateau continental, où des ressources halieutiques sont encore faiblement exploitées par les opérateurs/sociétés de droit malgache, représente une autre opportunité de taille. La gestion de ces ressources est encore trop peu contrôlée, sauf pour la pêche thonière relativement bien encadrée.

Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) travaille actuellement sur plusieurs dossiers, dont :

  • le nouveau Plan Directeur de la Pêche et de l’Aquaculture, qui déterminera la stratégie de développement du secteur pour les années 2019-2023 ;
  • les règles d’accès aux ressources halieutiques ;
  • la cogestion communautaire ;
  • une lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.

Ainsi, le présent atelier apportera des suggestions complémentaires qui pourront contribuer à étoffer ces documents.

 

 

CONCERTATIONS, TRANSPARENCE ET COMMUNICATION

Les ressources halieutiques appartiennent à tous les Malgaches et pas seulement à quelques privilégiés. La transparence, la communication et la concertation sont les éléments indispensables à la gestion du patrimoine halieutique.

Depuis sa création en 1995, le Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes à Madagascar (GAPCM) a été sollicité, par l’ensemble des parties prenantes, pour assurer la tenue d’ateliers tous les deux ans, permettant de faire le point sur les plans scientifique, économique, social et environnemental de l’activité crevettière. Certains ateliers ont été élargis à d’autres activités halieutiques.

L’atelier de juillet 2019 renoue avec cette expérience enrichissante, à tout point de vue. Le dernier atelier de portée générale s’est tenu en 2005. Après presque 15 ans, il est fondamental de reprendre le dialogue pour faire vivre les relations entre les parties prenantes du secteur halieutique et aquacole, c’est-à-dire l’Administration, les professionnels, grands comme petits, les ONG, les partenaires techniques et financiers, ainsi que le grand public. Le droit à l’information sur un secteur aussi important de l’économie nationale (6,6% du PIB et 7,0% des exportations en valeur) doit être assuré, car ce secteur fait souvent l’objet d'une communication incomplète voire inadéquate. Après tout, de nombreuses initiatives importantes ont été entreprises et méritent d’être connues.