FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Promouvoir une pêche responsable à travers des aires marines protégées

24/03/2021

Promouvoir une pêche responsable à travers des aires marines protégées

Le projet relatif aux pêches en récifs coralliens financé par le Japon en faveur de cinq pays, démarre sa mise en œuvre à Madagascar au niveau de l’île Mitsio District d’Ambilobe, Région DIANA.

 

Nosy Mitsio, 24 mars 2021 – Une première réunion du comité de pilotage dirigé par le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) est tenue ce jour pour initier l’exécution du projet et valider son plan de travail et le budget annuel. Cette réunion sera suivie d’un atelier de partenariat le 25 mars en présence des partenaires des autres projets en cours dans la zone cible (WCS, Swiofish) pour identifier les synergies et proposer une liste des espèces de récif et pélagiques qui seront ciblées pour le développement des chaines de valeurs et les plans de restauration. Suite à ces réunions, un atelier de sensibilisation des communautés de pêcheurs est organisé sur le sujet de la protection des récifs coralliens, la stratégie du projet visant à promouvoir une diversification des techniques de pêche ciblant les espèces non récifales en vue de la restauration des stocks de poissons de récifs et des écosystèmes coralliens, éliminer les pratiques de pêche non durables, et améliorer la valeur ajoutée des produits. Cette mission de terrain est organisée sur l’ile Mitsio, et sera aussi l’occasion de préciser les actions liées aux chaînes de valeur et à la surveillance de la zone de pêche en présence des acteurs et bénéficiaires cibles.  

 

Pour rappel, c’est en marge du TICAD 7 (Septième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique) que s’est concrétisée la signature du nouvel accord concernant ce projet visant à la résilience des communautés de pêcheurs dépendants des récifs coralliens et la restauration des écosystèmes au Kenya, à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles. Le projet contribue aux objectifs de l’initiative de croissance bleue (BGI) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), ainsi que la Stratégie maritime intégrée pour l’Afrique (Stratégie AIM pour 2050), la Charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, les Objectifs stratégiques de la FAO et l’objectif de développement durable n°14 des Nations Unies. Ce projet, qui s’étale sur trois (03) ans pour un montant total de 4 400 000 USD, se focalise sur l’amélioration de la gestion de la pêche autour des récifs coralliens.

 

Blanchiment des coraux et impacts sur les communautés de pêcheurs

Les coraux sont des animaux regroupés en colonies aux couleurs vives, qui utilisent les cellules urticantes de leurs minuscules tentacules pour capturer du plancton, et même des petits poissons. Ils représentent un habitat pour plus de 4000 espèces de poissons dans l’Océan Indien. Ces récifs sont parmi les écosystèmes les plus variés de la planète, mais la plupart sont menacés d’extinction. La hausse de la température liée au changement climatique et associée au phénomène océanique El Niño sont responsables du blanchissement du corail et de la mortalité des récifs. Les récifs sont également vulnérabilisés en raison des activités humaines telles que les pollutions, les extractions abusives, les piétinements, l’ancrage des bateaux, la surpêche, la pêche illégale, et les techniques de pêche destructrices.

 

La mauvaise santé des coraux est une cause de la diminution des stocks de poissons autour de ces récifs, d’où la réduction des captures des pêcheurs qui souffrent de plus en plus d’insécurité alimentaire.

 

Aires marines protégées, l’outil privilégié par le projet

Les aires marines protégées (AMP) ont été fortement recommandées en tant qu’outil de gestion durable des pêches. Les AMP jouent un rôle important pour restaurer les stocks de poissons et les habitats endommagés et atténuer l’impact de la surexploitation des zones de pêche ; tout en considérant les impacts socioéconomiques et biologiques.

 

La gestion des pêches consiste à utiliser au mieux et de façon durable les ressources halieutiques pour le bien de l’humanité. Il faut pour cela sauvegarder les écosystèmes et conserver la biodiversité. Les approches ‘conventionnelles’ à la gestion des pêches, la régulation, la sensibilisation des pêcheurs et le contrôle des pêches sont autant de facteurs importants pour atteindre l’objectif de durabilité – s’ils sont appliqués efficacement. Cependant, en raison de l’échec fréquent des mesures conventionnelles, les AMP sont de plus en plus fréquemment encouragées. La protection des zones marine est un enjeu international ciblé par l’ODD n°14.

 

“La dégradation de l’écosystème récifal, de plus en plus sous la menace du changement climatique, à laquelle il faut ajouter les activités humaines, est une problématique planétaire. L’Etat, le secteur privé, les communautés et toutes les parties prenantes doivent agir en synergie pour promouvoir des changements sociétaux et mettre un terme aux pratiques de pêche destructrices”, souligne le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Fanomezantsoa Lucien RANARIVELO.

 

« L’économie bleue englobe les deux aspects de la prospérité économique et de la sécurité maritime, nous sommes convaincus qu’elle correspond parfaitement à notre vision de l’indopacifique libre et ouvert » a déclaré HIGUCHI Yoshihiro, Ambassadeur du Japon à Madagascar.

 

Le Représentant de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice, et aux Seychelles, BOLIKO Mbuli Charles encourage le renforcement de la collaboration en faveur de l‘économie bleue ; « pour les pêcheurs, les enjeux consistent à l’amélioration des conditions de sécurité, à la diminution de la compétition face à la pêche INN, la protection de l’environnement, et à la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus ».