FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Ensemble contre la malnutrition chronique dans la Région Amoron’i Mania

09/07/2020

Le Gouvernement malagasy lance un projet conjoint multisectoriel pour de meilleurs résultats contre la malnutrition chronique dans une des régions les plus touchées par ce fléau à Madagascar, grâce au financement du Gouvernement du Japon et avec l’assistance technique d’Agences du Système des Nations Unies à Madagascar

 

09 juillet 2020, Antananarivo – L’accord de projet de deux (02) ans, dans la lutte contre la malnutrition chronique dans la Région Amoron’i Mania, est signé ce jour, impliquant d’une part le gouvernement malagasy représenté par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique (MSP), le Ministère de l’Eau, l’Assainissement et de Hygiène (MEAH), le Ministère de l’Education Nationale (MEN), et l’Office National de Nutrition (ONN) ; d’autre part le gouvernement du Japon et la JICA, et la FAO en collaboration avec d’autres agences spécialisées des Nations Unies comme le PAM et l’UNICEF.

 

Ce projet multisectoriel d’un montant de 1,388,508 USD mettra l’accent sur les interventions sensibles à la nutrition, la gouvernance et la communication pour la réduction du retard de croissance, répond aux objectifs de la lutte contre la malnutrition, définis dans le plan national d’actions pour la nutrition ou PNAN III.

 

Le projet touchera au moins 50 000 personnes, dont environ 2 500 femmes enceintes, 5 000 enfants de moins de deux ans et 1 000 enfants d’âge scolaire, à travers des interventions multisectorielles et durables sensibles à la nutrition. Il s’agit notamment de l’amélioration de la disponibilité et de l'accessibilité des aliments riches en nutriments pour améliorer la qualité de l'alimentation dans la région Amoron’i Mania y compris au niveau scolaire, et de l’amélioration de la disponibilité et de l'accessibilité des services WASH pour protéger et maintenir un environnement sain, que les habitants des communautés ciblées consomment de l'eau salubre pour prévenir la diarrhée et le retard de croissance, essentiellement chez les enfants de moins de cinq ans, ainsi que pour développer la résilience des communautés cibles.

 

Amoron’i Mania, la plus touchée par la malnutrition chronique

Plus de la moitié (55%) des enfants de moins de 5 ans de la Région Amoron’i Mania présente un retard de croissance, soit près de 60,000 enfants. C’est une des régions les plus affectées par ce fléau à Madagascar. La mise en œuvre d’approches multisectorielles s’attaquant à plusieurs causes de la malnutrition avec un paquet d’interventions complémentaires est essentielle pour adresser le problème. Ainsi, le projet qui sera mis en œuvre sera complémentaire aux investissements de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et de la Banque Mondiale dans cette région afin de maximiser la croissance des enfants et la prévention de la malnutrition chronique.

 

Des interventions conjointes répondant à différents secteurs vont toucher les mêmes bénéficiaires, à savoir la production agricole diversifiée, assurant une alimentation variée et équilibrée, en mettant l’accent sur les produits à haute valeur nutritionnelle. La deuxième intervention assurera l’alimentation scolaires des enfants, en introduisant du riz fortifié, c’est–à-dire enrichi avec des micronutriments nécessaires pour le développement intellectuel et physique des enfants. La troisième partie concerne les infrastructures d’hygiène et assainissement assurant un environnement sain et propre, en rendant disponible l’eau potable.

 

 

Une contribution parmi les initiatives déjà en cours

Avec les autres efforts en cours, notamment PASAN, TAFITA et PAPRIZ de la JICA et le PARN de la Banque Mondiale, le projet proposé contribuera à l'impact national souhaité qui vise à réduire la malnutrition chronique de 42% à 38% d'ici 2021.

 

Une priorité nationale

Considérant que la nutrition est la priorité nationale pour réduire la pauvreté, Madagascar est engagé dans le Mouvement de Renforcement de la Nutrition (SUN) pour renforcer la lutte contre la malnutrition depuis 2012. En outre, le Président de la République de Madagascar a montré l'engagement continu du gouvernement dans la lutte contre la malnutrition en renforçant les activités de nutrition, d'éducation et WASH dans son discours lors de l'événement parallèle de l'Initiative pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (IFNA) lors de la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD7) à Yokohama en août 2019.

 

Pour le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, RANARIVELO Lucien, « le Japon figure parmi les références mondiales en matière de réussite agricole, un partenaire privilégié de Madagascar qui ne cesse d’apporter son soutien dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La signature de ce nouveau projet arrive à point nommé en ce contexte difficile lié au Covid19 et où Madagascar se dote d’un Programme plus ambitieux pour avancer vers l’autosuffisance alimentaire de sa population et augmenter la consommation de produits riches en protéines ».

 

Selon l’Ambassadeur HIGUCHI Yoshihiro, « le gouvernement du Japon est pleinement déterminé à soutenir l'agriculture, les infrastructures, l'éducation et les soins de santé ». Le gouvernement du Japon fait également partie des initiateurs de l '«Initiative pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (IFNA)», qui vise à encourager les gouvernements africains à mettre en œuvre des politiques et des programmes sensibles à la sécurité alimentaire et à la nutrition, ainsi que de la «Coalition pour le développement du riz en Afrique (CARD) », qui a réussi à augmenter la production de riz en Afrique de 74% depuis 2008 avec l'aide de l'expertise, des technologies et du financement japonais.

 

Pour la FAO, le Représentant TALLA TAKOUKAM Patrice souligne que « les travaux de la FAO intériorisent pleinement la vision proposée par les objectifs de développement durable (ODD) de concevoir des politiques et des programmes intégrés pour renforcer l'impact sur l'insécurité alimentaire et la malnutrition. Pour cette raison, les approches de la chaîne de valeur sont utilisées dans les programmes de nutrition pour s'assurer que les opportunités d'amélioration de la nutrition sont saisies de la ferme à l'assiette. Celles-ci sont appelées « chaînes de valeur sensibles à la nutrition » et « approches des chaînes de valeur sensibles à la nutrition ». La lutte contre la malnutrition chronique est un investissement nécessaire qui doit mobiliser plusieurs acteurs non seulement de la nutrition mais également de la sécurité alimentaire, l‘accès à l’eau, l’agriculture etc. C’est un privilège pour le PAM d’être impliqué dans ces interventions grâce à l’appui du Gouvernement du Japon, au profit des groupes vulnérables de la Région Amoron’i Mania’’ a déclaré OUEDRAOGO Moumini, Représentant du PAM à Madagascar. Selon SAINT-LOT Michel, Représentant de l’UNICEF, « l’accès à l’eau ainsi que les pratiques d’hygiène et d’assainissement sont des éléments essentiels à la croissance et au bien-être des enfants. Un enfant qui souffre de diarrhée à répétition et qui évolue dans des conditions insalubres ne peut pas grandir et se développer à son plein potentiel. L’UNICEF va donc accompagner certaines communautés dans un processus pour mettre un terme à la défécation à l’air libre, faciliter l’accès à l’eau et promouvoir l’hygiène de base comme le lavage des mains. »

 

Ainsi, dans un esprit de collaboration et de valorisation de la multisectorialité de la nutrition, les Agences du Système des Nations Unies accompagneront le gouvernement dans la mise en œuvre d’une approche intégrée et holistique pour contribuer aux efforts nationaux de lutte contre malnutrition chronique. La réplication de cette nouvelle dynamique de projet intégrée est souhaitable pour faciliter le changement et le développement durable des communautés malagasy.