- Rabat – Les pertes et le gaspillage alimentaires (PAG) représentent un défi pour la sécurité alimentaire, une source de pertes économiques pour les producteurs de denrées alimentaires et les acteurs de la chaîne de valeur, et une perte de toutes les ressources utilisées pour produire et manipuler la nourriture qui est finalement non consommée.

A cet effet, une première coopération technique, dans ce domaine, entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Royaume du Maroc a vu le jour l’année précédente à travers le lancement et la mise en œuvre du Projet « Appui à l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action de réduction des pertes alimentaires au Maroc » qui arrive aujourd’hui à son terme.

Sept conférences internationales sur le thème de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires ont été organisées en 2015 grâce au soutien de l’Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires SAVE FOOD. Le Maroc a bénéficié de l’assistance technique de la FAO à travers ce projet qui a produit six rapports techniques sur six filières : les céréales, la pomme, les dattes, les agrumes, les figues beldi et les figues de barbarie. Le projet a également élaboré un document de synthèse sur les rapports de diagnostic pour ces filières, une proposition de stratégie nationale de réduction des pertes alimentaires au Maroc à l’horizon 2030, ainsi qu’un plan d’action qui constitue un premier pas vers l’édification d’une phase opérationnelle de ladite stratégie.

Monsieur Michael George Hage, Représentant de la FAO au Maroc a déclaré ce matin lors de son allocution d’ouverture, que la FAO est disposée à accompagner le Maroc dans la mise en œuvre d’un nouveau projet, sur d’autres filières, et qui permettra de réduire de moitié les pertes alimentaires à l’horizon 2030.

La stratégie proposée sera déployée sur trois axes :

-          Axe 1 : Gestion de la connaissance et renforcement des capacités des acteurs;

-          Axe 2 : Renforcement de l’organisation des filières et minimisation des pertes ;

-          Axe 3 : Promotion de l’investissement pour des systèmes alimentaires efficients ;

M. Hage a rappelé l’engagement de la FAO à concrétiser le processus par le biais d'un projet financé à l'échelon national ou pour aider à mobiliser les ressources nécessaires pour financer la mise en œuvre du plan d'action.

Monsieur Mohamed Badraoui Directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique et directeur national du projet a salué la rigueur avec laquelle le travail a été réalisé par des experts nationaux et internationaux à travers une méthodologie appropriée aboutissant à des résultats crédibles. Il a remercié la FAO pour son soutien à la politique agricole du Maroc à travers plusieurs projets d’assistance techniques dans les domaines prioritaires du Plan Maroc Vert. Monsieur Badraoui a affirmé que l’expérience acquise par le Maroc lors de ce projet, qui constitue une première dans les pays africains et du Moyen Orient, pourrait être partagée avec les pays du continent dans le cadre de l’initiative d’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique (AAA), lancée lors de la COP22 à Marrakech.

Monsieur Nabil Chaouki, Directeur des filières de production agricoles au Ministère de l’Agriculture, a rappelé les efforts consentis par le Ministère pour organiser les agriculteurs et autres professionnels du secteur agricole en interprofession, selon la nouvelle loi sur les interprofessions, adoptée par les pouvoirs publics marocains. Il a souligné l’importance de la réduction des pertes et gaspillage alimentaires pour assurer la sécurité alimentaire aux citoyens marocains et que son département ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre de la stratégie et du plan d’action développés dans cette étude.  

L’atelier de clôture de ce projet FAO-Maroc a pour objectif de présenter la Stratégie Nationale développée pour la réduction des pertes alimentaires au Maroc durant la période 2016-2030. Plusieurs institutions nationales ont pris part aux discussions sur l’impact de celle-ci sur la sécurité alimentaire, le renforcement des bénéfices des acteurs de filières au Maroc, et l’atténuation de l’émission des gaz à effet-de-serre.

A rappeler que le Directeur Général de la FAO M. José Graziano da Silva a souligné, lors du lancement du rapport SOFA cette année à Rome, que les pertes et le gaspillage alimentaires pourront avoir des impacts majeurs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en mentionnant, le stress majeur et inutile qui est placé sur les ressources naturelles, telles que les terres et l’eau, afin de produire de la nourriture qui ne sera pas finalement consommée par les êtres humains.