Maroc

La BANQUE MONDIALE, l'ANDZOA et la FAO unissent leurs efforts pour un développement durable des oasis

01/08/2019

– La Banque Mondiale (BM), L’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont organisé un atelier national pour l’appui à la reconnaissance, la sauvegarde et le développement durable des oasis, les 18 et 19 juillet 2019 à Marrakech.

Cette rencontre qui a réuni pendant deux jours différents acteurs impliqués dans le développement des zones oasiennes, a focalisé la réflexion sur la situation des oasis au Maroc, dont la vulnérabilité n’est plus à démontrer. En effet, bien que ces sentinelles gardiennes des civilisations des régions arides soient l’écrin d’une riche biodiversité, occupent une place prépondérante dans la politique publique et économique du Royaume et s’érigent aujourd’hui en tant que modèle intégrant des enjeux agricoles, culturels, architecturaux et socio-économiques, l’équilibre de ces écosystèmes est de plus en plus fragilisé.

Menacés par les effets des changements climatiques, ces havres de paix pâtissent d’innombrables problèmes liés à des facteurs naturels et anthropiques qui les transforment en zones victimes d’une crise patente aux origines diverses et leur fait perdre de leur dynamisme et rayonnement initial. Le déficit hydrique, lié à des sécheresses récurrentes, le morcellement des terres, la dégradation et la pression sur les ressources naturelles, adossés à une poussée démographique galopante, sont autant de raisons pour que ces espaces reçoivent une attention particulière afin d’assurer leur survie.

C’est dans ce contexte qu’est née la volonté d’organiser une concertation nationale dont le but est de faire le point sur la situation de ces écosystèmes au Maroc, de capitaliser l’expérience du Royaume et de définir la composante marocaine d’un projet régional d’investissement, qui est en cours de conception par la Banque Mondiale.

Ainsi, l’atelier avait pour objets de :

1.         Identifier de façon participative les actions pratiques à entreprendre au Maroc pour (i) une meilleure reconnaissance des spécificités agro-écologiques du paysage Oasien, (ii) définir les priorités d’un plan d’action pour préserver ces écosystèmes, et (iii) en assurer un développement durable inclusif ;

2.         Capitaliser sur les efforts déployés à ce jour, dont le dernier jalon est le congrès régional sur la promotion des écosystèmes oasiens en Afrique du Nord et la Mauritanie, qui avait fait suite à un atelier préparatoire tenu les 10 et 11 avril 2019 à Tunis. Il s’agit aujourd’hui de concrétiser les recommandations dudit congrès pour la mise en œuvre d’un projet régional pour le développement durable des oasis dans cette zone, en harmonie et en complémentarité avec les projets nationaux développés ;

3.         Définir les rôles et la contribution des différents acteurs impliqués dans le développement des zones oasiennes (instances nationales, régionales et internationales). 

L’ouverture de cet atelier a été marquée par la présence de M. Mohamed Sadiki, Secrétaire Général du Département de l’Agriculture au Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (MAPMDREF), Madame Florence Rolle, Représentante de la FAO au Maroc, M. Taoufiq Bennouna, Représentant de la Banque Mondiale (BM) et de M. Brahim HAFIDI, Directeur Général de l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’arganier (ANDZOA).

Dans son allocution, M. le Secrétaire Général, a souligné l’importance agro-écologique et socio-économique des systèmes oasiens qui demeurent parmi « les zones les plus menacées par les effets des changements climatiques qui se manifestent par plusieurs indicateurs : la rareté de l’eau, la dégradation de la qualité des eaux, l’érosion et la dégradation des sols ou encore la désertification ». Il a également passé en revue toutes les actions mises en œuvre pour le développement de ces systèmes couvrant notamment les secteurs de l’agriculture, des eaux et forêts et de l’environnement. Aussi, a-t-il souligné que l’Initiative Oasis Durables présentées à la COP22 en 2016 est une action appelant la communauté internationale à accorder une attention particulière aux systèmes oasiens. Ainsi, le présent atelier est considéré comme une contribution à la concrétisation des axes d’intervention de cette initiative.

De son côté, Madame Florence Rolle, Représentante de la FAO au Maroc a mis en évidence l’importance qu’accorde la FAO aux oasis comme étant « des écosystèmes riches de ses données et caractéristiques physiques, biologiques, historiques mais malheureusement menacés de dégradation par les diverses pressions qu’ils subissent ». En ce sens, Madame Rolle n’a pas manqué de rappeler les actions conduites par la FAO et les autres agences du Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) au Maroc avec les partenaires nationaux qui ont permis d’aboutir à des résultats pouvant servir comme base pour l’élaboration et la conduite de projets en relation avec les objectifs de l’atelier, avant de souligner que la FAO n’épargnera aucun effort pour apporter sa contribution afin de sauvegarder, valoriser et développer durablement les systèmes oasiens.

Par ailleurs, M. Taoufiq Bennouna, Représentant de la BM a souligné qu’il devient urgent de trouver une solution aux problèmes liés à la sauvegarde du patrimoine oasien qui se heurtent à des difficultés. Pour ce faire, la Banque Mondiale a lancé une réflexion stratégique (dont l’atelier fait partie) qui devrait s’acheminer à un projet de préservation et de développement durable de ce patrimoine en adoptant une approche holistique et intégré et dont l’objectif est d’aboutir à un plan d’action et de mobiliser des ressources.

Enfin, M. Brahim HAFIDI, Directeur Général de l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) a précisé qu’au vu de la complexité et de l’ampleur des problèmes posés, l’Initiative Oasis Durables, lancée par le Royaume du Maroc lors de la COP22, qui vise une meilleure reconnaissance du caractère unique et de la vulnérabilité des oasis ; la mise en œuvre d’actions pour préserver le patrimoine oasien notamment sa biodiversité et son système humain, ainsi que la valorisation des potentialités économiques des oasis, constitue une feuille de route notable pour traiter les systèmes oasiens d’une manière intégrée et durable.

Pr ailleurs, l’Atelier s’est articulé autour de plusieurs panels techniques dédiés entre autres, aux ressources naturelles des zones oasiennes, aux secteurs productifs, aux services et infrastructures, aux leçons tirées des projets de développement des oasis mis en œuvre au Maroc et celles liées à la patrimonialisation de ces oasis. Des groupes de travail se sont constitués afin d’établir des recommandations autour de la reconnaissance, la vulnérabilité, la préservation et le développement des oasis.

Après la restitution des travaux de groupes en plénière, les participants, en partant de la stratégie de développement des zones oasiennes adoptées par le Maroc et des axes retenus dans le document de l’Initiative Oasis Durables (présentée à la COP22), constatent que cette rencontre a bien atteint ses objectifs et aboutira à l’élaboration d’un document de projet de développement inclusif et durable par la Banque Mondiale.

Pour rappel, cette rencontre s’inscrit dans le sillage de la Stratégie nationale de Développement Durable des Oasis pour lutter contre les effets des changements climatiques, la dégradation des sols et de la déperdition de la biodiversité, adoptée en octobre 2013 par le Conseil d'orientation stratégique de l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA) et qui s'articule autour de trois axes de développement distincts, à savoir l'attractivité du territoire, sa compétitivité et sa préservation.

L’atelier a constitué également une occasion pour la formation d’un comité de préparation de l’assemblée générale constitutive d’une instance fédératrice à l’échelle du pays qui va s’approprier l’Initiative Oasis Durables et œuvrer pour sa promotion et sa concrétisation